UNESCO
PRINCIPES
DIRECTEURS
A LA MAITRISE
DE L'INFORMATION SPECIALISEE
Žtabli par M. Jean MICHEL
Directeur du Centre pŽdagogique de documentation et de communication
PrŽsident de la Commission information de l'ingŽnieur
SOMMAIRE
Partir des ingŽnieurs et de leurs besoinsDiffŽrents acteurs concernŽsUne contribution collective, ˆ l'Žchelle de la plante
POURQUOI ET COMMENT FORMER DES ETUDIANTS
1-1. Les ingŽnieurs et le transfert de l'information1-2. La formation des ingŽnieurs et les enjeux de l'information1-3. Des constats d'insuffisance et de carence
2-1. Quelques prŽcisions terminologiques2-2. Historique de la formation des ingŽnieurs ˆ l'information2-3. DiffŽrentes approches de la fonction ingŽnieur2-4. Evolutions des formations d'ingŽnieurs2-5. L'information au coeur des formations d'ingŽnieurs2-5-1.Les finalitŽs de l'apprentissage de l'information2-5-2.Les temps de la formation ˆ la ma”trise de l'information2-5-3.Les contenus possibles de la formation ˆ l'information2-5-4.Une grande diversitŽ de dŽmarches pŽdagogiques
3-1. La carte des formations existantes3-2. Les diverses formations ˆ la ma”trise de l'information3-2-1.Les introductions aux lieux et outils de la documentation3-2-2.Les formations aux recherches et pratiques documentaires3-2-3.Les formations ˆ des aspects spŽcifiques de l'information3-2-4.Les intŽgrations disciplinaires ou mŽthodologiques3-2-5.Les formations pour la double compŽtence3-2-6.Les formations continues pour des ingŽnieurs en activitŽ3-3. La formation ˆ l'information et l'ingŽnieur de demain3-3-1.La dŽmarche qualitŽ3-3-2.Les mŽthodologies de travail3-3-3.L'ingŽnierie de l'information et de la connaissance3-3-4.La multiplicitŽ et la rencontre fertile des cultures
4-1.Des grands principes directeurs4-2.Le respect des spŽcificitŽs4-3.Les objectifs ˆ atteindre4-4.Les niveaux des formations4-5.Les contenus des formations4-6.Les pŽdagogies pertinentes4-7.L'intŽgration information-formation4-8.L'utilisation des nouvelles technologies4-9.Les acteurs4-10.Les moyens nŽcessaires4-11.Des structures ˆ inventer4-12.Les dŽmarches ˆ suivre4-13.D'autres actions, en accompagnement4-14.Les organisations nationales et internationales
EXEMPLES, EXPERIENCES ET TEMOIGNAGES POUR PENSER
1-1.UniversitŽ de Technologie de Twente (Pays-Bas)1-2.UniversitŽs techniques de Pologne1-3.UniversitŽ de Technologie de Tampere (Finlande)1-4.UniversitŽ Technique d'Eindhoven (Pays-Bas)1-5.UniversitŽ Chalmers de Technologie (Sude)1-6.Napier College d'Edimbourg (Ecosse)
2-1.Plan de cours pour un domaine de gŽnie donnŽ (U.S.A.)2-2.Travail dirigŽ d'information en agronomie (BŽnin)2-3.Exercices proposŽs au Napier Polytechnic (Ecosse)2-4.PŽdagogie d'induction au Coventry Polytechnic (G.B.)
3-1.Western Australia University (Australie)3-2.UniversitŽ de Limerick (Irlande)3-3.Institut de Technologie de Cranfield (Angleterre)3-4.UniversitŽ d'Etat de l'Arizona (U.S.A.)3-5.UniversitŽ de Technologie d'Helsinki (Finlande)3-6.UniversitŽ de Technologie de Compigne (France)3-7.UniversitŽ de Veszprm (Hongrie)3-8.Imperial College of Science and Technology (Angleterre)
4-1.Ecole Nationale SupŽrieure des Mines de Paris (France)4-2.Napier Polytechnic d'Edimbourg (Ecosse)4-3.Ecoles d'ingŽnieurs en IndonŽsie4-4.Conservatoire National des Arts et MŽtiers (France)4-5.Dipl™me d'Žtudes approfondies ˆ Paris (France)
5-1.Ecole Nationale des Ponts et ChaussŽes de Paris (France)5-2.Ecole Nationale SupŽrieure des Mines de Paris (France)5-3.UniversitŽ Catholique de Louvain-la-Neuve (Belgique)5-4.Ecole Nationale SupŽrieure de Chimie de Lille (France)5-5.UniversitŽ de Technologie de Compigne (France)5-6.Ecole Nationale SupŽrieure des Mines de Paris (France)
6-1.Ecole SupŽrieure ESIEA de Paris (France)6-2.Ecole Nationale SupŽrieure des Mines de Paris (France)6-3.Association MEDIANCES (France)6-4.Instituts Universitaires de Technologie de Bordeaux (Fr.)
7-1.Institut National Polytechnique de Lorraine (France)7-2.UniversitŽ de Technologie d'Helsinki (Finlande)7-3.Conservatoire National des Arts et MŽtiers de Paris (Fr.)
8-1.La situation des pays du sud (M. GOMIS, ENSUT, SŽnŽgal)8-2.Le r™le des bibliothques (M. BOROVANSKY, ASU, Arizona)8-3.Des propositions pratiques (M. GARNIER, ENSMP, France)8-4.La pŽdagogie de l'information (M. LOSSOUARN, INA, Fr.)
BIBLIOGRAPHIE ET CONTRIBUTIONS
***
Y. Courrier
La ma”trise de l'information est devenue une des composantes essentielles
du dŽveloppement de la sociŽtŽ post-industrielle. Des secteurs entiers de
la vie Žconomique font une utilisation constante de l'information sous toutes
ses formes. Recherche, Education, Industrie, Commerce, Finance, Transport,
Administration publique, etc. ... dans tous ces domaines d'activitŽs, les
acteurs Žconomiques et sociaux ont besoin d'une information fiable, complte,
ˆ jour et facilement utilisable.
Toutefois, si l'importance de l'information est de mieux en mieux reconnue,
les utilisateurs rŽels et potentiels des systmes et services d'information
sont loin de savoir exploiter ˆ leur maximum les possibilitŽs
des outils qui ont ŽtŽ crŽŽs pour eux. Car au fur et ˆ mesure que les besoins se dŽveloppent, les instruments
tant intellectuels que technologiques mis au point pour rŽpondre ˆ cette demande se font de plus en plus complexes. La
formation des utilisateurs est donc devenue une nŽcessitŽ pressante.
Dans le cadre du Programme GŽnŽral d'Information, l'UNESCO s'est prŽoccupŽe
depuis de nombreuses annŽes de la formation ˆ l'utilisation
de l'information, aspect essentiel du dŽveloppement de l'information, par
la prŽparation de guides et l'organisation de rŽunions ou de sŽminaires sur
ce thme. Car l'importance de la formation des utilisateurs a ŽtŽ perue ds
le lancement du programme UNISIST.
Le prŽsent document, Principes directeurs pour la formation des
ingŽnieurs ˆ la ma”trise de l'information spŽcialisŽe se situe dans la ligne de ces efforts et s'adresse
ˆ une population prŽcise: celle des ingŽnieurs. On sait
d'une part que les utilisateurs de l'information spŽcialisŽe constituent dŽsormais
un population immense dont les comportements et les besoins documentaires
varient considŽrablement en fonction de la formation reue et des pratiques
professionnelles. D'autre part, les sources et les mŽthodes de recherche de
l'information sont adaptŽes ˆ l'histoire,
et ˆ la structure des disciplines et de l'information qu'elles
gŽnŽrent. Il est ainsi devenu nŽcessaire de proposer des principes directeurs
adaptŽs aux diffŽrentes spŽcialitŽs. La prŽsentation d'un guide destinŽ uniquement
aux ingŽnieurs est donc largement justifiŽe et vient s'ajouter logiquement
aux rŽalisations antŽrieures dans ce domaine, notamment la tenue rŽcente de
la RŽunion d'experts sur la formation des utilisateurs de l'information
dans l'enseignement supŽrieur (Document PGI-91/WS/l).
En outre, un aspect particulirement original du document mŽrite d'tre
soulignŽ. Les nombreuses expŽriences et rŽalisations en cours dans le monde
entier, non seulement dans les pays dŽveloppŽs, mais Žgalement dans les pays
en dŽveloppement montrent ˆ l'Žvidence que la formation
des ingŽnieurs ˆ la ma”trise de l'information
est ˆ
l'ordre du jour. Les principes directeurs ont donc
ŽtŽ conus en deux parties : une prŽsentation des principes, suivie de la
description d'un Žventail de rŽalisations originaires de 42 pays des cinq
continents. Cet Žchantillon, constituŽ ˆ suite d'une
vaste enqute internationale est une contribution unique ˆ une approche interculturelle de la question et vient
illustrer de manire particulirement vivante les principes thŽoriques pratiques
exposŽs en premire partie.
Il faut donc remercier M. Michel de cette contribution novatrice aux
efforts du Programme GŽnŽral d'information de l'UNESCO et souhaiter que ce
document rencontre le succs qu'il mŽrite tant par l'originalitŽ de l'approche
que par les besoins qu'il vise satisfaire.
L'auteur assume l'entire responsabilitŽ des faits et opinions prŽsentŽs,
qui ne refltent pas nŽcessairement les vues de l'UNESCO. Celle-ci espre
que les lecteurs, en particulier ceux des pays dŽveloppement, feront part
de leurs rŽactions quant ˆ l'utilitŽ cette Žtude et communiqueront
toutes donnŽes d'expŽrience qui pourraient aider ˆ organiser et Žvaluer les activitŽs internationales
relatives ˆ
la formation des ingŽnieurs ˆ la ma”trise de l'information. Les lecteurs sont invitŽs
ˆ adresser leurs observations et demandes d'exemplaires
supplŽmentaires ˆ :
Division du Programme gŽnŽral d'information - UNESCO
7, place de Fontenoy 75700 Paris
Former
les Žtudiants, futurs ingŽnieurs, ˆ la ma”trise de l'information, les prŽparer
ˆ savoir s'informer et se documenter, ˆ la fois dans leurs Žtudes en cours et
dans leur vie professionnelle future, leur donner les rgles mŽthodologiques
leur permettant d'tre efficaces dans la recherche, le traitement, la gestion
et la communication ou diffusion de leur information, tels sont les objectifs
que tous les responsables de programmes de formation d'ingŽnieurs devraient
impŽrativement prendre en compte en cette fin de XXŽme siŽcle.
Le
prŽsent guide relatif ˆ cette formation des Žtudiants, futurs ingŽnieurs, ˆ la
ma”trise des processus d'information et de documentation spŽcialisŽes vise plus
particulirement ces responsables, Recteurs d'UniversitŽs techniques,
Directeurs d'Ecoles d'ingŽnieurs, Doyens de facultŽs de gŽnie, professeurs de
diverses disciplines, sans oublier les responsables des bibliothques ou
centres de documentation de ces Žtablissements, partenaires privilŽgiŽs dans la
mise en place de telles actions de sensibilisation ou de formation.
Partir des ingŽnieurs et de leurs besoins
Mais
prŽcisons d'entrŽe de jeu que ce guide n'est en aucune faon un nouveau manuel
sur ce qu'il est usuel d'appeler la "formation des utilisateurs des
bibliothques" (user' education).
De tels documents existent par ailleurs et visent ˆ faire en sorte que
les services d'information (bibliothques, centres de documentation, centres
serveurs, producteurs de bases de donnŽes,...) soient utilisŽs efficacement par
leurs clients rŽels ou potentiels. Mais si la question d'une valorisation
accrue de ces outils ou services se posent rŽellement dans de nombreux pays,
pour les responsables de formations d'ingŽnieurs le problme est tout autre:
comment sensibiliser de futurs ingŽnieurs ˆ la ma”trise des processus
d'information, quels que soient les outils qu'ils peuvent employer.
En
d'autres termes, ce recueil de "Principes directeurs" se centre
d'abord et avant tout sur l'ingŽnieur, sur la spŽcificitŽ de ses pratiques
professionnelles, sur ses besoins en information et documentation et donc sur
les perspectives pŽdagogiques d'une intŽgration de la formation ˆ la ma”trise
de l'information dans le cursus gŽnŽral de sa formation, initiale comme
continue. Analysons le problme en prioritŽ ˆ partir des besoins, ˆ partir de
la demande ou encore du constat des insatisfactions et Žvitons la focalisation
sur la seule perspective de la recherche d'une meilleure utilisation de l'offre
des services d'information.
De nombreuses expŽriences de sensibilisation des Žtudiants futurs ingŽnieurs
aux outils et ressources des bibliothques universitaires ont ŽchouŽ et sont
condamnŽes ˆ Žchouer parcequ'elles s'inscrivent dans une logique inversŽe
de placage d'une formation instrumentale aux moyens et techniques spŽcifiques
de ces bibliothques, alors que le besoin est tout autre et concerne plus
les problmes de gestion d'environnements informationnels complexes que la
stricte manipulation correcte de rŽfŽrences bibliographiques.
DiffŽrents acteurs concernŽs
C'est
la raison pour laquelle la question de la sensibilisation et la formation des
Žtudiants futurs ingŽnieurs ˆ la ma”trise de l'information concerne au premier
chef les concepteurs des plans ou cursus de formation de ces ingŽnieurs, au
mme titre que l'introduction des techniques de management, de l'apprentissage
des langues Žtrangres, ou du calcul des probabilitŽs dans ces cursus. La
formation ˆ la ma”trise de l'information spŽcialisŽe doit se dŽvelopper dans
une perspective Žlargie de ce que doit-tre un ingŽnieur en cette fin de XXme
sicle (l'ingŽnieur comme professionnel rŽsolvant des problmes, l'ingŽnieur
comme assembleur ou manager de technologies, l'ingŽnieur opŽrateur de
transferts de savoir et de savoir-faire,...). Elle doit se placer dans le
contexte d'une internationalisation accrue des pratiques de gŽnie, d'un
dŽveloppement impressionnant des activitŽs tertiaires ou de service et d'une
prŽpondŽrance toujours plus forte des technologies de l'information et de la
communication dans la sociŽtŽ post-industrielle.
Mais
si cette formation ˆ la ma”trise de l'information doit s'inscrire dans une
politique d'Žducation consciente et volontariste, elle ne doit pas pour autant
tre faite sans l'appui de nombreux acteurs, internes ou externes ˆ
l'Žtablissement d'enseignement supŽrieur.
Si
le directeur d'une Ecole d'ingŽnieurs doit peser de tout son poids dans la
dŽcision de mettre en place de telles formations et dŽgager les moyens
financiers de leurs rŽalisations, les enseignants eux-mmes doivent s'impliquer
fortement et intŽgrer cette perspective ˆ leurs propres enseignements. Ne
serait-il pas souhaitable que l'enseignant de mŽcanique des sols ou celui de robotique soient les premiers
ˆ orienter la curiositŽ de leurs Žtudiants vers les sources informationnelles
ou documentaires appropriŽes? Ne serait-il pas souhaitable qu'ils exigent de
leurs Žtudiants des travaux personnels axŽs pour l'essentiel sur une recherche
de l'information pertinente relative aux disciplines ŽtudiŽes? Ne serait-il pas
souhaitable que tout travail de projet confiŽ ˆ des Žtudiants futurs ingŽnieurs
fasse l'objet de synthses prŽalables, assemblant et commentant des donnŽes,
informations ou documents de diverses natures, scientifiques, techniques,
technologiques, Žconomiques, environnementales, concurrentielles, sociales ou
politiques?
Les
professionnels de l'information et de la documentation prŽsents dans
l'Žtablissement ne doivent se sentir pour autant Žcarter d'une telle dŽmarche
ou philosophie de la formation ˆ la ma”trise de l'information. Ils ont leur mot
ˆ dire dans un tel projet. Ils peuvent faire partager leur expŽrience, mettre
leur compŽtence professionnelle ˆ disposition du groupe cible des Žtudiants. Le
responsable de la bibliothque universitaire ou du centre de documentation, les
spŽcialistes de l'information affectŽs ˆ tel ou tel dŽpartement ou facultŽ de
gŽnie, sont et seront bien souvent les opŽrateurs principaux des programmes de
formation ˆ la ma”trise de l'information. Visite des bibliothques,
apprentissage du maniement des
principaux outils documentaires, initiation ˆ la recherche bibliographique,
manuelle ou automatisŽe, cours spŽcialisŽs sur les sources documentaires de
domaines spŽcifiques de gŽnie, initiations aux techniques et outils de la
normalisation, de la certification et de la propriŽtŽ industrielle,
sensibilisations ˆ la lecture efficace, ˆ la rŽdaction scientifique ou
technique ou ˆ la communication, formations ˆ la veille technologique,
concurrentielle ou stratŽgique,... autant de possibilitŽs pŽdagogiques
d'intervention de ces professionnels de l'information et de la documentation.
Mais l'intŽgration de ces actions de formation dans le cursus des Žtudiants et
leur reconnaissance par l'institution comme unitŽs de valeur crŽditables sont
des conditions essentielles de leur succs. De mme le partenariat entre
spŽcialistes de l'information et enseignants doit-il tre systŽmatiquement
privilŽgiŽ pour Žviter de dramatiques marginalisations des actions, pourtant
souvent exemplaires, menŽes par ces professionnels internes de l'information.
Outre
les catŽgories dŽja citŽes, il convient de mentionner de nombreux autres
acteurs, externes ˆ l'Žtablissement, mais qui peuvent apporter un soutien
efficace aux actions de formation ˆ la ma”trise de l'information. Les centres
ou services d'information spŽcialisŽs, nationaux ou rŽgionaux, sont ˆ cet Žgard
des relais essentiels: instituts de normalisation, instituts sur la propriŽtŽ
industrielle, centres serveurs ou producteurs de bases de donnŽes spŽcialisŽes,
centres sectoriels de documentation, services d'information ou de documentation
industrielle de compagnies privŽes, centres d'archives industrielles, etc...Il
est esentiel de bien faire comprendre aux Žtudiants futurs ingŽnieurs que ce
qu'ils peuvent trouver ˆ la bibliothque de l'universitŽ ne reprŽsentent,
inŽvitablement, qu'une faible partie de l'immense gisement de ressources
informationnelles et documentaires, dans lequel ils seront amenŽs ˆ puiser tout
au long de leur carrire. Les entreprises elles-mmes, les ingŽnieurs en
activitŽ, les organisations professionnelles d'ingŽnieurs constituent Žgalement
une source apprŽciable d'expertise ˆ mobiliser. L'implication d'ingŽnieurs,
cadres d'entreprises, dans les programmes de formation ˆ la ma”trise de
l'information est une garantie contre toute dŽrive de ces programmes vers deux
Žcueils: d'une part l'apprentissage exclusif du maniement des outils de la
bibliothque et des spŽcialistes de l'information ("savoir appuyer sur le
bon bouton rouge qui vous donne accs ˆ la salle du trsor"), d'autre part
la prŽsentation acadŽmique des thŽories ou sciences de l'information au
dŽtriment de la prise en compte des problmes spŽcifiques d'information de
l'ingŽnieur.
Une contribution collective, ˆ l'Žchelle de la
plante
Pour
rŽaliser le prŽsent guide, et notamment pour respecter les principes mentionnŽs
plus haut, un trs large appel a ŽtŽ fait, au niveau mondial, pour
recueillir des expŽriences, des
exemples, des suggestions et des recommandations. Une cinquantaine de
contributions majeures ont ainsi ŽtŽ recueillies de 1989 ˆ 1991.
Il
Žtait en effet essentiel de faire le point sur ce qui se pratique en matire de
formation des ingŽnieurs ˆ la ma”trise de l'information spŽcialisŽe, en Žvitant
de rester focalisŽ sur une seule approche dŽveloppŽe dans tel ou tel groupe de
pays. L'expŽrience des UniversitŽs techniques ou Ecoles d'ingŽnieurs des pays
industrialisŽs est fort intŽressante, mais celle des Žtablissements de pays en
dŽveloppement, africains ou asiatiques ne l'est pas moins. Les rŽalisations de
pays anglophones ou de cultures anglosaxonnes sont intŽressantes ˆ confronter ˆ
celles des pays francophones ou de culture latine. Si toutefois l'Europe
apparait prŽdominente, avec plus de la moitiŽ des contributions, la raison
principale rŽside dans le fait que les sources d'information de l'auteur
s'appuient largement sur des rŽseaux europŽens renforcŽs au cours des dernires
annŽes par la perspective de crŽation du grand marchŽ unique europŽen. On doit
nŽanmoins constater que de nombreuses expŽriences avancŽes en matire de
formation des ingŽnieurs ˆ la ma”trise de l'information sont nŽes ou se sont
dŽveloppŽes dans certains Žtablissements europŽens. Le fait que l'European
Journal of Engineering Education de la SEFI - SociŽtŽ EuropŽenne pour la
Formation des IngŽnieurs - ait publiŽ en 1987 et 1991 deux numŽros spŽcialement
consacrŽs ˆ ce thme est rŽvlateur d'une prise de conscience forte, en Europe,
de cette nouvelle dimension de la formation des ingŽnieurs.
Il
Žtait aussi essentiel de recueillir des idŽes en provenance de groupes de
professionnels aussi diversifiŽs que possibles. Ainsi ont ŽtŽ sollicitŽs des
spŽcialistes ou praticiens trs divers: Directeurs d'Ecoles d'ingŽnieurs,
enseignants de disciplines scientifiques, techniques ou non techniques, responsables
de bibliothques d'UniversitŽs techniques, spŽcialistes de l'information,
ingŽnieurs en activitŽ et reprŽsentants d'organisations d'ingŽnieurs. Le
caractre multi-professionnel de l'approche doit tre soulignŽ et explique en
grande partie que ce guide se dŽmarque nettement des traditionnels manuels dits
de formation des utilisateurs (point de vue mono-professionnel). Si les
bibliothŽcaires et documentalistes des UniversitŽs techniques ou Ecoles
d'ingŽnieurs apportent prs de 50% des contributions, il est interessant de
noter un nombre ˆ peu prs Žquivalent d'expŽriences relatŽes par des
professeurs de gŽnie et des ingŽnieurs en activitŽ.
Plusieurs
groupes ou rŽseaux ont ŽtŽ sollicitŽs et ont rŽpondu de faon trs pertinente
et concrte. Ainsi la FŽdŽration Mondiale des Organisations d'IngŽnieurs - FMOI
- et sa Commission Information de l'IngŽnieur (comme aussi sa Commission
Formation de l'IngŽnieur, mais de faon plus marginale) ont fait conna”tre des
expŽriences souvent originales de tous les continents. Des membres de la
Commission Information Industrielle de la FŽdŽration Internationale de
Documentation - FID - ont aussi
ŽtŽ sollicitŽs. L'Association IATUL - International Association of Technical University
Libraries - a largement mobilisŽ
ses membres qui ont apportŽ le
point de vue spŽcifique des responsables des bibliothques universitaires ayant
dŽveloppŽ de telles formations en direction d'Žtudiants futurs ingŽnieurs. En
Europe, la SEFI - SociŽtŽ EuropŽenne pour la Formation des IngŽnieurs - qui
regroupe quelques 500 membres, responsables d'Žtablissements et professeurs de gŽnie, a constituŽ une
source privilŽgiŽe de contacts avec des personnes ayant mis sur pied des
programmes originaux relatifs ˆ la documentation et ˆ l'information de l'ingŽnieur. D'autres partenaires, d'autres rŽseaux pourraient encore
tre citŽs comme le CRDI - Centre de Recherches pour le DŽveloppement
International - , le groupement international informel "Improving
University Teaching", l'association "MŽdiances" en France, la
Commission Information de l'IngŽnieur du Conseil National des IngŽnieurs et
Scientifiques de France, la ConfŽrence des Grandes Ecoles ˆ Paris, les
documentalistes d'Ecoles d'ingŽnieurs de pays francophones en dŽveloppement,
anciens stagiaires de l'Ecole Internationale de Bordeaux,etc...
Enfin
les organisations internationales et notamment l'UNESCO, l'UNEP et l'UNIDO ont
facilitŽ l'accs ˆ certaines sources d'information essentielles.
POURQUOI ET COMMENT
1 - LES INGENIEURS
ET L'INFORMATION
1-1.
Les ingŽnieurs et le transfert de l'information
ComparŽe
ˆ celle qui prŽvalait au milieu du XIXme siŽcle, la situation actuelle des
sociŽtŽs industrielles se caractŽrise par une Žmergence forte de l'information
et de la communication dans tous les aspects de la vie individuelle,
professionnelle et sociale. Pour l'ingŽnieur, cette rŽalitŽ est maintenant au
coeur mme de sa pratique quotidienne. Ce professionnel devient de plus en plus
une courroie de transmission d'informations plus ou moins ŽlaborŽes entre d'une
part les personnes ou les groupes qui lui posent des problmes ou lui expriment
des besoins (la sociŽtŽ, l'industrie, le grand public, les instances politiques,...) et d'autre part les
rŽalisateurs de solutions concrtes , les constructeurs techniques, les
fabricants et diffuseurs de produits matŽriels. L'ingŽnieur, qu'il soit
chercheur-inventeur, ma”tre d'ouvrage, ma”tre d'oeuvre, agent technico-commercial,
directeur de sociŽtŽ ou inspecteur
est manifestement au carrefour de l'Žchange et de la transformation
d'informations spŽcialisŽes de toutes natures. L'ingŽnieur ne fabrique pas lui
mme les produits qu'il procure, par contre il gre des systmes d'informations
ˆ caractre dŽcisionnel qui permettent d'apporter une rŽponse adaptŽe aux
besoins exprimŽs. L'ingŽnieur navigue en permanence dans l'information, il
transforme cette information, il fait des plans et des projets qui ne sont que
des concrŽtisations informationnelles ˆ un moment donnŽ des solutions qui
rŽpondront aux attentes de ses commanditaires. Il vŽhicule aussi l'information,
il vend son projet ou le dŽfend, il cherche ˆ convaincre d'autres partenaires
ou dŽcideurs. Il est ˆ cet Žgard symptomatique d'observer et d'Žcouter des
groupes d'ingŽnieurs discutant dans des transports en commun (train ou avion):
l'Žchange d'informations y est dense et intense et l'on sent bien que, sans ce
partage de l'information, l'ingŽnieur ne pourrait pas exercer son mŽtier.
Plus
gŽnŽralement, il est Žvident que les systmes d'information spŽcialisŽe
deviennent de plus en plus puissants et incontournables. Des bases et banques
de donnŽes aux systmes experts, en passant par les cha”nes informatisŽes de conception
et fabrication assistŽes par ordinateur, par les flux trans-frontires de
donnŽes ou encore par les normes, les certifications ou les brevets, toute
l'activitŽ des entreprises et des ingŽnieurs s'inscrit dans une perspective de
dŽveloppement des ressources informationnelles, vŽritable fer de lance de
l'industrie et des services
modernes.
D'ailleurs,
il est important de souligner que cette information "professionnelle"
(scientifique, technique, Žconomique,...) n'est pas la seule en jeu dans l'entreprise
moderne (ou "entreprise du troisime type" selon Serieyx). Il faut
dŽsormais prendre en compte la lŽgitime capacitŽ d'expression de l'ensemble des
salariŽs (sous la forme de cercles de qualitŽ, de groupes de progrs,...), il
faut gŽrer l'indispensable dialogue avec des partenaires de cultures techniques
ou d'origines gŽographiques diffŽrentes, gŽrer aussi la communication sociale
avec le grand public ou la communication politique avec les instances de
dŽcision.
Mais
puisque l'on parle de culture, n'est-il pas essentiel aujourd'hui de parler de
patrimoine ˆ propos de l'information dont disposent les ingŽnieurs, cadres et
techniciens de l'entreprise? Les savoirs et les savoir-faire des ingŽnieurs
deviennent des atouts qu'il n'est plus possible de nŽgliger ou sacrifier
par manque de luciditŽ ou de
conscience. Les secrets industriels, la protection des idŽes, la valorisation
et les transferts de connaissances, la communication des informations
spŽcialisŽes sont autant d'axes ˆ privilŽgier dans le cadre de ce qu'on appelle
aujourd'hui une culture d'entreprise.
1-2.
La formation des ingŽnieurs et les enjeux de l'information
Dans
ce contexte et sous ces conditions, la question de la formation des ingŽnieurs
prend un relief particulier et ne peut pas se limiter au seul transfert vers
l'‰ge de 20 ans d'une "bo”te" de connaissances figŽes. Si au milieu
du XIXme sicle, il Žtait Žvident que le r™le de l'Žtablissement de formation
Žtait de permettre un accs ˆ des donnŽes techniques peu rŽpandues dans la sociŽtŽ
et une homogŽnŽisation des niveaux de connaissances de groupes peu nombreux
d'ingŽnieurs, il n'en est plus de mme aujourd'hui puisque tout un chacun est
dŽsormais en mesure (dans les pays industrialisŽs, en tout cas) d'accŽder ˆ
n'importe quel ŽlŽment de savoir, ˆ n'importe quelle information, y compris ˆ
des donnŽes disponibles ˆ l'autre bout de la plante et ˆ des renseignements
quasiment confidentiels.
De
faon schŽmatique et volontairement provocante, on pourrait affirmer qu'il
pourrait ne plus tre nŽcessaire, aujourd'hui, de s'appuyer sur des Ecoles ou
des UniversitŽs pour former des ingŽnieurs. Ou plus exactement, il pourrait ne
plus tre indispensable de concentrer gŽographiquement des Žtudiants en un lieu
prŽcis, pour leur dŽlivrer des enseignements et les faire accŽder ˆ des
connaissances aisŽment transfŽrables. Ou encore, si l'Ecole d'ingŽnieur ou
l'UniversitŽ technique ont encore un sens, pour quelles fonctions et pour
quels services l'ont-elles?
S'agit-il
de dispenser dans une salle de cours ce qui est aisŽment accessible de
n'importe quel point de la plante? Ne s'agirait-il pas tout autant de
pouvoir Žtablir des liaisons entre
des connaissances ŽparpillŽes et contradictoires, crŽer une vie culturelle
spŽcifique, contribuer ˆ la stimulation de la production et du transfert des
savoirs? Mais quel est donc, en cette fin de XXme sicle, le r™le juste
nŽcessaire d'une Ecole d'ingŽnieurs ou d'une UniversitŽ technique?
Cette
question est au coeur des rŽflexions des responsables des Ecoles d'ingŽnieurs
et des pŽdagogues qui se prŽoccupent de la formation des ingŽnieurs et qui
essayent de comprendre ce que serait une problŽmatique de l'introduction de la
mŽthodologie de l'information dans un nouveau projet pŽdagogique de formation
d'un ingŽnieur pour les temps modernes.
Au
fond n'est-il pas temps de mieux distinguer ce qui relve de la transmission
des donnŽes ou informations constitutives des savoirs et des savoir-faire, de
ce qui a trait ˆ la transmission et ˆ la
consolidation des connaissances structurantes ainsi qu'ˆ la prŽparation
des futurs ingŽnieurs ˆ la ma”trise des mŽthodologies de l'action efficace.
Dans
une perspective pŽdagogique globale, il parait dŽsormais impŽratif d'amener les
Žtudiants futurs ingŽnieurs ˆ savoir mieux ma”triser leurs propres systmes
d'accs ˆ l'information et ˆ la connaissance, ˆ savoir gŽrer leurs propres
dŽmarches de traitement et de communication de ces donnŽes ou documents, ou, en
d'autres termes, ˆ se dŽfinir une dŽmarche "qualitŽ" en matire de
gestion de leur information et de leur documentation pour leur formation. Dans
ces conditions la frŽquentation des bibliothques et des centres de
documentation, la consultation des bases et banques de donnŽes, la lecture
critique de nombreux ouvrages et articles, dans diffŽrentes langues, devraient
constituer la premire Žtape de toute formation d'ingŽnieurs. Cela devrait
permettre d'allŽger, sans la moindre hŽsitation, nombre de cours de premier
cycle et maints enseignements ultŽrieurs qui sont, pour l'essentiel, des
compilations, nŽcessairement fausses ou incompltes, d'informations souvent
dŽpassŽes ou obsoltes au moment du dŽroulement des cours en question. Ce bain
informationnel (nŽcessaire certes, mais pas suffisant pour un projet
pŽdagogique complet) devrait bien sžr tre organisŽ, gŽrŽ et contr™lŽ. Des
facilitŽs devraient impŽrativement tre prŽvues en diffŽrents points des villes
concernŽes. Ne serait-il pas souhaitable de disposer, par exemple, ˆ Marseille, ˆ Helsinki, ˆ Tunis ou ˆ
Bogota, de vŽritables centres de ressources informationnelles pour les diverses
Ecoles d'ingŽnieurs ou UniversitŽs techniques de ces agglomŽrations. Des
dispositifs de tutorats et de contr™le des connaissances seraient sžrement ˆ
mettre en place pour permettre aux Žtudiants de bien faire le point sur leur
ma”trise des connaissances ainsi auto-acquises (la formation va plus loin que
le strict transfert d'informations et de connaissances).
De
telles ressources informationnelles et/ou pŽdagogiques peuvent provenir de
diverses origines et les divers programmes de formation des ingŽnieurs devraient inciter les Žtudiants ˆ
naviguer dans ce nouvel "hyper-espace" de l'information. Les moyens
classiques que constituent les livres, les revues, la littŽrature grise, sont,
bien entendu, ˆ privilŽgier en prioritŽ. Mais dŽsormais les CD-ROM, les bases
et banques de donnŽes, les vidŽo-disques, les satellites et les formations
dispensŽes ˆ distance constituent autant d'alternatives efficaces pour l'accs
ˆ l'information et ˆ la connaissance. Les
contacts en milieu industriel, les Žchanges avec des partenaires
Žtrangers, le travail avec des techniciens ou avec des spŽcialistes d'autres
disciplines, le dŽveloppement des activitŽs culturelles extra-scolaires
fournissent Žgalement autant d'occasions nouvelles d'enrichir les bases de
donnŽes personnelles des Žtudiants.
Ne
serait-il pas souhaitable de raisonner aujourd'hui en termes de postes
individualisŽs d'apprentissage , interconnectŽs, disposant de toutes les
facilitŽs aujourd'hui offertes par la micro-informatique, la tŽlŽmatique, les
logiciels de traitement de texte, les outils hypertexte ou hypermŽdia, les
CD-ROM, la numŽrisation et l'archivage Žlectronique, la tŽlŽcopie, le courrier
Žlectronique ou encore les satellites.
Ne serait-il pas souhaitable de demander
ˆ des Žtudiants futurs ingŽnieurs de se constituer, par eux mmes leur propre
patrimoine de ressources informationnelles, de le gŽrer et le faire Žvoluer.
Cette responsabilisation de l'individu, futur professionnel, dans la constitution de bases de
connaissances et de systmes d'information qui lui soient propres, apparait
fondamentale dans une nouvelle perspective du r™le de mŽdiateur technique et
Žconomique de l'ingŽnieur.
Un
cursus de formation d'ingŽnieur
devrait pour l'essentiel consister en un dispositif organisŽ, guidŽ,
mais personnalisŽ, d'accs aux informations ou connaissances pertinentes. Bien
sžr, ˆ c™tŽ de la stricte fourniture des modalitŽs d'accs aux ressources
informationnelles, l'Ecole ou l'UniversitŽ technique en charge d'un projet de
formation d'ingŽnieurs devrait mettre en place les procŽdures permettant de
consolider les savoirs en constitution (travaux pratiques, projets personnels
ou de groupes, Žchanges pŽdagogiques,...), de transmettre les connaissances structurantes
et les bases des savoir-faire et savoir-tre et de contr™ler les rŽsultats des Žtudiants eu Žgard aux
objectifs assignŽs. Sa responsabilitŽ devrait, sans aucun doute, tre Žgalement
impliquŽe dans la formation des Žtudiants aux mŽthodologies de collecte,
traitement, conservation et diffusion
de l'information pertinente.
1-3.
Des constats d'insuffisance et de carence
En
prenant le problme sous un autre angle, celui des aptitudes des ingŽnieurs ˆ
bien ma”triser les enjeux, les mŽthodes et les outils de l'information, il est
malheureusement regrettable de constater que la rŽalitŽ est fort ŽloignŽe de
l'idŽal rvŽ.
Il
est clair que trs peu d'ingŽnieurs et de techniciens utilisent des
bibliothques ou des centres de documentation et rares sont ceux qui
interrogent des bases et des banques de donnŽes. Ils ont plut™t des pratiques
archa•ques, vernaculaires, non formalisŽes d'accs ˆ l'information, pratiques
qui conduisent inŽluctablement ˆ des inadŽquations entre les offres disponibles
sur le marchŽ de l'information et la demande des ingŽnieurs.
Beaucoup
de professionnels (ingŽnieurs notamment) produisent en permanence de
l'information et de la documentation spŽcialisŽes ( essais en laboratoires,
notes de synthse, rapports divers, etc..), mais, ˆ l'exception des efforts
effectuŽs par quelques grandes
sociŽtŽs industrielles, rien n'est fait pour gŽrer correctement , par un
archivage efficace, ce patrimoine informationnel ou documentaire. La situation,
ˆ cet Žgard, est franchement catastrophique dans les entreprises ou
administrations des pays en dŽveloppement.
Une
grande majoritŽ d'ingŽnieurs ignorent les rgles de base relatives ˆ la
protection de leurs idŽes, de leur savoir ou de leur savoir-faire, de leurs
inventions ou innovations. Ils ignorent souvent tout des dŽmarches de
normalisation ou de certification qui sont dŽsormais des outils essentiels de
la compŽtition internationale.
Ces
mmes ingŽnieurs, et pas seulement les plus anciens, ont
gŽnŽralement de sŽrieuses difficultŽs ˆ trier et ˆ dŽceler
l'essentiel parmi des flux surabondants d'information et de documentation. Ils
ont du mal ˆ extraire, par analyse statistique ou par toute autre dŽmarche, des
lois gŽnŽrales de comportement ˆ partir de multitudes de donnŽes hŽtŽrognes,
Ils
rencontrent Žgalement de sŽrieuses difficultŽs pour Žchanger des informations
spŽcialisŽes, pour communiquer
avec leurs interlocuteurs, qu'il s'agisse de dŽcideurs ou de spŽcialistes de
disciplines diffŽrentes. La communication interlinguistique et interculturelle
ne leur est pas familire. La faiblesse de leurs Žcrits techniques est souvent
mis en avant par les chefs d'entreprise, au mme titre que leur incapacitŽ ˆ
synthŽtiser leurs idŽes et leurs projets.
On
pourrait ŽnumŽrer ainsi une longue sŽrie d'insatisfactions qui, en rŽalitŽ,
renvoient ˆ une seule et mme interrogation : a-t-on jamais formŽ ces
ingŽnieurs ˆ faire face ˆ ces exigences de l'usage efficace de l'information ? Les a-t-on jamais
prŽparŽs ˆ savoir ma”triser leur environnement informationnel et documentaire?
Leur a-t-on jamais expliquŽ en quoi consistait vraiment le mŽtier d'ingŽnieur,
en quoi l'information spŽcialisŽe Žtait la matire premire essentielle de ce
mŽtier, en quoi la mission de l'ingŽnieur s'identifiait, pour une large part, ˆ celle d'un opŽrateur ou
transformateur d'information?
2 - FORMER A LA
MAITRISE DE L'INFORMATION SPECIALISEE
La
formation ˆ la ma”trise de l'information doit tre ŽtudiŽe dans son contexte et
plus prŽcisŽment doit tre prŽalablement dŽfinie (de quoi parle-t-on?), doit
tre ŽtudiŽe dans une certaine perspective historique (d'o vient-on et o
va-t-on) et doit se re-situer par rapport ˆ l'Žvolution mme des formations
d'ingŽnieurs.
2-1.
Quelques prŽcisions terminologiques
Il
faut, ds ˆ prŽsent, prŽciser les termes relatifs ˆ ce que l'on peut appeler la
formation ˆ la ma”trise de l'information, ou, pour tre plus exact, la
formation de l'ingŽnieur ˆ la ma”trise stratŽgique de l'information et de la
documentation.
a)
Information et documentation pour l'ingŽnieur :
Concernant
les ingŽnieurs, l'information, dite spŽcialisŽe, que l'on envisage ici
englobe tout ce qui est relatif au
savoir, au savoir-faire et ˆ l'exercice de leur profession : c'est bien sžr l'information qualifiŽe de
scientifique, technique, technologique ou industrielle, mais c'est aussi aussi
tout ce qui a trait ˆ l'environnement dans lequel les ingŽnieurs travaillent :
l'entreprise, le marchŽ, la concurrence, les technologies, les cožts, les
ressources humaines, le droit international, etc... C'est, ˆ l'Žvidence, de l'information, c'est ˆ dire des
donnŽes, des signes, des faits, des chiffres, des plans, des concepts, mais
c'est aussi de la documentation, beaucoup de documentation, des Žcrits, des
tableaux, des dessins, des notes, des rapports, et c'est encore des logiciels,
des fichiers, des disquettes, des diapositives ou des cassettes magnŽtiques.
Les
ingŽnieurs ont besoin ˆ la fois de
donnŽes brutes (chiffres, faits, schŽmas,...) et d'informations ŽlaborŽes et
transcrites sur des supports divers (textes, rapports, synthses, rŽfŽrences
bibliographiques,...).
Cette information
utile est nŽcessairement complexe, multidiscipinaire, contrastŽe,voire mme
contradictoire.
Elle
est vŽhiculŽe de diffŽrentes manires: contacts et Žchanges interpersonnels,
rencontres formelles ou informelles, supports Žcrits ou audiovisuels, notes de
calculs ou textes trs formels (brevets, normes,...). Elle est constituŽe d'un
ensemble de donnŽes ou documents
produits au sein mme de l'entreprise (c'est la plus grande source
d'information utile pour l'ingŽnieur) et de ressources informationnelles ou
documentaires externes ˆ l'entreprise (concurrence, clients, technologies
disponibles, textes de rŽfŽrence, ouvrages gŽnŽraux, articles de revues
professionnelles).
Il
est essentiel de souligner ici que l'information ou la documentation utile ˆ
l'ingŽnieur ne se confond pas avec celle dont a besoin traditionnellement le
chercheur, l'homme de science, qui n'a pas ˆ concevoir des produits et services
rŽpondant ˆ des demandes de commanditaires ou clients. L'information ou la
documentation utile ˆ l'ingŽnieur n'est en aucune faon rŽductible ˆ ce qui
peut se trouver sur les rayonnages d'une bibliothque universitaire. Les livres
et les articles de revues restent bien souvent des sources faiblement utiles
aux ingŽnieurs. Il importe donc de bien analyser et comprendre ces besoins en
information des ingŽnieurs, besoins liŽs ˆ leurs pratiques professionnelles
quotidiennes, avant d'Žchafauder des programmes de formation inopportuns ou
inadaptŽs.
b)
Ma”trise et management de l'information :
Ces
deux mots signifient clairement qu'il faut se prŽoccuper de l'ensemble des
activitŽs relatives au processus d'information et pas seulement du seul
problme de l'accs ˆ l'information, et encore moins de l'unique ou exclusive
dŽmarche de recherche, manuelle ou informatisŽe, des rŽfŽrences
bibliographiques ou documentaires. En d'autres termes, il faut s'intŽresser
tout autant ˆ la production, ˆ l'exploitation et ˆ la communication de
l'information qu'ˆ sa recherche ou ˆ son utilisation passive. Ainsi est-on
conduit ˆ se poser des questions aussi complexes que les suivantes:
-
comment les ingŽnieurs produisent-ils
de l'information?
-
comment la prŽsentent-ils et comment la diffusent-ils?
-
comment dŽterminent-ils les cibles de leurs diffusions?
-
comment l'entreprise gre-t-elle ensuite l'information et la documentation produites en son sein?
-
comment les ingŽnieurs formulent-ils leurs besoins en matire d'information?
-
comment mettent-ils en oeuvre des processus de recherche de donnŽes ou de
documents dans le cadre de leurs activitŽs?
-
comment accdent-ils ˆ des gisements d'information, autres que les sources
classiques et connues?
-
comment rŽalisent-ils les synthses informationnelles leur permettant de crŽer
ou de dŽcider?
-
comment gŽrent-ils leurs patrimoines d'information et de documentation?
-
quels liens les ingŽnieurs Žtablissent-ils entre diffŽrents systmes
d'information (de l'imagerie technique ˆ l'information gŽographique ou
cartographique, en passant par les systmes d'aide ˆ la dŽcision et les outils
de conception assistŽe par ordinateur)?
Ma”trise
ou management de l'information , cela signifie clairement gestion efficace et
intelligente des stocks et des flux d'information utile, Žvaluation Žconomique
et politique des choix de solutions informationnelles, implication de
diffŽrents acteurs ou intervenants professionnels dans un projet d'entreprise
centrŽ sur la valorisation des ressources humaines et le dŽveloppement du
patrimoine d'information, de documentation et de savoir.
c)
Ma”trise stratŽgique de
l'information
Il
s'agit bien, en effet, de raisonner en termes de stratŽgie et non pas seulement
en termes d'outils ou de moyens, aussi perfectionnŽs soient-ils. StratŽgique,
l'information de l'ingŽnieur l'est ˆ l'Žvidence. L'ingŽnieur est un ŽlŽment
dŽterminant du fonctionnement de l'entreprise, le besoin en information de
l'ingŽnieur est une composante forte du besoin en information de l'entreprise
dans laquelle il travaille. La ma”trise de l'information ne relve pas
seulement des prŽoccupations personnelles ou individuelles de l'ingŽnieur, mais
doit tre bien replacŽe dans le cadre de la stratŽgie de l'entreprise, en
prenant en considŽration l'ensemble des facteurs de compŽtitivitŽ et l'ensemble
des contraintes qui psent sur l'entreprise. Cette information de l'ingŽnieur,
ou plut™t des groupes d'ingŽnieurs, est celle qui concerne les produits mme de
l'entreprise, et donc le dŽveloppement de celle-ci ˆ moyen et long terme.
Les
ingŽnieurs transforment de l'information et du savoir pour pouvoir faire
rŽaliser les produits ou services de l'entreprise.La ma”trise stratŽgique de
l'information spŽcialisŽe est
cette aptitude essentielle que les ingŽnieurs doivent possŽder s'ils veulent
jouer pleinement leur r™le d'opŽrateur de changement dans les entreprises.
2-2.
Historique de la formation des ingŽnieurs ˆ l'information
Il
n'est pas dans l'objectif du prŽsent document de procŽder ˆ une Žtude
bibliographique ou historique, des modalitŽs d'introduction de la
sensibilisation ˆ l'information dans les formations d'ingŽnieurs. NŽanmoins
quelques points de repres peuvent tre rapidement ŽvoquŽs.
Selon
Genevive Lefort, qui s'est plus particulirement spŽcialisŽe sur cette
question de la formation des Žtudiants des Žtablissements d'enseignement
supŽrieur, c'est vers le dŽbut des annŽes 70 que se manifestent plus nettement
et partout dans le monde, des prŽoccupations relative ˆ l'enseignement des mŽthodologies
de l'information scientifique et technique.
Mais
ˆ dire vrai, le dŽpouillement des archives des Ecoles franaises d'ingŽnieurs
nŽes entre 1747 et 1850, fait ressortir ˆ l'Žvidence l'importance extrme
accordŽe alors par les directions de ces Ecoles ˆ l'information et ˆ la
documentation de l'ingŽnieur. Il est ainsi frappant de constater l'intŽrt
portŽ par ces grands ingŽnieurs, responsables des premires Ecoles d'ingŽnieurs
franaises, ˆ la constitution de riches fonds documentaires ˆ caractre
pŽdagogique, ˆ la publication de journaux ou revues spŽcialisŽs, ˆ la
participation active des Žtablissements aux expositions universelles
internationales, ˆ l'utilisation des nouveaux moyens de reproduction
(lithographie, photographie) pour la diffusion des connaissances, ou encore ˆ
la recherche de l'information au dela des frontires (missions d'Žlves ou
d'ingŽnieurs). Au fond cette mise en perspective historique confirme
l'importance cruciale de l'information et de la documentation pour l'ingŽnieur et
en mme temps rend plus ambigŸe ou paradoxale la dŽmarche, souvent forcenŽe ou
angoissŽe, de "formation des utilisateurs" des services d'information
ou bibliothques des temps modernes ou post-modernes.
Pour
revenir aux 20 dernires annŽes, il est essentiel de rappeler l'effort fait par
l'UNESCO, dans le cadre du programme UNISIST, en vue d'une meilleure
utilisation des services d'information disponibles, notamment dans les domaines
d'information scientifique et technique. Les synthses faites par quelques
experts (notamment W. Pirog, ingŽnieur polonais ou A. Daumas en France) mettent
alors en relief certaines expŽriences rŽalisŽes, ici ou lˆ, en Europe, de
l'Ouest comme de l'Est, ou aux Etats-Unis ou au Canada. On notera, en 1976, la
thse de Nancy Fjþllbrant, qui se spŽcialise sur la question de la formation
des utilisateurs. Aux Etats-Unis, un effort important est fait pendant ces
vingt dernires annŽes pour introduire de telles actions de formation des
Žtudiants aux mŽcanismes de l'information spŽcialisŽe. Mais dans l'ensemble,
ces expŽriences ou rŽalisations ne concernent que minoritairement les Žtudiants
de gŽnie alors que de meilleurs rŽalisations semblent aboutir dans les domaines
de la mŽdecine ou de la chimie.
Il
est interessant de noter l'effort entrepris en France ˆ partir du milieu des
annŽes 70, avec notamment la mise en place du BNIST - Bureau National de
l'Information Scientifique et Technique-devenu par la suite MIDIST - Mission
InterministŽrielle de l'Information Scientifique et Technique -. En partenariat
avec la ConfŽrence des Grandes Ecoles, plusieurs actions d'introduction de la
prŽoccupation information scientifique et technique sont mises en place par le
BNIST et la MIDIST, allant jusqu'ˆ la conduite (et au financement) d'un vaste programme
de sensibilisation des Žtudiants des Grandes Ecoles d'ingŽnieurs et de commerce
aux dŽmarches de recherche documentaire informatisŽe. Les annŽes 80 voient
alors, en France, la multiplication d'initiatives originales, qui pour un
certain nombre d'entre elles se dŽmarquent dŽja nettement des traditionnelles
actions de sensibilisations aux ressources et outils des bibliothques. Ces
travaux ont fait l'objet d'un ouvrage publiŽ, en 1987, par la ConfŽrence des
Grandes Ecoles ˆ la Documentation Franaise et intitulŽ "S'informer pour
se former et pour agir".
Il n'est pas inintŽressant de souligner
aussi, qu'au sein de la communautŽ mme des ingŽnieurs, et notamment au sein de
la FŽdŽration Mondiale des Organisations d'IngŽnieurs, la rŽflexion sur ce
thme se structure ˆ partir des annŽes 70 et dŽbouche vers 1985 sur diverses
tables rondes et divers sŽminaires consacrŽs ˆ la formation des ingŽnieurs ˆ la
ma”trise de l'information.
Au
niveau strictement europŽen, il faut mentionner les deux numŽros spŽciaux de
l'European Journal of Engineering Education:
-
en 1987, "From Engineering Information to Engineering Education" (Vol
12 N¡2);
-
en 1991, "Integration of Information Management Skills within the
Engineering Curriculum" (Vol 16 N¡3).
En
1991, l'UNESCO organise ˆ Espoo (Finlande) une rŽunion d'experts sur la
formation des utilisateurs des bibliothques de l'enseignement supŽrieur.
Enfin,
les congrs annuels de l'International Association of Technical University
Library (IATUL) et la publication du journal "IATUL Quarterly" ont largement contribuŽ au cours des 10
dernires annŽes au dŽveloppement d'une rŽflexion originale sur la formation
des ingŽnieurs ˆ la ma”trise de l'information.
2-3.
DiffŽrentes approches de la fonction ingŽnieur
Avant
d'aborder la question de la formation des Žtudiants, futurs ingŽnieurs, ˆ cette
ma”trise de l'information, il convient de s'entendre sur le mot mme
d'ingŽnieur et surtout de prŽciser les diffŽrentes voies de formation
d'ingŽnieurs dans diffŽrents pays. Il va de soi que la sensibilisation ou la
formation du futur ingŽnieur ˆ la ma”trise de l'information dŽpendra en grande
partie de la conception mme du
r™le professionnel de l'ingŽnieur. Ainsi est-on frŽquemment amenŽ ˆ distinguer
des ingŽnieurs managers d'entreprises,
des concepteurs de produits,
des chercheurs (ne pas perdre de vue que ces derniers ne sont pas les
plus nombreux dans la vaste communautŽ des ingŽnieurs), des ingŽnieurs
technico-commerciaux, des ingŽnieurs de production, voire mme des techniciens-ingŽnieurs.
Il
existe de fait des conceptions diffŽrentes du r™le de l'ingŽnieur, selon que
l'on considre l'ingŽnieur comme un gŽnŽraliste ou plut™t comme un spŽcialiste
et selon qu'on situe cet ingŽnieur dans la sphre de la technique ou dans celle
du management.
En Grande-Bretagne et dans les pays
influencŽs par la tradition britannique, on considre notamment l'ingŽnieur
comme un professionnel, "super technicien", concevant ou gŽrant des
objets techniques. D'engine ˆ engineer la liaison sŽmantique est
directe, naturelle et trs prŽgnante. Il existe ds lors dans ces pays de
fortes institutions d'ingŽnieurs qui attestent de la compŽtence technique des
ingŽnieurs affiliŽs et Žditent des revues
permettant l'actualisation permanente des savoirs techniques.
Historiquement, la formation des ingŽnieurs y apparait souvent plus tardivement
dans ces pays, les professionnels acqurant traditionnellement "sur le
tas", dans l'entreprise, les connaissances techniques nŽcessaires. La
contrepartie de cette approche pragmatique et technicienne de la formation des
ingŽnieurs est sans nul doute le faible intŽrt portŽ par la sociŽtŽ ˆ ses
ingŽnieurs, une relative dŽvalorisation du mŽtier, ainsi que la mŽfiance des
milieux professionnels ˆ l'Žgard des institutions universitaires formant les
ingŽnieurs. A noter que dans le dŽbat actuel sur l'harmonisation des formations
europŽennes, la tradition britannique avec une formation acadŽmique courte des
ingŽnieurs (3 ans en gŽnŽral, 4 ans parfois) est perue comme un handicap
important.
Dans d'autres pays , comme par exemple
l'Allemagne ou certains pays d'Europe centrale ou d'Europe du Nord, l'ingŽnieur, traditionnellement, est avant tout un scientifique,
c'est-ˆ-dire un spŽcialiste de haut niveau d'une certaine discipline
scientifique. Selon les schŽmas conceptuels introduits au dŽbut du XIXme
sicle par Wilhelm von Humboldt, le travail de laboratoire et de recherche
constitue une composante essentielle de la formation supŽrieure. L'ingŽnieur,
formŽ dans les UniversitŽs techniques allemandes est en principe fortement
"exposŽ" ˆ la recherche et ˆ la science, qu'elles soient
fondamentales ou appliquŽes. La durŽe des Žtudes est gŽnŽralement longue (6 ˆ 7
ans) et le travail personnel est largement dŽveloppŽ. Mais depuis les annŽes
70, l'Allemagne a diversifiŽ ses formations et a introduit une nouvelle filire
visant ˆ former des ingŽnieurs de production, plus praticiens, directement
opŽrationnels pour l'entreprise, et maitrisant parfaitement des technologies
sectorielles. Cette formation raccourcie (3 ans et demi) est dispensŽe dans de
nombreuses Ecoles spŽcialisŽes (Fachhochschulen).
Dans
la tradition franaise (que l'on retrouve dans certains pays latins et
africains), l'ingŽnieur doit
apporter une rŽponse globale ˆ des besoins des hommes et de la
sociŽtŽ. L'ingŽnieur joue un r™le influant dans la sociŽtŽ, vŽritable "assembleur" de
techniques et gestionnaire ou manager
de ressources diverses. La formation de l'ingŽnieur met donc l'accent
sur la multidisciplinaritŽ et sur l'approche par les "besoins" et par
l'Žconomie. Elle s'appuie gŽnŽralement sur un principe de forte sŽlection ˆ
l'entrŽe dans les Ecoles d'ingŽnieurs et s'organise sur une durŽe de 5 ˆ 6 ans.
Il
va de soi que les besoins des ingŽnieurs en matire d'information et de
documentation seront diffŽrents dans ces diffŽrents pays ou groupes de pays.
Ainsi en Grande-Bretagne, la primautŽ sera accordŽe aux donnŽes ˆ
caractre technologique et aux
outils de transfert des savoir-faire pratiques, alors qu'en Allemagne, dans les
UniversitŽs techniques, on insistera plus sur la documentation ˆ caractre
scientifique et technique. Enfin, en France, on cherchera ˆ faire prendre
conscience aux Žtudiants des enjeux de l'information Žconomique, industrielle
ou stratŽgique.
2-4.
Evolutions des formations d'ingŽnieurs
Les
formations d'ingŽnieurs, quels que soient les pays dans lesquels elles se
dŽveloppent, sont ainsi fortement marquŽes par les conditions d'apparition des
institutions chargŽes, notamment en Europe, de prŽparer les premires
gŽnŽrations d'ingŽnieurs "modernes" de la deuxime moitiŽ du XVIIIme
sicle et la premire moitiŽ du XIXme sicle (l'European Journal of
Engineering Education consacre, en
1981, un numŽro spŽcial aux racines historiques des systmes de formation
d'ingŽnieurs en Europe).
Historiquement,
c'est en France que l'on se prŽoccupe pour la premire fois de la formation des
ingŽnieurs. Ainsi ˆ partir du milieu du XVIIIme sicle, l'ingŽnieur, parfait
"honnte homme", est formŽ avec l'objectif essentiel de contribuer ˆ
la conduite des affaires du royaume, de l'Etat ou plus tard de la grande
industrie. Cet ingŽnieur, membre de l'Žlite du pays, participera ˆ la plupart
des grandes aventures du XIXme Sicle, aventures industrielles, scientifiques
ou coloniales.
ImprŽgnŽes
d'idŽes saint-simoniennes, puis positivistes, les formations d'ingŽnieurs
Žvolueront dans le sens d'un renforcement du pouvoir des ingŽnieurs sur le
sociŽtŽ franaise, mais Žgalement aussi dans le sens d'une division croissante
ou arborescente des spŽcialitŽs scientifiques et techniques, au point de rendre
inŽluctable la multiplication, voire mme la prolifŽration, des Ecoles d'ingŽnieurs. La loi de
1934, instituant un contr™le sur ces formations d'ingŽnieurs, tŽmoigne, en ce
sens, de la prŽoccupation des responsables politiques comme industriels, de
reprendre le contr™le d'un processus de gŽnŽration quasi spontanŽe des Ecoles
et autres Žtablissements voulant former des ingŽnieurs. L'Ecole d'ingŽnieurs, nŽe dans le giron d'un pouvoir
centralisateur soucieux de maintenir son contr™le sur les activitŽs techniques,
industrielles ou Žconomiques du pays, reste une rŽfŽrence incontournable, en
France, en 1991, mme si de nouveaux programmes universitaires sont habilitŽs ˆ
procurer des titres d'ingŽnieurs (mais de fait, la structure, les orientations
et les pratiques pŽdagogiques restent identiques ˆ celles des traditionnelles
Grandes Ecoles). Les caractŽristiques majeures rŽsident dans la sŽlectivitŽ de
ces Žtablissements, dans la finalisation socio-Žconomique de leurs programmes
Žducatifs, dans l'approche "macro-pŽdagogique" des formations,
c'est-ˆ-dire dans la capacitŽ ˆ intŽgrer, de faon volontariste et flexible ,
diffŽrentes composantes allant des cours traditionnels, aux expŽriences de
terrain, aux stages, aux sŽjours ˆ l'Žtranger, sans oublier les initiations ˆ
la ma”trise des processus d'information.
Dans
le cas des UniversitŽs techniques allemandes, anglaises, nŽerlandaises ou
amŽricaines, qui restent fondamentalement d'importantes machines ˆ produire et
transfŽrer des savoirs, influencŽes par les concepts positivistes du XIXme
sicle , le modle historique va beaucoup plus loin que le modle franais en
matire de division et de partage des territoires de la connaissance. La
professionnalisation de l'enseignement et l'accent mis sur le dŽveloppement de
la recherche scientifique conduisent inŽluctablement ˆ une vŽritable balkanisation des disciplines, ˆ la
crŽation de chapelles et de chasses gardŽes et progressivement ˆ un abandon des
objectifs pŽdagogiques, enfin ˆ une fuite vers les activitŽs nobles de la
recherche. Ce dernier point prŽoccupe du reste trs sŽrieusement les
spŽcialistes des Etats Unis et du Canada qui s'aperoivent avec frayeur que les
grandes UniversitŽs techniques ne forment pas vraiment les ingŽnieurs qualifiŽs
et communicants dont l'industrie nord-amŽricaine a besoin.
Point
n'est besoin d'Žvoquer ici la situation catastrophique de la formation des
ingŽnieurs dans les pays en dŽveloppement, les constats faits dans les pays du
Nord y sont lˆ-bas autrement plus
douloureux.
Il
n'est pas aujourd'hui abusif d'affirmer que les institutions de formation
d'ingŽnieurs comprennent de moins en moins les besoins rŽels et actuels des
sociŽtŽs modernes, qu'elles ne participent pas aux vrais courants de
transformation de ces sociŽtŽs (pensons aux Žvolutions dramatiques des villes
et de leurs banlieues ou encore ˆ la nŽcessaire protection de l'environnement).
Et si les Ecoles et autres Žtablissements de formation d'ingŽnieurs restent
sourds aux appels des responsables politiques ou industriels, la raison en est
principalement qu'elles ne savent pas se dŽgager de leurs traditions
academico-scientifico-corporatives. Les contenus de formation, les jeux de
pouvoir autour des partages des territoires disciplinaires, un enseignement
basŽ sur le transfert reproductif des connaissances, sont autant de freins ˆ
une transformation profonde de la perspective Žducative. Les consŽquences de la
rŽvolution de l'information et de la communication semblent souvent mal perues
dans les Ecoles d'ingŽnieurs et les UniversitŽs techniques.
Des
formations trop scolaires, avec des charges de travail des Žtudiants trop
lourdes, aux surcharges en effectifs des grandes UniversitŽs techniques,
l'incapacitŽ ˆ intŽgrer de faon moderne l'accs aux ressources
informationnelles dans la formation des jeunes, l'absence de programmes qui
permettraient de prŽparer des Žquipes mixtes et transdisciplinaires (des
techniciens associŽs ˆ des ingŽnieurs, des documentalistes ou des
sociologues,...), la difficultŽ rŽelle ˆ former les futurs ingŽnieurs ˆ
certaines mŽthodologies du travail intellectuel efficace (du "problem
solving" aux techniques de crŽativitŽ, en passant par les heuristiques de
l'information, l'analyse de systme ou la conduite des groupes mixtes), telles
sont quelques unes des critiques que l'on entend souvent ˆ propos des
formations d'ingŽnieurs ds lors que l'on dŽpasse le niveau de
l'autosatisfaction aveugle.
Il
est en revanche vrai que des efforts sont faits en permanence par divers
acteurs du systme Žducatif pour
tenter d'amŽliorer ou d'adapter ces formations d'ingŽnieurs. Ainsi, au cours
des vingt dernires annŽes a-t-on
recouru plus systŽmatiquement aux stages en entreprises, aux projets
personnels, aux Žchanges avec des partenaires Žtrangers, aux activitŽs
extra-scolaires ou extra-universitaires ou encore ˆ certains outils modernes
dont notamment l'ordinateur, vŽritable ma”tre ˆ bord des Ecoles d'ingŽnieurs.
La formation continue a Žgalement connu un essor certain.
Les
Ecoles et autres Žtablissements de formation d'ingŽnieurs tombent de plus en
plus souvent dans le travers d'un marketing de faade alors qu'aucun
investissement n'est fait en matire de recherche pŽdagogique, de formation des
enseignants ou de prospective Žducative. L'apparence de l'institution prime sur
la capacitŽ ˆ trouver les bonnes rŽponses aux besoins de la sociŽtŽ.
L'emballage des marchandises enseignables prŽvaut au dŽtriment de l'analyse
critique des modalitŽs de transfert des savoirs et des savoir-faire.
Comment
repenser le problme de la formation des ingŽnieurs dans le contexte de
sociŽtŽs "post-industrielles", marquŽes par une mondialisation des
Žconomies, par une ŽlŽvation incontestable du niveau de savoir et de curiositŽ
des jeunes gŽnŽrations, par une imbrication accrue des diverses forces
productives? Peut-on inventer de nouvelles modalitŽs de formation qui prennent
dŽlibrŽment en compte l'accs de plus en plus gŽnŽralisŽ ˆ l'information?
Quels partenaires, quelles structures, quels rŽseaux de compŽtence peuvent
intervenir dans une transformation profonde des modalitŽs de formation des
ingŽnieurs?
2-5.
L'information au coeur des formations d'ingŽnieurs
Compte
tenu de ces approches diffŽrentes
de la fonction d'ingŽnieur,
l'enseignement de la ma”trise de
l'information sera conditionnŽe par le choix du modle de formation et par
l'environnement culturel dans lequel
on opre. Ainsi, selon que l'on s'intŽresse ˆ l'ingŽnieur-technicien, ˆ
l'ingŽnieur-scientifique , ou ˆ l'ingŽnieur-manager, les objectifs, les
programmes et les pŽdagogies des formations ˆ l'information diffrent assez
sensiblement.
Plusieurs
aspects sont en outre ˆ considŽrer pour concevoir un programme de formation ˆ
la ma”trise de l'information. SchŽmatiquement on peut Žgalement considŽrer que
les actions de formation peuvent diffŽrer selon les finalitŽs de ces actions,
la place dans les cursus de formation ou encore les groupes cibles d'Žtudiants.
Les contenus de formation seront de mme trs variŽs.
2-5-1.Les
finalitŽs de l'apprentissage ˆ la
ma”trise de l'information
a)
Consolider la formation des ingŽnieurs: on considre, dans cette
perspective, l'information comme
une composante essentielle du
processus d'apprentissage. Le minimum qu'il serait ainsi logique de trouver
dans toutes les UniversitŽs techniques et d'autres Ecoles d'ingŽnieurs est
celui d'une sensibilisation gŽnŽrale aux mŽthodologies de l'information et de
la documentation. Cette initiation touchant tous les Žtudiants devrait a priori
tre faite dans les premires annŽes de formation et devrait permettre aux
Žtudiants de pouvoir utiliser au mieux les ressources informationnelles et
documentaires ˆ leur disposition ˆ l'UniversitŽ ou dans les entreprises. L'initiation
au maniement des outils de la bibliothque ou du centre de documentation relve
de cette premire perspective ou finalitŽ.
b) PrŽparer ˆ un exercice plus efficace du
mŽtier: on cherche ˆ apprendre aux Žtudiants, futurs ingŽnieurs, ˆ
travailler plus efficacement en les sensibilisant ˆ diverses mŽthodologies
telles que l'analyse de la valeur, la dŽmarche qualitŽ, les mŽthodes de
compŽtitivitŽ de l'entreprise, mŽthodologies dans lesquelles l'information joue
un r™le essentiel. Cette seconde
finalitŽ relve d'une approche dŽjˆ plus spŽcifique du travail de l'ingŽnieur.
Il s'agit principalement d'introduire des modules de formation s'adressant ˆ
des Žtudiants en cours ou en fin de scolaritŽ et conduisant ˆ dŽvelopper des
apprentissages relatifs ˆ la ma”trise stratŽgique de l'information, en tant que
composante du travail quotidien de l'ingŽnieur et en tant que dŽmarche
mŽthodologique spŽcifique.
c)
Faire acquŽrir une double compŽtence: cette troisime finalitŽ concerne ceux des Žtudiants et des ingŽnieurs
qui peuvent inscrire cette compŽtence particulire (la ma”trise des processus
d'information) dans la panoplie de leurs armes professionnelles. En d'autres
termes, on peut chercher ˆ former, par des options ou cycles particuliers, des
spŽcialistes de la ma”trise stratŽgique de l'information ayant une double
compŽtence "ingŽnieur" d'une part et "spŽcialiste de
l'information" d'autre part. On peut ainsi former, ˆ titre d'exemple, des
ingŽnieurs spŽcialistes de la veille technologique ou de la propriŽtŽ
industrielle.
2-5-2.Les
pŽriodes de la formation ˆ la ma”trise de l'information Une
autre faon d'aborder la question de la formation ˆ l'information est de
considŽrer tous les "lieux ou temps pŽdagogiques, ou encore niveaux de
formation" concernŽs.
a) Les dŽbuts de la formation initiale: c'est, bien sžr, la pŽriode privilŽgiŽe
pour une premire sensibilisation des Žtudiants futurs ingŽnieurs aux
ressources informationnelles ou documentaires existantes. L'Žtudiant, futur
ingŽnieur, doit ma”triser quelques outils essentiels qu'il utilisera ˆ coup sžr
dans ses Žtudes mais aussi dans sa vie professionnelle. A ce stade des Žtudes,
l'Žtudiant, futur ingŽnieur apprend les sciences de base de l'ingŽnieur
(mathŽmatiques, physique, chimie,...) et les rudiments d'une spŽcialitŽ
(mŽcanique des milieux continus, thŽorie du signal,...). Sortant du cycle des
Žtudes secondaires, il se trouve dŽsormais confrontŽ ˆ un champ trs ouvert de
connaissances nouvelles ˆ dŽcouvrir et ˆ approfondir.
C'est
donc en termes d'apprentissage des grands points de repres documentaires qu'il
faut raisonner pour cette premire sensibilisation ˆ l'information et ˆ la
documentation: par exemple, conna”tre les grands outils de recherche
bibliographique classiques, couvrant de larges domaines de connaissances
scientifiques. Mais c'est aussi le temps privilŽgiŽ de l'apprentissage de
quelques bonnes habitudes d'information et de documentation: par exemple,
savoir dŽcrypter une rŽfrence bibliographique, apprendre ˆ lire rŽgulirement
des pŽriodiques ou des revues, savoir questionner efficacement les
professionnels de la documentation.
b) La fin du cursus de formation initiale: on trouve de nombreuses expŽriences qui
se dŽroulent entre la troisime et la cinquime annŽe d'un cursus de formation
d'ingŽnieurs, au moment o les Žtudiants ont ˆ rŽaliser des travaux personnels
ou de groupes, ou encore ˆ prŽparer des thses de Dipl™me. Dans cette phase des
Žtudes d'ingŽnieur, les Žtudiants sont confrontŽs ˆ des disciplines plus complexes,
mixant des fondements scientifiques, des dŽveloppements technologiques et des
pratiques professionnelles (les astuces du mŽtier). Ils se prŽparent Žgalement
ˆ la vie concrte de l'ingŽnieur dans l'entreprise, sur le terrain, et
dŽcouvrent alors l'imbrication forte des dimensions techniques, Žconomiques et
parfois sociales du mŽtier de l'ingŽnieur.
Cette
pŽriode nŽcessite des apprentissages mŽthodologiques plus poussŽs, basŽs sur la
recherche plus avancŽe de l'information utile, et en particulier, sur la
consultation de bases ou banques de donnŽes spŽcialisŽes ou professionnelles.
C'est au cours de cette pŽriode qu'on insistera sur la nŽcessitŽ de la synthse
critique des documents et des
donnŽes collectŽs et sur celle de la comprŽhension transdisciplinaire des
information. Le transfert de l'information et la communication professionnelle seront aussi des axes ˆ
privilŽgier. La formation ˆ la ma”trise de l'information est vraiment, ˆ ce
moment-lˆ, au coeur de dŽmarches, essentielles pour l'ingŽnieur, de rŽsolution de problmes et de conduite
de projet.
c) Les formations complŽmentaires ou
post-graduŽes: il existe bien sžr d'autres pŽriodes ou temps pŽdagogiques
qu'il ne faut pas nŽgliger. C'est le cas notamment des formations
complŽmentaires (Master of Science, Mastre, Certificat d'Žtudes
supŽrieures,...), des formations par la recherche (comme le Dipl™me d'Žtudes
approfondies en France), ou des
formations doctorales, qui nŽcessitent, pour les Žtudiants, le recours ˆ des
sources d'information et de documentation plus spŽcialisŽes, plus
professionnelles dans certains cas. On doit notamment recourir ˆ des bases de
donnŽes Žtrangres ou internationales, faire appel ˆ des centres de
documentation d'organisations professionnelles ou d'entreprises, obtenir des
documents de certaines sources lointaines, compiler des documents en langues
diffŽrentes. L'Žtroitesse de la prŽoccupation thŽmatique (de formation ou de
recherche) implique un apprentissage plus poussŽ des mŽthodes d'accs ˆ
l'information et des mŽthodes d'observation et de dŽfense des idŽes.
Ainsi
ces formations complŽmentaires constituent souvent un terrain favorable pour
l'introduction de modules plus spŽcialisŽs et spŽcifiques de formation ˆ la
ma”trise de l'information: par exemple, ouverture sur des notions et pratiques
de veille technologique ou stratŽgique ou encore initiation ˆ la propriŽtŽ
industrielle ou ˆ la normalisation.
d)
La formation continue des ingŽnieurs: cette dernire possibilitŽ constitue Žgalement un cadre
intŽressant pour dŽvelopper des expŽriences originales et peut tout-ˆ-fait
devenir esentielle pour des ingŽnieurs dŽsirant se spŽcialiser
(double-compŽtence) dans le domaine des processus de transfert d'information.
Pour cette formation continue, des actions de formation ˆ la ma”trise de
l'information pourraient tre envisagŽes, selon diverses modalitŽs en fonction
de l'avancement dans la carrire professionnelle:
- soit en dŽbut de carrire;
- soit vers 30-35 ans pour apprendre par
exemple ˆ des ingŽnieurs en activitŽ comment prendre des brevets, comment
dŽfendre et protŽger leurs idŽes, comment se prŽmunir contre l'espionnage
industriel. La veille technologique serait notamment un thme privilŽgiŽ pour
des actions de formation continue destinŽes ˆ des ingŽnieurs de cette tranche
d'‰ge;
-
soit vers 50-55 ans, pour faciliter le transfert de savoir et la
conservation du patrimoine que
constitue le savoir-faire
des personnes approchant de la retraite.
2-5-3.Les
contenus possibles de la formation ˆ l'information
Il
est essentiel de prŽciser ici que l'objectif de ces formations n'est pas de transformer les ingŽnieurs en
professionnels de l'information, en documentalistes ou en bibliothŽcaires, en
leur apprenant les fondements et les pratiques professionnelles relatives aux
techniques des traitements documentaires.
Cette
formation spŽcifique des ingŽnieurs et des Žtudiants, futurs ingŽnieurs,
s'organisera plut™t autour des problmes professionnels de ces ingŽnieurs et
renverra ˆ des contenus de formation ou ˆ des interrogations tels que les
suivants :
-
comment dŽfinir et formuler ses propres besoins en matire d'information et de
documentation?
-
comment dŽfinir et formuler les besoins d'information de l'entreprise?
-
comment estimer le cožt de l'information
et dŽcider en consŽquence du meilleur choix de solution documentaire ou
informationnelle ou du meilleur investissement en la matire?
-
comment accŽder ˆ l'information, ˆ travers des sources multiples, complexes,
ŽparpillŽes?
-
comment trier l'information, comment Žvaluer la documentation recueillie?
-
comment traiter l'information collectŽe et comment en Žvaluer l'intŽrt et la
pertinence?
- comment Žlaborer des synthses, ˆ partir des matŽriaux
rassemblŽs?
-
comment gŽrer l'information produite ou collectŽe?
-
comment se constituer son propre systme de gestion d'information et de
documentation?
-
comment stimuler la production d'informations pertinentes ˆ l'intŽrieur de
l'entreprise?
-
comment valoriser des savoirs
et des savoir-faire, comment
breveter, comment normaliser?
-
comment diffuser l'information, comment communiquer?
-
comment tre ˆ l'Žcoute de l'environnement?
-
comment exploiter bases et banques de donnŽes dans une perspective de veille technologique ou stratŽgique?
-
comment intŽgrer l'information et la documentation aux processus de conception
(CAO, analyse de valeur,...)?
-
comment relier les informations de nature documentaire aux systmes de prise de
dŽcision ou ˆ certains systmes spŽcialisŽs (systmes d'information
gŽographique, par exemple)?
-
comment constituer, au sein de l'entreprise, des systmes fonctionnels de
ma”trise stratŽgique de l'information spŽcialisŽe? Cette liste n'est pas exhaustive, chaque Žtablissement de formation
peut, bien sžr, dŽfinir des contenus plus spŽcifiques, tenant compte des
spŽcialitŽs de formation. L'industrie des textiles n'est pas comparable ˆ
l'industrie des composants Žlectroniques et n'a pas les mmes besoins en
information que les entreprises de b‰timent ou de gŽnie civil. .
2-5-4.Une
grande diversitŽ de dŽmarches pŽdagogiques
Si
la visite de la bibliothque centrale ou du centre de documentation reste la
premire dŽmarche et la plus largement rŽpandue, elle ne saurait constituer
l'ossature de ces formations ˆ la
ma”trise de l'information. Les expŽriences le confirment, il faut aller
beaucoup plus loin. Il faut impŽrativement que ces formations - initiation
aussi bien qu'approfondissement ou spŽcialisation - soient explicitement
intŽgrŽes dans le cursus de formation des ingŽnieurs. Cette dŽmarche doit tre
l'objet de prŽoccupations
constantes de la part des formateurs
qui doivent mettre en place des exercices complŽmentaires afin de
favoriser l' efficacitŽ globale
de cette formation.
Pour cela des cours peuvent
tre proposŽs aux Žtudiants, des sŽminaires tre organisŽs. Des
exercices et des travaux personnels sont ˆ prŽvoir, de mme que des projets
collectifs sont ˆ imaginer. Enfin, l'intŽgration doit tre telle que les thses
ou mŽmoires personnels de fin d'Žtudes des Žtudiants futurs ingŽnieurs doivent
impŽrativement conprendre une composante "ma”trise de l'information"
relative au sujet traitŽ. Des partenariats, aussi forts que possibles, doivent
tre dŽveloppŽs entre spŽcialistes de l'information et enseignants des
disciplines scientifiques et techniques. Enfin des Žvaluations des formations
dispensŽes et des validations sous forme de crŽdits d'unitŽs de valeur sont
fortement recommandŽes.
3 - UNE TYPOLOGIE
DES FORMATIONS POSSIBLES
Concrtement,
comment organiser une ou des formations ˆ la ma”trise de l'information pour de
futurs ingŽnieurs? Il ne peut y avoir qu'un large Žventail de rŽponses ˆ cette
question, compte tenu des diffŽrences constatŽes dans l'orientation mme des
cursus de formation d'ingŽnieurs. Pour pallier cette difficultŽ, la seule
dŽmarche efficace est celle de la prŽsentation comparative et critique des
expŽriences ou rŽalisations faites dans divers pays.
3-1.
La carte des formations existantes
A
partir du recueil de ces expŽriences ou rŽalisations entrepris systŽmatiquement
au cours des annŽes 1989 ˆ 1991, on peut tenter d'apprŽhender globalement les
caractŽristiques principales des formations existantes et chercher ˆ
reprŽsenter trs succinctement les diverses propositions selon le schŽma bi-dimensionnel
ci-aprs. Sur ce schŽma ou carte, l'axe horizontal permet de situer l'origine
de la prŽoccupation ou de la dŽmarche: partir de l'offre proposŽe par les
professionnels de l'information ou
partir des besoins manifestŽs par les ingŽnieurs et les Žtudiants. L'axe
vertical permet d'identifier la forme pŽdagogique et le degrŽ d'intŽgration de
la formation ˆ la ma”trise de l'information dans le cursus des Žtudiants: du
simple ajout optionnel d'une action relativement marginale (se limiter ˆ la visite
de la bibliothque par exemple) ˆ l'intŽgration trs forte de cette formation
dans des enseignements disciplinaires ou mŽthodologiques, avec innovation
pŽdagogique.
Il
ressort assez clairement de l'inventaire des formations existantes que
celles-ci se positionnent plut™t le long d'une des diagonales du schŽma, mme
si certaines expŽriences s'Žcartent nettement de cette "ligne". On
peut, en premire analyse, remarquer que les formations proposŽes actuellement
s'Žchelonnent, de faon continue, de la stricte sensibilisation aux lieux et
outils de la documentation disponible sur le campus ou dans l'Ecole, sans
aucune intŽgration au cursus
d'Žtudes, ˆ la conception de modules
pŽdagogiques, crŽditables, touchant le contenu mme des Žtudes d'ingŽnieurs et
intŽgrant de faon prŽpondŽrante les aptitudes ˆ la ma”trise des processus
d'information.
En
dehors de cet axe "diagonal" fort, on peut identifier des expŽriences
basŽes sur des apprentissages avancŽs des outils documentaires (la recherche
automatisŽe de rŽfŽrences bibliographiques, par exemple) et proposŽes par les
professionnels de l'information, mais restant assez ŽloignŽes des
prŽoccupations ou besoins des futurs ingŽnieurs. On peut mentionner, Žgalement,
des rŽalisations centrŽes sur des spŽcificitŽs de l'information pour
l'ingŽnieur (la propriŽtŽ industrielle et les brevets, la normalisation et les
normes,...), mais malheureusement assez souvent proposŽes aux Žtudiants de
faon trs optionnelle et donc peu suivies.
la carte des formations ˆ la ma”trise
de l'information
3-2.
Les diverses formations ˆ la ma”trise de l'information
Le
panorama des diverses formations proposŽes fait ressortir une gradation dans l'ambition pŽdagogique et
surtout une plus ou moins grande sensibilitŽ ˆ la spŽcificitŽ des besoins en
information des ingŽnieurs.
3-2-1.Les introductions aux lieux
et outils de la documentation
C'est
classiquement ce que font nombre de responsables de bibliothques d'UniversitŽs
techniques ou d'Ecoles d'ingŽnieurs et qui est gŽnŽralement dŽcrit sous le
vocable d'introduction ˆ la bibliothque (library orientation) ou ˆ la
documentation. Il s'agit de faire reconnaitre par les Žtudiants les lieux, les
ressources documentaires, les compŽtences des professionnels, les principaux
outils.
GŽnŽralement
de courtes durŽes (1 ˆ 3 heures), ces sŽances d'initiation ou d'introduction
concernent plut™t des Žtudiants de premire annŽe ou entrant pour la premire
fois dans l'Žtablissement. Elles touchent nŽcessairement des effectifs souvent
importants, ce qui ne va pas sans poser de problmes pratiques aux
organisateurs de ces sŽances d'introduction.
Elles
consistent, en rgle quasi gŽnŽrale en:
-
des prŽsentations thŽoriques brves de l'institution "bibliothque"
et parfois ˆ des aperus sur les enjeux de l'information et de la
documentation;
-
des visites des bibliothques ou centre de documentation, avec commentaires en
direct sur les fonds documentaires, sur les modalitŽs d'inscription ou celles
de consultation et de prt d'ouvrages ou pŽriodiques, sur les horaires
d'ouverture, etc...;
-
des prŽsentations des principaux outils (fichiers, catalogues, bases de
donnŽes,...) avec parfois de petits exercices pour tester l'aptitude des
Žtudiants ˆ retrouver par eux-mmes certains documents;
-
et quelquefois des dŽmonstrations d'interrogations de bases de donnŽes, en
ligne ou sur CD-ROM.
Il
est frŽquent que l'on remette aux Žtudiants des documents et de guides ou
manuels sur la bibliothque ou le centre de documentation, de mme qu'il est
possible de recourir ˆ des moyens audio-visuels ou ˆ des didacticiels pour
assurer des prŽsentations plus attrayantes.
Cette
approche de type "library orientation" ou encore d'introduction aux
ressources de la bibliothque est classiquement rŽalisŽe par les professionnels
de l'information, parfois dans le cadre de crŽneaux horaires prŽvus ˆ cet
effet, mais, encore bien souvent, uniquement lorque les Žtudiants ont des
disponibilitŽs dans leur emploi du
temps. Elle donne l'occasion de prises de contact entre les Žtudiants et les
professionnels de l'information (apprendre ˆ se connaitre).
Cette
dŽmarche prŽliminaire est assez largement systŽmatisŽe dans les Žtablissements
des pays anglo-saxons ou d'Europe du Nord ou de l'Est (on peut noter, par exemple, le travail important fait dans ce sens ˆ l'Imperial College
of Science, Technology and Medicine de Londres, aux UniversitŽs de Technologie
d'Helsinki, de Gšteborg-Chalmers, d'Eindhoven ou de Budapest, pour n'en citer
que quelques unes). Elle est toutefois moins apprŽciŽe par les Žtudiants des
pays de l'Europe du Sud qui considrent souvent ces introductions comme peu
conformes ˆ l'image qu'ils se font de leur futur r™le d'ingŽnieur et d'un
intŽrt restreint par rapport ˆ des enseignements scientifiques de haut niveau.
3-2-2.Les
formations aux recherches et pratiques documentaires
Au
delˆ des introductions aux possibilitŽs offertes par les bibliothques et les
centres de documentation, certains Žtablissements proposent ˆ leurs Žtudiants
de courts sŽminaires ou rencontres (d'une durŽe d'un ˆ trois jours en gŽnŽral)
qui visent ˆ les rendre plus efficaces dans le maniement des outils
bibliographiques, dans la codification de rŽfrences documentaires ou dans la
collecte de donnŽes ou documents.
L'utilisation
des outils propres de catalogage, la prŽsentation des sources documentaires du
domaine concernŽ, l'interrogation de bases de donnŽes bibliographiques sont
quelques uns des aspects pratiques de ces modules de formation.
Il
faut noter que ces formations sont d'autant plus apprŽciŽes par les Žtudiants
qu'elles se dŽroulent dans le phase terminale des Žtudes et qu'elles peuvent
tre organisŽes autour des projets personnels ou de groupes. L'utilisation des
technologies modernes de l'information (recherche en ligne, CD-ROM, gestion
Žlectronique de documents, tŽlŽcopie, rŽseau RNIS, courrier Žlectronique,...)
renforcent la motivation des Žtudiants futurs ingŽnieurs, pour ces modules de
formation et paradoxalement peuvent redonner le gožt pour des recherches
manuelles de documentation, auparavant considŽrŽes comme fastidieuses ou d'un
autre ‰ge.
L'insertion
de ces sŽminaires sur la recherche documentaire dans les emplois du temps est
hautement souhaitable et dans certains cas ils peuvent donner lieu ˆ Žvaluation
et ˆ validation de crŽdits.
Les
professionnels de l'information de l'Žtablissement sont gŽnŽralement les
organisateurs de ces sŽminaires de formation, avec dans certains cas la
coopŽration d'enseignants de disciplines scientifiques et techniques.
Si pour l'essentiel, la cible visŽe
reste les Žtudiants en fin de cursus (obtention du dipl™me d'ingŽnieur), il
faut mentionner toutefois l'intŽrt tout particulier de ces sŽminaires ou
formations pour les enseignements de post-graduation, comme notamment les
Masters of Science ou les DEA - Dipl™mes d'Etudes Approfondies - en France.
Un
Žcueil important ˆ Žviter dans ce genre de formation, et plus prŽcisŽment dans
l'apprentissage de la recherche documentaire automatisŽe, rŽside dans la trop
forte volontŽ que pourrait avoir le professionnel de l'information ˆ expliquer
les subtilitŽs des "Žquations documentaires" et de l'algbre de Boole
ˆ des Žtudiants, de formation scientifique, qui ma”trisent dŽja trs bien les
jeux conceptuels permis par la ThŽorie des Ensembles et les opŽrateurs
logiques.
3-2-3.Les formations ˆ des aspects
spŽcifiques de l'information
Plus
ambitieux et plus originaux sont les modules spŽcifiques de formation,
structurŽs sous forme d'unitŽs de valeur compltes et visant ˆ faire prendre en
compte, dans un cursus, l'acquisition d'une compŽtence relative ˆ tout ou
partie d'un processus de ma”trise de l'information de l'ingŽnieur. De tels
modules, validŽs au mme titre qu'un module de mathŽmatiques, de langues ou de
conception de routes, s'inscrivent dŽjˆ dans une logique de gestion
professionnelle de l'information utile ˆ l'ingŽnieur. Ils peuvent appara”tre
dans certains cas comme le prolongement naturel des formations traditionnelles
ˆ la recherche documentaire, mais peuvent aussi s'en Žloigner radicalement.
A
titre d'exemple, il est possible de mentionner les modules offerts au
Conservatoire National des Arts et MŽtiers ˆ Paris, sur l'acquisition, la gestion,
l'utilisation et la communication de l'information scientifique et technique,
ou ceux relatifs ˆ l'information stratŽgique, ˆ la normalisation ou ˆ la
propriŽtŽ industrielle. C'est
notamment sur ces derniers thmes que sont proposŽs des modules originaux de
formation aux Žtudiants d'Ecoles d'ingŽnieurs: les brevets, les normes, les
certifications constituent autant de sources essentielles d'information et
autant d'instruments indispensables pour la dŽfense des intŽrts individuels ou
collectifs.
La
veille stratŽgique, la veille technologique, sont Žgalement des sujets
apprŽciŽs par les Žtudiants, futurs ingŽnieurs, ˆ travers de tels modules,
surtout s'ils peuvent manipuler quelques outils statistiques (traitement des
citations, cartographies des rŽfrences bibliographiques,...) permettant de
reprer les sources actives de connaissances et les Žvolutions des
problŽmatiques de recherche et d'innovation.
Les
recherches documentaires, manuelles ou non, inscrites dans une plus large
perspective de ma”trise des sources d'information d'un secteur professionnel
donnŽ, peuvent constituer la base de modules originaux de formation, bien
insŽrŽs dans les programmes de formation d'ingŽnieurs de spŽcialitŽ.
La
communication spŽcialisŽe, la rŽdaction scientifique et technique, la lecture
efficace sont autant de thmes qui apparaissent, ici ou lˆ, comme modules spŽcifiques
de formation.
De
tels modules peuvent reprŽsenter de 20 ˆ 50 heures de formation et inclure une
part importante de travail personnel des Žtudiants (avec validation). Ils
peuvent se dŽrouler en une seule ou en plusieurs sŽquences et se rŽpartir sur
plusieurs niveaux de formation.
La
formation est assurŽe la plupart du temps par des Žquipes mixtes, comportant
des enseignants de l'Žtablissement, des professionnels internes de
l'information et de la documentation et des experts extŽrieurs.
3-2-4.Les intŽgrations
disciplinaires ou mŽthodologiques
Un
quatrime groupe d'actions de formation ˆ la ma”trise de l'information renvoie
ˆ une dŽmarche plus ambitieuse d'intŽgration de cette formation dans des
enseignements ou ensembles d'enseignements existants par ailleurs.
L'information
apparait alors comme un ŽlŽment essentiel ˆ prendre en compte dans ces
enseignements et s'intŽgre pŽdagogiquement de faon naturelle.
Il
peut notamment s'agir d'insertion dans des enseignements disciplinaires donnŽs
comme par exemple des cours sur les composants Žlectroniques, l'agronomie ou la chimie. A l'Ecole Nationale des Ponts et ChaussŽes, une
telle dŽmarche a ŽtŽ dŽveloppŽe dans le cadre de l'enseignement de matŽriaux,
avec un travail personnel
important des Žtudiants consistant en recherches d'informations et de documents
sur les diffŽrents aspects dŽveloppŽs dans le cours.
L'intŽgration
de la formation ˆ la ma”trise de l'information peut se faire assez
naturellement Žgalement dans les enseignements de gestion offerts aux futurs
ingŽnieurs. La ma”trise des ressources informationnelles ne rentre-t-elle pas
logiquement dans la perspective d'un management efficace des ressources de
l'entreprise?
L'insertion
dans des enseignements ˆ caractre mŽthodologique parait aussi trs
prometteuse. Il est en effet trs clair que la mobilisation de l'information
utile est une des composantes essentielles des dŽmarches de rŽsolution de
problmes et de crŽativitŽ. La ma”trise de l'information est au coeur des
mŽthodes de la prise
de dŽcision comme elle l'est dans les plans de travail dŽveloppŽs dans les
groupes d'analyse de la valeur ou dans les cercles de qualitŽ. Il est frŽquent
de voir, ˆ l'occasion d'un enseignement sur l'analyse de la valeur, les
Žtudiants se prŽoccuper trs sŽrieusement des processus d'information dans
l'entreprise, voire mme de constituer des "modles informationnels"
des produits de l'entreprise.
L'information
et la documentation sont Žgalement prŽsentes dans les formations relatives ˆ la
crŽation de produits, au "design", ˆ l'innovation ou encore ˆ la gestion de la
technologie. N'est ce pas ˆ l'occasion de tels enseignements trs concrets que
l'on peut le mieux faire recourir les Žtudiants ˆ des banques de donnŽes de
matŽriaux ou de technologies, ˆ des catalogues ou rŽpertoires industriels, ˆ
l'analyse des produits de la concurrence, aux brevets et aux normes, aux
marques et aux dessins?
Les
formations relatives ˆ la communication, de plus en plus systŽmatiquement
dŽveloppŽes dans les Žtudes d'ingŽnieurs (l'ingŽnieur est un communicant par
nŽcessitŽ professionnelle) sont souvent l'occasion d'un Žlargissement des
prŽoccupations ˆ l'ensemble des problmes de l'information. La rŽdaction des
Žcrits scientifiques, la prŽparation ˆ la prŽsentation de confŽrences orales,
la communication mŽdiatisŽe et la production et l'usage de moyens audiovisuels,
la ma”trise des nouvelles technologies de communication constituent autant de
points d'accroche pour des formations intŽgrŽes information-communication.
Puisque
l'ordinateur est dŽsormais au coeur des pratiques professionnelles de tous les
ingŽnieurs, n'est-il pas aussi possible d'imaginer des formations originales , qui partant de l'outil (micro-ordinateur comme gros
systmes), s'Žlargissent ˆ de vŽritables problŽmatiques de la ma”trise de
l'information spŽcialisŽe. Quels liens et quelles logiques existent entre
traitement de texte, recherche automatisŽe d'information, traitement
statistique de l'information, constitution de bases et banques de donnŽes
personnelles ou collectives, archivage Žlectronique ou gestion Žlectronique de
documents, enseignement assistŽ par ordinateur et CD-ROM, outils de simulation,
conception et fabrication assistŽe par ordinateur (CAO, CFAO), systmes
d'information gŽographique (GIS), systmes d'aides ˆ la dŽcision (decision
support systems), traduction automatique et industrie de la langue...?
L'apprentissage
de la ma”trise des processus de l'information s'intgre finalement trs bien,
dans des travaux de nature trans- ou interdisciplinaires. La recherche, la
mobilisation, le traitement, la gestion et la diffusion de l'information sont
autant de maillons d'une cha”ne d'actions collectives auxquelles les Žtudiants
futurs ingŽnieurs peuvent tre initiŽs et mme formŽs. Il va de soi que ces
formations, innovantes et ambitieuses, impliquent plusieurs partenaires dans
l'Žtablissement et surtout du travail en Žquipe et un refus du cloisonnement
disciplinaire (les exemples fournis par l'Ecole des Mines, ˆ Paris en attestent
largement). Elles touchent la plupart du temps des Žtudiants en fin de cursus
ou des Žtudiants du cycle doctoral et sont vŽritablement plŽbiscitŽes par les
jeunes qui les suivent. Elles sont enfin le signe d'Žvolutions profondes du
systme de formation des ingŽnieurs et doivent tre aujourd'hui plus
particulirement observŽes.
3-2-5.Les formations pour la
double compŽtence
Ce
cas de figure particulier concerne des populations d'ingŽnieurs dŽja dipl™mŽs
ou de futurs ingŽnieurs qui cherchent ˆ acquŽrir une double compŽtence, ˆ savoir
une compŽtence dans la spŽcialitŽ de gŽnie d'origine et un certain
professionnalisme dans la ma”trise
des processus d'information. De telles formations commencent ˆ se dŽvelopper,
pouvant dans certains cas tre considŽrŽes comme de vŽritables concurrences aux
formations traditionnelles de spŽcialistes de l'information. Ainsi forme-t-on ˆ
l'Institut National Polytechnique de Lorraine, ˆ Nancy, de tels professionnels
doublement compŽtents avec l'objectif d'aider les entreprises ˆ mieux rŽsoudre
leurs problmes d'information.
Ces
formations, s'adressant ˆ des Žtudiants en fin de cursus pour le dipl™me
d'ingŽnieur, leur permet de s'orienter vers les mŽthodes de management de
l'information. Les Žtudiants peuvent ainsi tre amenŽs ˆ traiter l'ingŽniŽrie du
systme d'information dans une
entreprise donnŽe (par exemple
Žtablissement des flux d'information sur une grande installation
industrielle).
D'autres
formations post-graduŽes visent ˆ l'obtention d'un second dipl™me (Master of
Science, DEA, Mastre,...) en ma”trise de l'information aprs un cycle d'Žtudes
d'une annŽe environ. Elles permettent trs explicitement l'acquisition d'une
double compŽtence, aprs une spŽcialisation de gŽnie donnŽe. Ces formations
peuvent appara”tre concurrentes aux formations traditionnelles de spŽcialistes,
managers de systmes d'information.
3-2-6.Les formations continues
pour des ingŽnieurs en activitŽ
Il
ne faudrait pas Žcarter de la rŽflexion les actions qui sont conduites, au
niveau de la formation continue, et qui s'adressent ˆ des ingŽnieurs dŽja en
activitŽ. Cette prŽoccupation est largement exprimŽe par les organisations
d'ingŽnieurs et la tenue de plusieurs confŽrences mondiales consacrŽes ˆ la
formation continue des ingŽnieurs tŽmoigne de l'importance de dŽmarches
modernes d'actualisation des savoirs et des savoir-faire.
Ainsi,
le Conseil National des IngŽnieurs et Scientifiques de France a-t-il rŽcemment
entrepris, avec l'aide des pouvoirs publics un inventaire systŽmatique des
actions de formation continue s'adressant ˆ des ingŽnieurs et se focalisant sur
la ma”trise des processus d'information. De telles actions existent aussi en
IndonŽsie, en Finlande, dans certains pays d'Europe centrale et sont envisagŽs
dans les pays du Maghreb. En rgle gŽnŽrale, ces formations sont peu nombreuses
et se consacrent ˆ des problŽmatiques classiques comme la propriŽtŽ
industrielle, la normalisation et Žventuellement l'utilisation des bases et
banques de donnŽes spŽcialisŽes. La veille technologique ou stratŽgique
commence ˆ faire son apparition dans les programmes des organismes de formation
continue.
Le
programme proposŽ par le Centre de Formation Continue de l'UniversitŽ de
Technologie d'Helsinki, est, ˆ bien des Žgards, un modle transposable dans
beaucoup de pays. En gŽnŽral, les formations dispensŽes le sont soit par des
spŽcialistes d'UniversitŽs techniques, soit par des experts des organisations
nationales d'ingŽnieurs.
3-3.
La formation ˆ l'information et l'ingŽnieur de demain
Comment
l'information va-t-elle transformer les conditions de travail de l'ingŽnieur de
demain? Vers quel profil d'ingŽnieur se dirige-t-on?
Ces
questions montrent que l'on ne peut s'interroger sur la formation des ingŽnieurs ˆ la ma”trise des processus de
l'information sans que soit posŽe la question-mme de la formation de
l'ingŽnieur de demain.
L'ingŽnieur
du XXIme sicle sera de plus en plus confrontŽ ˆ des dŽmarches nouvelles de
mobilisation de la connaissance,
requŽrant des mŽthodes de comprŽhension d'une rŽalitŽ de plus en plus complexe.
Les formations ˆ la ma”trise de l'information pour les ingŽnieurs doivent donc
impŽrativement anticiper (
peut-tre plus modestement
rattraper ) certaines Žvolutions.
3-3-1.La
dŽmarche qualitŽ
Elle
est aujourd'hui largement ancrŽe
dans les pratiques des entreprises performantes . Or cette dŽmarche qualitŽ est
un processus permanent de ma”trise de l'information. Le contr™le de la qualitŽ, les cercles de qualitŽ , la
qualitŽ globale , l'assurance
qualitŽ, la fiabilitŽ, la sŽcuritŽ du fonctionnement, toutes ces approches
nŽcessitent une parfaite mobilisation et un traitement efficace de
l'information. La confrontation d'informations et de documents en provenance de
diffŽrents secteurs de l'entreprise ou de l'environnement extŽrieur, l'analyse
statistique des donnŽes disponibles, l'expression lŽgitime des salariŽs,
l'analyse de la valeur sont autant de pices du puzzle "information
spŽcialisŽe" ˆ relier ˆ la dŽmarche qualitŽ.
C'est
la raison pour laquelle la formation des Žtudiants futurs ingŽnieurs ˆ la
ma”trise des processus d'information peut tre profondŽment transformŽe ˆ
travers sa mise en relief dans la dŽmarche qualitŽ.
3-3-2.Les
mŽthodologies de travail
Celles-ci
et plus particulirement les mŽthodologies dites de rŽsolution de problmes
(problem solving) et d'analyse de
systme sont dŽsormais amplement utilisŽes par les entreprises compŽtitives.
Des mŽthodes telles que l'analyse de la valeur ou les techniques de crŽativitŽ
ont fait leurs preuves et tŽmoignent de l'intŽrt portŽ au travail de groupe ou
encore ˆ la notion de plan de travail pour la rŽsolution d'un problme . Toutes
ces mŽthodes ont un point en commun: l'indispensable ma”trise de l'information.
L'information est la ressource clŽ de ces mŽthodologies de l'efficacitŽ.
La
performance d'un groupe de travail pluridisciplinaire vient de son aptitude ˆ
mobiliser, ˆ traiter et ˆ reformuler l'information disponible, en temps
opportun. Il y a un lien essentiel entre mŽthodologie et information , lien que les ingŽnieurs n'ont pas encore
compltement dŽcouvert mais que des formations ˆ la ma”trise stratŽgique de
l'information doivent rŽvŽler.
3-3-3.L'ingŽnierie
de l'information et de la connaissance
Cette
problŽmatique nouvelle constitue une troisime composante d'Žvolution du mŽtier
de l'ingŽnieur. Intelligence artificielle et systmes experts sont dŽsormais
des mots clŽs du travail de
l'ingŽnieur. Derrire ou en amont
de la machine, il faut aujourd'hui davantage de
connaissance, de savoir, de matire grise et surtout de beaucoup de
donnŽes. Il faut disposer de bases ou banques de faits et de lois de relations
entre ces faits. Dans cette perspective, la formation ˆ la ma”trise stratŽgique de l'information
s'articule parfaitement avec une nouvelle ingŽnierie de l'information et de la
connaissance, qui d'une faon ou d'une autre renvoie au processus de la prise
de dŽcision.
3-3-4.La
multiplicitŽ et la rencontre fertile des cultures
La
mondialisation de l'Žconomie, l'ouverture des frontires, la circulation des
hommes et des biens introduisent une nouvelle donnŽe ˆ prendre en compte dans
toute prospective de la formation des ingŽnieurs. Les responsables de
formations d'ingŽnieurs ont imposŽ, depuis plusieurs annŽes dŽjˆ,
l'apprentissage systŽmatique des langues Žtrangres ˆ leurs Žtudiants. De la
mme manire, aujourd'hui, la connaissance de donnŽes de marketing
international devient une nŽcessitŽ. La conception, la rŽalisation, la
commercialisation des divers produits industriels impliquent des acteurs
rŽpartis sur toute la plante et imposent donc ˆ l'ingŽnieur de savoir
travailler avec des partenaires d'origines, de cultures et de langues
diffŽrentes.
La
ma”trise stratŽgique de l'information pour les ingŽnieurs, c'est aussi cette
rŽalitŽ de la confrontation efficace des cultures et des langues. Mais c'est
aussi prendre en considŽration la nŽcessitŽ de bien gŽrer les flux
trans-frontires de donnŽes et de travailler ˆ l'Žchelle planŽtaire, tout en
sachant que les besoins des hommes et de la sociŽtŽ s'expriment en tout premier
lieu au niveau de son propre village.
4 - DES RECOMMANDATIONS
POUR L'ACTION
Pour
assurer la rŽussite des actions de formation ˆ la ma”trise de l'information
dans un Žtablissement d'enseignement supŽrieur formant des ingŽnieurs, plusieurs conditions doivent tre
respectŽes. Elles concernent aussi bien la dŽfinition d'une politique explicite
en la matire, que le cadrage gŽnŽral de ces actions par rapport aux objectifs
mmes de la formation d'ingŽnieurs, ou encore qu'une juste conception des
actions adaptŽes aux phases des Žtudes. De mme, des conditions s'imposent en
ce qui concerne les moyens pŽdagogiques ˆ mettre en oeuvre, les Žquipes
enseignantes ou l'utilisation des
technologies nouvelles. Enfin, en
Žlargissant la problŽmatique, diverses mesures d'ordre gŽnŽral, aux niveaux
locaux, nationaux ou internationaux sont hautement souhaitables, pour donner
les meilleurs chances ˆ des dŽmarches qui restent difficiles ˆ mettre en oeuvre au quotidien
et souvent marginales dans les prŽoccupations des responsables des formations
d'ingŽnieurs.
Les
recommandations suivantes Žmanent d'une quinzaine de spŽcialistes consultŽs en
1990 et 1991 ou reprennent des propositions formulŽes dans divers sŽminaires
internationaux, dont notamment la rŽunion d'experts sur la formation des
utilisateurs dans l'enseignement supŽrieur, organisŽe par l'UNISIST ˆ Espoo
(Finlande) en aožt 1990.
4-1.DES GRANDS PRINCIPES
DIRECTEURS
a)
La ma”trise de l'information doit tre considŽrŽe comme une composante
intŽgrale essentielle de l'enseignement supŽrieur technologique et de la
formation des ingŽnieurs.
b)
Les Žtudiants doivent avoir pris conscience que l'obtention du dipl™me
d'ingŽnieur n'est qu'un commencement ˆ la vie professionnelle et qu'ils devront
continuer leur formation en suivant des sŽminaires de formation continue ou des
confŽrences; ils devront de mme continuer ˆ s'informer et se documenter et
perfectionner en permanence leurs connaissances.
c)
Tous les Žtudiants, futurs ingŽnieurs,
doivent avoir suivi obligatoirement, au cours de leurs Žtudes, un
programme de formation leur permettant de bien ma”triser le flux des
informations, de savoir par
lˆ-mme rŽsoudre les problmes et de rester, en permanence, au meilleur niveau
de la connaissance.
d)
La formation ˆ la ma”trise de l'information doit concerner tous les membres des
Žtablissements d'enseignement supŽrieur technologique ou des Ecoles
d'ingŽnieurs et tenir compte des besoins spŽcifiques de chacune des catŽgories
intŽressŽes (Žtudiants, enseignants, chercheurs, personnels administratifs).
4-2.LE RESPECT DES
SPECIFICITES
a)
Les formations ˆ la ma”trise de l'information doivent tenir compte des spŽcificitŽs de chaque pays, de chaque
contexte disciplinaire et de chaque Ecole d'ingŽnieurs.
b)
Les formations ˆ la ma”trise de l'information doivent tre conues en tenant
compte de la spŽcificitŽ mme des Žtudes d'ingŽnieur et de la valeur
intrinsque de l'information pour l'ingŽnieur. Ces formations ne doivent pas
avoir pour but de persuader les Žtudiants d'utiliser les bibliothques ˆ cette
seule fin, mais doivent les amener ˆ prendre conscience des enjeux et des
potentialitŽs d'une bonne ma”trise des
processus de l'information.
4-3.LES OBJECTIFS A
ATTEINDRE
a)
Les Žtudiants, futurs ingŽnieurs doivent percevoir le r™le essentiel de
l'information spŽcialisŽe dans la sociŽtŽ actuelle et son impact sur
l'innovation technique et sociale, sur l'orientation de la recherche, sur
l'Žvolution des mŽthodes techniques ainsi que sur le dŽveloppement industriel.
Ils doivent Žgalement percevoir l'importance des donnŽes de diverses natures,
textuelles, factuelles et numŽriques et les relations informationnelles de plus
en plus fortes entre science, ingŽniŽrie et technologie.
b)
Les Žtudiants sauront explorer le systme spŽcifique d'information spŽcialisŽe
de l'ingŽnieur et percevoir le r™le jouŽ dans ce systme par les diverses
sources d'information. Ils seront aptes ˆ poser correctement un problme, ˆ
accder ˆ l'information utile et ˆ prŽsenter leurs rŽsultats de faon efficace.
Enfin ils sauront utiliser au mieux les bibliothques et les autres moyens de
documentation, et plus particulirement les systmes informatisŽs de recherche documentaire.
c)
Les Žtudiants, futurs ingŽnieurs, seront initiŽs ˆ la veille informative, stratŽgique
ou technologique, et stimulŽs, par une bonne ma”trise des meilleures ressources
d'information, ˆ inventer et ˆ innover.
d)
Les Žtudiants, futurs ingŽnieurs, seront capables de s'informer, en travaillant
de faon autonome mais aussi en groupe, et disposeront , par lˆ-mme, d'une
meilleure formation aux mŽthodes de travail. La composante principale d'une
formation d'ingŽnieurs devant tre de nature mŽthodologique, il convient
d'inciter les Žtudiants ˆ recourir aux dŽmarches heuristiques les plus riches
et les plus efficaces en matire d'information. De mme doit
tre stimulŽe la dŽcouverte des milieux diffŽrents (l'entreprise, les autres
cultures et les autres disciplines). La communication sous toutes ses formes
(orale, Žcrite, audio-visuelle, tŽlŽmatique,...), la dynamique des groupes
mixtes, la ma”trise des langues sont autant de composantes d'une formation ˆ la
mŽthodologie de l'information active.
e)
Les Žtudiants auront acquis des attitudes et des aptitudes utiles tout au long de la carrire de
l'ingŽnieur, notamment celles relatives ˆ la prise de dŽcision et ˆ la
rŽsolution de problmes et surtout le dŽsir de continuer ˆ s'informer et ˆ se
former.
4-4.LES NIVEAUX DES
FORMATIONS
La
formation ˆ la ma”trise de l'information doit tre dŽveloppŽe sur au moins trois niveaux.
a)
Au cours de la premire annŽe, si possible ds l'entrŽe ˆ l'UniversitŽ
technique, il faut apprendre aux
Žtudiants dŽbutants, futurs ingŽnieurs, ˆ frŽquenter la bibliothque de
l'UniversitŽ et ˆ en utiliser les outils, ˆ rechercher des rŽfŽrences et ˆ
localiser des ouvrages ou documents divers.
b)
Plus tard, en milieu ou en fin de scolaritŽ, il convient de dŽvelopper des
apprentissages conduisant ˆ une qualification en matire de ma”trise des moyens
d'information spŽcialisŽe et de stockage de la documentation utiles au travail
personnel des Žtudiants: rŽalisation de recherches documentaires ou
informationnelles dans un domaine spŽcialisŽ d'Žtudes, Žtablissement de
bibliographies et de synthses, ouverture sur des aspects spŽcifiques de
l'information pour l'ingŽnieur (normes, brevets, littŽrature
technico-commerciale,...) ou sur la veille informative.
c)
Aprs le dipl™me ou au niveau des Žtudes post-graduŽes ou doctorales, les
Žtudiants doivent tre formŽs ˆ la recherche avancŽe d'informations en
utilisant les technologies et les sources les plus performantes, tre prŽparŽs
ˆ la production et ˆ la communication des connaissances
spŽcialisŽes et ˆ la rŽdaction de textes scientifiques et techniques ou de
documents techniques d'ingŽnieurs.
4-5.LES CONTENUS DES
FORMATIONS
a)
La formation doit favoriser une approche globale de la ma”trise de
l'information, en recherchant autant que possible une coordination de toutes
les composantes de l'information et de la communication spŽcialisŽes, de la
recherche de l'information pertinente au traitement de l'information et de la
documentation ou ˆ l'Žlaboration de synthses, en passant par les diffŽrentes
formes de communication Žcrites, orales ou visuelles ou encore par la ma”trise des langues Žtrangres.
b)
La formation doit contenir divers modules d'initiation ˆ la ma”trise de l'information
spŽcialisŽe: mŽthodologie de la recherche technologique, rŽdaction scientifique
et technique, publications spŽcialisŽes, etc... Ces modules peuvent comporter
des confŽrences et des apprentissages pratiques relatifs ˆ l'usage des
bibliothques et services d'information ou de documentation. Des travaux
personnels doivent tre demandŽs aux Žtudiants, notamment pour les recherches
documentaires et l'Žlaboration de
rŽsumŽs et de synthses.
c)
Les Žtudiants, futurs ingŽnieurs,
devront faire de nombreux exercices diffŽrents portant sur des
recherches d'information sur diffŽrents sujets, sur l'Žlaboration de rŽsumŽs
relatifs ˆ des publications scientifiques et techniques, ˆ de la littŽrature
technico-commerciale, ˆ des projets techniques, sur la prŽparation de revues,
de synthses ou d'Žtats de l'art
et sur la mise en forme de l'information utile ˆ la prise de dŽcision.
d)
Un aspect important sera constituŽ par une formation aux mŽthodes utiles aux
sciences de l'information pour l'ingŽnieur et plus particulirement la
dynamique des systmes d'information les techniques statistiques ou
probabilistes appliquŽes ˆ l'information, les mŽthodes des sciences sociales
comme par exemple la mŽthode d'analyse de contenu.
e)
Les Žtudiants acquŽrront Žgalement une ma”trise suffisante des systmes
d'information, en insistant sur les approches systŽmiques, sur la dŽfinition
des niveaux d'analyse, sur la comprŽhension et la spŽcification des besoins en
information, sur l'Žvaluation des services offerts par les professionnels et
sur les cožts d'obtention de
l'information.
f)
Enfin, les Žtudiants sauront percevoir le r™le nouveau jouŽ par l'ordinateur et
bien distinguer les systmes d'information des machines traitant l'information
(l'informatique). On soulignera l'importance du codage de l'information et du
management des systmes d'information (la gestion des fichiers, l'archivage des
donnŽes, l'organisation des accs ˆ l'information et l'utilisation des outils de tŽlŽcommunications et des
rŽseaux).
4-6.LES PEDAGOGIES
PERTINENTES
a)
On s'efforcera de multiplier et croiser les moyens d'investigation, d'explorer
toutes les techniques de la documentation, de faire appel ˆ des services
d'information et ˆ des partenaires industriels ou ingŽnieurs aussi divers que
possibles.
b)
On Žvitera de centrer les formations sur des approches trop instrumentales ou
manipulatoires de la documentation et on dŽveloppera plut™t des activitŽs
concrtes caractŽristiques de celles de l'ingŽnieur devant s'informer et se
documenter.
c)
Il convient de motiver les Žtudiants en les faisant travailler sur des
questions correspondant ˆ des problmes rŽels et notamment sur des sujets
qu'ils ont ˆ traiter dans le cadre de leurs Žtudes.
d)
On privilŽgiera les activitŽs d'apprentissage dans lesquelles les Žtudiants,
futurs ingŽnieurs, jouent un r™le actif en profitant au maximum de l'expŽrience
vŽcue, de leurs travaux personnels, des stages industriels qu'ils rŽalisent.
e)
On fera travailler autant que possible les Žtudiants en Žquipes et non pas
individuellement, de faon ˆ faire gagner du temps, ˆ rŽduire les erreurs et
surtout ˆ dŽvelopper la crŽativitŽ. Ce travail en Žquipe n'est pas incompatible
avec le dŽveloppement de l'autonomie des Žtudiants dans l'accs ˆ
l'information.
f)
Il faut dŽvelopper le sens de l'Žtonnement, de la curiositŽ et de la dŽcouverte
et accompagner les formations trop dŽductives (comme par exemple la recherche
logique de documents ˆ travers des fichiers) par des activitŽs favorisant la
crŽativitŽ inductive (par exemple, dŽcouvrir des sources non connues, inventer
des modalitŽs appropriŽes de gestion de l'information,...).
g)
Il est essentiel de prŽvoir une Žvaluation du travail des Žtudiants, en
demandant ˆ ceux-ci de prŽparer des documents de synthse et prŽsenter des
exposŽs relatifs aux sujets traitŽs.
4-7.L'INTEGRATION
INFORMATION-FORMATION
a)
La formation ˆ la ma”trise de l'information doit tre pleinement intŽgrŽe au
cursus de formation, de faon progressive et adaptŽe au niveau et ˆ
l'orientation des Žtudes.
b)
La formation dispensŽe doit tre en relation directe avec les programmes
d'Žtudes des futurs ingŽnieurs, de faon ˆ accroitre leur motivation, tre
intŽgrŽe au cursus et faire l'objet d'une Žvaluation prise en compte dans la
sanction des Žtudes.
4-8.L'UTILISATION DES
NOUVELLES TECHNOLOGIES
a)
La formation ˆ la ma”trise de l'information dans l'enseignement supŽrieur
technologique doit tenir pleinement compte des avancŽes des technologies de
l'information et de la communication, de faon ˆ permettre aux Žtudiants,
futurs ingŽnieurs, de faire le meilleur usage des ressources et services
d'information disponibles dans leur institution et ˆ l'extŽrieur de celle-ci.
b)
Il convient d'encourager les Žtudiants, futurs ingŽnieurs, ˆ utiliser les
meilleurs moyens d'information aujourd'hui disponibles, les technologies de l'information les plus
efficaces, les services les plus performants et les familiariser avec ces nouvelles approches, mme si ces
activitŽs entra”nent des dŽpenses importantes.
4-9.LES ACTEURS DES
FORMATIONS A L'INFORMATION
a)
DŽvelopper des Žquipes pŽdagogiques mixtes composŽes de spŽcialistes de
l'information, d'enseignants des disciplines de gŽnie, d'ingŽnieurs et de personnalitŽs extŽrieures pour
favoriser l'apport d'Žclairages spŽcifiques et la confrontation de points de
vue diffŽrents. Rechercher pour la formation des Žtudiants, futurs ingŽnieurs,
la meilleure coopŽration entre le corps enseignant et le centre de
documentation ou la bibliothque.
b)
ConsidŽrer la formation ˆ la ma”trise de l'information comme une mission
essentielle des professionnels de l'information (bibliothŽcaires, spŽcialistes
de l'information, documentalistes ou archivistes) qui travaillent dans les
institutions d'enseignement supŽrieur concernŽes, UniversitŽs techniques ou
Ecoles d'ingŽnieurs.
c)
Constituer, Žventuellement, des entitŽs pŽdagogiques spŽcifiques (chaires ou
toutes autres formules) responsables de la conception, de la mise en oeuvre et
de dŽveloppement des programmes de
formation ˆ la ma”trise de la formation et de la rŽalisation des supports
didactiques appropriŽs.
4-10.LES MOYENS
NECESSAIRES
a)
Disposer dans l'UniversitŽ technique ou l'Ecole d'ingŽnieurs, de bonnes
infrastructures documentaires, de rŽelles compŽtences professionnelles et de
moyens techniques suffisants, adaptŽs au type d'Žtablissement concernŽ, pour
tout ce qui concerne l'accs ˆ l'information et ˆ la documentation
spŽcialisŽes.
b)
Disposer d'un budget minimal pour l'interrogation de bases de donnŽes, pour
l'accs ˆ des documentations externes ˆ l'Žtablissement et pour l'acquisition
des documents utiles ˆ la formation des Žtudiants, futurs ingŽnieurs.
c)
DŽvelopper des guides pratiques, des modules et matŽriels pŽdagogiques pouvant
tre mis ˆ disposition des Žtudiants sous diffŽrentes formes (modules
d'enseignement assistŽ par ordinateur, vidŽogrammes, publications) et notamment
inciter les enseignements et les chercheurs des Ecoles d'ingŽnieurs ˆ rŽaliser
des produits d'information et de formation aisŽment transfŽrables ou
Žchangeables ou ˆ alimenter des banques de cas et des bases de donnŽes
didactiques.
d)
Concevoir des postes d'auto-apprentissage pour les Žtudiants, futurs ingŽnieurs, facilitant l'accs ˆ
l'information, son traitement et sa diffusion. Des travaux sont ˆ mener dans ce
sens en partenariat avec des industriels pour concevoir des postes intelligents
d'auto-apprentissage intŽgrant divers outils de gestion de l'information et
pouvant tre utilisŽs par les Žtudiants tout au long de leur scolaritŽ. Aprs
l'obtention du Dipl™me d'ingŽnieur, les Žtudiants pourraient conserver
l'essentiel du patrimoine ainsi accumulŽ et l' actualiser au cours de leur vie
professionnelle,.
4-11.DES STRUCTURES A
INVENTER
a)
Offrir un environnement qui stimule les aptitudes ˆ la veille informative
et technologique chez les
Žtudiants, futurs ingŽnieurs, et qui les encourage ˆ innover. Des parcs
technologiques, en pŽriphŽrie des UniversitŽs techniques ou des Ecoles
d'ingŽnieurs peuvent permettre dans ce sens d'utiles contacts avec l'industrie
de pointe.
b)
Mettre en place au niveau des rŽgions ou des grandes unitŽs urbaines des
centres ou systmes de ressources informationnelles et pŽdagogiques ˆ caractre
polytechnique. Ces Žquipements lourds, bibliothques universitaires d'un
nouveau type, vŽritables machines ˆ dispenser de l'information structurante,
consultables par des Žtudiants de diverses origines, sur place ou ˆ distance,
pourraient faciliter l'accs
individualisŽ ou collectif ˆ l'information-connaissance, la confrontation des
sources de savoir, assurer le contr™le des acquis et assister les Žtudiants
dans leurs propres dŽveloppements d'outils personnels de gestion de leur
patrimoine informationnel.
4-12.LES DEMARCHES A
SUIVRE
a)
Inscrire les actions de sensibilisation et de formation ˆ la ma”trise de
l'information dans la durŽe, c'est ˆ dire tout au long du processus de
formation et selon des programmes pluriannuels. Renforcer la formation pendant
tout le cursus, par un ensemble cohŽrent d'approches complŽmentaires de
l'information.
b)
Ne pas hŽsiter ˆ faire des actions leviers, dŽmonstratives, pour faire Žvoluer
les structures et changer les mentalitŽs. Lutter contre la routine en matire
de formation ˆ l'information.
c)
Paralllement aux actions d'Žclat, s'attacher ˆ mener ˆ bien des actions
structurelles et de longue haleine pour favoriser l'efficacitŽ et la rŽussite
des programmes.
d)
Mettre en valeur les programmes de formation qui rŽussissent, publier et faire
connaitre les expŽriences convaincantes, favoriser la stratŽgie du succs et
obtenir par lˆ-mme l'adhŽsion du plus grand nombre possible de partenaires.
4-13.D'AUTRES ACTIONS,
EN ACCOMPAGNEMENT
a)
Sensibiliser trs t™t les Žlves de l'enseignement secondaire, avant l'entrŽe ˆ
l'UniversitŽ, aux dŽmarches ŽlŽmentaires d'information et de documentation.
b)
VŽrifier au moment de l'entrŽe ˆ l'UniversitŽ ou lors du recrutement des Žtudiants,
futurs ingŽnieurs, le niveau de ma”trise des mŽthodologies de documentation et
d'information, en organisant Žventuellement des Žpreuves d'admission faisant
ressortir les aptitudes ˆ acquŽrir et traiter l'information.
c)
Dispenser des formations adŽquates aux professionnels de l'information, en
formation initiale comme en formation continue, de faon ˆ ce qu'ils puissent
assumer pleinement leur responsabilitŽ de formateur dans l'Ecole d'ingŽnieurs
ou l'UniversitŽ technique dans laquelle ils exercent leur activitŽ.
4-14.LES ORGANISATIONS
NATIONALES ET INTERNATIONALES
a)
Les organisations intergouvernementales et non-gouvernementales doivent
promouvoir, aux niveaux nationaux, rŽgionaux ou internationaux, la formation ˆ
la ma”trise de l'information dans l'enseignement supŽrieur et notamment dans
les Ecoles d'ingŽnieurs et les UniversitŽs techniques.
b)
Des programmes nationaux ou internationaux doivent tre crŽŽs pour dŽvelopper
de nouvelles approches relatives aux formations d'ingŽnieurs et ˆ la ma”trise
de l'information. Des programmes publics nationaux ou internationaux ( et par
exemple europŽens) d'aides ˆ la crŽation de nouveaux dispositifs de transfert
de savoir sont indispensables. Ces programmes nationaux ou internationaux
spŽcifiques devraient encourager l'Žmergence de formations basŽes
prioritairement sur des modalitŽs modernes de ma”trise de l'information.
c)
Le recueil et l'Žtude comparative des expŽriences de formation des Žtudiants,
futurs ingŽnieurs, ˆ la ma”trise de l'information spŽcialisŽe doivent tre
poursuivis, tant aux niveaux nationaux qu'internationaux. La diffusion des
travaux sur le sujet doit tre facilitŽe et les transferts de savoir-faire
entre les diffŽrents secteurs d'enseignement supŽrieur professionnel
encouragŽs.
EXEMPLES, EXPERIENCES ET TEMOIGNAGES
1 - DES PROGRAMMES
GENERAUX DE SENSIBILISATION
La plupart des bibliothques des grandes UniversitŽs techniques proposent
rŽgulirement aux Žtudiants des dŽpartements ou facultŽs de gŽnie des programmes
variŽs d'actions de sensibilisation et de formation ˆ l'usage des ressources
documentaires disponibles sur le campus.
1-1.Introduction
ˆ l'usage de la bibliothque et des ressources documentaires ˆ l'UniversitŽ de Technologie de Twente
(Pays-Bas)
Nature de
l'action
Sensibilisation
des Žtudiants, futurs ingŽnieurs, aux possibilitŽs offertes par la bibliothque,
par des confŽrences et des exercices.
Description
de l'action
La Bibliothque d'Education et d'Informatique de l'UniversitŽ de Technologie
de Twente propose aux Žtudiants des facultŽs des sciences et techniques des
confŽrences et des exercices dans le but de les familiariser aux diffŽrents
moyens de documentation. Ces sŽances de sensibilisation varient entre 2 heures
et demi et 8 heures selon les facultŽs et sont dispensŽes ˆ diffŽrents niveaux
de la formation (4 annŽes). Dans certains cas, les cours sont obligatoires.
Les thmes traitŽs concernent l'utilisation du catalogue public d'accs
aux sources en ligne, la recherche des documents sur les rayonnages, l'usage
des bibliographies, les stratŽgies de recherche d'information, l'Žcriture
de rŽfŽrences ou notices bibliographiquues et parfois la rŽdaction de rapports,
enfin l'organisation et les rŽgles de fonctionnement de la Bibliothque de
l'UniversitŽ de Twente.
(J. BRAAKSMA, Twente, Pays-Bas)
1-2.Programmes
de sensibilisation et de formation des Žtudiants des UniversitŽs techniques
de Pologne ˆ l'utilisation de l'information et de la documentation
Cadre de
l'action
DiffŽrentes
UniversitŽs techniques en Pologne
FŽdŽration
des ingŽnieurs et techniciens polonais (NOT)
Nature de l'action
Programmes
ˆ plusieurs niveaux, visant ˆ dŽvelopper chez les Žtudiants, futurs ingŽnieurs,
une bonne ma”trise des sources et moyens d'information et de documentation.
Description
de l'action
Plusieurs UniversitŽs techniques de Pologne (Ecole Polytechnique de
Varsovie, UniversitŽ technique de SilŽsie, UniversitŽ technique de Szczecin,
AcadŽmie des Mines et de la MŽtallurgie,...) ont mis en place, avec l'aide
d'ingŽnieurs de la FŽdŽration des ingŽnieurs et techniciens polonais (NOT),
diffŽrents programmes de formation de leurs Žtudiants ˆ la ma”trise de l'information
spŽcialisŽe.
Ces programmes comportent les actions suivantes:
a) pour les Žtudiants de premire annŽe, de courts modules (environ 4 heures) de sensibilisation
aux services et outils de documentation;
b) au cours de la 3me ou de la 4me annŽe, un enseignement ou unitŽ
de valeur spŽcifique pouvant reprŽsenter jusqu'ˆ 2 heures par semaine, avec
exposŽs thŽoriques et exercices pratiques; cet enseignement est centrŽ sur
les sources et les mŽthodes de l'information considŽrŽes comme un outil essentiel
pour l'ingŽnieur; il se situe Žgalement dans la perspective de la prŽparation
du travail de fin d'Žtudes ou de dipl™me;
c) enfin, pour des ingŽnieurs rŽcemment dipl™mŽs ou pour des Žtudiants
en doctorat, des formations plus spŽcifiques.
Ces divers programmes rŽpondent ˆ des recommandations faites par le
Ministre de l'Education Nationale, mais sont organisŽs de faon trs libre
par les diverses UniversitŽs. Il faut noter l'importance accordŽe ˆ l'information
et ˆ la documentation industrielles, comme par exemple le bon usage de la
littŽrature technico-commerciale, celui des normes et des brevets ou encore
celui des documents techniques relatifs ˆ des projets de gŽnie.
(W. PIROG, J METERA, Varsovie, Pologne)
1-3.Programme
de formation des Žtudiants de l'UniversitŽ de Technologie de Tampere (Finlande)
ˆ l'utilisation des bibliothques et autres ressources documentaires spŽcialisŽes
Nature de
l'action
Programme
complet de formation ˆ la ma”trise des sources et moyens d'information pour
les ingŽnieurs, avec notamment organisation de cours et sŽminaires spŽcifiques.
Description
de l'action
En Finlande, la formation des utilisateurs des bibliothques est considŽrŽe
comme essentielle dans toutes les bibliothques des UniversitŽs techniques.
Par rapport ˆ d'autres UniversitŽs, les cours et les apprentissages proposŽs
par les UniversitŽs de technologie semblent tre plus structurŽs et sont gŽnŽralement
obligatoires (reconnaissance comme unitŽ de valeur). Plusieurs approches sont
dŽveloppŽes: visites de la bibliothque, confŽrences, services personnalisŽs.
Des documentations spŽcifiques et des modules pŽdagogiques originaux sont
aussi largement utilisŽs.
A l'UniversitŽ de Technologie de Tampere (seconde UniversitŽ de technologie
de Finlande par la taille avec 4900 Žtudiants et 450 enseignants), la bibliothque,
originellement bibliothque de la ville de Tampere, a trs t™t ŽtŽ trs active
dans la recherche de l'information en ligne et des Žquipes spŽcialisŽes dans
la ma”trise des sujets techniques ont ŽtŽ constituŽes (un quart de l'ensemble
du personnel de la bibliothque en 1991). La mission des spŽcialistes en information
de la bibliothque comporte explicitement la formation des Žtudiants dans
l'usage des outils et moyens de la bibliothque.
Cette formation s'effectue ˆ diffŽrents niveaux.
Les Žtudiants de premire annŽe ont un cours obligatoire ds le premier
mois de leurs Žtudes, pour savoir utiliser la bibliothque. Des sŽminaires
sont Žgalement proposŽs les aprs-midi pour apprendre ˆ rechercher l'information
dans les bases de donnŽes de la bibliothque ou ˆ consulter des CD-ROM.
Les Žtudiants en post-graduation sont plut™t formŽs ˆ l'apprentissage
de mŽthodes avancŽes de recherche de l'information. Cette formation s'intŽgre
dans le travail personnel de l'Žtudiant et la prŽparation de sa thse. Les
spŽcialistes de l'information apportent alors des conseils personnalisŽs,
avec recours ˆ des technologies modernes d'accs ˆ l'information.
Des cours facultatifs sont aussi organisŽs.
Ainsi propose-t-on aux Žtudiants un cours de 12 heures sur le management
de l'information, comptant pour une demi-semaine (crŽdit) et traitant des
thmes suivants: l'utilisation de l'information dans la recherche technique,
les mŽthodes de recherche de l'information pour l'ingŽnieur, les sources d'information
(accessibles ou non en ligne), la gestion de son systme personnel d'information.
Des exercices et des travaux de groupe sont proposŽs portant sur des recherches
manuelles ou informatisŽes d'information, sur la localisation des documents
primaires et notamment l'accs inter-bibliothques, sur la crŽation de bases
de donnŽes personnelles.
De mme, les Žtudiants peuvent-ils suivre un sŽminaire sur la recherche
de l'information, d'une durŽe d'un jour et demi. La premire matinŽe porte
sur la recherche de l'information, manuelle ou informatisŽe et sur les sources
pertinentes. Au cours de l'aprs-midi, des recherches d'information sur des
problmes rŽels sont effectuŽs, sous forme d'exercices. Enfin, une demi-journŽe,
deux semaines plus tard, permet d'Žvaluer les rŽsultats de la recherche d'information
et de la collecte des documents.
Des sŽminaires plus spŽcialisŽs sont aussi offerts, gŽnŽralement d'une
durŽe d'une demi-journŽe, dans le but de prŽsenter une vue gŽnŽrale sur les
sources et activitŽs d'information et de documentation dans des domaines particuliers
(gestion des ressources en eau, santŽ, ...). Des dŽmonstrations relatifs ˆ
certains outils spŽcifiques d'information sont faites devant les Žtudiants.
(Arja-Riitta HAARALA, Tampere, Finlande)
1-4.Programme
de sensibilisation des Žtudiants ˆ l'utilisation de la bibliothque et des ressources documentaires
ˆ l'UniversitŽ Technique d'Eindhoven (Pays-bas)
Nature de
l'action
Programme
ˆ plusieurs niveaux, comportant une introduction ˆ l'utilisation de la bibliothque,
des sources et moyens d'information, une initiation ˆ la recherche de la documentation
et un cours avancŽ pour les Žtudiants post-graduŽs.
Description
de l'action
La bibliothque de l'UniversitŽ Technique d'Eindhoven offre un programme
de sensibilisation comportant trois niveaux d'intervention.
a) Pour les Žtudiants de premire annŽe est prŽvue une prise de contact d'environ 2 heures, avec une prŽsentation
de la bibliothque en tant qu'institution, suivie d'une visite guidŽe des
installations et se terminant par un programme standard de sensibilisation
(avec questionnaires) pour l'interrogation du catalogue automatisŽ intŽgrŽ
VUBIS.
b) Une formation d'environ 3 heures est ensuite proposŽe aux Žtudiants
dŽja plus avancŽs. Elle traite de la recherche systŽmatique de la documentation
et comporte les aspects suivants: rappel des bases sur l'accs aux ressources
documentaires avec accent mis sur la diversitŽ des bibliographies; introduction
au systme de la connaissance scientifique; mŽthodes de fourniture de l'information
(problmes de sŽlection et de rŽduction de l'information); enfin introduction
ˆ l'usage des bases de donnŽes les plus importantes sur CD-ROM. On vise, ˆ
travers cette formation, ˆ prŽparer l'Žtudiant ˆ savoir faire une recherche
de littŽrature pour la rŽalisation du travail personnel de thse.
c) Un troisime niveau existe pour les Žtudiants post-graduŽs sous
forme d'un cours d'un ˆ deux jours. IntitulŽ "MŽthodologie de la recherche
documentaire", ce cours dŽveloppe les points suivants: systme de la
connaissance scientifique, systme d'information documentaire, r™les de la
bibliothque de l'UniversitŽ et du chercheur dans ces deux systmes, mŽthodes
de collecte, traitement et diffusion de l'information documentaire, mŽthodologie
de la recherche documentaire, entrainement ˆ l'usage des bases de donnŽes
sur CD-ROM (Compendex, Science Citation Index, Perinorm, Dissertations Abstracts,
NTIS, ERIC, ABI-Inform,...).
(M. P. van BRUJTENEN , Eindhoven, Pays Bas)
1-5.Programme
de formation des Žtudiants de l'UniversitŽ Chalmers de Technologie (Sude)
ˆ l'utilisation efficace des bibliothques et des ressources et moyens documentaires
spŽcialisŽs.
Nature de
l'action
Programme
complet d'actions de formation relatives ˆ la ma”trise des sources et moyens
d'information avec notamment l'organisation
de cours et de sŽminaires spŽcifiques.
Description
de l'action
L'UniversitŽ Chalmers de Technologie de Gšteborg, UniversitŽ technique
europŽenne fondŽe en 1829, accueille quelques 4.000 Žtudiants pour la ma”trise
en ingŽniŽrie (cursus de 5 ans) et quelques 800 Žtudiants chercheurs travaillant
dans 7 Ecoles ou Collges d'ingŽnieurs. La formation comporte des cours orientŽs
selon les diverses disciplines de gŽnie et des travaux de laboratoire. Mais
de plus en plus, l'accent est mis sur l'apprentissage des mŽthodes de rŽsolution
de problmes.
La formation des Žtudiants ˆ l'utilisation efficace de la bibliothque
et des ressources et moyens de documentation
a ŽtŽ introduite ˆ l'universitŽ ds le milieu des annŽes 70, puis dŽveloppŽe
au dŽbut des annŽes 80, allant jusqu'ˆ inclure des cours pour les Žtudiants
post-graduŽs et des utilisateurs extŽrieurs.
En 1991, cette formation comporte 4 niveaux et est assez reprŽsentative
de ce qui se fait en gŽnŽral dans les pays de l'Europe du Nord.
a)
Introduction ˆ la bibliothque et ˆ ses outils
Concernant les nouveaux utilisateurs (Žtudiants de premire annŽe,
notamment) de la bibliothque, cette introduction de 2 heures environ, touche
900 participants chaque annŽe. Elle comporte une confŽrence et des exercices
individuels.
b)
Cours d'introduction aux mŽthodes de la recherche d'information
Concernant 800 Žtudiants de 3me et 4me annŽes du cursus de formation
d'ingŽnieurs, ces cours prŽsentent un caractre obligatoire et s'Žtendent
sur 15 ˆ 20 heures. Les cours comportent une introduction ˆ la communication
scientifique et ˆ diffŽrents types de recherches d'information. Des sessions
de "laboratoire" sur la recherche documentaire manuelle ou informatisŽe
sont proposŽes, en conjonction avec des travaux de projet ou avec la thse
de ma”trise.
A noter que les cours s'adressent ˆ des publics homognes (Žtudiants
de gŽnie chimique, d'Žconomie industrielle,...), ce qui facilite l'usage d'outils
spŽcifiques (bases de donnŽes du domaine concernŽ). Chaque Žtudiant doit prŽparer
et rŽaliser une courte recherche en ligne (environ 15 minutes).
c)
Cours avancŽs de recherche d'information
Pour des groupes de 15 Žtudiants post-graduŽs (Ph.D.), sont offerts
5 cours avancŽs, semi-obligatoires, d'une durŽe chacun de 70 heures. Ils traitent
des besoins en information des chercheurs, de la communication scientifique,
de la thŽorie et des pratiques d'indexation et de citation, de la recherche
automatisŽe de l'information, de l'usage des bases de donnŽes et des CD-ROM,
des mŽthodes de fourniture des documents primaires, des bases de donnŽes personnelles,
des brevets comme source d'information, enfin du courrier Žlectronique. On
fait appel ˆ des confŽrenciers spŽcialisŽs pour certains sujets.
Pour ces cours avancŽs, les Žtudiants doivent rŽaliser une recherche
documentaire automatisŽe approfondie.
d)
Cours pour des utilisateurs extŽrieurs
Traitant des diffŽrents aspects de la gestion de l'information, ces
cours sont conus en fonction des besoins spŽcifiques des clients et varient
entre une demi-journŽe et quatre jours. Ils concernent des ingŽnieurs en activitŽ,
des spŽcialistes de l'information et des Žtudiants d'autres universitŽs. Ils
sont facturŽs aux clients.
e)
Remarques
Les cours organisŽs par la bibliothque de l'UniversitŽ Chalmers sont
pris en charge financirement par les divers dŽpartements de gŽnie. Cette
rŽmunŽration spŽcifique permet aux spŽcialistes de l'information de s'engager
vraiment dans cette action de formation et d'acquŽrir les ressources informatiques
nŽcessaires. Des Žquipements (salles de travail, ordinateurs) sont disponibles
pour ces formations.
La motivation des Žtudiants face ˆ cette formation est largement renforcŽe
par la bonne planification temporelle des divers cours proposŽs, ainsi que
par l'usage le plus large possible des technologies modernes de l'information.
(Nancy FJ€LLBRANT, Chalmers,Gšteborg, Sude)
1-6.Programme
d'Žtudes sur l'information pour des Žtudiants, futurs ingŽnieurs, au Napier
Polytechnic (Ecosse).
Nature de
l'action
Un
ensemble cohŽrent de cours de sensibilisation et de formation relatifs ˆ la recherche de l'information
et de la documentation utiles ˆ l'ingŽnieur.
Description
de l'action
a) Les objectifs du programme de formation
Le Napier Polytechnic d'Edimbourg forme ses Žtudiants ˆ la recherche
de l'information, et cela pour deux raisons:
- d'une part, pour amŽliorer leur efficacitŽ dans leurs Žtudes;
- d'autre part, pour leur donner des outils mŽthodologiques pour leur
vie professionnelle.
Des cours ont ŽtŽ proposŽs par la Bibliothque du Napier Polytechnic
depuis 1970. A l'origine, ces cours visaient non seulement l'utilisation des
instruments de la Bibliothque, mais aussi l'apprentissage des techniques
de recherche et de traitement de l'information.
Quatre objectifs sont aujourd'hui assignŽs ˆ ces cours:
- rendre plus efficace l'usage des bibliothques;
- explorer les structures et modes d'information et de communication
des ingŽnieurs;
- dŽmontrer les potentialitŽs des sources d'information pour la rŽsolution
des problmes;
- dŽvelopper des aptitudes pratiques ˆ la recherche et au traitement
de l'information (mŽthodes manuelles ou automatisŽes).
b) Les composantes du programme de formation
Trois types d'actions, ou composantes de formation, sont proposŽs,
selon les besoins des Žtudiants et le temps dont ils disposent.
- Premire composante: "Utiliser la bibliothque"
Un programme de 2 ˆ 4 heures permet une introduction aux services de
la bibliothque, une explication des catalogues, index et classifications
et une prŽsentation des principales sources.
- Deuxime composante: "Bibliographie thŽmatique"
Un cours de 10 ˆ 20 heures enrichit la prŽsentation des sources d'information
pour l'ingŽnieur et permet d'explorer les diverses voies de communication
spŽcialisŽe de l'ingŽnieur (considŽrŽes comme une discipline). Les Žtudiants
apprennent notamment ˆ connaitre les spŽcifications et normes britanniques,
les brevets, les articles de revues spŽcialisŽes. L'enseignement se fait sous
forme de confŽrences, de dŽmonstrations, de discussions et d'exercices pratiques.
- Troisime composante: "Synthse ou projet bibliographique"
Un cours pratique, d'une durŽe de 10 ˆ 24 heures, permet aux Žtudiants
de dŽcouvrir comment explorer un problme ˆ travers la littŽrature spŽcialisŽe
et d'apprendre ˆ rŽdiger un rapport de synthse ˆ partir des rŽsultats de
leurs recherches. Ce travail de projet remplace les traditionnels exercices
de recherche bibliographique. Les sujets sont proposŽs par les dŽpartements
ou facultŽs de gŽnie et les rapports sont ŽvaluŽs conjointement par les bibliothŽcaires
(qualitŽ de la recherche bibliographique) et les enseignants des dŽpartements
(qualitŽ du traitement du sujet technique).
c) L'Žvaluation du programme d'action
Le Napier College organise de tels cours pour toutes les disciplines
de gŽnie. La Bibliothque a pleinement intŽgrŽ l'idŽe
de former les Žtudiants, futurs ingŽnieurs, ˆ la ma”trise de l'information.
Elle s'efforce de mettre en contact aussi directement que possible, Žtudiants
et bibliothŽcaires, de mme qu'elle incite ces derniers ˆ Žtablir les meilleurs
liens avec les dŽpartements de gŽnie.
Les principaux avantages du programme d'action sont:
- l'efficacitŽ accrue des Žtudiants et leur plus grande aptitude ˆ
travailler de faon autonome et ˆ rŽsoudre les problmes;
- le dŽveloppement d'aptitudes utiles pour la ma”trise de l'information
dans la vie professionnelle;
- la promotion de ressources cožteuses de la bibliothque, et donc
une amŽlioration du retour sur investissement;
- l'amŽlioration des liens entre les bibliothŽcaires et les enseignants
et par lˆ-mme une amŽlioration de l'efficacitŽ d'ensemble du CollŽge.
Les principaux inconvŽnients restent:
- la consommation importante de temps pour les cadres de la bibliothque;
- l'effet trop ponctuel du travail en salle de cours, avec insuffisamment
de productions rŽ-exploitables ˆ long terme;
- la limitation du programme aux seuls Žtudiants dont les emplois du
temps le prennent en compte (les Žtudiants ˆ temps partiel sont ignorŽs, alors
que cette forme d'enseignement se dŽveloppe sŽrieusement);
- le dŽcalage entre un enseignement sous forme de cours et le dŽveloppement
de formules individualisŽes d'apprentissage;
- la position trop en retrait des cadres de la bibliothque par rapport
au dŽveloppement d'alternatives pŽdagogiques et informationnelles nouvelles
(video, enseignement assistŽ par ordinateur,...).
(David A. CUMMING, Edimbourg, Ecosse)
2 - DES PLANS DE
COURS ET DES EXERCICES
Dans certaines UniversitŽs techniques ou Ecoles d'ingŽnieurs, les responsables
des bibliothques centrales ou de dŽpartement ont mis au point des cours d'introduction
ˆ l'information et ont conu des batteries d'exercices en vue de mieux faire
comprendre aux Žtudiants comment accder ˆ l'information pertinente.
2-1.Plan
de cours pour prŽsenter les sources d'information d'un domaine de gŽnie donnŽ
(exemple)
a)
Structure et caractŽristiques du domaine ŽtudiŽ pouvant avoir une influence
sur les transferts d'information
b)
Besoins en information des ingŽnieurs et autres spŽcialistes du domaine donnŽ
c)
DŽmarches et comportements de recherche d'information des ingŽnieurs du domaine
d)
DiffŽrents flux d'information:
- informels: collges invisibles, informateurs, ...
- formels et semi-formels: confŽrences du domaine, associations professionnelles,...
e)
Obstacles aux transferts d'information:
- barrires linguistiques
- communication interculturelle
f)
Sources d'information
- imprimŽes (ouvrages, journaux, autres,...)
- electroniques (bases et banques de donnŽes)
- autres formes propres au secteur ŽtudiŽ
- centres d'information spŽcialisŽs et services offerts
g)
StratŽgies de recherche
- comment exploiter les sources d'information
- sŽlection des sources appropriŽes
- poser une "bonne" question ; transformer un besoin d'information en une stratŽgie de recherche
- interroger une base de donnŽes; caractŽristiques des bases de donnŽes:
indexation, rŽsumŽs, vocabulaire et thŽsaurus
h)
Recherche proprement dite
- stratŽgies boolŽennes
- recherche en langage naturel
(F.W. LANCASTER, U.S.A.)
2-2.Travail
dirigŽ de revue de littŽrature pour des Žtudiants, futurs ingŽnieurs agronomes,
en troisime annŽe de cursus universitaire.
Le travail dirigŽ proposŽ consiste ˆ faire rŽaliser, ˆ partir de documents
disponibles dans la sphre d'activitŽs des Žtudiants (Ecole d'ingŽnieurs,
Institut, Centre de recherche, Bibliothque, contacts personnels,...) une
revue de littŽrature sur le systme agraire national ou tout systme agraire
localisŽ.
On demande aux Žtudiants de se limiter ˆ la littŽrature scientifique
accessible et consultŽe.
On leur demande Žgalement de noter sur des fiches les rŽfŽrences des
documents consultŽs en faisant ressortir les donnŽes suivantes:
-nom(s) de(s) l'auteur(s),
-titre du document,
-source,
-lieu, date et nom de l'Žditeur,
-descripteurs ou mots-clŽs,
-localisation,
-commentaires.
Les Žtudiants doivent ensuite extraire de cette littŽrature rassemblŽe
des ŽlŽments essentiels caractŽrisant le ou les systmes agraires ŽtudiŽs
et de prŽsenter une synthse consistant ˆ Žtablir un tableau comparatif des
diffŽrents systmes agraires ŽtudiŽs.
(GŽoffroy PADONOU, Cotonou, BŽnin)
2-3.Exemples
d'exercices proposŽs aux Žtudiants
dans les cours organisŽs par la Bibliothque du Napier Polytechnic
(Edimbourg)
Cours sur la recherche de l'information
a) Exercices sur la recherche d'information
(gŽnie civil)
- Qui a inventŽ la construction des tunnels par bouclier fonceur et
quand?
- Quand est nŽ Thomas Telford? Lequel de ses ponts a ŽtŽ construit
en 1819?
- Quelle est l'adresse de l'Institution des IngŽnieurs de Transport?
- Quelle est la signification du mot allemand "Fšrderband"?
- Etc... (une vingtaine de questions).
b) Exercices relatifs au catalogage des ouvrages
- Dans quelle bibliothque de l'UniversitŽ trouve-t-on le livre "Electronic
transmission technology: lines waves and antennas"?
- Quelle est la cote de l'ouvrage "Product engineering design
manual" ŽditŽ par D. Greenwood et publiŽ en 1959?
- L.T.R. Rolt a Žcrit un livre en 1962 et ce livre est disponible ˆ
la bibliothque du Napier College: quel est son titre?
- Combien de livres sont classŽs ˆ la cote 624.13? Combien d'exemplaires
du mme titre ont ŽtŽ achetŽs? Indiquer o sont conservŽs les diffŽrents exemplaires.
-Etc... (une vingtaine d'exercices similaires).
c) Exercices sur l'indexation des revues spŽcialisŽes
- Utiliser la partie mensuelle du Current Technology Index de juillet
1988 pour trouver et noter la rŽfrence complte d'articles rŽcents sur les
stations hydro-Žlectriques.
- Utiliser l'index annuel 1987 des rŽsumŽs d'International Civil Engineering
pour identifier et noter les rŽfrences d'articles sur les tunnels sous eau
publiŽs cette annŽe. Donner la rŽfrence complte du premier article.
- Dans le Cement Technology Index de 1986, retrouver et noter le titre
exact d'une rŽfrence relative ˆ l'acier trempŽ.
- Etc... (une trentaine d'exercices similaires).
d) Exercices sur les normes et les spŽcifications
- Combien de nouvelles normes sont publiŽes chaque annŽe? Quel est
le pourcentage des nouvelles normes dans l'ensemble des normes britanniques?
- Utiliser BSI News de mars 1988 pour retrouver
et noter les titres des nouvelles normes ISO5597:1988 et ISO6922:1987.
- Lister les membres du comitŽ responsable de la prŽparation de la
norme BS2790 et indiquer le type principal de matŽriel d'illustration factuelle
contenu dans l'appendix C.
- Etc... (une trentaine de questions de mme nature).
(David A. CUMMING, Edimbourg, Ecosse)
2-4.DŽmarche
pŽdagogique d'induction constituŽe d'Žtudes de cas, d'analyses de stratŽgies
de recherche et de sŽries d'exercices,
proposŽe aux Žtudiants du
Coventry (Lanchester) Polytechnic
Nature
de l'action
Un
cours sur l'information et l'usage de la bibliothque, avec des Žtudes de
cas pour Žtudiants ingŽnieurs, des analyses de stratŽgies de recherche, des
exercices pratiques dits d'induction et des tests ˆ choix multiples.
Description
de la dŽmarche
a) Le cours proprement dit
D'une durŽe de trois heures, il met l'accent, dans un premier temps, sur les sources d'information disponibles
dans le domaine particulier d'Žtudes des futurs ingŽnieurs (par exemple, la
productique et la robotique).
Puis une discussion permet d'introduire l'Žtude de cas (de robotique),
l'analyse de la stratŽgie de recherche d'information et les exercices associŽs.
Enfin, la dernire heure est consacrŽe ˆ la rŽalisation de ces exercices d'induction
associŽs.
Une sŽance d'une heure, huit jours plus tard, a pour objectif de faire
rŽaliser un test aux Žtudiants, avec des questions ˆ choix multiples. Une
notation est donnŽe.
Pour prŽparer la premire sŽance, les Žtudiants sont tenus d'avoir
consultŽ prŽalablement:
- le guide de base sur la bibliothque et ses services;
- les feuilles d'exercices d'induction, avec leurs rŽponses;
- le guide sur les sources d'information en productique;
- le guide sur les sources d'information en robotique.
b) Les Žtudes de cas
Un court document (6 pages environ) est donc remis ˆ l'avance aux Žtudiants.
Il comporte une dŽfinition du travail demandŽ et une description d'un problme rencontrŽ par un ingŽnieur dans
son activitŽ professionnelle: "un atelier dans une entreprise de mŽtallurgie,
une nouvelle presse automatique plus chre, mais plus performante, mais surtout
un niveau de bruit excessif, de 95 ˆ 100 dŽcibels, et une agressivitŽ croissante
des salariŽs reprochant ˆ l'ingŽnieur son manque de prŽvoyance sur ce point:
que faire? Que rŽpondre aux salariŽs? Que proposer au Directeur de l'entreprise?".
Sont suggŽrŽes plusieurs pistes de recherche d'information: sur le bruit et
ses effets sur l'homme, sur les aspects lŽgaux et psychologiques, sur les
techniques de mesure et les mŽthodes de rŽduction du bruit.
Une dizaine de sources d'information sont ŽvoquŽes. Pour chacune d'elles,
une question (induction) est posŽe portant sur des ŽlŽments de ma”trise de
l'information. Par exemple:
Source d'information: British Technology Index. Table annuelle
de 1977. Section des abstracts et index. 2me
Žtage.
Question: donner le nom de la revue contenant un
article intitulŽ "Materials and
methods for noise reduction", Žcrit par M.L. Booth en 1976
Les
rŽponses sont donnŽes ˆ la fin du document.
c) L'analyse de la recherche d'information
Un document d'une page commente les stratŽgies de recherche ˆ utiliser
pour rŽsoudre le problŽme d'information posŽ dans l'Žtude de cas. On oriente
les Žtudiants, selon les types d'information recherchŽe, vers les bibliographies,
les normes et les codes professionnels, les encyclopŽdies et les manuels,
les services de rŽfrences ou de rŽsumŽs et les rŽpertoires de logiciels (productique).
d) Les exercices associŽs
Une sŽrie d'une dizaine d'exercices est proposŽe aux Žtudiants, ˆ la
fin du cours. Pour chaque exercice et pendant le dŽroulement de la sŽance,
on demande aux Žtudiants de noter la stratŽgie de recherche, le type d'information
concernŽe et tous problmes rencontrŽs. Exemple d'exercice:
Source d'information: Hunt, V. Daniel. Industrial robotics
hanbook. New York, Industrial press, 1983.
629.892 IND. Folio. 2me Žtage.
Question: identifier la partie de l'ouvrage portant
sur la sŽcuritŽ. Selon l'auteur, quelle est la meilleure
protection contre les dŽfaillances logicielles?
e) Le test sur la ma”trise de l'information
Un test comportant 25 questions ˆ choix multiples est fait, une semaine
aprs la sŽance de cours. Chaque question comporte 4 rŽponses possibles. Par
exemple:
Dans quel document peut-on trouver une dŽfinition brve d'un terme tel que "robot industriel"?
- Engineering index
- TVER and BOLZ - Robotics sourcebook and dictionary
- Machinery's handbook
- Annuaire Kempe des ingŽnieurs
Evaluation
de la dŽmarche
L'innovation de la dŽmarche rŽside dans les points suivants:
- une Žtude de cas d'utilisation de l'information, clairement basŽe
sur une situation rŽelle de travail d'ingŽnieur;
- l'intŽgration de l'Žtude de cas dans une pŽdagogie active;
- une sŽquence d'analyse de stratŽgie de recherche d'information reliŽe
aux besoins d'information dŽfinis dans le problme posŽ;
- des exercices d'induction renforant cette analyse;
- l'intŽgration des diverses Žtapes dans une dŽmarche globale, avec
la fourniture de matŽriels didactiques ˆ Žtudier ˆ l'avance par l'Žtudiant,
avec des confŽrences appropriŽes sur les sources et les techniques d'information
et avec des questions ˆ choix multiples permettant d'apprŽcier la comprŽhension
du cours.
(D. T. DAVIES, Lanchester, Angleterre)
3-DES SUPPORTS
D'INFORMATION ET DE FORMATION
Des documents Žcrits sont gŽnŽralement remis aux Žtudiants pour les
aider ˆ accŽder rapidement aux ressources essentielles de leur domaine de
spŽcialitŽ. De tels documents sont ˆ la fois
des outils d'information et des supports pŽdagogiques de formation.
3-1.Guide
d'accs aux ressources de la Bibliothque de la Western Australia University
pour les Žtudiants, futurs ingŽnieurs
Le guide, intitulŽ "Engineering information: a guide to sources"
prŽsente en 6 feuilles (10 pages de texte) l'essentiel des moyens permettant
aux Žtudiants, futurs ingŽnieurs, d'accŽder aux sources d'information pertinentes
et notamment aux ressources bibliographiques de la bibliothque.
Le guide s'articule autour de la question "Comment trouver des
documents dans la bibliothque?". Il prŽsente successivement les catalogues,
la recherche des ouvrages par sujet, la recherche de rŽfŽrences bibliographiques,
la localisation des articles rŽcents de pŽriodiques, l'utilisation des index
et abstracts (pour diffŽrents domaines de gŽnie), les sources de littŽrature
grise, les systmes documentaires automatisŽes, les normes, les thses, les
autres bibliothques consultables et les guides pour la rŽdaction de documents
scientifiques et techniques.
Plusieurs rŽfŽrences sont donnŽes pour chacune des rubriques, ce qui
permet d'orienter de faon exhaustive et prŽcise les recherches des utilisateurs.
(Diana SCOTT, Nedlands, Australie)
3-2.Guide
des sources de rŽfŽrences en sciences et technologie ˆ l'UniversitŽ de Limerick
(Irlande)
Ce document, prŽparŽ spŽcifiquement pour les Žtudiants, futurs ingŽnieurs,
de l'UniversitŽ technique de
Limerick, et intitulŽ "Abstracts and Indexes: how to search for journal
literature on your sci/tech research topic", est distribuŽ aux Žtudiants,
futurs ingŽnieurs. Il prŽsente en 9 pages les diffŽrents outils d'orientation
bibliographique et les modalitŽs d'utilisation de ces sources secondaires
d'information (index et abstracts).
Une page d'introduction explique aux Žtudiants ce que sont ces sources
secondaires (revues d'abstracts, par exemple), alors qu'une page suivante
dŽcrit plusieurs types de rŽfrences bibliographiques. Enfin, le reste du
document Žnumre, sous la forme d'un tableau, les diverses sources utiles
aux ingŽnieurs (avec mention de leur cote et des durŽes de conservation ˆ
la bibliothque). Pour chaque source sont indiquŽs les domaines couverts et
les modalitŽs d'utilisation (index par matire, index par auteur, table annuelle,...).
(Patricia O'DONNELL, Limerick, Irlande)
3-3.Guides
des sources documentaires de la Bibliothque de l'Institut de Technologie
de Cranfield (Angleterre)
La Bibliothque de l'Institut de Technologie de Cranfield a mis au
point une sŽrie de guides, simples et pratiques, relatifs ˆ diverses sources
spŽcialisŽes d'information pour les Žtudiants, futurs ingŽnieurs. Chacun de
ces guides, de une ˆ trois pages, est imprimŽ sur du papier dont la couleur diffŽre d'un guide ˆ l'autre. Ils concernent notamment:
- les publications AGARD (recherche aŽronautique);
- la littŽrature sur la robotique;
- les documents de l'AIAA (American Institute of Aeronautics and Astronautics);
- les tables de donnŽes de l'ESDU (informations sur l'aŽrodynamique
pour les designers);
- la sŽrie des Technical Indexes (sur microfilms);
- la littŽrature sur les polymres et les composites;
- les brevets;
- les documents de l'ASME (American Society of Mechanical Engineers);
- les documents de la SAE (Society of Automotive Engineers);
- la littŽrature sur les biotechnologies;
- la classification et la localisation des livres dans la bibliothque.
Chaque guide comporte une introduction qui prŽsente le champ documentaire
couvert ou l'institution qui publie les textes concernŽs. Puis sont indiquŽes
les modalitŽs de traitement et/ou de classification des documents, avec courte
description des modalitŽs d'accs ˆ ces sources d'information spŽcialisŽe.
(John BLAGDEN , Cranfield, Angleterre)
3-4.Guide
de prŽsentation des normes et spŽcifications techniques ˆ la Bibliothque
Noble de l'UniversitŽ d'Etat de l'Arizona.
Ce document est un exemple des guides prŽparŽs par la Bibliothque
Daniel E. Noble de Science et de GŽnie de l'UniversitŽ d'Etat de l'Arizona.
Ces guides visent ˆ expliquer certains aspects des collections des bibliothques
du campus, aussi bien ˆ des Žtudiants en ingŽniŽrie qu'ˆ des ingŽnieurs extŽrieurs
au campus.
Le Guide "Standards and
Specifications in Noble Library" se prŽsente sous la formation d'un
document de 4 feuillets (8 pages de textes) et comporte les rubriques suivantes:
- une introduction gŽnŽrale sur la production des normes et spŽcifications
aux Etats Unis et sur les bibliothques du campus permettant la consultation
de ces documents;
- comment trouver une norme: sources utiles;
- sigles des organisations de normalisation: plus d'une centaine d'organisations
sont listŽes;
- normes non-militaires: 27 grandes classes de normes sont prŽsentŽes
de faon synthŽtique;
- enfin une sŽlection de sources d'information sur les activitŽs de
normalisation est proposŽe (3 revues spŽcialisŽes notamment).
Ce Guide, prŽparŽ en Janvier 1990, est un document d'une grande prŽcision,
tout en restant agrŽable ˆ consulter. Il peut tre considŽrŽ comme une aide
informationnelle pŽdagogique pour des Žtudiants d'une UniversitŽ technique.
(Frances NEW, Tempe, Arizona, U.S.A.)
3-5.Guides
pour les utilisateurs des bases de donnŽes de la Bibliothque de l'UniversitŽ
de Technologie d'Helsinki (Finlande)
Divers documents ont ŽtŽ prŽparŽs et publiŽs par la Bibliothque de
l'UniversitŽ de technologie d'Helsinki pour faciliter l'accs aux bases et
banques de donnŽes par les Žtudiants futurs ingŽnieurs.
Ces Guides sont trs succints, prŽcis et agrŽables ˆ utiliser:
- une carte de format 20 cm x 8 cm prŽsente au recto les bases de donnŽes
consultables et les modalitŽs de contact et au verso un rŽsumŽ des principales
instructions du langage de commande, avec des exemples;
- un fascicule de 2 feuilles de format A4, pliŽes (6 pages de texte)
fournit toutes les instructions pratiques pour l'accs aux bases de donnŽes
du systme NORDRES sur les centres de recherche des pays nordiques.
(Elin T…RNUDD, Espoo, Finlande)
3-6.Guide
pour la Recherche Documentaire ˆ l'UniversitŽ de Technologie de Compigne
(France)
Ce document prŽparŽ par la Bibliothque de l'UniversitŽ de Technologie
de Compigne est distribuŽ aux Žtudiants, futurs ingŽnieurs, pour les aider
ˆ rŽussir leurs dŽmarches d'information et de documentation, notamment dans
le contexte de crŽation de produits ou d'entreprises.
Relativement lŽger (6 feuillets), il comporte les rubriques suivantes.
1) Avoir une mŽthode de recherche et dŽfinir son plan de recherche:
savoir ce qu'on cherche, faire une liste des sources possibles, se procurer
l'information, exploiter cette information, restituer un produit d'information
retraitŽ.
2) Connaitre les sources:
a) sources formelles: diffŽrents outils permettant l'identification
des sources, ˆ diffŽrents niveaux de la recherche ou pour diffŽrents types
de documents (livres, pŽriodiques, congrs, thses, brevets, normes,...);
b) sources informelles: organismes producteurs d'information, manifestations
professionnelles,...;
c) diffŽrentes sources d'information sur les produits, les entreprises,
les secteurs d'activitŽs, la distribution, la clientle, les prix, indices
et ratios, les implantations industrielles, les machines et les matŽriels,
la publicitŽ, les questions sociales et juridiques, les questions internationales.
Dans chaque cas, les sources sont identifiŽes et prŽsentŽes avec leur
mode d'accs.
Ce Guide, rŽalisŽ en 1990, est un document trs prŽcis tout en restant
simple et agrŽable ˆ consulter et se dŽmarque nettement des traditionnels
guides d'orientation sur les ressources bibliographiques.
(Sylvie MONY, Compigne, France)
3-7.Manuel
pour la recherche documentaire en chimie, de la Bibliothque centrale de l'UniversitŽ
de Veszprm (Hongrie)
La Bibliothque centrale de l'UniversitŽ de Veszprm a rŽalisŽ, en
1989, un document pŽdagogique pour les Žtudiants, futurs chimistes, pour les
aider ˆ conduire des recherches documentaires manuelles ou automatisŽes. Ce
document d'une trentaine de pages comporte deux parties.
La premire partie (20 pages) traite des modalitŽs classiques et manuelles
de recherche de l'information en chimie. Elle dŽbute par une introduction aux Chemical Abstracts (CA), avec une prŽsentation
des numŽros hebdomadaires et des volumes d'index, suivie de celle des modalitŽs
de recherche dans les CA. Vient ensuite, illustrŽe de nombreux exemples, la
description des stratŽgies de recherche selon diffŽrents critres (termes
gŽnŽriques, noms des substances chimiques, formules molŽculaires, noms des
auteurs, numŽros des brevets,...).
La deuxime partie (une dizaine de pages) concerne la recherche en
ligne de la littŽrature spŽcialisŽe ˆ la bibliothque centrale de Veszprm.
On aborde alors successivement la description de quelques rŽseaux tŽlŽmatiques,
dont le rŽseau STN et celle du langage de commande de ce serveur, la prŽsentation
des diverses bases de donnŽes des Chemical Abstracts, enfin la description
des modalitŽs pratiques de connexion et d'une session d'interrogation de ces
bases de donnŽes.
Document trs didactique, complet, et particulirement bien conu pour
des Žtudiants devant apprendre la recherche de l'information en chimie.
(Anna D…M…T…R , Veszprm, Hongrie)
3-8.Guides
des ressources documentaires de la Bibliothque centrale et des bibliothques
de dŽpartements de l'Imperial College of Science, Technology and Medicine
de Londres (Angleterre)
La Bibliothque centrale (Lyon Playfair Library) et les bibliothques
dŽpartementales associŽes de l'Imperial college of Science, Technology and Medicine de Londres, ont mis au point
et diffusent divers guides d'introduction aux ressources documentaires. Ces
guides, simples et pratiques, relatifs ˆ diverses sources spŽcialisŽes d'information
pour diffŽrents domaines de gŽnie sont destinŽs aux Žtudiants, futurs ingŽnieurs.
Ils contiennent gŽnŽralement, en un volume de 1 ˆ 5 pages, les informations utiles suivantes (variables
selon les domaines):
- une remarque d'introduction ("ceci n'est qu'un premier guide
pour accŽder aux ressources. Pour en savoir plus contacter M. X, spŽcialiste
d'information du domaine concernŽ");
- les codes gŽnŽraux de classification du domaine;
- des indications sur la localisation des documents;
- une sŽlection d'ouvrages de base;
- la liste des revues spŽcialisŽes du domaine;
- les revues de rŽfrences et de rŽsumŽs;
- les bases de donnŽes pertinentes;
- les congrs et confŽrences appropriŽs;
- les rapports et les thses disponibles;
- les conditions d'accs ˆ la bibliothque de dŽpartement;
- les autres bibliothques de Londres;
- le nom et le tŽlŽphone du spŽcialiste d'information du domaine concernŽ.
Une quinzaine de guides didactiques sont ainsi ˆ la disposition des
Žtudiants.
Magda CZIGANY (Londres, Angleterre)
4-DES MODULES SPECIFIQUES
DE FORMATION
Dans plusieurs UniversitŽs ou Ecoles, des modules spŽcifiques de formation
ˆ la ma”trise de l'information destinŽs aux Žtudiants, futurs ingŽnieurs,
sont gŽnŽralement mis sur pied par des responsables ou les cadres de la bibliothque
et du centre de documentation, avec l'accord de la direction de l'Žtablissement.
Ces modules conduisent, dans la majoritŽ des cas, ˆ Žvaluation et ˆ attribution
d'un crŽdit ou unitŽ de valeur.
4-1.Sensibilisation
des Žtudiants de l'Ecole Nationale SupŽrieure des Mines de Paris ˆ l'information
scientifique et technique
Nature de
l'action
Module
de sensibilisation ˆ l'information scientifique et technique pour des Žtudiants
de premire annŽe de l'Ecole et comportant une introduction ˆ la bibliothque
et aux outils documentaires, suivie d'une initiation ˆ la documentation automatisŽe.
Description
de l'action
Mise en place par le Direction des Etudes de l'Ecole des Mines, en
collaboration avec la bibliothque, cette initiation concerne tous les Žtudiants
de premire annŽe (troisime annŽe aprs la fin des Žtudes secondaires dans
le systme franais) et se dŽroule en deux Žtapes.
a) En novembre, prŽsentation de la bibliothque et des outils de recherche
documentaire pendant 1 heure 30 par groupe de 20 Žtudiants (4 groupes au total).
Des exercices pratiques permettent aux Žtudiants de s'initier au maniement
des principaux outils (fichiers manuels ou informatisŽs, CD-ROM, annuaires
statistiques, rapports d'activitŽ d'entreprises, encyclopŽdies,....Des recherches
sont alors faites par les Žtudiants sur des sujets tels que: la fonction erf,
la dŽfinition de "pulsar", les quarks, le tonnage de la production
mondiale annuelle de titane, l'Žvolution de la production de gaz naturel en
Norvge de 1975 ˆ 1981, la localisation d'entreprises ou d'universitŽs Žtrangres,...
b) En fŽvrier, sensibilisation ˆ la documentation automatisŽe et aux
banques de donnŽes, dans le cadre des travaux dirigŽs du cours d'informatique,
ˆ raison de 2 heures par groupe de 20 Žtudiants (4 groupes). Les sŽances se
dŽroulent dans un amphithŽatre et nŽcessitent l'usage d'un micro-ordinateur
avec carte de communication et d'un Žcran ˆ cristaux liquides (pour projection
sur grand Žcran). Aprs un court exposŽ thŽorique prŽsentant un panorama des
bases de donnŽes en France et ˆ l'Žtranger, une dŽmonstration d'interrogation
documentaire en ligne est proposŽe aux Žtudiants, accompagnŽe de commentaires
sur la stratŽgie de recherche.
Cette sensibilisation est assurŽe conjointement par un enseignant et
une documentaliste de la bibliothque.
(Jacqueline LEROY, Paris, France)
4-2.Module
de cours et travaux d'Žtudiants sur la recherche d'information et la communication
au Napier Polytechnic
Nature de
l'action
Cours
offert ˆ des Žtudiants de premire annŽe du dŽpartement de gŽnie civil: ensemble
de confŽrences et travaux personnels.
Description
de l'action
a) Le cours de recherche d'information et de communication
Ce cours s'adresse ˆ des Žtudiants de premire annŽe de BSc du dŽpartement
de gŽnie civil (des cours identiques existent pour les autres dŽpartements).
Il se dŽroule ˆ raison d'une sŽance par semaine, pendant le trimestre d'automne.
Le cours vise ˆ prŽparer les Žtudiants ˆ savoir conduire des recherches d'information
et ˆ ma”triser leur communication au sein du Polytechnic et dans l'industrie.
Les sujets traitŽs (10 sŽances) sont successivement:
- introduction au cours, ˆ la bibliothque et aux catalogues;
- les flux d'information et les divers types de documentation;
- la documentation secondaire (les systmes de rŽfrences);
- les normes britanniques;
- les pŽriodiques et revues spŽcialisŽes;
- le traitement des revues et la recherche en ligne;
- les citations et la bibliographie;
- les techniques d'Žlaboration de rŽsumŽs;
- les rapports Žcrits;
- les prŽsentations orales de l'information.
b) Les travaux personnels des Žtudiants
Les Žtudiants doivent fournir un rapport technique de 1.500 mots sur
un sujet ˆ choisir parmi une liste. Cette limite ne comprend pas les matŽriaux
ou documents primaires, ni la bibliographie (d'environ 25 rŽfrences) ou les
annexes. Une liste de citations est demandŽe, en correspondance avec les sources
d'information utilisŽes dans le rapport. Le rapport doit tre correctement
illustrŽ par des diagrammes , des tableaux, des graphiques en relation pertinente
avec les textes concernŽs. Le travail doit tre fait et rendu dans un dŽlai
d'environ un mois.
Parmi la trentaine des sujets proposŽs, on relve, les systmes d'assainissement,
la construction des b‰timents de grande hauteur, les tunnels de chemins de
fer, la conception des fondations, etc...
(David A. CUMMING, Edimbourg, Ecosse)
4-3.Cours
dans les Ecoles d'ingŽnieurs en IndonŽsie, sur les diffŽrents aspects de l'information
spŽcialisŽe et l'usage des services de documentation
Cadre des
actions
Diverses
Ecoles d'ingŽnieurs d'IndonŽsie
Institut
IndonŽsien des Sciences (LIPI), reprŽsentant les ingŽnieurs
Nature des actions
Cours
ou sŽminaires spŽcifiques, de moyenne durŽe, pour des Žtudiants sur l'ensemble des aspects de l'information
pour les ingŽnieurs.
Description
des actions
RŽalisation depuis 1980 de plusieurs formations de courte durŽe (deux
semaines, 84 heures) sur les mŽthodologies de la
recherche technologique, sur la rŽdaction de rapports scientifiques
et techniques, sur la prŽparation de publications scientifiques.
Ces formations ont ŽtŽ conues et dirigŽes par le PrŽsident de la Commission
de Techologie au sein de l'Institut IndonŽsien des Sciences (LIPI). Elles
s'adressent ˆ des Žtudiants d'Ecoles d'ingŽnieurs, des assistants et ma”tres
de confŽrences de ces Ecoles, ˆ de jeunes ingŽnieurs travaillant dans des
instituts de recherche ou dans des divisions de recherche des agences nationales
ou des entreprises indonŽsiennes.
Ces formations comportent des confŽrences et des apprentissages pratiques
relatifs ˆ l'utilisation des bibliothques et des services d'information,
ˆ la recherche bibliographique ou documentaire, ˆ la veille technologique,
ˆ la rŽalisation de synthses et de rŽsumŽs.
Sur les deux semaines que durent ces formations, seulement une journŽe
est consacrŽe ˆ la prŽsentation thŽorique des bibliothques et services d'information
et deux journŽes ˆ l'apprentissage de l'usage des outils correspondant. Pour
le reste, c'est ˆ dire l'essentiel, les Žtudiants ont ˆ rŽaliser des travaux
concrets de recherche documentaire et d'Žlaboration de synthses, ce qui les
motive plus sŽrieusement que les cours thŽoriques sur les bibliothques.
(Sri WIDATOEN DARJOTO, Bandung, IndonŽsie)
4-4.Module
de formation ou unitŽ de valeur "Information et Communication Scientifiques
et Techniques" au Conservatoire National des Arts et MŽtiers (Paris)
Nature de
l'action
Formation
modulaire (unitŽ de valeur) axŽe sur la ma”trise des outils et ressources
de l'information et de la communication scientifiques et techniques , validable
ou crŽditable dans un cursus de formation d'ingŽnieurs.
Description
de l'action
Le Conservatoire National des Arts et mŽtiers, crŽŽ en 1794 ˆ Paris
(France), a une longue tradition et expŽrience de formation d'ingŽnieurs par
la voie de la formation continue ou promotionnelle. Formant aux diverses disciplines
de gŽnie, le CNAM accueille des techniciens ou cadres d'entreprises souhaitant
devenir ingŽnieurs.
Depuis 1976, le CNAM propose un module de formation original portant
sur l'information et la communication scientifiques et techniques, visant
ˆ rendre conscient le scientifique ou l'ingŽnieur dans l'usage et la production
de l'information.
Cette formation, essentiellement mŽthodologique, s'attache ˆ faciliter
l'accs ˆ l'information pertinente, ˆ introduire une dŽmarche de veille ou
de vigilance en matire d'information technologique, enfin ˆ dŽvelopper les
mŽthodes du travail intellectuel pour favoriser l'activitŽ scientifique. L'accent
est naturellement mis sur les mŽthodes d'obtention de l'information, sur l'exploitation
scientifique et la communication de celle-ci et sur les outils relatifs ˆ
la propriŽtŽ industrielle (brevets) et ˆ la rŽglementation nationale ou internationale.
S'adressant ˆ des salariŽs d'entreprises, ce programme se dŽroule ˆ
raison de 2 fois 2 heures par semaine, soit 100 heures environ pour une durŽe
globale de 25 semaines.
Le programme s'articule autour des 6 grands modules suivants:
-notions gŽnŽrales sur l'information;
-principes scientifiques de base de l'information et de la communication;
-connaissances techniques nŽcessaires au bon usage de l'information
(typologies des informations, des documents, des canaux de diffusion);
-mŽthodologies de ma”trise de l'information (analyse des besoins, recherche
de l'information, exploitation scientifique, production et communication de
l'information);
-l'information ˆ caractre industriel (brevets, marques, dessins, normes,...);
-la veille technologique.
(Danielle BRETELLE-DESMAZIERES, Paris, France)
Cadre de
l'action
Ecole
Nationale des Ponts et ChaussŽes (Paris,
France)
Ecole
Centrale des Arts et Manufactures (Chatenay-Malabry)
Centre
Scientifique et Technique du B‰timent (Paris)
Nature de l'action
Enseignement
modulaire spŽcifique (sŽminaire) visant ˆ former les Žtudiants du cycle post-graduŽ
de DEA de Sciences et techniques du b‰timent aux mŽthodologies de l'information
et de la documentation, en vue de les prŽparer ˆ la rŽalisation de leur travail
personnel de recherche scientifique.
Description
de l'action
a) Les objectifs
Les enseignants du cycle de Dipl™me d'Žtudes approfondies (DEA) en
Sciences et techniques du b‰timent, en accord avec les responsables des bibliothques
ou centres de documentation de deux Ecoles parisiennes d'ingŽnieurs et d'un
organisme national sectoriel de recherche (CSTB), se donnent les objectifs suivants:
- introduire, trs t™t dans l'annŽe de formation, une sensibilisation
poussŽe aux ressources et moyens documentaires que peuvent utiliser des Žtudiants
chercheurs, futurs "thŽsards", de ce domaine scientifique et technique
particulier;
- habituer les Žtudiants ˆ pratiquer des recherches documentaires,
en utilisant les principales sources disponibles et les moyens modernes d'accs
ˆ l'information et leur faire connaitre les centres de documentation des Ecoles
et organismes de recherche concernŽs;
- permettre le contr™le des connaissances acquises et leur assimilation.
b) La mise en oeuvre de l'action
La formation se dŽroule sous la forme d'un sŽminaire pour un groupe
de 15 ˆ 20 Žtudiants, sŽminaire d'une durŽe totale de 3 jours, inscrit ˆ l'emploi
du temps et gŽnŽralement organisŽ ˆ l'automne (soit un mois environ aprs
le dŽbut des enseignements). Le sŽminaire est suivi de travaux personnels
de recherche documentaire faits par les Žtudiants, seuls ou en petits groupes,
sur des sujets relatifs ˆ leur futur mŽmoire de DEA. Une Žvaluation du travail
et un contr™le des connaissances conduisent ˆ notation, prise en compte pour
l'obtention du Dipl™me.
c) Le dŽroulement du sŽminaire
Le sŽminaire est constituŽ sur la base d'alternances entre des prŽsentations
thŽoriques, des visites de centres de documentation ou bibliothques et des
exercices pratiques (avec notamment interrogations de bases de donnŽes. Les
Žtudiants Žtant amenŽs ˆ se dŽplacer dans
trois sites assez ŽloignŽs les uns des autres, les sŽances sont organisŽes
en demi-journŽes, rŽparties sur une ˆ deux semaines.
Les axes thŽmatiques du sŽminaire sont gŽnŽralement les suivants:
- les enjeux de l'information spŽcialisŽe pour les ingŽnieurs et les
chercheurs: donnŽes politiques, stratŽgiques, Žconomiques;
- les systmes d'information spŽcialisŽe: panorama des moyens de toutes
natures disponibles en France et ˆ l'Žtranger;
- les outils et ressources spŽcifiques aux sciences et techniques du
b‰timent (organismes techniques ou de recherche, centres d'information ou
de documentation, journaux spŽcialisŽs,
bases et banques de donnŽes sectorielles, colloques, congrs, ...);
- les mŽthodologies de la recherche, et notamment celles de la recherche
documentaire, introduites selon les principes de la dŽmarche de "problem
solving" (identification et rŽsolution de problmes);
- les dŽmarches heuristiques liŽes ˆ l'information ( comme par exemple:
comment faire de la recherche d'information en groupe pluridisciplinaire sans
utiliser les moyens classiques de la documentation?).
A noter que l'on demande aux Žtudiants de travailler, en groupes, sur
des sujets les concernant directement. Par ailleurs, les Žtudiants ont un
accs facilitŽ aux compŽtences des spŽcialistes de l'information des Žtablissements
concernŽs.
Evaluation
de l'action
Le sŽminaire, aprs plusieurs annŽes de fonctionnement, semble dŽsormais
faire partie des enseignements de nature mŽthodologique ˆ introduire dans
toute formation post-graduŽe et
mme en fin de cursus des Žtudes d'ingŽnieurs, au moment de l'Žlaboration
des travaux personnels (ou de groupe) des Žtudiants.
Le partenariat ŽquilibrŽ entre les enseignants et les spŽcialistes
de l'information (ˆ rŽmunŽrer comme enseignants pour leurs prestations de
nature pŽdagogique) est une condition essentielle du succs de l'action.
(Jean MICHEL, Paris, France)
5-DES FORMATIONS
INTEGREES AUX ENSEIGNEMENTS
Plus originaux, mais aussi moins frŽquents, des apprentissages de la
ma”trise de l'information sont intŽgrŽs ˆ des enseignements dispensŽs dans
l'Žtablissement, qu'il s'agisse d'enseignements ˆ caractre disciplinaire
ou de modules de formation plus mŽthodologique. Ces formations sont conues
et rŽalisŽes sous la double responsabilitŽ des spŽcialistes de l'information
et des professeurs du domaine concernŽ.
5-1.Recherches
documentaires et exposŽs d'Žtudiants intŽgrŽs au cours de matŽriaux, ˆ l'Ecole
Nationale des Ponts et ChaussŽes de
Paris (France)
Nature de
l'action
Travail
demandŽ ˆ des paires d'Žtudiants
de 1re annŽe d'Ecole (ou de 3me annŽe de cursus complet d'ingŽnieurs), dans
le cadre de l'enseignement de matŽriaux, sous la forme de recherches documentaires
thŽmatiques suivies de travaux d'analyse et d'exposŽs de prŽsentation des
rŽsultats.
Description
de l'action
a) Les objectifs
Les enseignants du cours de matŽriaux, en accord avec les responsables
du Centre de documentation de l'Ecole,
considrent l'action pŽdagogique comme devant avoir les objectifs suivants:
- constituer la part "travail personnel" ˆ fournir par les
Žtudiants dans le cadre de cet enseignement;
- permettre le contr™le des connaissances acquises et leur assimilation;
- habituer les Žtudiants ˆ pratiquer des recherches documentaires,
en utilisant les principales sources disponibles et les moyens modernes d'accs
ˆ l'information;
- habituer les Žtudiants ˆ prŽsenter des exposŽs oraux, en utilisant
les diffŽrentes aides possibles.
b) La mise en oeuvre de l'action
Une vingtaine de sujets sont proposŽs par les enseignants de matŽriaux
(du vieillissement des polymres ˆ l'utilisation des gŽo-membranes, en passant
par les goudrons et huiles de houille et leurs usages en gŽnie civil, ou encore
par la corrosion des mŽtaux dans les sols).
Des paires d'Žtudiants sont constituŽes ds la premire sŽance de cours
et elles choisissent les sujets. Pour faciliter le dŽmarrage du travail, on
leur indique une ou deux rŽfŽrences bibliographiques de base. Chaque Žquipe
bŽnŽficie de l'aide:
- des enseignants: pour chaque sujet, un assistant (non permanent)
est dŽsignŽ comme pilote et peut tre contactŽ, pendant les cours ou par tŽlŽphone
sur son lieu de travail;
- du Centre de documentation de l'Ecole: les documentalistes et ingŽnieurs
reoivent, sur rendez-vous, chaque Žquipe une ˆ deux fois pour les conseiller.
Pour chaque sujet, les Žtudiants peuvent faire appel ˆ toutes les sources
d'information possibles, formelles ou informelles, primaires ou secondaires,
manuelles ou informatisŽes. La consultation des bases de donnŽes est largement
prŽconisŽes, mais on encourage aussi les Žtudiants ˆ s'adresser directement
aux organismes de recherche spŽcialisŽs (apprendre ˆ s'introduire dans ces
milieux fermŽs).
Les Žtudiants disposent pour chaque sujet d'une fiche comportant les
informations suivantes:
- titre du sujet;
- description du sujet (5 ˆ 10 lignes) et cadrage (ou limitation) de
la recherche documentaire demandŽe;
- connaissances ˆ approfondir (renvoi ˆ des cours de l'Ecole);
- premires indications bibliographiques (1 ˆ 3 rŽfrences);
- organismes ˆ consulter (1 ˆ 2 centres de recherche);
- enseignant pilote (nom et numŽro de tŽlŽphone).
c) Le travail demandŽ aux Žtudiants
Chaque Žquipe doit faire:
- un rapport Žcrit prŽsentant l'ensemble du travail de recherche (les
listings des interrogations des bases de donnŽes doivent tre joints en annexe);
- une prŽsentation orale (10 ˆ 15 minutes), ne traitant que d'une partie
du travail; l'ensemble des enseignants et des Žtudiants participent ˆ ces
exposŽs.
L'Žvaluation et la notation de chaque Žquipe tiennent compte de la
qualitŽ de la recherche documentaire, de la pertinence des liens Žtablis entre
le cours et les informations obtenues lors de la recherche bibliographique,
de la qualitŽ de la synthse Žcrite et enfin de la prŽsentation orale.
Evaluation
de l'action
L'action motive trs fortement les Žtudiants qui apprennent ˆ dŽcouvrir
par eux-mmes des sujets scientifiques et techniques inscrits dans le programme
de l'enseignement et surtout qui apprennent trs directement les mŽthodes
de la recherche de l'information et de la documentation. A noter que l'action
se dŽroule sans exposŽ didactique prŽalable sur les outils et ressources de
la documentation (la dŽcouverte de ces moyens par les Žtudiants fait partie
des objectifs pŽdagogiques).
L'excellente coopŽration et la parfaite synergie entre les enseignants
et les spŽcialistes de l'information sont une clŽ du succs de ce type de
formation.
(Irne ITARD, Paris, France)
5-2.Formation
des Žtudiants de l'Ecole Nationale SupŽrieure des Mines de Paris aux mŽthodologies
de recherche documentaire dans
le cadre de l'enseignement de biotechnologies
Nature de
l'action
Travaux
personnels de recherche documentaire rŽalisŽs par des Žtudiants de deuxime annŽe de l'Ecole inscrits
dans l'option biotechnologies .
Description
de l'action
Cette formation, de nature mŽthodologique, concerne les Žtudiants de
deuxime annŽe (quatrime annŽe aprs la fin des Žtudes secondaires dans le
systme franais) suivant les enseignements de l'option biotechnologies. Elle
comporte les Žtapes suivantes.
a) En janvier, les Žtudiants prennent connaissance des divers ouvrages
et pŽriodiques gŽnŽraux et spŽcialisŽs disponibles ˆ la bibliothque, ainsi
que des diffŽrentes bases de donnŽes existantes. Les Žtudiants sont alors
guidŽs par les spŽcialistes de l'information de la bibliothque.
b) Plus tard, chaque Žtudiant rŽalise un sujet bibliographique de caractre
scientifique ou plus rarement technico-Žconomique, lui permettant de se familiariser
avec les techniques de la recherche documentaire. Chaque Žtudiant fait une
analyse critique des articles scientifiques sŽlectionnŽs et prŽsente oralement en fin d'annŽe un exposŽ
de synthse. Il remet enfin aux professeurs de l'option biotechnologies un
rapport bibliographique Žcrit.
Cette formation est assurŽe, en partenariat, par des enseignants de
l'option et des documentalistes de la bibliothque.
Brigitte ROCHE (Paris, France)
5-3.Exercices
intŽgrŽs et projets d'Žtudiants en dŽbut d'Žtudes, ˆ l'UniversitŽ Catholique
de Louvain-la-Neuve (Belgique)
Nature de
l'action
Travaux
personnels d'Žtudiants, entrant dans une formation d'ingŽnieurs et faisant
appel ˆ des recherches d'information.
Description
de l'action
L'objectif vise ˆ lutter contre la primautŽ excessive accordŽe aux
capacitŽs d'analyse des Žtudiants, alors que le mŽtier de l'ingŽnieur repose
fondamentalement sur du travail de crŽativitŽ, synthse et de conception.
On veut Žgalement lutter contre le manque d'intŽgration des diffŽrentes matires
enseignŽes au cours des Žtudes.
La FacultŽ des sciences appliquŽes de l'UniversitŽ Catholique de Louvain
a introduit depuis une dizaine d'annŽes des projets pour les Žtudiants de
premire et de deuxime annŽe, appelŽs exercices
intŽgrŽs. Ces projets, portant
sur des problmes rŽels (conception d'un electro-aimant de levage, calcul
et simulation de trajectoire de balles de ping-pong, crŽation de siges originaux,
Žtablissement d'une ligne ferroviaire ˆ grande vitesse en Belgique,...) figurent
au programme de formation des Žtudiants pour un total de 135 heures en 1re
annŽe et 90 heures en 2me annŽe. Une cinquantaine d'Žtudiants sur environ
250 optent pour ces exercices ˆ rŽaliser en petits groupes.
Les Žtudiants doivent se documenter, consulter les spŽcialistes des
dŽpartements de la FacultŽ ou des experts extŽrieurs. Des rapports sont prŽparŽs
et prŽsentŽs publiquement. Dans certains cas les travaux des Žtudiants peuvent
donner lieu ˆ publication de monographies.
Ces projets, fortement apprŽciŽs par les Žtudiants, leur permettent
d'apprendre beaucoup de choses et de mieux percevoir les thŽories qui leur
sont enseignŽes. La mŽthodologie de conduite de projet et celle de la recherche
de l'information dŽveloppent chez les Žtudiants l'esprit de synthse et la
crŽativitŽ.
Ces exercices demandent un encadrement important et un renouvellement
rŽgulier des thmes.
Auguste LALOUX (Louvain-la -Neuve, Belgique)
5-4.Mini-projets
en chimie minŽrale et en chimie organique, ˆ partir de donnŽes bibliographiques,
ˆ l'Ecole Nationale SupŽrieure de Chimie de Lille (France)
Nature de
l'action
Travail
demandŽ ˆ des groupes d'Žtudiants, sous forme de mini-projets, faisant appel
ˆ des recherches bibliographiques et conduisant ˆ rŽdaction de rapports de
synthse.
Description
de l'action
a) Les objectifs
La direction et les enseignants de l'Ecole cherchent ˆ:
- motiver les Žtudiants, futurs ingŽnieurs, ˆ la recherche de l'information
spŽcialisŽe;
- dŽmystifier la documentation aux yeux des Žtudiants;
- apprendre ˆ ces derniers, d'une part ˆ sŽlectionner des documents
pertinents, d'autre part ˆ mettre en forme et restituer l'information en fonction
des besoins (rapport bibliographique), enfin ˆ se forger une opinion propre
ˆ partir d'idŽes parfois contradictoires.
b) Les mini-projets
L'idŽe a consistŽ ˆ ne plus placer les Žtudiants de 2me annŽe de l'Ecole
(soit la 4me annŽe du cursus complet d'Žtudes d'ingŽnieurs) devant des manipulations
de laboratoire dŽjˆ mises au point, mais de leur faire effectuer un "mini-projet"
ˆ partir de donnŽes bibliographiques.
Le travail est planifiŽ de la manire suivante:
- choix d'un sujet en chimie minŽrale et en chimie organique, par groupe
de 4 ˆ 8 Žtudiants en moyenne;
- initiation ˆ la recherche bibliographique manuelle et automatisŽe;
- recherches bibliographiques proprement dites;
- Žlaboration d'un rapport de synthse bibliographique;
- rŽalisation de la partie pratique (manipulation en laboratoire) ˆ
partir des donnŽes bibliographiques;
- Žtablissement d'un rapport pratique.
c) Les exposŽs thŽoriques (12 heures)
La partie didactique relative ˆ l'initiation ˆ la recherche d'information
et ˆ l'apprentissage des outils documentaires concerne les thmes suivants:
- description et utilisation de la Bibliothque universitaire et des
principaux centres de documentation;
- description et utilisation de la littŽrature en chimie: nature des
documents primaires, secondaires, tertiaires;
- structure et mode d'utilisation des "Chemical Abstracts",
indispensables pour toute recherche en chimie;
- fonctionnement, structure et utilisation des diffŽrents systmes
documentaires automatisŽs;
- description des bases et banques de donnŽes en chimie;
- Žtablissement d'une stratŽgie de recherche sur un exemple prŽcis:
mise en Žvidence des principaux concepts et mots-clŽs contenus dans le sujet;
passage du langage naturel au langage contr™lŽ;
- mŽthode de restitution de l'information sous forme de rapport bibliographique.
Ces diffŽrents points sont rŽsumŽs dans un document polycopiŽ.
d) Les rapports bibliographiques (50 heures)
Munis de ces connaissances, les Žtudiants commencent par faire par
eux-mmes la dŽcouverte des outils et ressources documentaires. Puis, en collaboration
avec l'enseignant, les recherches bibliographiques se structurent (recherches
manuelles, dŽtermination des concepts , des mots-clŽs et de la stratŽgie d'interrogation
des bases de donnŽes, travail au terminal informatique).
Les Žtudiants ont ensuite ˆ trier et sŽlectionner les informations
recueillies, de manire ˆ Žtablir un rapport bibliographique complet sur chacun
des sujets choisis.
e) La rŽalisation pratique des mini-projets (80 heures)
Les mini-projets d'expŽrimentation sont rŽalisŽs en laboratoire, pendant
deux semaines, ˆ partir des ŽlŽments
des rapports bibliographiques. Tous les rŽsultats, observations et commentaires
sont ensuite consignŽs dans un rapport pratique.
Evaluation
de l'action
Les
objectifs sont trs largement atteints car l'assimilation de la recherche
de l'information scientifique et technique ˆ un travail d'Žlaboration personnelle
motive les Žtudiants, futurs ingŽnieurs ˆ appliquer et approfondir les notions
thŽoriques dispensŽes en cours, ˆ rechercher et sŽlectionner la documentation
pertinente, puis ˆ restituer l'information sous forme de rapports.
GŽrard HUYGE-TIPREZ (Villeneuve d'Ascq, France)
5-5.Module
de formation ˆ la gestion et au management, ˆ la crŽation d'entreprise et
ˆ la recherche de l'information utile ˆ l'UniversitŽ de Technologie de Compigne
(France)
Nature de
l'action
IntŽgration,
dans un enseignement modulaire de gestion portant sur la crŽation d'entreprise, d'une initiation aux mŽthodologies de
la recherche de l'information et de la documentation utiles.
Description
de l'action
a) Le cadre et les finalitŽs
L'UniversitŽ de Technologie de Compigne, forme, en 5 ans, des ingŽnieurs
en gŽnie biologique, en gŽnie chimique, en gŽnie informatique et en gŽnie
mŽcanique. Pendant leur cursus, les Žtudiants suivent des enseignements sous
forme d'unitŽs de valeur (UV) scientifiques et techniques propres ˆ leur filire
de spŽcialisation, ainsi que d'autres UV de culture gŽnŽrale, proposŽes par
le DŽpartement Technologie et Sciences de l'Homme.
"Des ingŽnieurs, crŽateurs d'entreprise en puissance": ce
slogan est retenu par l'enseignant de ce DŽpartement, responsable de l'UV
"Fondements de la gestion", qui constate qu'en gŽnŽral les techniques
de gestion n'intŽressent que mŽdiocrement les Žtudiants qui n'en apprŽcient
pas vraiment les enjeux. L'UV s'appuie donc sur une recherche de motivation
des Žtudiants, en leur proposant de s'impliquer dans un projet de crŽation
d'entreprise.
Dans ce cadre, les Žtudiants dŽcouvrent la nŽcessitŽ de disposer des
meilleures informations et sont
guidŽs dans l'apprentissage des mŽthodologies de l'information par les responsables
de la Bibliothque.
b) La mise en oeuvre de l'action
Chaque semestre, paralllement aux cours en amphithŽatre, 20 ˆ 30 groupes
de 3 ˆ 4 Žtudiants doivent, en travaux dirigŽs, imaginer un produit innovant,
Žvaluer son marchŽ potentiel, dŽfinir les moyens de production et les ressources
nŽcessaires ˆ sa production et ˆ sa commercialisation, Žlaborer le plan d'affaires
et proposer le montage financier de l'entreprise. En final, chaque groupe
prŽsente un dossier de crŽation d'entreprise devant un jury, composŽ d'enseignants,
de banquiers et d'industriels qui se prononce sur la faisabilitŽ du projet.
PlacŽs dans la position du crŽateur d'entreprise, les Žtudiants se
trouvent devant la nŽcessitŽ de disposer d'informations ou donnŽes pertinentes
sur le marchŽ potentiel, sur le marchŽ du travail, sur les matires premires
et les machines, sur le marchŽ immobilier d'entreprise, les imp™ts et les
taxes,... Cette nŽcessitŽ fournit l'occasion d'un apprentissage sur le recueil, l'analyse et la restitution
de l'information, rŽalisŽ gr‰ce ˆ une collaboration Žtroite entre les chargŽs
de travaux dirigŽs et la Bibliothque.
c) Une formation-action ˆ la recherche d'information
Un premier cours permet la prŽsentation rapide des diffŽrentes sources
d'information utiles: annuaires, rŽpertoires, guides, revues spŽcialisŽes,
documents de statistiques (INSEE), services vidŽotex (Minitel),... Un guide
de recherche (3 pages) est remis aux Žtudiants pour orienter les premires
dŽmarches.
Aprs quelques initiatives personnelles, les Žtudiants viennent rencontrer
les documentalistes de la Bibliothque pour reprer ou utiliser des sources
spŽcifiques. A cette occasion, un travail de nature mŽthodologique est fait
en vue d'aider les Žtudiants ˆ mieux dŽfinir leurs besoins, ˆ faire des recoupements
d'information (utilisation de diffŽrentes nomenclatures ou de diffŽrentes
sources statistiques,...), ˆ gŽrer des contraintes de dŽlais et de budget
et enfin ˆ construire eux-mmes l'information qu'ils ne peuvent pas obtenir.
L'Žvaluation du travail final des Žtudiants prend en compte pleinement
l'aspect "recherche des informations". Tout au long du travail,
les Žtudiants doivent relever les rŽfŽrences ou coordonnŽes des sources utilisŽes;
ils doivent Žgalement retracer les grandes lignes de leur dŽmarche.
Evaluation de l'action
S'agissant d'une initiation concrte et finalisŽe ˆ la recherche d'information
(et non d'une formation ˆ la bibliographie), on vise surtout ˆ faire acquŽrir
un "rŽflexe information", valable pour la vie professionnelle future
des Žtudiants. Sur ce point, la motivation des Žtudiants, ˆ travers leur projet
personnel, parait essentielle.
L'accueil personnalisŽ des Žtudiants
renforce nettement l'image auprs des Žtudiants qui viennent demander
et conseil pour d'autres unitŽs de valeur ou des travaux personnels.
Le partenariat fertile entre les enseignants et les spŽcialistes de
l'information dŽbouche aujourd'hui sur un travail en commun dans une Žquipe
de recherche sur le transfert de technologies.
Sylvie MONY, Franois ROMON (Compigne, France)
5-6.Formation
aux mŽthodologies de la recherche de l'information dans le cadre de l'option "projets et produits nouveaux"
ˆ l'Ecole Nationale SupŽrieure des Mines de Paris
Nature de
l'action
Travaux
personnels de recherche et synthse d'information, pour renforcer la formation
mŽthodologique des Žtudiants de l'option "projets et produits nouveaux"
de l'Ecole des Mines.
Description
de l'action
L'option "projets et produits nouveaux" offre aux Žtudiants
une formation mŽthodologique, transversale par rapport ˆ l'approche disciplinaire
classique. Elle met l'accent sur le management de l'innovation, ˆ l'interface
entre conception de produit, gestion de projet, analyse organisationnelle
et stratŽgie d'entreprise. Dans cette stratŽgie,
l'utilisation intensive de l'information scientifique, technique et Žconomique
reprŽsente un point de passage voulu comme obligŽ par les enseignants.
Aprs les introductions aux moyens et ressources de la bibliothque,
les Žtudiants de l'option reoivent un enseignement sur la propriŽtŽ industrielle
ou intellectuelle (lire un brevet, exploiter un brevet comme ŽlŽment d'une
veille technologique performante) et sur le marketing et les Žtudes de marchŽ.
Les connaissances acquises sont mises ˆ l'Žpreuve ˆ l'occasion de deux
travaux personnels.
Le premier consiste en une Žtude sectorielle liŽe ˆ l'axe technique
choisi. Il s'agit de rassembler, dans un rapport Žcrit, les donnŽes Žconomiques
du secteur, de dŽcrire l'organisation de la filire (degrŽ de concentration,
nombre et taille des entreprises, syndicats professionnels,...), de repŽrer
les sources documentaires (revues, laboratoires, bases de donnŽes,salons professionnels,...).
Ont ainsi ŽtŽ ŽtudiŽes l'industrie du jouet, la fabrication des robinets,
l'industrie de la roche marbrire, la construction des boiseries en PVC, etc...
Le deuxime travail porte sur une Žtude de brevets. Il s'agit soit
de comprendre la stratŽgie technologique d'une firme gr‰ce ˆ l'analyse du
portefeuille de brevets qu'elle dŽtient, par comparaison avec les firmes concurrentes,
soit de faire le point sur les recherches technologiques en cours sur un produit
donnŽ, au travers des dŽp™ts de brevets.
L'accs ˆ l'information peut se faire ˆ partir du fonds documentaire
de l'Ecole et par l'interrogation de bases de donnŽes avec la participation
des professionnels de l'information de l'Ecole.
Portant de plus en plus sur des mŽthodologies, l'enseignement ne peut
plus tre dispensŽ de manire classique. La voie qui a ŽtŽ choisie, ˆ l'Ecole
des Mines, consiste ˆ enseigner aux Žtudiants comment trouver l'information
dont ils ont besoin, en utilisant pour ce faire toutes les ressources de la
documentation, notamment Žlectronique.
Patrick GARNIER (Paris, France)
6-DES INNOVATIONS
PEDAGOGIQUES
Dans certains cas, l'apprentissage des processus de ma”trise de l'information
devient une vŽritable source d'innovation pŽdagogique et d'expŽrimentation
de nouvelles pratiques de formation. Une autre faon de voir le problŽme de
l'information dans une Ecole d'ingŽnieurs.
6-1.SŽminaire
de mŽthodologie, en prŽ-rentrŽe, ˆ l'Ecole SupŽrieure d'Informatique-Electronique-Automatique
(Paris)
Nature de
l'action
RŽalisation
d'un sŽminaire de mŽthodologie, en prŽ-rentrŽe, pour des Žtudiants de premire
annŽe, de faon ˆ leur faire acquŽrir des outils mŽthodologiques et ˆ les
sensibiliser ˆ des donnŽes relatives aux modalitŽs d'apprentissage, de traitement
de l'information et de dŽveloppement personnel.
Description
de l'action
a) Les objectifs
Pour rŽpondre aux besoins exprimŽs par les Žtudiants d'aborder leurs
Žtudes supŽrieures avec une meilleure adaptabilitŽ ou efficacitŽ, la direction
de l'Ecole fixe deux objectifs:
- faire acquŽrir trs t™t des ŽlŽments de mŽthodologie pour l'organisation
et la gestion du temps et du dŽroulement des Žtudes;
- sensibiliser les Žtudiants ˆ l'importance d'une bonne ma”trise des
processus de l'apprentissage cognitif et du dŽveloppement personnel.
b) La mise en oeuvre de l'action
Un sŽminaire regroupe, avant la rentrŽe et pendant deux journŽes, tous les Žtudiants de premire annŽe (en
fait 2 sŽminaires de deux jours pour des groupes de 160 Žtudiants). L'effectif
de 160 personnes est alors scindŽ en 2 sous-groupes, de faon ˆ permettre
des alternances croisŽes d'apports thŽoriques et de travaux en bureaux d'Žtudes.
Des Žquipes de 8 ˆ 10 Žtudiants sont ensuite constituŽes et travaillent sous
la tutelle de deux Žtudiants de deuxime annŽe ("animateurs de cercles
de qualitŽ ESIEA") et sous la vigilance d'un Žtudiant de troisime annŽe.
c) Le dŽroulement de la formation
Dans le sous-groupe A, travaillant en bureaux d'Žtudes, les Žtudiants
reoivent un jeu de cartes spŽcialement conu par l'Ecole, vŽritable support
pŽdagogique des animateurs, prŽsentant des rŽgles relatives ˆ l'image et au
fonctionnement de l'Ecole et surtout aux mŽthodologies du travail intellectuel.
Sur ces cartes, imprimŽes, figurent, au recto, des rŽsumŽs trs schŽmatiques
de diverses prŽoccupations de nature mŽthodologique ("travail sur le
cours magistral", "votre travail en temps limitŽ", "construction
de votre emploi du temps",...). Le dos des cartes est illustrŽ par le
logo de l'Ecole. Sous la conduite trs dynamique des Žtudiants-animateurs
et ˆ partir des thmes des cartes, un jeu de questions/rŽponses s'instaure.
Les Žtudiants, progressivement mis en situation, construisent alors un emploi
du temps, fictif, mais personnalisŽ, , apprennent ˆ s'interroger entre eux
sur des points clŽs du cours ou ˆ faire un bilan individuel ou collectif hebdomadaire.
Dans le sous-groupe B, les Žtudiants bŽnŽficient d'apports thŽoriques
relatifs aux modalitŽs de l'apprentissage et au fonctionnement du cerveau.
Dans ce cadre, les Žtudiants apprennent l'importance de l'information et dŽcouvrent
les mŽcanismes d'intŽgration et de rappel de l'information. Tout en restant
trs pragmatiques, les enseignants montrent aux Žtudiants les liens entre
l'information et les applications pŽdagogiques, ceci dans la perspective d'une
meilleure exploitation des enseignements. Un "dŽcodage" de l'apprentissage
cognitif est proposŽ ˆ travers l'explicitation d'une des cartes du jeu, intitulŽe:
"Etudier une science, un chapitre, nŽcessite...".
Le sŽminaire s'achve avec une grande diversitŽ d'informations, riche
mais un peu complexe, qui incite les Žtudiants ˆ Žvaluer et sŽlectionner l'information
leur permettant la meilleure adaptation ˆ leurs Žtudes supŽrieures.
A noter que l'Ecole a mis en place, par ailleurs, des cercles de qualitŽ,
composŽs d'Žtudiants, se rŽunissant tous les 15 jours, et fortement axŽs sur
la rŽsolution des problmes d'information, de mŽthodologie et d'apprentissage.
L'objectif consiste notamment ˆ inciter les Žtudiants ˆ mieux traiter l'information
et la valoriser et ˆ leur faire acquŽrir, en la matire, un savoir-faire utile
dans toute leur vie professionnelle.
Une dŽmarche trs novatrice et actuelle, une autre faon de poser le
problme de la formation ˆ l'information dans des Ecoles d'ingŽnieurs.
Arlette LOFFICIER (Paris, France)
6-2.Apprentissage
de la recherche de l'information ˆ propos de thmes de "controverse" ˆ l'Ecole Nationale
SupŽrieure des Mines de Paris dans
le cadre de l'option socio-Žconomie de l'innovation
Nature de
l'action
Constitution
de dossiers personnels de synthse relatifs
ˆ des controverses techniques, Žconomiques ou industrielles, par des Žtudiants
de l'option socio-Žconomie de l'innovation.
Les enseignants demandent aux Žtudiants de constituer un dossier sur
des thmes sujets ˆ forte controverse, comme par exemple: la pilule abortive,
la mŽmoire de l'eau, le pilotage ˆ 2 ou ˆ 3 des avions AIRBUS A320, la mesure
de l'audience de la tŽlŽvision, la brevetabilitŽ du vivant, le dŽpistage automatique
du SIDA,. la construction d'autoroutes souterraines sous Paris, etc...
Le problme ŽtudiŽ doit donner lieu ˆ vifs dŽbats et avoir des implications
aussi bien scientifiques, techniques, Žconomiques, politiques, Žthiques ou culturelles. On cherche ainsi ˆ faire
percevoir aux Žtudiants la difficultŽ ˆ sŽparer la technique des autres dimensions
sociales et ˆ leur faire prendre conscience de l'existence de points de vue
opposŽs ou incompatibles.
Le travail consiste en recherches d'informations par interrogation
de bases de donnŽes et en entretiens
avec certains acteurs du dŽbat. Les Žtudiants doivent ensuite Žtablir un rapport
de synthse en trois parties:
- la description des acteurs en prŽsence et leurs argumentaires techniques,
Žthiques ou Žconomiques;
- une prŽsentation des problmes critiques autour desquels se nouent
les dŽbats (avec description des relations de pouvoir ou d'influence entre
les acteurs sur ces problŽmes);
- la rŽdaction de scenarios dŽcrivant l'Žvolution possibles de la controverse.
On leur demande de joindre une annexe rassemblant toutes les informations
collectŽes et utilisŽes. La recherche des informations se fait ˆ travers des
bases de donnŽes (presse, littŽrature scientifique, brevets,...), avec l'aide
des documentalistes de la bibliothque.
Mais l'aspect le plus original du travail rŽside surtout dans les entretiens
avec les personnalitŽs identifiŽes gr‰ce aux bases de donnŽes. Ainsi est mise
en Žvidence la complŽmentaritŽ efficace des sources Žcrites et orales.
Les meilleurs travaux donnent lieu ˆ publication dans des revues.
Michel CALLON (Paris, France)
6-3.Innovations
pŽdagogiques considŽrant le processus informationnel comme une vŽritable dŽmarche
d'apprentissage: les expŽriences rŽalisŽes dans le cadre de l'Association
MEDIANCES
Cadre de
l'action
DiffŽrents
Instituts Universitaires de Technologie et Ecoles d'ingŽnieurs en France,
en collaboration avec l'Association MŽdiances.
Description
de l'action
L'Association MEDIANCES regroupe diffŽrents enseignants d'Ecoles d'ingŽnieurs
ou d'Instituts Universitaires de Technologie ou responsables d'entreprises
intŽressŽs par la formation ˆ l'information et ˆ la communication scientifiques
et techniques.
Pour MEDIANCES, le processus informationnel est en soi une vŽritable
dŽmarche d'apprentissage et implique des approches pŽdagogiques basŽes sur
l'autonomie et l'interdisciplinaritŽ.
Les actions menŽes par des membres de MEDIANCES, dans le cadre de leurs
Žtablissements, correspondent ˆ des objectifs rŽels, ancrŽs dans la rŽalitŽ
du monde industriel.
On note les expŽriences rŽalisŽes ces dernires annŽes:
- formation ˆ l'information et ˆ la communication scientifiques et
techniques, en langues Žtrangres, pour des ingŽnieurs et techniciens d'entreprises
du secteur de l'ŽlectricitŽ et de l'Žlectronique;
- conception et utilisation, par des Žtudiants futurs ingŽnieurs, d'un logiciel de simulation pour la gestion
de l'Žnergie dans les procŽdŽs industriels, considŽrŽ comme un outil de recueil
de donnŽes et de formation ˆ la ma”trise de l'information scientifique et
technique;
- conception et rŽalisation, par des Žtudiants
techniciens supŽrieurs, d'un
prototype de systme domotique (habitat informatisŽ) avec dŽmarche intŽgrŽe
de sensibilisation ˆ la dynamique de l'information scientifique et technique;
- sensibilisation d'Žtudiants aux mŽthodes de l'information spŽcialisŽe,
par rŽalisation d'une enqute dans une entreprise de service (gestion des
Žquipements techniques des b‰timents).
Ces diffŽrentes rŽalisations
s'appuient sur des dŽmarches pŽdagogiques originales, cherchent ˆ inciter
les Žtudiants ˆ apprendre ˆ travers des projets et mettent l'accent sur l'importance
d'une bonne ma”trise des ressources et moyens de l'information.
MEDIANCES, Evelyne BROUZENG, GŽrard MATRICALI (France)
6-4.ExpŽrience
de formation concommittante et transdisciplinaire
d'Žtudiants en Žlectronique d'une part et d'Žtudiants en documentation d'autre
part dans deux Instituts Universitaires de Technologie de Bordeaux (France)
Nature de
l'action
ExpŽrience
concrte d'apprentissage de travail en partenariat entre Žtudiants futurs
Žlectroniciens et Žtudiants futurs documentalistes., autour de la formation
ˆ la recherche documentaire et ˆ l'interrogation des bases de donnŽes.
Description
de l'action
Deux Instituts Universitaires de Technologie de Bordeaux, formant l'un
des techniciens supŽrieurs, l'autre des documentalistes, ont conu une expŽrience
originale de formation conjointe ou mutuelle ˆ la ma”trise de l'information.
a) L'objectif
Former ˆ la recherche documentaire et ˆ l'interrogation des bases de
donnŽes, de faon concommittante et partenariale, des Žtudiants de filires
diffŽrentes, des techniciens supŽrieurs en Žlectronique d'une part, des documentalistes
d'autre part.
b) Les partenaires en prŽsence
Des Žtudiants en Žlectronique, chargŽs par leur enseignant de rŽaliser
une Žtude sur un mŽcanisme ou un systme Žlectronique et ˆ qui on veut faire
percevoir l'importance des recherches documentaires ou bibliographiques.
Des Žtudiants, futurs documentalistes, souvent littŽraires d'origine,
appelŽs ˆ faire des recherches dans des banques de donnŽes scientifiques et
techniques.
Pour ces deux catŽgories d'Žtudiants, le niveau des Žtudes est de deux
annŽes aprs le baccalaurŽat (2me annŽe en UniversitŽ).
c) L'expŽrience
Sous la conduite de leur enseignant et par petite Žquipe, les Žtudiants
en Žlectronique exposent devant les futurs documentalistes leurs besoins en
information pour rŽsoudre les problmes posŽs: que veulent-ils faire, dans
quel cadre, ˆ quoi a sert,...? Un dialogue s'instaure pour cerner le domaine,
le ou les chapitres d'Žtudes concernŽs et
Žtablir l'Žquation de recherche, suivi d'une recherche d'information
pour les documentalistes.
La rencontre suivante est consacrŽe ˆ la mise au point dŽfinitive de
l'Žquation de recherche et de l'interrogation des bases de donnŽes effectuŽe
sur terminal informatique et rŽalisŽe par des Žquipes mixtes (Žlectroniciens,
documentalistes).
Evaluation
de l'action
Cette dŽmarche originale qui s'inscrit dans une problŽmatique nouvelle
de la formation ˆ l'information, met en relief la nŽcessitŽ du travail concertŽ
entre spŽcialistes de l'information et spŽcialistes des domaines techniques
exprimant des besoins d'information. L'approche pŽdagogique consistant ˆ faire
travailler ensemble des Žtudiants relevant de deux corps de mŽtiers diffŽrents
est exemplaire et mŽrite d'tre largement reproduite.
Pour le strict aspect de la formation des techniciens supŽrieurs, futurs
Žlectroniciens, il est important de noter qu'ils ont pris conscience de la
nŽcessitŽ de savoir mieux formuler les questions et dŽfinir les problmes
relatifs ˆ la qute de l'information. La ma”trise des langages de recherche
(synonymies, hiŽrarchie des termes, renvois sŽmantiques,...) a ŽtŽ reconnue comme essentielle par les Žtudiants,
de mme qu'ils ont pu se rendre compte de l'importance de la dŽmarche de vulgarisation
scientifique et technique (exposer simplement ˆ de futurs documentalistes
ce qu'est un convecteur ou un central tŽlŽphonique). La dŽcouverte de l'importance de l'industrie
de l'information est Žgalement ˆ mettre ˆ l'actif d'une telle expŽrience.
Cette dŽmarche s'inscrit dans une nouvelle perspective de formation
professionnelle, mettant l'accent, non-plus sur le seul
l'apprentissage, classique, positiviste, des connaissances d'un domaine
scientifique et technique donnŽ, mais plut™t sur la nŽcessitŽ de former des
Žquipes mixtes, inter- ou trans-disciplinaires dans lesquelles se conjuguent
les potentialitŽs de professions diffŽrentes.
Marie France BLANQUET (Bordeaux, France)
7-FORMATION CONTINUE
ET DOUBLE COMPETENCE
Au delˆ du dipl™me d'ingŽnieur, on peut encore continuer ˆ se former
ˆ la ma”trise de l'information. A travers des formations post-graduŽes ou
encore des formations dites continues, de jeunes ingŽnieurs peuvent se perfectionner,
voire-mme se spŽcialiser dans le management des processus d'information scientifique
et technique, acquŽrant ainsi une double compŽtence professionnelle.
7-1.Programme
de formation post-graduŽe de spŽcialistes en information scientifique et technique,
ˆ l'Institut National Polytechnique de Lorraine (France)
Nature de
l'action
Formation
post-graduŽe, longue, et pour la double-compŽtence d'ingŽnieur et de spŽcialiste
de l'information scientifique et technique.
Description
de l'action
Le DŽpartement de Perfectionnement des IngŽnieurs et Cadres de l'Institut
National Polytechnique de Lorraine (Žtablissement qui regroupe ˆ Nancy plusieurs
Ecoles d'IngŽnieurs) organise une formation d'une durŽe de 9 mois s'adressant
ˆ des diplomŽs universitaires, majoritairement ˆ de jeunes ingŽnieurs ou scientifiques.
Il s'agit de prŽparer ces jeunes
ingŽnieurs et scientifiques ˆ ma”triser l'information scientifique et technique
et notamment les technologies nouvelles en matire de traitement de l'information.
La formation consiste en 15 modules spŽcifiques, soit environ 685 heures
de cours, de travaux pratiques et dirigŽs, de confŽrences et sŽminaires. Un
projet est rŽalisŽ ˆ la fin de la formation.
Les thmes traitŽs abordent la linguistique et le traitement du langage,
le multilinguisme, les sources d'information, le traitement de l'information,
l'informatique documentaire, l'intelligence artificielle, les technologies
nouvelles, les aspects juridiques de l'information, l'Žconomie des services
d'information,, la communication, la diffusion de l'information,, le management
des transferts de connaissances industrielles et la veille technologique.
Daniel MOREL (Nancy, France)
Nature de
l'action
Formation,
pour la double compŽtence et par la voie de la formation continue, d'ingŽnieurs
capable de concevoir et gŽrer des services d'information dans leur environnement
professionnel.
Description
de l'action
Le Centre pour la Formation Continue de l'UniversitŽ d'Helsinki (Finlande)
organise une formation d'une durŽe de 9 mois s'adressant ˆ des diplomŽs universitaires,
majoritairement ingŽnieurs ou scientifiques, travaillant dans des entreprises
ou des administrations. Le but consiste ˆ prŽparer ces jeunes ingŽnieurs ˆ
dŽvelopper et diriger des systmes de ressources informationnelles, plus particulirement
dans l'Žtablissement qui les emploie.
La formation consiste en 10 modules spŽcifiques avec des confŽrences
et des sŽminaires. Des exercices sont faits par les participants qui ont par ailleurs ˆ travailler sur
des projets concernant directement leur propre organisation.
Les thmes traitŽs touchent ˆ la gestion des flux d'information, au
management des projets, ˆ la gestion de la connaissance, aux technologies
de l'information, ˆ l'audit des systmes d'information, aux politiques nationales
et internationales d'information, ˆ la stratŽgie des services d'information,
ou encore ˆ la valeur et au cožt de l'information.
Merja KARIVALO (Helsinki, Finlande)
7-3.Module
de formation continue "Information et Communication Scientifiques et
Techniques" au Conservatoire National des Arts et MŽtiers (Paris)
Nature de
l'action
Stages
de formation continue sur la ma”trise des outils et ressources de l'information
et de la communication scientifiques et techniques pour des ingŽnieurs d'entreprises.
Description
de l'action
Le Conservatoire National des Arts et mŽtiers, crŽŽ en 1794 ˆ Paris
(France) a une longue tradition et expŽrience de formation d'ingŽnieurs par
la voie de la formation continue ou promotionnelle. Formant aux diverses disciplines
de gŽnie, le CNAM accueille des techniciens ou cadres d'entreprises souhaitant
devenir ingŽnieurs, aussi bien que des ingŽnieurs et des scientifiques dŽsirant
se perfectionner dans diffŽrents domaines.
Un programme de stages de formation continue est ainsi proposŽ. Il
se prŽsente sous la forme de 2 stages , l'un de 2 fois 3 jours (42 heures
au total) portant sur l'acquisition, la gestion, l'utilisation et la communication
de l'information, l'autre de 3 jours (21 heures) portant sur l'information
stratŽgique, les brevets et les normes, considŽrŽs comme instruments de dŽveloppement
industriel. Ces deux stages s'adressent
ˆ des ingŽnieurs, techniciens ou scientifiques.
Danielle BRETELLE-DESMAZIERES, (Paris, France).
8-DES TEMOIGNAGES
ET DES PROPOSITIONS
Plusieurs enseignants et responsables d'unitŽs documentaires d'Ecoles
d'ingŽnieurs de diffŽrents pays s'expriment sur cette question de la formation
ˆ la ma”trise de l'information. Les textes qui suivent sont autant de tŽmoignages
des nouvelles perspectives de formations d'ingŽnieurs valorisant la dimension
informationnelle de l'activitŽ des futurs ingŽnieurs.
8-1.LA
FORMATION DES JEUNES INGENIEURS OU ELEVES INGENIEURS A LA MAITRISE DE L'INFORMATION
ET DE LA DOCUMENTATION SPECIALISEES DANS LES PAYS DU SUD
Laurent GOMIS (ENSUT, Dakar, SŽnŽgal)
a)ConsidŽrations
gŽnŽrales
Le droit ˆ l'information est depuis plusieurs annŽes pr™nŽ par l'UNESCO,
mais le problme dans les pays du Sud reste l'accŽs ˆ cette information malgrŽ
les efforts consentis par les Etats dans le cadre des diffŽrents services
d'information scientifique et technique.
Dans les Ecoles d'ingŽnieurs, il faut faire un triple effort :
- adapter l'information (scientifique et technique mais aussi Žconomique
ou juridique) aux besoins exprimŽs et potentiels;
- disposer d'un personnel scientifique et technique suffisant et d'un
bon niveau;
- apprendre aux futurs ingŽnieurs ˆ s'en servir.
L'information doit tre partie intŽgrante des mŽthodes de travail,
pour cela, les mŽthodes d'utilisation de l'information doivent s'enseigner.
L'action de s'informer requiert un apprentissage.
En Afrique, la documentation est toujours une activitŽ marginale. Il
y a peu ou presque pas de bibliothques enfantines. Les bibliothques scolaires
sont presque inexistantes. Le contact des Žlves avec la documentation se
fait trs tardivement et souvent, ils arrivent ˆ l'UniversitŽ sans avoir vu
ou manipulŽ un fichier. Ils sont incapables de mener la plus petite recherche
documentaire. Les bibliothques universitaires restent encore les parents
pauvres du systme universitaire. Une fois dans la production, nos cadres
n'arrivent pas ˆ se dŽpartir de ces mauvaises habitudes acquises ds le bas
‰ge et tout au long de leur cursus.
Ainsi se pose un problme de renouvellement des connaissances ˆ leur
niveau. Aujourd'hui, il est universellement admis que l'acquisition des connaissances
dŽpasse mme le cadre de l'Žducation formelle.
L'information est devenue la plus importante des matires premires,
une richesse importante et vŽhiculŽe ˆ travers le monde, en fait une ressource
vitale et donc un enjeu pour les pays en voie de dŽveloppement.
Notre comportement vis ˆ vis de cette surabondance, les possibilitŽs
d'accŽder ˆ ces monstrueuses sources nous obligent ˆ nous tourner vers les
techniques documentaires. L'initiation et l'apprentissage s'imposent. Les
mŽthodes de recherche de l'information doivent tre apprises, connues pour
susciter une nouvelle attitude. Elles doivent servir utilement le chercheur,
l'enseignant et l'Žtudiant dans la recherche d'une information rŽpondant ˆ
leurs prŽoccupations et surtout les orienter vers les sources dŽtentrices
de cette documentation.
Aujourd'hui, les Ecoles d'ingŽnieurs doivent former un nouveau type
d'homme qui parfait lui-mme sa formation par un gožt lŽgitime pour la recherche
et la crŽativitŽ.
Une nouvelle attitude vis-ˆ-vis de l'information doit avoir des prolongements
en dehors de l'UniversitŽ et de l'Ecole pour permettre ˆ l'ingŽnieur, au technicien,
au chercheur, et ˆ n'importe quel citoyen d'amasser les armes nŽcessaires
pour relever les innombrables dŽfis qui nous interpellent tous : compŽtitivitŽ de nos industries et
de nos produits, restauration de l'agriculture, lutte contre la dŽsertification,
crŽdibilitŽ de l'enseignement, croissance Žconomique, etc...
Au-delˆ de l'Žtudiant et de l'UniversitŽ, l'homme africain moderne
doit savoir se documenter. Le monde d'aujourd'hui est dŽjˆ celui de l'information,
celui de demain le sera davantage. Ce monde donne la primautŽ ˆ la connaissance
par le savoir-faire et le savoir-faire faire.
b)
NŽcessitŽ de la formation
La mŽconnaissance des avantages que procure l'information, l'absence
des besoins clairement dŽfinis, l'ignorance des sources d'information sont
autant de facteurs qui doivent pousser les services d'information et les Ecoles
d'ingŽnieurs ˆ opter pour la formation de leurs utilisateurs. Rappelons que
dans sa prŽface, le Guide UNISIST pour la formation des utilisateurs prŽconise
que "la finalitŽ de chaque centre de documentation, de chaque service
d'information, comme de tout systme national ou rŽseau rŽgional est de servir
les utilisateurs d'information. Ces derniers font partie intŽgrante de la
cha”ne de transmission et en sont en mme temps le maillon final...
Tout le processus passe ˆ c™tŽ de la fonction principale si ces utilisateurs
ne savent pas comment retrouver l'information qui leur est nŽcessaire, alors
qu'elle est ˆ leur disposition. Il est donc souhaitable de former les utilisateurs
aux techniques permettant de trouver l'information requise.
Cette formation nŽcessite d'abord la sensibilisation des utilisateurs,
des dŽcideurs et la formation des professionnels de l'information.
c)
Statut de la formation
Anne-Marie Adrianasolo pense "qu'en milieu universitaire, le contenu
de la formation doit tre en relation directe avec les programmes d'Žtudes
des utilisateurs. La relation Contenu/Programme d'Žtudes est le principal
facteur de motivation chez les Žtudiants, qui
malheureusement ne pensent qu'ˆ court terme (la note finale des examens).
Le facteur de motivation le plus important est donc l'intŽgration de la formation
au cursus. Il faut en effet que l'Žtudiant reconnaisse l'utilitŽ intellectuelle
de la formation documentaire et/ou que celle-ci soit payante dans la sanction
des Žtudes" .
Plusieurs cas de figures peuvent tre proposŽs en tenant compte de
la spŽcificitŽ de chaque pays et de chaque Ecole d'ingŽnieurs.
Vladimir T. BOROVANSKY (ASU,Tempe, Arizona)
Les dix dernires annŽes ont ŽtŽ marquŽes par un effort croissant de
formation des Žtudiants des Ecoles d'ingŽnieurs ˆ l'utilisation des ressources
d'information. De nouveaux cours sur "l'information des ingŽnieurs"
ont commencŽ ˆ appara”tre dans les programmes des UniversitŽs. De mme peut-on
observer une implication plus grande de la part des bibliothcaires spŽcialisŽs
en ingŽniŽrie dans des prŽsentations aux Žtudiants, des sŽminaires et des
sessions ouvertes de sensibilisation et de conseil.
Dans le mme temps, les bibliothques de science et de gŽnie ont connu
d'importants changements. Dans la majoritŽ des institutions, les catalogues
manuels traditionnels n'existent plus, ayant ŽtŽ remplacŽs par des catalogues
d'accs public en ligne (OPAC). La recherche dans les bases de donnŽes Žvolue
vers une plus grande convivialitŽ pour l'utilisateur final, avec en outre
une prolifŽration des CD-ROM et des bases de donnŽes disponibles dans le catalogue
de la bibliothque centrale.
Ainsi, ˆ l'UniversitŽ d'Etat de l'Arizona, plusieurs Index ou bases
de donnŽes Wilson, dont l'Index des Sciences AppliquŽes et de la Technologie,
sont inclus dans l'OPAC "CARL" et disponibles pour des recherches
libres et illimitŽes. Ils peuvent tre consultŽs non seulement sur les terminaux
de la bibliothque, mais aussi depuis des bureaux d'enseignants ou mme de
chez soi ˆ partir d'ordinateurs PC. La base de donnŽes COMPENDEX, pour le
gŽnie, est interrogeable gratuitement sur CD-ROM. Les brevets, autre source
importante d'information primaire, peuvent tre consultŽs librement gr‰ce
au CD-ROM CASSIS, fourni par le Bureau U.S. des Brevets et des Marques. La
Bibliothque Noble de Science et de GŽnie de l'UniversitŽ d'Etat d'Arizona
a ŽtŽ sŽlectionnŽe comme l'une des 14 grandes bibliothques des Etats Unis
pour tester le nouveau Systme AutomatisŽ sur les Brevets, dŽveloppŽ par ce
Bureau. Ce Systme permettra ˆ l'utilisateur de faire des recherches en texte intŽgral sur les brevets remontant
ˆ 1790.
L'Žmergence de rŽseaux de tŽlŽcommunications, comme INTERNET, rend
en outre possible l'accs aux catalogues et fichiers d'autres bibliothques,
tant pour les spŽcialistes de l'information que pour les utilisateurs. Cette
disposition accroitra sŽrieusement leurs possibilitŽs de recherche et les
aidera ˆ accder ˆ de nouvelles ressources d'information.
La compŽtition internationale autour des nouveaux marchŽs pousse les
ingŽnieurs ˆ concevoir de meilleurs produits et ˆ dŽvelopper de meilleurs
matŽriaux. Cette tendance conduit ˆ une "internationalisation" de
l'information, comme cela a ŽtŽ expliquŽ dans le rapport de 1987 de l'AcadŽmie
U.S. des IngŽnieurs. Le point clŽ du rapport en Žtait "la fourniture,
la diffusion et l'assimilation de l'information Žtrangre".
Quoique ce propos s'adresse plus particulirement
aux ingŽnieurs en activitŽ, il reste Žvident que les enseignants de gŽnie
et les ingŽnieurs de R et D ou de l'industrie ne doivent pas tre les seuls
concernŽs. Nous devons prŽparer les futurs ingŽnieurs ˆ dŽvelopper des aptitudes
dans le domaine de l'information et globalement, une majoritŽ d'ingŽnieurs
a vraiment besoin d'amŽliorer ces aptitudes.
Toutes formes d'enseignement cherchant ˆ dŽvelopper la ma”trise de
l'information bibliographique parmi les ingŽnieurs et les Žtudiants, futurs
ingŽnieurs, conduiront, sans nul doute, ˆ de meilleures connaissances dans
l'usage des sources d'information. Des nŽgligences dans l'utilisation des
donnŽes techniques ou de gŽnie conduisent inŽluctablement ˆ des dŽfaillances
dans les Žquipements, ˆ des pertes Žconomiques et parfois ˆ des dŽsastres.
Il est regrettable que dans certaines de nos Ecoles d'ingŽnieurs, la
pression soit encore insuffisante sur les Žtudiants, pour qu'ils deviennent
vraiment ma”tres de leurs ressources d'information. Dans bien des cas, la
responsabilitŽ en incombe aux enseignants, qui, eux-mmes lorsqu'ils Žtaient
Žtudiants, n'Žtaient pas prŽparŽs ˆ savoir bien utiliser les sources d'information,
notamment celles de la bibliothque. Et aujourd'hui encore, ils ne sont pas
toujours conscients des possibilitŽs offertes par leurs bibliothques. Au cours des dernires annŽes ˆ l'UniversitŽ d'Etat d'Arizona,
le cours semestriel sur les ressources en information en ingŽniŽrie semble
notamment avoir perdu de l'audience. Une partie du problme pourrait rŽsider,
bien sžr, dans les supplŽments de cožts occasionnŽs, mais aussi dans l'insuffisante
promotion assurŽe par la bibliothque pour ce cours.
Dans le mme temps, le nombre des Žtudiants touchŽs par les prŽsentations
et les sŽminaires spŽciaux semble s'tre accru. Ceci confirmerait le fait
qu'un plus grand nombre d'enseignants aient sensibiliser leurs Žtudiants ˆ
l'importance de disposer de bonnes aptitudes dans l'usage des bibliothques.
Pour amŽliorer la situation, en tant que spŽcialistes de l'information nous devons faire un effort pour assurer
la publicitŽ des cours proposŽs aux Žtudiants et pour sensibiliser les enseignants
ˆ la nŽcessitŽ de former les futurs ingŽnieurs ˆ utiliser pleinement les ressources
disponibles ˆ la bibliothque. Et, pour la plupart d'entre nous, nous devons
convaincre les ingŽnieurs que, pour combler le fossŽ des connaissances, il
faut dŽsormais adopter un changement d'attitude et passer d'une pensŽe orientŽe
sur l'objet et son contenu technique ˆ une pensŽe dynamique basŽe sur la connaissance.
8-3.PROPOSITIONS
PRATIQUES POUR LA MISE EN OEUVRE D'ACTIONS DE FORMATION A L'INFORMATION SPECIALISEE
DANS UNE ECOLE D'INGENIEURS
Patrick GARNIER, Ecole Nationale SupŽrieure des Mines de Paris
Les recommandations qui suivent sont tirŽes de l'expŽrience menŽe ˆ
l'Ecole des Mines de Paris, dans le domaine de l'information scientifique
et technique (IST), par l'Žquipe pŽdagogique Projets et Produits nouveaux,
partie prenante du Collge scientifique d'Žtude et de recherche en design
et conception de produits (CONFERE).
L'utilisation de l'IST est axŽe
sur la capacitŽ ˆ :
- faire le point sur une question scientifique
ou technique;
- pour un produit donnŽ, trouver les applications et les dŽbouchŽs
possibles;
- dŽcrire l'organisation d'un secteur d'activitŽ
donnŽ;
- faire le point sur les stratŽgies technologiques d'une entreprise
donnŽe;
- faire le point sur les diffŽrentes voies technologiques explorŽes
par les entreprises en compŽtition sur un produit particulier.
Dans ces domaines, il faut, pour pouvoir
motiver les Žtudiants, travailler sur des questions, des problmes rŽels.
La technique consiste, ˆ l'Ecole des Mines de Paris, ˆ s'associer avec des
partenaires industriels, avec un Žditeur de bulletins de nouvelles ou de lettres
professionnelles soucieux de nourrir des dossiers, de valider le cas ŽchŽant
des questions en provenance de la Junior entreprise. Ce qu'il faut, c'est
qu'il y ait une attente forte, un client, pour la rŽponse.
L'Žtude doit cumuler l'usage de diffŽrents moyens d'investigation,
et permettre d'explorer toutes les techniques de la documentation: dŽbroussaillage
dans les documents de base, recherche au travers du fichier, recherche papier,
recherche ˆ partir de diffŽrentes bases de donnŽes informatisŽes, entretiens,
visites de centres documentaires,
rencontres avec des experts, etc...
L'important n'est pas la technique d'interrogation des bases de donnŽes
(ˆ confier ˆ un spŽcialiste aguerri, pour des raisons de cožt de revient),
mais la stratŽgie d'interrogation, qui nŽcessite une bonne prŽparation. Avant de passer aux moyens
sophistiquŽs que sont les bases et banques de donnŽes informatiques, il faut
avoir utilisŽ de faon optimale le fonds documentaire sur place. L'Žtude doit
aller jusqu'ˆ la consultation des documents dŽtectŽs comme intŽressants, ce
qui nŽcessite un certain dŽlai: ces recherches doivent donc tre ŽtalŽes dans
le temps.
Pour que l'Žtudiant soit motivŽ, il faut
que la question ˆ dŽfricher soit une vraie question. Cela suppose que le corps
enseignant accepte de ne pas savoir a priori, et dŽcouvre avec et gr‰ce ˆ
l'Žtudiant. Il doit cependant tre suffisamment compŽtent dans le domaine
pour orienter la recherche ou en valider les rŽsultats.
Afin de contribuer ˆ la motivation des Žtudiants, l'Žtude aboutit Žgalement
ˆ trois produits:
- un exposŽ oral du rŽsultat des recherches (1 h entre exposŽ et dŽbat,
en prŽsence de camarades de promotion et d'invitŽs, spŽcialistes du domaine,
"clients" des Žtudes documentaires);
- un rapport Žcrit de synthse, dŽposŽ ensuite en bibliothque, ce
qui lui confre une certaine notoriŽtŽ, mais exige un certain niveau de qualitŽ;
- la rŽdaction d'une synthse ˆ destination de la presse professionnelle
(pour l'Ecole des Mines, les Editions A JOUR).
Il faut une bonne entente entre corps enseignant et centre de documentation
et surtout un budget minimum pour les interrogations de base de donnŽes est
ˆ envisager.
Exemples
d'exercices simples pour Ecoles d'ingŽnieurs
a) Soit un produit donnŽ, repŽrer les avancŽes technologiques des firmes
en concurrence au travers de l'Žtude des brevets dŽposŽs sur le sujet depuis
plusieurs annŽes.
Par exemple: la robinetterie, le haut-parleur en HI-FI, tel procŽdŽ
de purification des mŽtaux en phase d'Žlaboration, etc...
b) Soit une entreprise, dŽterminer sa stratŽgie
technologique telle qu'on peut la retracer au travers de la politique de dŽp™t
de brevet (exemple, stratŽgie R&D de Michelin en France).
c) Soit un produit donnŽ, dŽterminer ses usages et dŽbouchŽs actuels
en les quantifiant; exemples: dŽbouchŽs en bio-industrie de l'amidon, du tabac,
etc...
d) Soit un secteur industriel donnŽ, comment le dŽcrire en terme d'activitŽ,
de balance commerciale, de structuration de la production, de la commercialisation,
etc...; exemple: dŽcrire la filire jouet, en France en 1990.
8-4.LA
PEDAGOGIE DE L'INFORMATION SPECIALISEE A L'INSTITUT NATIONAL AGRONOMIQUE DE
PARIS-GRIGNON
Jean
LOSSOUARN (INA-PG, Paris, France)
Ce n'est pas le lieu, ici, de faire une analyse exhaustive des pratiques
pŽdagogiques qui, ˆ l'Institut National Agronomique, contribuent ˆ faire acquŽrir
aux Žtudiants la ma”trise de l'information et de la documentation spŽcialisŽes.
Nous nous contenterons de donner quelques exemples, pris de prŽfŽrence dans
les champs de disciplines "techniques", et de montrer comment ils
s'inscrivent dans une problŽmatique d'ensemble. Celle-ci s'articule autour
de quatre exigences complŽmentaires :
- motiver les Žtudiants pour la recherche d'informations;
- initier aux techniques de recherche documentaire;
- entra”ner ˆ Žvaluer et ˆ sŽlectionnner les documents et les informations;
- apprendre ˆ valoriser, restituer ou communiquer le travail documentaire.
a)
Motiver les Žtudiants pour la recherche d'informations
CrŽer le rŽflexe d'aller chercher l'information pertinente est, aujourd'hui,
un objectif majeur dans la formation des ingŽnieurs.
Compte-tenu du contexte pŽdagogique propre ˆ notre Ecole, tout un faisceau
d'activitŽs multiformes vont contribuer ˆ l'acquisition de ce rŽflexe par
les Žtudiants, futurs ingŽnieurs.
Du fait de la coexistence voulue de dŽmarches inductives et de raisonnements
dŽductifs, de l'intŽgration organisŽe du stage dans les activitŽs pŽdagogiques,
l'Žtudiant est trs vite confrontŽ ˆ la nŽcessitŽ d'aller chercher des informations
qui lui sont indispensables pour se constituer le rŽfŽrentiel lui permettant
d'analyser et de relativiser les caractŽristiques propres de l'entreprise
agricole o il a effectuŽ son stage. Dans un second temps, il peut les critiquer
et avancer, Žventuellement, des voies d'amŽlioration. Les bases thŽoriques
amenŽes par les cours fournissent certes un cadre de rŽfŽrence pour cela,
mais par elles-mmes elles sont nŽcessairement insuffisantes, ˆ la fois parce
que le stage se situe trs t™t dans le cursus de formation et parce que la
diversitŽ des situations rŽelles, des systmes de production rencontrŽs en
stage ne peut se retrouver dans les cours.
Ce genre de situation va, en fait, et de faon assez dŽlibŽrŽe, se
retrouver aux diffŽrentes Žtapes de la formation. La part importante faite
aux enseignements optionnels permet de travailler trs souvent avec des groupes
d'Žtudiants d'effectifs restreints : de l'ordre de la vingtaine d'Žtudiants
par exemple; cela est trs favorable ˆ la pratique de pŽdagogies actives,
o les Žtudiants ont une trs grande initiative pour organiser leur temps
de travail, ajuster leur dŽmarche en vue de rŽpondre ˆ des problmes qui leur
sont posŽs.
D'autre part, comme dans la plupart des Žtablissements similaires,
les Žtudiants conduisent des Žtudes, des travaux, sous leur propre responsabilitŽ,
dans le cadre de marchŽs obtenus par leur Junior-entreprise, trs active et
dynamique dans notre Ecole. Lˆ encore, ils sont confrontŽs nŽcessairement
ˆ l'obligation de s'informer, de se constituer une documentation minimale
leur permettant de traiter correctement le problme posŽ.
Dans tous les types d'activitŽs qui contraignent les Žtudiants ˆ aller
par eux-mmes ˆ la recherche des documents, au contact des professionnels
et des spŽcialistes, il y a une composante qui est tout particulirement importante
compte-tenu des caractŽristiques comportementales des Žtudiants que nous recevons.
Ils ont eu l'habitude antŽrieurement de traiter des problmes bien posŽs,
avec l'information nŽcessaire prŽsŽlectionnŽe; c'est une caractŽristique propre
des Žpreuves ˆ franchir dans un concours d'entrŽe dans les Ecoles d'ingŽnieurs
franaises; il faut donc les placer dans les conditions rŽelles de la vie,
dont on sait bien que les questions qu'elle pose ne sont pas toujours clairement
formulŽes et que les donnŽes nŽcessaires pour les rŽsoudre ne sont pas triŽes
d'avance !
Cette premire exigence que notre formation cherche ˆ satisfaire contribue
activement ˆ l'acquisition de savoirs, au mme titre que celle permise par
les cours magistraux. Mais elle donne aussi progressivement un savoir-tre
ˆ l'Žtudiant, en lui apprenant ˆ rŽagir et ˆ se donner une dŽmarche face ˆ
un problme plus ou moins nettement formulŽ, en l'amenant ˆ nouer des contacts
et ˆ Žchanger avec des interlocuteurs divers, c'est-ˆ-dire en dŽfinitive ˆ
acquŽrir un certain comportement.
b)
Initier aux techniques de recherche documentaires
Une fois que le rŽflexe de la recherche de documents, de l'utilisation
d'informations est crŽŽ, il faut apporter la formation mŽthodologique permettant
ˆ l'Žtudiant de rationaliser sa dŽmarche.
Dans notre cas, et dans la situation actuelle d'organisation des cursus
et de la macro-pŽdagogie, cette initiative est relativement progressive. En
fait dans le cours de leur second cycle d'Žtudes supŽrieures (c'est-ˆ-dire
pendant les 3me et 4me annŽes d'Žtudes supŽrieures, ou encore durant leurs
deux premires annŽes ˆ l'Ecole), les Žtudiants identifient progressivement
et se familiarisent avec les principaux types de revues qui leur sont accessibles,
avec les ressources propres des bibliothques de l'Žtablissement. Ils identifient
Žgalement les diffŽrentes familles d'interlocuteurs possibles : enseignants,
chercheurs, ingŽnieurs et spŽcialistes des organisations professionnelles
et des institutions techniques, responsables professionnels, fonctionnaires
des administrations et des ministres... bien reprŽsentŽes et relativement
faciles ˆ contacter dans la rŽgion parisienne. Dans le mme temps, les travaux
personnels ou collectifs que les Žtudiants font dans le cadre d'activitŽs
pŽdagogiques dirigŽes s'appuient, le plus souvent, sur une documentation prŽsŽlectionnŽe
par le ou les enseignant(s) responsable(s).
Ds lors, les Žtudiants sont parfaitement ˆ mme de valoriser pleinement
un enseignement mŽthodologique portant sur la recherche documentaire, dans
le cadre de leur annŽe terminale de formation (5me annŽe d'Žtudes supŽrieures).
Cet enseignement vise ˆ fournir aux Žtudiants une vision cohŽrente des supports
d'information principaux dans leur champ de formation et de spŽcialisation : typologie des revues
(scientifiques, techniques, Žconomiques... avec ou sans comitŽ de lecture...),
documents primaires et documents secondaires (bulletins analytiques ou abstracts,
bulletins signalŽtiques, collections de sommaires de revues...), bases et
banques de donnŽes, identification de leurs producteurs et des organismes
serveurs... Un mŽmoire bibliographique individuel, reprŽsentant environ 60
ˆ 100 heures de travail, fournit ˆ l'Žtudiant l'occasion d'utiliser concrtement
ces outils disponibles. Dans ce cadre, chaque Žtudiant a la possibilitŽ de
procŽder ˆ une interrogation de base ou banque de donnŽes. La rŽalisation
pratique de la consultation est subordonnŽe ˆ la prŽparation prŽalable par
l'Žlve, en vue d'arrter sa stratŽgie de recherche. En outre, une Žvaluation
critique, a posteriori, de cette stratŽgie est faite par l'Žtudiant, aprs
exploitation de l'information produite par l'interrogation.
c)
Entrainer ˆ Žvaluer et ˆ sŽlectionner
les documents et les informations
Face ˆ l'accroissement exponentiel de la production d'informations,
il est plus que jamais impŽratif d'entrainer les Žtudiants ˆ l'apprŽciation
critique des sources et des documents: cela doit tre une prŽoccupation constante,
fondamentale, de la formation.
Dans le cadre de l'organisation pŽdagogique dont nous avons sommairement
indiquŽ quelques caractŽristiques ci-dessus, nous cherchons ˆ crŽer les conditions
qui obligent en permanence les Žtudiants ˆ se situer dans cet Žtat d'esprit.
C'est ce qu'ils sont amenŽs ˆ faire ds les premiers jours de leur prŽsence
dans l'Žtablissement, durant les deux semaines dites de "prŽ-stage"
qu'ils y passent avant de partir dans leurs fermes de stage. Une partie importante
des activitŽs de cette pŽriode, environ la moitiŽ du temps, est consacrŽe
ˆ l'exploitation par des paires d'Žtudiants de documents ou d'enregistrements
concernant la ferme de l'Ecole: rŽpartition et succession des cultures, donnŽes
climatiques, critres de fonctionnement des troupeaux, donnŽes dŽmographiques
concernant divers ateliers de production animale, calendriers de p‰turage...
Il s'agit dŽjˆ, alors que les Žtudiants ont un bagage thŽorique extrmement
rŽduit concernant ces aspects, de les confronter ˆ l'exploitation de sources
documentaires brutes en vue de dŽgager des ŽlŽments utilisables pour caractŽriser
le fonctionnement d'un ŽlŽment ou d'une composante de cette ferme. Mises bout
ˆ bout, ces dŽmarches ponctuelles fournissent un premier cadre utilisable
par chaque Žtudiant pour dŽcortiquer et commencer ˆ comprendre le fonctionnement
de sa ferme de stage ds son premier sŽjour.
Le rapport que chaque Žtudiant rŽdige ˆ l'issue de ses deux pŽriodes
de stage en ferme, et qui a un coefficient important dans l'Žvaluation pŽdagogique,
l'oblige en permanence ˆ cet exercice de recherche, d'Žvaluation et de sŽlection
de sources d'informations, pour construire le rŽfŽrentiel qui lui est indispensable
pour porter un diagnostic sur le fonctionnement de l'exploitation ŽtudiŽe.
Plus gŽnŽralement, la quasi-totalitŽ des travaux personnels ou collectifs
faits dans le cadre d'enseignements optionnels, les projets ŽlaborŽs et mis
en forme par les Žtudiants, leurs mŽmoires de recherches bibliographiques...
concourent ˆ leur donner cette habitude, cet entra”nement.
C'est ˆ travers des activitŽs de ce genre que l'Žtudiant, futur ingŽnieur
va aussi se familiariser avec des caractŽristiques spŽcifiques de l'information
de type Žconomique, par opposition ˆ l'information de nature scientifique:
importance de la conjoncture et de l'obsolescence de certaines donnŽes, existence
du "bluff", de la publicitŽ, ou ˆ l'inverse de la rŽtention d'informations...
C'est lˆ aussi qu'il va dŽcouvrir que les diffŽrents types d'informations
"vivent" selon des rythmes de temps diffŽrenciŽs, par exemple en
liaison avec des cycles biologiques de longueurs trs diffŽrentes. Alors que
la connaissance statistique de la structure d'un cheptel reproducteur bovin
a une grande valeur prŽdictive concernant la production de lait ou de viande,
la connaissance des effectifs de poussins d'un jour mis en Žlevage n'a pas
le mme impact opŽrationnel concernant la prŽvision de la production de volailles
de chair, car quand ces chiffres sont connus, les volailles sont dŽjˆ abattues
!
En dŽfinitive, il faut considŽrer que la recherche de la documentation
comme son exploitation en vue d'un objectif donnŽ relvent d'un savoir-faire
particulier que tout ingŽnieur doit aujourd'hui ma”triser.
d)
Apprendre ˆ valoriser,restituer, communiquer le travail de documentation
Il faut habituer les Žtudiants en formation ˆ finaliser leur travail
de documentation, et les rendre de plus en plus exigeants vis-ˆ-vis d'eux-mmes
par rapport ˆ cet objectif, en raison de l'omniprŽsence de la communication.
Il faut donc entra”ner les Žtudiants ˆ rŽdiger des documents Žcrits
concis et de qualitŽ, en se conformant ˆ des rgles conventionnelles de prŽsentation
et en systŽmatisant l'identification de leurs sources. La diffusion des logiciels
de traitement de texte permet d'immenses progrs sur ce point. Comme les destinataires,
dans la vie professionnelle d'aujourd'hui, ont de moins en moins le temps
de lire, il faut vigoureusement combattre les mŽmoires trops longs, rendre
obligatoires la rŽduction de rŽsumŽs et leur traduction en une ou deux langues
Žtrangres.
Il faut aussi les entra”ner ˆ crŽer et ˆ utiliser d'autres supports
de communication; la rŽalisation d'affiches (au sens d'affiches scientifiques,
ou "posters") s'avre tre pour les Žtudiants une rude Žcole de
concision. Les cassettes sonores,
les documents vidŽo offrent des intŽrts Žvidents; constatons simplement que
nos Žtablissements supŽrieurs de formation disposent rarement des Žquipements
et des qualifications de rŽalisation, ou mme de consultation, correspondant
aux technologies nouvelles d'aujourd'hui.
Il faut enfin multiplier au maximum les occasions de restitution orale
par les Žtudiants, devant des publics variŽs (Žtudiants, enseignants et chercheurs,
professionnels...), avec des contraintes matŽrielles bien spŽcifiŽes: temps
de parole, aides audio-visuelles, etc... Il ne faut pas dŽdaigner l'entra”nement
ˆ organiser et diriger des dŽbats, dans le cadre de la valorisation de travaux
collectifs ou de sŽminaires notamment. A ce sujet, il est clair que la disposition
facile d'un magnŽtoscope peut tre prŽcieuse pour amŽliorer l'expression orale.
Tout ceci doit contribuer ˆ faire des Žtudiants des producteurs de
savoirs, et pas seulement des consommateurs. Il faut qu'ils entrent dans la
vie active munis d'un rŽel faire-savoir, pour pouvoir communiquer les rŽsultats
de leurs travaux.
e)
Quelques problmes en rapport avec la formation ˆ la ma”trise de l'information
et de la documentation spŽcialisŽes
Il nous appara”t maintenant souhaitable d'Žlargir la rŽflexion, car
les techniques ou les stratŽgies pŽdagogiques que l'on met en oeuvre dans
la formation des ingŽnieurs en vue de leur faire acquŽrir la ma”trise de l'information
et de la documentation spŽcialisŽes ne peuvent tre arrtŽes indŽpendamment
de diverses autres contraintes.
Information,
documentation et macropŽdagogie
Les exemples ŽvoquŽs ci-dessus ˆ propos de l'Institut National Agronomique
de Paris-Grignon montrent que les activitŽs pŽdagogiques qui contribuent ˆ
former les Žtudiants ˆ la ma”trise de l'information spŽcialisŽe s'intgrent
dans une organisation d'ensemble de l'enseignement.
Cela nous para”t relever d'une loi gŽnŽrale. On peut discuter ˆ l'infini
des modalitŽs idŽales selon lesquelles on introduit dans la formation des
ingŽnieurs les techniques de documentation et de traitement de l'information
spŽcialisŽe, comme aussi du moment le plus opportun pour les enseigner. Mais,
en rŽalitŽ, les choix que l'on peut faire de ce point de vue ne sont pas indŽpendants
de l'organisation gŽnŽrale de l'enseignement dans l'Žtablissement de formation.
Il faut donc, pour une pleine efficacitŽ de la formation, intŽgrer
l'enseignement de la documentation et des techniques de traitement de l'information
dans la "macro-pŽdagogie" de l'Žtablissement, c'est-ˆ-dire dans
l'organisation gŽnŽrale des cursus et des programmes, qui trouve sa traduction
la plus visible dans les emplois du temps. C'est d'ailleurs, nous semble-t-il
une condition nŽcessaire pour faire vŽritablement de ces mŽthodes un outil
de l'ingŽnieur, composante ˆ part entire de sa formation.
Information,
documentation et environnement proche de l'institution de formation
Nous avons montrŽ ci-dessus, ˆ propos de pratiques pŽdagogiques de
l'Institut National Agronomique de Paris-Grignon, le parti tirŽ des caractŽristiques
propres de notre environnement proche en termes d'accs ˆ des sources diversifiŽes
d'informations et de compŽtences.
Mais ici encore, il nous appara”t assez clairement que l'on peut Žlargir
le propos bien au-delˆ d'un cas particulier. Les conditions concrtes de mise
en oeuvre des enseignements portant sur les techniques de documentation, l'initiation
ˆ la recherche et ˆ la ma”trise de l'information spŽcialisŽe sont assez largement
dŽterminŽes par le type d'environnement dans lequel s'insrent les Žtablissements
supŽrieurs de formation.
La proximitŽ immŽdiate, soit sur le mme site ou le mme campus, soit
dans le mme espace urbain, de laboratoires de recherche diversifiŽs, d'organisations
professionnelles ou d'institutions techniques, d'entreprises innovantes, d'administrations,
de centres de documentation variŽs, crŽe, ˆ l'Žvidence, des conditions privilŽgiŽes
pour la mise en oeuvre d'une pŽdagogie active, faisant largement appel ˆ l'initiative
des Žtudiants, et dans laquelle ceux-ci apprennent ˆ dŽtecter, exploiter et
valoriser des sources trs diverses de compŽtences et d'information.
C'est dire que la localisation des Žtablissements d'enseignement supŽrieur
conserve toute son importance et recouvre toujours des enjeux pŽdagogiques
essentiels, car le dŽveloppement de la consultation en ligne des banques ou
bases de donnŽes, indŽpendamment des aspects de cožts qui ne sont nullement
secondaires, ne rŽsoud pas tous les problmes: accs aux documents primaires,
intŽrt pour les Žtudiants en formation des contacts personnels avec des chercheurs,
des professionnels, des spŽcialistes d'origines et de fonctions diverses,
fŽconditŽ propre des interrelations entre l'Ecole et son environnement scientifique
et Žconomique, etc...
Evolution
du mŽtier d'enseignant
Il est nŽcessaire, enfin, de bien se persuader des Žvolutions et des
adaptations nŽcessaires du mŽtier d'enseignant, dans les Žtablissements supŽrieurs
de formation, au fur et ˆ mesure que se modifie leur environnement et que
se diffusent les technologies nouvelles de traitement, de transmission, de
consultation des informations.
L'ingŽnierie pŽdagogique, au sens large, en se perfectionnant sans
cesse, rend possible, et, en fait,
nŽcessaire le changement dans les dŽmarches de formation. Elle permet de plus
en plus, et le permettra encore mieux et davantage ˆ l'avenir, ˆ l'Žtudiant
en formation de consulter certains savoirs au moment o il en Žprouve lui-mme
le souhait ou le besoin.
Mais, d'autre part, les enseignants ne sont plus, et de loin, les seuls
Žmetteurs de savoir. Bien au contraire, ils ont l'obligation de se resituer
en permanence par rapport ˆ des sources de savoirs multiples accessibles ˆ
leurs Žtudiants, par rapport ˆ des contenus de formation produits par d'autres
et Žgalement accessibles par rapport ˆ d'autres dŽtenteurs de compŽtences
complŽmentaires ou concurrents des leurs.
C'est dire qu'il est fondamentalement nŽcessaire, pour les Žtablissements
d'enseignement supŽrieur, de stimuler et d'organiser en permanence une rŽflexion
sur le mŽtier d'enseignant et sur la pratique de l'enseignement. En dŽfinitive,
si les enseignants continuent ˆ avoir un r™le central ˆ jouer dans la formation
de leurs Žtudiants, c'est au prix d'une indispensable adaptation permanente,
non seulement des connaissances, des outils et des mŽthodes ˆ transmettre,
mai aussi des dŽmarches et des pratiques pour rŽaliser cette transmission.
La formation est de moins en moins l'affaire des seuls enseignants: de ce
point de vue, le concept de co-formation est porteur de trs riches potentialitŽs.
ANNEXES
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Industrial Information Services, Leningrad, May 1990
2-LISTE DES PERSONNES
AYANT CONTRIBUE AU GUIDE
John
BLAGDEN
Institute Library
Cranfield Institute of
Technology
CRANFIELD BEDFORD
(Angleterre)
Marie
France BLANQUET
DŽpartement Communication
d'Entreprise
Institut Universitaire de
Technologie B
TALENCE (France)
Vladimir
T. BOROVANSKI
Daniel E. Noble Science
and Engineering Library
Arizona State University
TEMPE, Arizona (USA)
J.
BRAAKSMA
Educational
and Informatics Library
Universiteit Twente
ENSCHEDE (Pays Bas)
Danile
BRETELLE-DESMAZIERES
DŽpartement GŽnie Chimique
Conservatoire National des
Arts et MŽtiers
PARIS (France)
Evelyne
BROUZENG
Association MŽdiances
Institut Universitaire de
Technologie
BORDEAUX (France)
Marcel
P. van BRUJTENEN
University Library
Eindhoven University of
Technology
EINDHOVEN (Pays Bas)
Michel
CALLON
Ecole Nationale SupŽrieure
des Mines
PARIS (France)
David
A. CUMMING
Library service unit
Napier Polytechnic
EDINBURGH (Ecosse)
Magda CZIGANY
College Library
Imperial College of
Science and Technology
LONDON (Angleterre)
D.T.
DAVIES
Library
Manchester Polytechnic
MANCHESTER (Angleterre)
Anna
D…M…T…R
Central Library
Veszprem University
VESZPREM (Hongrie)
Janet
G. DONALD
Centre for University
Teaching and Learning
McGill University
MONTREAL (Canada)
Nancy
FJ€LLBRANT
Library
Chalmers University of
Technology
G…TEBORG (Sude)
Roza
FRANK
Information Specialist
Technical University of
Budapest
BUDAPEST (Hongrie)
John
J. GARDINER
Department of Educational
Leadership
Seattle University
SEATTLE, W.A. (U.S.A.)
Patrick
GARNIER
Option Projets et produits
Nouveaux
Ecole des Mines
PARIS (France)
Laurent
GOMIS
Service d'information
documentaire
Ecole Nationale SupŽrieure
Universitaire de Technologie
DAKAR (SŽnŽgal)
Arja-Ritta
HAARALA
Library
Tampere University of
Technology
TAMPERE (Finlande)
Wassila
HAMZA
Laboratoire des Travaux
Publics du Centre
HUSSEIN-DEY, ALGER
(AlgŽrie)
John
HARRINGTON
Institute Library
Cranfield Institute of
Technology
CRANFIELD BEDFORD (Angleterre)
GŽrard
HUYGE-TIPREZ
Laboratoire de Chimie
Analytique et Physicochimie des Solides
Ecole Nationale SupŽrieure
de Chimie de Lille
VILLENEUVE D'ASCQ (France)
Irne
ITARD-ARNOULD
Centre PŽdagogique de
Documentation et de Communication
Ecole Nationale des Ponts
et ChaussŽes
PARIS (France)
Roehyati
JOEDODIBROTO
Institute for Research and
Development of Cellulose Industries
BANDUNG (IndonŽsie)
Merja
KARIVALO
Centre for Continuing
Education
Helsinki University of
Technology
ESPOO (Finlande)
Renald
LAFOND
Programme Sciences de
l'Information
International Development
Research Centre
OTTAWA (Canada)
Auguste
LALOUX
FacultŽ des Sciences
AppliquŽes
UniversitŽ Catholique de
Louvain
LOUVAIN LA NEUVE (Belgique)
F.W.
LANCASTER
University
of Illinois
(U.S.A.)
Alberto
LEDESMA
Sous-directeur
Escuela Tecnica Superior
di Ingeniero de Caminos,
Canales y Puertos de
Barcelona
BARCELONA (Espagne)
Jacqueline
LEROY
Bibliothque
Ecole des Mines
PARIS (France)
Mme Arlette LOFFICIER
Ecole Superieure
d'Informatique Electronique Automatique
PARIS (France)
Jean
LOSSOUARN
DŽpartement des Sciences
Animales
Institut National
Agronomique
PARIS (France)
Antonio
R. MARI BERNAT
Directeur
Escuela Tecnica Superior
di Ingeniero de Caminos,
Canales y Puertos de
Barcelona
BARCELONA (Espagne)
GŽrard
MATRICALI
Association MŽdiances
Agence Franaise pour la
Ma”trise de l'Energie
PARIS (France)
A.
Rennie McELROY
Library
Napier polytechnic of
Edinburgh
EDINBURGH (Ecosse)
A.J.
MEADOWS
Library
and Information Studies
Loughborough University
LOUGHBOROUGH (Angleterre)
MEDIANCES (Association)
SCEAUX (France)
Jerzy-Andrzej
METERA
NOT
Federation of Scientific
and Technical Associations of Poland
WARSZAWA (Pologne)
Jean
MICHEL
Centre PŽdagogique de
Documentation et de Communication
Ecole Nationale des Ponts
et ChaussŽes
PARIS (France)
M.MINJA
Tanzania
Industrial Research and Development Organization
DAR ES-SALAAM (Tanzanie)
Sylvie
MONY
Bibliothque
UniversitŽ de Technologie
de Compigne
COMPIEGNE (France)
Daniel
MOREL
DŽpartement de Perfectionnement
des IngŽnieurs et Cadres
Institut National
Polytechnique de Lorraine
NANCY (France)
James
MURRAY
Library service unit
Napier Polytechnic
EDINBURGH (Ecosse)
Frances
NEW
Daniel E. Noble Science
and Engineering Library
Arizona State University
TEMPE, Arizona (USA)
Patricia
O'DONNELL
Library Engineering and
Science
University of Limerick
LIMERICK (Irlande)
Geoffroy
E.D. PADONOU
FacultŽ des Sciences
Agronomiques
UniversitŽ Nationale du
BŽnin
COTONOU (BŽnin)
Wojciech PIROG
NOT
Federation of Scientific
and Technical Associations of Poland
WARSZAWA (Pologne)
Ana
Maria RAMALHO CORREIRA
Centro de Informaao
Tecnica para a Industria
LETNI
LISBOA (Portugal)
Brigitte
ROCHE
Ecole Nationale SupŽrieure
des Mines
PARIS (France)
Penny
ROWE
College Library
Imperial College of
Science and Technology
LONDON (Angleterre)
Diana
SCOTT
Mathematics and Physical
Sciences Library
University of Western
Australia
NEDLANDS (Australie)
Ruhi
SHARIF
School of Engineering
Jordan University
AMMAN (Jordanie)
Elin
T…RNUDD
Library
Helsinki University of
Technology
ESPOO (Finlande)
Sri
WIDATOEN DARJOTO
Indonesian Institute of
Engineers
Committee on Engineering
Information
BANDUNG (IndonŽsie)
3-CONTRIBUTIONS
INDIVIDUELLES PAR FONCTIONS
Les
diverses contributions Žmanent de personnes exerant des fonctions diffŽrentes,
soit dans l'institution d'enseignement supŽrieur concernŽe, soit ˆ l'extŽrieur.
a)
BibliothŽcaires et documentalistes
intervenant
dans des structures documentaires au sein d'Žcoles d'ingŽnieurs ou
d'universitŽs techniques
...
les documentalistes ou bibliothŽcaires
25
contributions
b)
Professeurs de disciplines scientifiques ou de gŽnie, et responsables d'Ecoles
d'ingŽnieurs
enseignant
au sein d'Žcoles d'ingŽnieurs ou d'universitŽs techniques
...
les professeurs et responsables d'Žcoles ou dŽpartements
17
contributions
c)
IngŽnieurs en activitŽ et professionnels
intervenant
dans des Žtablissements industriels ou dans des associations nationales
d'ingŽnieurs
....
les ingŽnieurs et les employeurs
8
contributions
d)
SpŽcialistes en sciences de l'information ou de l'Žducation
intervenant
dans des structures universitaires ou des centres de recherche
...
les thŽoriciens de l'apprentissage et de l'information
4
contributions
4-CONTRIBUTIONS
INSTITUTIONNELLES PAR PAYS
Les
contributions Žmanent d'institutions d'origines gŽographiques trs diffŽrentes.
AFRIQUE 3 institutions
BŽnin 1
SŽnŽgal 1
Tanzanie 1
AMERIQUE 5 institutions
Canada 2
Etats
Unis d'AmŽrique 3
ASIE
ET OCEANIE 3 institutions
Australie 1
IndonŽsie
2
ETATS
ARABES 2 institutions
AlgŽrie
1
Jordanie 1
EUROPE 29 institutions
Belgique 1
Espagne 1
Finlande 2
France
11
Hongrie
2
Irlande
1
Pays
Bas 2
Pologne 1
Portugal 1
Royaume
Uni
6
Sude 1