INTERNET, LES INFOROUTES

LE REGARD CRITIQUE

D'UN PROFESSIONNEL DE L'INFORMATION

Jean MICHEL

JM275

Publications Jean MICHEL
Page d'accueil Jean MICHEL

Communication à la journée d'étude ALBAD, Luxembourg - 56ko

PLAN

1 - UN PROTOCOLE POUR UNE COMMUNICATION OUVERTE

2 - DES FONCTIONNALITES POUR INFORMER ET S'INFORMER

a) La messagerie électronique

b) Les forums électroniques

c) Les outils de transfert de fichiers et de travail à distance

d) La présentation et l'exploration des sources d'information

3 - INTERNET OUI, MAIS COMMENT S'Y PRENDRE?

a) Sensibiliser, expliquer, montrer

b) Se connecter, mais surtout se former

c) Imaginer les nouveaux usages et services

d) Décider, au plus haut niveau, du recours à Internet

e) Repenser la sécurité des données

4 - UN NOUVEAU REGARD SUR LA FONCTION INFORMATION

a) Plus d'efficacité dans le travail au quotidien

b) La recherche d'information et la veille

c) La validation de l'information

d) La diffusion de l'information

e) La réalisation d'outils de guidage vers l'information pertinente

5 - STRATEGIE POUR UNE ASSOCIATION PROFESSIONNELLE

a) Un plan d'actions à court terme

b) Innover dans la vie associative


Internet est aujourd'hui au coeur des préoccupations de tous les acteurs de la vie scientifique, économique ou culturelle. Internet est un phénomène social qui étonne et qui aussi dérange. Internet perturbe les professionnels de l'information et de la documentation et les oblige à repenser leurs façons d'exercer leur métier.

La presse "grand public" excite en effet la curiosité générale, commente les tours de force des pirates du réseau qui s'introduisent dans les zones informatiques les plus reculées et les plus inaccessibles et en même temps promet les avenirs les plus radieux pour l'accès multimédias à la connaissance. La presse plus spécialisée, celle qui s'adresse aux entreprises notamment, commence sérieusement à s'intéresser au phénomène et met en avant les signes de mutations profondes dans l'organisation des échanges de toutes natures entre individus et organisations. Les revues professionnelles du domaine de l'information-documentation, notamment celles qui publient en anglais, sont désormais centrées quasi-exclusivement sur le phénomène Internet et sur ses conséquences pour les professions concernées.

Les autoroutes de l'information ou inforoutes dont Internet préfigure les usages futurs font l'objet d'âpres discussions entre hommes publics, cablo-opérateurs, ingénieurs des télécommunications, industriels, économistes, philosophes, éducateurs et autres professionnels de l'information et des médias.

Mais que faut-il vraiment penser du phénomène Internet aujourd'hui? Les entreprises, les organisations, les professionnels de l'information et de la documentation doivent-ils se préoccuper de cette question et si oui, dans quel but et pour quels enjeux? Et plus largement, comment les futures autoroutes ou infrastructures de l'information seront-elles utilisées par les entreprises pour améliorer leur compétitivité et par les documentalistes pour assurer un meilleur accès à l'information utile et mieux répondre aux besoins des usagers?

Auparavant, il importe de bien préciser les différences entre Internet d'une part et inforoutes ou autoroutes de l'information d'autre part. Internet est essentiellement un mode de communication original entre les hommes qui s'appuie sur une large interconnexion des ordinateurs au niveau de la planète. Il est aussi un phénomène sociologique nouveau qui préfigure ce que seront les usages à venir des nouvelles infrastructures de télécommunications. Si l'on peut faire de l'Internet avec une simple ligne téléphonique, un modem et un ordinateur personnel de bas de gamme, il apparait vite que la multiplication exponentielle et la diversification à l'infini des usages de l'Internet et surtout le développement du multimédia rendent impérative la mise en place d'infrastructures de télécommunications ou de télématique autorisant des circulations de données à haut débit. Les nouveaux réseaux d'accès à l'information électronique sont un enjeu de société important par les conséquences qu'ils peuvent avoir dans les domaines de la culture, de l'éducation, de la santé, du développement scientifique et technique ou des échanges commerciaux. Internet est plus modestement un brouillon de ce que nous avons ou aurons envie de faire de ces nouvelles inforoutes.

Dans ces conditions le regard critique que l'on veut porter aujourd'hui sur cette situation, est moins focalisé sur Internet ou sur les inforoutes (peut-on imaginer avoir un regard critique sur le téléphone?) que sur la façon dont nous sommes en train de nous approprier ce nouvel outil et de nous adapter à un contexte complétement nouveau. Sommes-nous réellement prêts et décidés à rouler sur les autoroutes de l'infomation?


1 - UN PROTOCOLE POUR UNE COMMUNICATION OUVERTE

Au fond, Internet n'est, ni plus ni moins, qu'un protocole de communication et d'échange de données entre ordinateurs, le protocole TCP/IP. Développé aux USA il y a une déjà plus d'une vingtaine d'années dans les milieux de la défense d'abord puis dans les milieux scientifiques, Internet permet de faire dialoguer, à distance, des ordinateurs de standards et de configurations les plus variés. C'est donc un système d'intercommunication ouvert qui s'oppose de façon nette aux approches plus classiques en système fermé (les réseaux locaux ou internes mis en place dans les entreprises par exemple). Dès lors, cette possibilité d'échanger des données avec des environnements "étrangers" va modifier en profondeur les comportements des individus, des groupes ou des institutions. Les scientifiques universitaires américains puis européens, australiens ou japonais mettront alors au point et installeront gratuitement sur le réseau mondial ainsi constitué plusieurs grands logiciels permettant un usage efficace d'Internet. Ainsi fleuriront successivement les procédures FTP ou Telnet, les outils Gopher, Wais et WWW et les interfaces très conviviales Mosaic, Netscape et bientôt Hot-Java et Hyper-G (tous ces outils fonctionnant selon le principe de l'architecture "client-serveur").

Très vite, les usages vont se multiplier et Internet verra son développement croître de façon quasi-exponentielle. On estime à plus de 2 millions le nombre de machines connectées et à plus de 30.000 le nombre de réseaux reliés par Internet (on dit qu'Internet est un réseau de réseaux). Plus de 30 millions de personnes dans plus de 140 pays échangent quotidiennement des données ou des fichiers logiciels via Internet. Un nouvel abonné est compté toutes les 10 minutes (de récentes statistiques indiqueraient un nouvel abonnement toutes les 30 secondes) et le trafic sur Internet croît de 10 à 20% par mois. Une centaine de nouveaux serveurs Web est créée chaque jour.

Il est surtout intéressant de noter le glissement d'usage du monde scientifique et universitaire (le berceau d'Internet) vers les milieux économiques et industriels et depuis peu, et sûrement de façon croissante, vers le grand public. Aux USA, les entreprises assurent plus de 60% du trafic (contre 40% en France et en Europe). Les milieux économiques suivent désormais de près le phénomène et commencent à prendre des positions sur les divers marchés de télécommunications, d'information, de culture ou d'éducation qu'Internet sous-tend, de même que l'on voit s'engager les premières grandes batailles pour la maîtrise du télépaiement sur le réseau.

Du côté des professionnels de l'information et de la documentation, si dans les milieux anglosaxons, nordiques ou asiatiques on est déjà largement bien branchés, la situation est nettement moins satisfaisante en France. Pour l'heure, ce sont surtout les professionnels des grandes bibliothèques ou ceux intervenant dans les milieux de l'enseignement supérieur et de la recherche qui commencent à vraiment "Surfer sur le Net". Mais la situation change rapidement et nombre de documentalistes des secteurs de l'entreprise, des chambres consulaires ou des collectivités territoriales s'intéressent désormais à Internet.


2 - DES FONCTIONNALITES POUR INFORMER ET S'INFORMER

Internet, c'est aussi un ensemble de fonctionnalités qui donnent naissance à de multiples usages et permettent de satisfaire ainsi les besoins d'information et de communication les plus divers. A l'opposé des approches traditionnelles de dissémination de l'information électronique (l'industrie de l'information des années 70-90) qui consistaient en une diffusion unidirectionnelle et quasi monopolistique de données textuelles centralisées ici ou là dans quelques grands organismes, Internet est surtout une grande boîte à outils qui permet à chacun de maîtriser comme il le veut la gestion de son information utile. Cette-ci est désormais infiniment plus vivante, interactive, ouverte, multidirectionnelle, multidimensionnelle, multimédia, mouvante, évolutive et surtout très personnalisée. La "quincaillerie" Internet donne la possibilité aux individus et aux groupes de devenir acteurs et citoyens à part entière de la nouvelle société de l'information.

Comprenons donc bien d'abord de quoi se compose la boite à outils Internet et apprenons à nous en servir de façon créative et efficace. Pour les professionnels de l'information et de la documentation, cette étape est essentielle mais pas facile dans la mesure où il faut remettre en cause certaines démarches professionnelles antérieures.

a) La messagerie électronique

On peut citer en tout premier lieu la messagerie électronique dont la puissance, l'universalité et la convivialité sont en train de surpasser les traditionnels modes de communication (lettre, téléphone, télécopie, réunion de travail). Rapide, simple, interactive mais laissant des degrés de liberté à l'interlocuteur, cette messagerie électronique planétaire permet des gains de temps considérables et des réductions importantes de coût (surtout dans un contexte d'échanges à moyennes et longues distances). Le caractère ouvert de la messagerie de type Internet rend possible une réactivation des messageries internes d'entreprises, bien souvent peu ou mal utilisées du fait même de leur caractère fermé. Pour des documentalistes, dont la mission fondamentales est d'être une fenêtre ouverte sur le monde, cet usage systématisé de la messagerie électronique est essentielle. Il permet notamment de réactiver et de transformer le très classique mode de travail en réseau au sein des communautés de documentalistes. Le courrier électronique est particulièrement intéressant pour des opérations de diffusion de documents à des groupes dispersés d'utilisateurs (revues de documents, bulletins, signalements, DSI,...) et cela en réduisant considérablement les coûts de cette diffusion. La messagerie électronique est aussi une façon de travailler plus directement avec des sources actives, vivantes, et donc de remettre en cause les logiques passives d'accumulation qui conduisent inéluctablement aux "mouroirs documentaires".

b) Les forums électroniques

Dans la logique de la messagerie électronique, les forums électroniques, les listes dites de diffusion (listserv) et les groupes de "news" (Usenet) sont par ailleurs d'excellents modes d'échanges collectifs d'information et de remarquables outils d'aide à la recherche de l'information pertinente. Des communautés d'intérêt se constituent autour de certaines thématiques et des échanges de messages, de données, de "tuyaux" s'y développent. Ces fonctionnalités sont intéressantes, à condition d'en maîtriser le sens et de savoir bien les utiliser. Elles permettent de trouver des réponses fraîches, vivantes, dynamiques à des questions d'actualité, comme d'approfondir collectivement certains sujets. De tels forums peuvent être "ouverts" (et même très largement ouverts pour les groupes de "news" sur des sujets de société). Mais ils peuvent aussi "fermés", délimiter des territoires précis et être réservés à des groupes de personnes bien identifiés (comme par exemple, des groupes de projets au sein d'entreprises); de ce point de vue, Internet peut être un instrument d'accompagnement du développement du "group-ware").

En documentation, l'usage de ces groupes de "news" ou de ces forums eléctroniques va sûrement constituer dans l'avenir un mode original et puissant de développement de la recherche d'information et de documentation (avec des forums plus ou moins spécialisés auxquels les documentalistes prendront l'habitude de s'abonner). La croissance des usages des forums (listserv) BIBLIO-FR, ADBS-INFO ou LIS-FID témoigne de l'intérêt que portent les professionnels de l'information à cette modalité de travail collectif en documentation. Outils privilégiés de la veille, ces forums électroniques spécialisés doivent impérativement s'inscrire dans une politique de re-développement et de ré-organisation des unités documentaires.

c) Les outils de transfert de fichiers et de travail à distance

A côté de ces fonctionnalités de communication électronique interactive que l'on pourrait qualifier de "grand public", il convient d'en mentionner d'autres qui rendent possible un travail professionnel informatique selon de nouvelles modalités. Ainsi la procédure FTP (File Transfer Protocol) permet-elle d'adresser à distance ou de recevoir sur sa machine des fichiers informatiques (parfois volumineux), qu'ils s'agissent de données, de textes ou de logiciels. De même la procédure Telnet permet-elle de faire travailler, pour soi, une machine distante, comme par exemple faire traiter ses propres données à partir d'un outil informatique disponible sur une machine lointaine. Ces dispositifs sont intéressants dans la perspective d'une réduction des coûts des procédures de traitement de l'information (en utilisant des ressources partagée), mais aussi parcequ'ils élargissent considérablement le volume des ressources dont l'entreprise peut disposer.

En documentation, ces outils facilitent la récupération de gros fichiers de textes (documents en texte intégral par exemple, comme les rapports de littérature grise) ou de données numériques ou factuelles ou encore d'images. Ces mêmes outils permettent de procéder à des recherches documentaires classiques sur des serveurs distants, avec dans un certain nombre de cas, des coûts très bas.

d) La présentation et l'exploration des sources d'information

Naturellement et pour terminer le panorama des grandes fonctionnalités offertes sur et par Internet, il faut mentionner l'ensemble des outils de présentation des ressources et de navigation dans ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui le cyber-espace.

Les gophers (fonctionnant en mode client-serveur) permettent à une organisation, une entreprise, un centre de documentation de se faire connaître sur le réseau et de rendre accessible ce qu'ils veulent mettre à disposition de la communauté (avec des menus construits selon des schémas arborescents). Inversement, en version client, ces outils gopher permettent de faire des recherches sur le réseau pour trouver des ressources répondant aux questions que l'on se pose. Certains commencent à considérer ces outils comme dépassés aujourd'hui.

Selon la même logique, les outils Wais permettent la diffusion et la circulation de documents en texte intégral indexés ainsi que la recherche de textes pertinents par interrogation automatique de l'ensemble des corpus de mots qu'ils contiennent. Dans le domaine de la documentation et des bibliothèques, Wais garde un certain intérêt.

L'utilisation de l'hypertext et de l'hypermédia a permis plus récemment l'élaboration d'outils encore plus séduisants comme les WWW (World Wide Web) ou Webs et leurs habillages conviviaux de navigation de type Mosaic ou Netscape. C'est, aux yeux de beaucoup, le service le plus spectaculaire de l'Internet et certainement celui qui conduit à de profondes transformations dans notre façon de voir le monde. A partir de sa machine personnelle, il est désormais possible de consulter, avec des outils de navigation très conviviaux, l'ensemble des ressources disponibles au niveau de la planète entière, comme il est possible de présenter ses propres informations ou ressources à l'ensemble des utilisateurs du réseau. On peut aisément dire que le Web (mis au point en 1992-93) révolutionne la pratique de l'Internet et qu'il aura des conséquences incalculables sur les comportement des individus et ges groupes face à l'information.

On aura compris que ces diverses fonctionnalités de présentation et d'exploration des ressources d'information et de documentation peuvent intéresser l'entreprise, les bibliothèques et les services de documentation, à la fois pour rechercher les sources pertinentes et les outils dont ils peuvent avoir besoin mais aussi pour diffuser sur le réseau leur propre offres de services et leurs catalogues de documents ou de produits (tout en prenant garde à respecter une certaine déontologie dans l'usage du réseau). De ce point de vue, Internet devient un extraordinaire outil de veille informative sur les marchés, les produits, les technologies, les idées innovantes, les sources utiles et en même temps un puissant levier de démultiplication de l'offre commerciale ou non de l'entreprise comme de l'offre de services des centres de documentation et des bibliothèques. Ces outils sont désormais fondamentaux pour tous ceux qui ont à diffuser des ressources documentaires (que cela soit à titre gratuit ou au contraire à titre payant), qui ont encore à informer de larges communautés d'individus et de groupes (on pense ici à la diffusion de l'information publique ou à celle émise par les réseaux et organismes consulaires ou du secteur de l'éducation). Pour les professionnels de l'information et de la documentation, la maîtrise de ces outils devient donc un impératif, tant les fonctions du Web se confondent avec les missions mêmes des professionnels et des unités qu'ils servent.


3 - INTERNET OUI, MAIS COMMENT S'Y PRENDRE?

Il est rarement facile d'introduire du changement dans les organisations. Ce constat est encore plus vrai pour l'implantation et l'usage d'Internet dans les entreprises et les centres de documentation. Internet, en dépit de son succès médiatique indéniable, en dépit de son développement inéluctable, reste un "outil" qui pose de nombreux problèmes à ceux qui ne le connaissent pas ou ne le pratiquent pas comme aussi à ceux qui sont déjà expérimentés. Que faire? A l'expérience, plusieurs idées simples peuvent être retenues.

a) Sensibiliser, expliquer, montrer

C'est le point de départ de toute la démarche. Il faut argumenter, convaincre les réticents, parfois démystifier, expliquer les enjeux et l'intérêt des usages de l'Internet, montrer ce qui se fait (voir les concurrents prendre de l'avance sur ce terrain est souvent très dynamisant).

b) Se connecter, mais surtout se former

Pour une organisation aujourd'hui, pour un service de documentation ou une bibliothèque, se connecter à Internet ne présente strictement et sérieusement aucune difficulté (du moins en première analyse, car, concrétement sur le terrain, les choses peuvent vite devenir complexes, avec des problèmes de configuration des outils et logiciels auxquels le commun des mortels n'est pas préparé). Les opérateurs ou intermédiaires offrant de telles services de connexion se sont multipliés et il est relativement simple de déterminer la procédure adaptée à son contexte et ses besoins (connexions au forfait, à la consommation, à la distance, etc...). Mais la connexion n'est pas tout. Il va falloir rapidement maîtriser l'outil, apprendre à opérer dans un monde ouvert, changer donc d'attitude, voire même de culture. La formation des personnes est en général la préoccupation primordiale de ceux qui se mettent à utiliser Internet. C'est notamment le cas des professionnels de l'information et de la documentation qui doivent revoir assez profondément leurs méthodes de travail et leurs conceptions du monde de l'information. Il faut dans le même temps mettre en place, en interne, les procédures qui permettront de bien utiliser l'outil, de veiller en permanence à la sécurité, d'assurer une maintenance sans faille.

c) Imaginer les nouveaux usages et services

Il apparait vite nécessaire de faire un effort collectif de créativité pour déterminer les services ou usages correspondants le mieux aux besoins de l'organisation, quelle soit ou non de nature documentaire. Va-t-on mettre l'accent sur la messagerie, sur l'amélioration de la circulation interne ou externe de l'information, sur la réduction des coûts de communication? Préfèrera-t-on utiliser Internet pour stimuler l'invention, pour accompagner le travail collectif de projet, pour assurer certaines logistiques (par exemple, mettre à jour et diffuser les textes utiles à l'ensemble des personnels de l'entreprise ou assurer le contact opérationnel entre des personnes ou des groupes dispersés sur de vastes territoires)? Choisira-t-on plutôt de jouer la carte de la veille informative, de l'observation des tendances du marché dans un environnement très ouvert, du "surfing" sur le réseau pour percevoir les faits marquants susceptibles de donner des idées de produits ou de services? Ou encore, privilégiera-t-on la démarche de démonstration de ses potentialités, d'information sur son offre commerciale, de mise en valeur - au plan international - de son image de marque? Et pourquoi ne pas se servir d'Internet pour maintenir le contact avec la clientèle, pour gérer les échanges avec les fournisseurs, pour assurer l'information et la documentation des unités decentralisées?

d) Décider, au plus haut niveau, du recours à Internet

Toutes les fonctions de l'entreprise ou de l'organisation sont aujourd'hui concernées par Internet, la documentation étant naturellement une des fonctions les plus concernées mais pas la seule. C'est la raison pour laquelle il importe d'aborder la question de la connexion à Internet au plus haut niveau de l'entreprise comme de l'entité documentaire et de mettre en place rapidement des dispositifs et des démarches de conduite de projet qui faciliteront cette appropriation de l'outil par tous les secteurs concernés et rendront possible une vision collective des usages efficaces d'Internet.

De cette approche ou vision collective des usages d'Internet, naîtront sûrement de nouvelles façons de travailler au sein de l'entreprise. Pour la documentation, il peut en résulter un repositionnement dans la structure de l'entreprise et une amélioration substantielle d'image, pour autant que les documentalistes sauront montrer leur aptitudes à s'approprier l'outil et leur volonté de penser et mettre en oeuvre des démarches nouvelles d'information pour l'entreprise.

e) Repenser la sécurité des données

Reste la question, souvent mise en avant par la presse, de la sécurité du travail et des données sur un réseau informatique ouvert. Il faut être clair sur ce point. Internet pose à l'entreprise comme aux documentalistes et bibliothécaires les mêmes problèmes de sécurité que l'usage du téléphone ou du fax, l'ouverture des locaux aux visiteurs ou la circulation du courrier. La sécurité relève de la stricte responsabilité de l'utilisateur et donc des responsables de l'organisation et des services concernés qui doivent prendre les dispositions qui s'imposent. Il est évident que l'on évitera de rendre accessibles les données confidentielles et de connecter au réseau les machines assurant certaines tâches délicates. La sécurité est aussi une question de nature économique: jusqu'à quel niveau de sécurisation faut-il aller sans compromettre les équilibres économiques de l'institution concernée?

Pour l'essentiel des échanges d'informations et de données sur Internet, la question de la sécurité ne se pose pas. Elle se pose par contre pour tout ce qui a trait aux transactions de nature commerciales ou financières et aux actes de nature juridique. De ce point de vue, de nombreux travaux sont en cours qui rendront possibles, à brève échéance, certaines formes de cryptage des messages ou données et d'authentification des signatures. De même commence-t-on à voir apparaître des services d'authentification des actes ou transactions par des sociétés spécialisées. Les rapprochements récents de grandes institutions du secteur bancaire et des principaux opérateurs sur les réseaux témoignent de cette évolution, notamment dans l'objectif de sécuriser le télépaiement et les transactions commerciales.

Ces considérations valent bien entendu pour les professionnels de l'information et de la documentation qui devront repenser non seulement leurs choix de solutions dans l'accès aux données ou aux textes disponibles sur le réseau (à quels coûts, selon quelle convivialité, avec quelle rapidité d'accès,...?), mais aussi leur façon d'apprécier la fiabilité des données circulantes et la conformité juridique des acquisitions faites. Ils devront également intégrer la dimension "sécurité" dans leur propre mode de fonctionnement désormais ouvert sur le réseau.


4 - UN NOUVEAU REGARD SUR LA FONCTION INFORMATION

Outre le fait constaté chaque jour davantage que de nombreuses entreprises, organisations, bibliothèques et services de documentation commencent à bien utiliser Internet, on ne peut que suivre avec intérêt les réflexions développées dans certains groupements ou réseaux d'acteurs économiques (les Chambres de commerce et d'industrie, les réseaux bancaires, par exemple) visant à promouvoir un usage efficace de l'outil pour accroître la compétitivité des entreprises et améliorer l'accès à l'information. Les conseils régionaux s'emploient activement à mettre sur pied les réseaux et plates-formes permettant aux entreprises de bénéficier des avantages d'Internet et des futures autoroutes de l'information. Il est donc temps pour tous les acteurs de la vie économique et culturelle - et parmi eux les services de documentation et les bibliothèques - d'adopter une attitude plus dynamique face à cette nouvelle façon de communiquer au sein d'un monde ouvert.

Internet renvoie les documentalistes, les bibliothécaires et plus généralement l'ensemble des professionnels de l'information et de la documentation aux origines de leur métier à savoir l'importance de la recherche et de la fourniture d'informations pertinentes pour aider à résoudre des problèmes (et non pas au seul catalogage de documents). Internet redonne paradoxalement du sens à la fonction de médiation intelligente de l'information, alors que l'outil est facilement appropriable par tout un chacun.

Quels peuvent-être les usages d'Internet par les professionnels de l'information et de la documentation et quelles transformations des pratiques professionnelles en découlera-t-il?

a) Plus d'efficacité dans le travail au quotidien

A un premier niveau, celui de l'usage d'Internet dans ses fonctionnalités basiques d'aide à la communication électronique - le nouveau téléphone du 21ème siècle -, il est aisé d'imaginer tout ce que l'outil Internet peut apporter dans l'amélioration du travail quotidien du documentaliste ou du bibliothécaire. C'est d'abord, par l'usage de la messagerie électronique, la possibilité d'établir des contacts avec de nombreux autres collègues et donc de renforcer les différents réseaux documentaires sans lesquels il est difficile d'exercer correctement son travail.Cette même messagerie électronique peut être utilisée pour une diffusion de l'information aux différents clients ou usagers, diffusion à la fois plus rapide, plus personnalisée et plus économique. Les forums électroniques, les groupes de news utilisés ou mis en place par les professionnels de la documentation peuvent améliorer substantiellement les modalités traditionnelles de travail. De même l'usage des procédures Telnet et FTP peut faciliter l'obtention des documents primaires intéressants et donc faire gagner du temps dans la mise à disposition de ceux-ci aux utilisateurs. Il serait dommage de ne considérer l'Internet qu'à travers sa seule expression multimédia et hypertextuelle (le Web) alors que ses outils de base sont véritablement des leviers ou des démultiplicateurs dans l'action quotidienne du documentaliste ou du bibliothécaire.

Internet est à la fois un puissant outil de télécommunication (messagerie point-à-point ou collective), un moyen d'accès à de vastes gisements de ressources en information et documentation (fondamentalement différent de ceux actuellement maîtrisés par les documentalistes), un instrument de télé-travail (accès à des machines distantes, télé-déchargement de fichiers et de logiciels,...) et surtout une philosophie moderne du travail en réseau.

b) La recherche d'information et la veille

Internet, documentation ou bibliothéque virtuelle planétaire, est une source inépuisable d'informations qu'il faut savoir observer en permanence (veille informative, stratégique, technologique, sociale,...) et solliciter de façon simple (hypertext et langage naturel) pour accéder à des catalogues, des fichiers, des documents ou au contenu même de l'information. Ces informations désormais accessibles électroniquement existent sous différentes formes (textuelles, factuelles, numériques, iconiques, sonores). Le professionnel de l'information et de la documentation doit donc apprendre à connaître les ressources disponibles sur le réseau, sélectionner, trier, éliminer, conseiller la pertinence et surtout faire vivre l'information. Il doit aussi savoir solliciter activement le réseau.

Les catalogues de bibliothèques consultables en ligne, les serveurs gopher, Wais ou Web, les journaux électroniques, les groupes de news, les listes de diffusion électroniqes,... sont autant de nouvelles sources à explorer de façon systématique. Les agents intelligents de recherche (Lycos, Yahoo, Infoseek, Web Crawler,...) et les serveurs Archie ou Véronica sont autant d'outils dont il faut désormais maîtriser l'usage pour assurer au mieux les recherches d'information documentaire et les diverses démarches relatives à la veille technologique ou à l'intelligence économique. D'une certaine façon, il devient urgent de remettre son ouvrage sur le métier et de ré-inventer de nouvelles approches de la recherche de l'information dans un monde infiniment ouvert.

Pour les professionnels les plus avancés, la conception de nouveaux outils de recherche sur Internet peut devenir une fin en soi. Des agents intelligents de recherche aux logiciels de bibliométrie, il est intéressant de constater l'accélération des développements de l'ingénierie du traitement documentaire rendus plus que nécessaires par Internet et par l'accessibilité généralisée aux sources d'information.

c) La validation de l'information

Dans un nouveau contexte de surabondance de l'information (ou plus exactement d'une surabondance des possibilités d'accès à l'information car, au fond, l'information existait bien avant Internet, mais n'était pas aisément accessible), le professionnel aura de plus en plus un rôle à jouer pour valider la qualité des sources émettrices, pour sélectionner le bon grain de l'ivraie, pour fiabiliser la diffusion de l'information et des documents auprès de ses clients ou usagers. Ce que les éditeurs des produits documentaires classiques ne pourront plus faire (dès lors que l'information est directement mise sur le réseau par les sources émettrices), les professionnels de l'information et de la documentation devront désorma.

d) La diffusion de l'information

Les professionnels doivent se préoccuper encore de présenter leurs propres ressources documentaires sur le réseau, mettre leurs fichiers à disposition, vendre leurs savoirs ou savoir-faire. Les documentalistes et bibliothécaires doivent savoir constituer les "home-pages" et les serveurs "Web" des institution qu'ils servent.

Par la puissance de la messagerie électronique comme par l'efficacité et la simplicité des outils tels que Mosaic ou Netscape, Internet donne la faculté à tout professionnel de l'information qui sait être à l'écoute du monde, de tisser sa toile de relations, de constituer les forums d'échange indispensables, de créer et offrir des produits électroniques de diffusion de l'information.

Cette présentation (ou exportation) des ressources sur le réseau nécessite une certaine vision éditoriale (capacité à sélectionner et à correctement présenter les ressources pertinentes pour en faciliter l'usage et l'appropriation par les clients). Cela peut conduire aussi à la création d'une véritable "infostructure" au sein de l'institution concernée, avec mise en place d'une fonction ad-hoc pour la management de ce nouveau système d'information. Des compétences différentes devront être appelées pour réaliser des produits de qualité, de même que devront être constituées, dans certains cas, des équipes pluridisciplinaires composées d'informaticiens, de documentalistes, d'experts de la communication ou du traitement graphique et de spécialistes des contenus informationnels concernés.

e) La réalisation d'outils de guidage vers l'information pertinente

Dans le même ordre d'idées, les professionnels devront en outre se préoccuper de la conception d'outils qui faciliteront l'accès aux sources pertinentes extérieures à l'institution. Devant l'immensité des ressources disponibles, il est important de concevoir et de mettre à disposition des utilisateurs des interfaces (répertoires, outils d'orientation, "directories", systèmes de pointeurs vers les sources pertinentes,...) qui faciliteront le travail de recherche directe d'information pour ceux qui ne voudront pas dépenser leur temps à explorer en permanence le réseau.

Cette création d'interfaces intelligentes peut donner naissance au développement d'une fonction de nature méthodologique ou pédagogique qui, dans certaines situations (enseignement notamment) peut devenir essentielle.

Internet constitue une vision nouvelle du libre parcours dans l'information. Il pose donc des problèmes à l'industrie de l'information et remet en cause des pratiques développées depuis une vingtaine d'années. Internet peut déstabiliser les professionnels de l'information et de la documentation dans la mesure où il renforce l'accès immédiat, aisé, de tous à tout. Les documentalistes et les bibliothécaires doivent donc redéfinir leur rôle de médiateur dans l'accès à l'information, redevenir des spécialistes de l'orientation vers les sources pertinentes et des évaluateurs des ressources disponibles sur le réseau.


5 - STRATEGIE POUR UNE ASSOCIATION PROFESSIONNELLE

L'ADBS, l'Association des professionnels de l'information et de la documentation, à laquelle adhérent quelque 5.500 membres, ne veut pas rester passive face à la révolution et au développement spectaculaire d'Internet. Elle ne veut pas non plus rester à l'écart du débat qui s'instaure à propos des futures autoroutes de l'information ou inforoutes. En tant que grande association professionnelle moderne, elle cherche à prendre en considération ces nouvelles pratiques de travail en réseau et à aider ses membres à se familiariser avec l'outil et à se l'approprier. Elle essaye de se prononcer sur les nouvelles conditions d'exercice de la profession et d'inciter à l'innovation dans ce domaine. Mais elle doit aussi penser son propre développement en tenant compte de cette nouvelle approche du télétravail, de la télé-information et vraisemblablement développer des pratiques de "télé-association".

Il faut en premier lieu éviter les pertes de temps dans des apprentissages individuels anarchiques et favoriser au contraire une approche collective de la maîtrise de l'outil. Il paraît en outre souhaitable que s'intensifient rapidement les échanges électroniques au sein de l'association. Les connexions à Internet doivent se multiplier de façon à disposer dans les meilleurs délais d'une "masse critique" de professionnels aguerris pouvant tester listes de diffusion, forums électroniques spécialisés, serveurs Wais et Web et identifier les sources pertinentes d'information. Il faut encore faire preuve d'audace et d'imagination et désirer activement construire les futurs possibles pour la profession. La communication électronique entre les membres de l'ADBS réduit les distances et rend plus immédiate et interactive l'expression de propositions pour le futur.

a) Un plan d'actions à court terme

C'est autour de ces idées que s'élabore la stratégie de l'ADBS, pragmatique, responsable et tournée vers l'avenir. Cette stratégie et le plan d'action qui l'accompagne visent délibérément l'appropriation professionnelle de l'outil Internet par un maximum de membres de l'association dans un délai de deux à trois ans. Elle s'appuie sur la motivation explicite des acteurs de terrain et sur la détermination des différents groupes régionaux et sectoriels de l'ADBS de multiplier les initiatives et d'apprendre collectivement l'usage d'Internet. La liste ci-après des préoccupations actuelles de l'ADBS face à Internet témoigne de l'ambition et de l'étendue de la démarche:

- multiplication des connexions Internet, au siège de l'ADBS, dans les régions, dans les centres de documentation;

- réalisation d'actions de transfert de savoir et de savoir-faire: journées d'étude, séances de présentation rapide d'Internet à destination des divers groupes sectoriels ou régionaux ou commissions, séminaires de formation continue relatifs à une première découverte d'Internet ou à des perfectionnements;

- réalisation et diffusion rapide d'ouvrages ADBS par compilation de textes utiles existants:

- développement de forums électroniques: un premier forum électronique ou liste de diffusion ADBS-INFO est désormais accessible via le serveur LISTSERV de l'Université de Rennes-1 (400 à 500 professionnels y dialoguent régulièrement); création dans un deuxième temps d'autres listes de diffusion plus spécialisées;

- création et ouverture d'un serveur Web ADBS présentant diverses ressources de l'association et pouvant constituer un outil de travail pour les professionnels de l'information-documentation;

- constitution d'une documentation électronique, interactive, progressive et collective, sur les conséquences d'Internet sur les pratiques professionnelles dans le domaine de l'information et de la documentation.

- étude des conséquences de l'usage d'Internet sur les métiers de la documentation et sur l'articulation Internet - Multimedia et ses conséquences sur la documentation et son enseignement;

- réflexion sur la déontologie professionnelle face au développement des usages des réseaux de télé-informatique et sur l'expression d'un nouveau droit relatif à la circulation et à la médiation de l'information.

b) Innover dans la vie associative

Internet peut aussi aider l'ADBS à transformer les pratiques de la vie associative.

Ainsi encourage-t-on les groupes sectoriels de l'ADBS à développer des pratiques d'évaluation des ressources disponibles sur le réseau Internet dans leurs domaines de compétence.

On peut penser également expérimenter et développer, en liaison avec les groupes régionaux et sectoriels, des pratiques nouvelles de la vie associative basées sur l'usage d'Internet (pouvoir s'affranchir des contraintes de localisation géographiques), comme on peut expérimenter et développer des pratiques nouvelles de questionnement des membres de l'ADBS (sur des sujets d'intérêt général) par voie électronique.

Il est aujourd'hui nécessaire d'analyser, de façon ouverte et prospective, en quoi Internet peut changer la philosophie de l'association et ses pratiques; étudier les possibilités de gains économiques globaux (courrier, animation des groupes, etc.); étudier les services nouveaux à offrir ainsi que les problèmes techniques et économiques à résoudre.


Le Sommet des sept pays industrialisés s'est réuni les 25 et 26 février 1995 à Bruxelles pour évoquer la "société de l'information" de l'avenir et le développement des services qu'elle autorisera.

Les orientations qui se dessinent ne peuvent pas laisser indifférents les professionnels de l'information et de la documentation. Mais les professionnels de l'information et de la documentation ont-ils quelque chose à dire et à proposer? S'il n'est pas dans leurs compétences de se prononcer sur les choix technologiques stratégiques (fibre optique, ATM,...), ils doivent néanmoins se prononcer sur les conséquences de ce développement mondial des infrastructures de l'information sur leurs propres évolutions professionnelles et sur les missions comme sur les services et produits qu'ils ont à imaginer et à offrir à leurs clients ou utilisateurs.

Comment redéfinir ce rôle essentiel de médiateur de l'information dans un contexte de réseau ouvert, international et universellement accessible? Comment repenser les fonctions de collecte, de traitement, de diffusion ou encore d'expertise ou de synthèse de l'information? Comment, selon les divers lieux d'exercice du métier, concevoir les réponses professionnelles appropriées aux besoins de clientèles proches ou lointaines, solvables ou non, publiques ou privées? Comment repenser la question des droits d'auteur et des différents droits qui interviennent dans la circulation et l'usage de l'information?

Les professionnels de l'information et de la documentation qui travaillent dans le secteur public pourraient connaître de nouvelles responsabilités dans la collecte, la mise en forme et la diffusion des informations produites au sein de leurs institutions.

Les professionnels intervenant dans le secteur privé (et plus particulièrement ceux travaillant dans des entreprises dont la mission n'est pas de vendre de l'information) pourraient être conduits à modifier profondément leurs méthodes de travail pour assurer une veille informative plus pertinente dans un contexte très ouvert de circulation des informations utiles.

Quant aux professionnels dont la fonction est de vendre de l'information ou du savoir-faire en matière de traitement et de diffusion de l'information, les nouvelles inforoutes leur fourniront un cadre exceptionnel de renouvellement de leur offre de service et de nouvelles perspectives pour la médiation commerciale des données, des savoirs et des savoir-faire.

Les professionnels de l'information et de la documentation, documentalistes, bibliothécaires ou spécialistes de la veille ou de l'intelligence économique ne doivent pas attendre que le futur confirme ces prévisions pour agir. Ce sera alors bien trop tard pour la profession. Il importe qu'ils "prennent le taureau par les cornes", s'impliquent dans la réflexion collective sur la future société de l'information, fassent preuve d'audace et d'imagination et inventent dès à présent les réponses professionnelles à apporter aux besoins nouveaux des citoyens et des entreprises.