Classification
fonctionnelle des croix (mission, dévotion, jubilé, chemin,
carrefour… )
Questions sur les fonctions et la
vie propre des croix
La présente page a pour but de
questionner la tentative de classification fonctionnelle des
croix qui voudrait distinguer les différentes notions de croix
de mission, de jubilé, de cimetière, de chemin, de carrefour,
typologie finalement peu convaincante... Elle vise aussi à montrer comment les
croix ont des “vécus” propres les amenant à changer, au
passage, de raison d'être et de fonction.
La question est, en effet, souvent posée de savoir si une croix,
vue sur le terrain, est une croix de mission, de chemin ou de
carrefour, de jubilé ou de calvaire ou autre ? Cette question
semble quasiment insoluble ; elle appelle, en effet, des réponses
multiples ou multidimensionnelles qui rendent peu aisée la
tentative de classification fonctionnelle des croix (selon leur
“raison d'être”). On est en présence de concepts d’analyse et de
critères de détermination des croix qui se mélangent, se
recoupent, relevant de perspectives ou logiques très différentes.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l'ouvrage édité en 2016
sur les croix en fer forgé du Haut-Doubs portait, dans son titre,
la mention “croix de mission ou de dévotion”, reconnaissant de
facto la difficulté de démêler et préciser de façon univoque les
catégories à prendre en compte.
Il n’existe, bien sûr, pas de “norme” ou “règlement”
(religieux ou civil) définissant a priori des catégories de
croix et imposant une classification ou typologie bien précise
de celles-ci. Dans son Dictionnaire de l’Ornement
(2012, Éditions Jean-Paul Gisserot), évoquant les “croix
monumentales”, Luc Derroite écrit : “elles ne manquent pas
de mots pour indiquer la raison d’être de chacune d’entre
elles : croix de calvaire, croix d’accident, croix
d’indulgence, croix de carrefour, croix de chemin, croix de
cimetière, croix de jubilée, croix de mission, croix
funéraire, croix hosannière, croix monumentale, croix votive”.
C’est dire combien la tâche est difficile de mettre de l'ordre
dans la galaxie des croix. Je tiens à remercier Madame
Elisabeth Renaud de Remoray pour ses précieuses remarques
relatives à la qualification de plusieurs croix autour du Val
de Mouthe.
1 - Des croix
particulières sortant du corpus d’étude-inventaire
Commençons par simplifier la question, en traitant
préalablement de quelques cas singuliers de croix, sans
ambiguïté ou presque, qui ne rentrent pas dans le corpus de
l’étude-inventaire des croix en fer forgé recensées sur les
territoires des communes du Haut-Doubs et des plateaux du
Jura.
Croix de clocher.
Toutes les églises, ou presque, ont une
croix au sommet de leur clocher, la plupart du temps
réalisée en fer forgé avec décors variés en tôle de
fer. Ces croix ne sont pas (ou plus) forcément
toujours celles posées au moment de la construction
des églises. Nous ne les prenons pas en compte dans
notre étude-inventaire des croix en fer forgé,
érigées au sol, pour deux raisons. D’une part parce
elles sont bien spécifiques et forment, en
elles-mêmes, un corpus d’étude bien à part, avec une
fonction incontestablement univoque. Surtout et
d’autre part, parce qu’il est très difficile, voir
impossible de pouvoir les observer de loin et dans
leurs détails sauf à être équipé de façon très
professionnelle (téléobjectifs puissants,
échafaudages...). Ces croix, généralement petites,
sont fixées à la structure du clocher par
l’intermédiaire d’un pied arrimé à la toiture du
clocher et se présentent souvent avec un piédouche,
un globe, un croisillon et un coq. Elles sont
toutefois intéressantes à connaître car les
techniques de ferronnerie sont les mêmes que celles
de la réalisation des croix de sol et les symboles
religieux, souvent réduits à l'essentiel, recoupent
ceux des croix d'en bas qu'elles dominent du haut de
leur cloché.
Croix funéraires tombales.
Elles sont très nombreuses dans les
cimetières, chaque tombe (du moins dans la tradition
catholique) a sa croix placée le plus souvent en
tête du monument funéraire. Généralement en pierre,
souvent en fonte (très nombreuses à partir de la
seconde moitié du XIXe siècle), quelques fois aussi
en bois plantées directement dans le sol, elles sont
parfois en fer forgé, réalisées dans un style plutôt
simple. Là-encore, nous ne prenons pas en compte ces
croix tombales “privatives” dans notre corpus
d’étude-inventaire car elles renvoient à un rite
essentiellement funéraire bien spécifique (et leur
très grand nombre dépasse largement les possibilités
d'un inventaire sérieux). Toutefois, nous regardons
et enregistrons dans notre corpus, certaines croix
tombales particulières témoignant d’une tradition
locale de ferronnerie d’art ou simplement de travail
du fer forgé comme par exemple à Métabief,
Grand’Combe-Châteleu, Foncine-le-Haut, Jougne… Il
convient toutefois de différencier ces croix
funéraires tombales (tombes de particuliers), des
croix monumentales, placées souvent au centre des
cimetières, constituant des monuments funéraires et
symboliques à dimension collective (“la croix du
cimetière”).
2 - Des catégories de
croix combinant des notions hétérogènes
Les notions, catégories ou qualifications des croix sont loin
d'être simples et même pertinentes, du moins de façon
univoque, pour décrire des réalités complexes dont les
critères de discrimination se mélangent ou se combinent entre
eux. L'énumération faite par Luc Derroite, pourrait d'ailleurs
être étendue : croix de monuments aux morts (sujet polémique),
croix de finage (érigées aux quatre points cardinaux pour
marquer les limites du territoire).
On est, en effet, en face de plusieurs notions analytiques
indépendantes qu’il faut croiser pour parvenir à mieux
comprendre de quoi on parle.
Raisons d'être, fonctions ou causes d’érection des
croix. Ce sont souvent, au départ, des
évènements religieux collectifs ou communautaires qui sont
à l'origine de l'érection des croix : une “mission” (au
sens très spécifique de ce terme) qui peut s’achever par
l’érection d’une croix, une commémoration (jubilé…) ou
encore un grand évènement funèbre (pensons ici à certaines
grandes croix de cimetières). Il peut aussi s’agir d’un
besoin de marquage religieux d’un territoire précis
(entrées de village, carrefours, croix de finage…). Il
arrive aussi que l’érection d’une croix soit le fait de
pures initiatives personnelles (comme par exemple la croix
du centenaire Roy à Essavilly ou la croix des Granges
Bonnet à Mignovillard). On peut retenir aussi ici les
croix votives (voeu individuel ou collectif) ou encore les
croix d'accidents.
Lieux où les croix sont érigées. On trouve
généralement les croix monumentales devant l’entrée de
l'église ou à proximité très immédiate de celle-ci (dans
l'axe de l'église ou légèrement décalées sur le côté). Des
croix monumentales peuvent aussi exister dans le cimetière
ancien entourant l'église (comme à La Planée ou à
Rochejean), ce qui rend d'ailleurs délicate la distinction
entre croix de mission (en lien avec l'église) et croix de
cimetière. On trouve bien sûr des croix monumentales dans
presque tous les cimetières modernes, donc loin de
l'église paroissiale : elles peuvent trôner au carrefour
des allées principales du cimetière ou au contraire être
déportées le long d'un mur de clôture. On trouve encore
des croix sur les bords des routes ou chemins (notamment
aux entrées des villages) ou aux carrefours de plusieurs
chemins, lieux symboliques où intervient la fonction de
marquage de territoire. Parfois on découvre des croix dans
des propriétés de particuliers (croix des Granges Bonnet à
Froidefontaine-Mignovillard) ou encore dans des zones
reculées (croix totalement perdues dans des bois). Des
croix sont enfin érigées sur des éminences ou des rebords
de falaise (croix du Dan à Poligny, croix de la Roche
Champion à Chapelle-des-Bois, croix Grevet à Mouthe, croix
Malpierra à Revigny, etc...).
Allure et matériaux des croix. Les croix
peuvent être grandes (élancées, majestueuses,
monumentales), moyennes (ordinaires, à taille humaine) ou
minuscules (“petites croix”). Elles peuvent être
solennelles et ostentatoires (grandes croix de mission
majestueuses érigées avec les subsides de quelques
paroissiens mécènes), “standards” (avec un juste équilibre
entre structure, décoration et symbolique religieuse) ou
au contraire délibérément minimalistes ou simplifiées à
l’extrême (érigées presqu'en catimini). Et, bien sûr,
convient-il de distinguer la nature des matériaux
utilisées (pierre, fer forgé, bois, fonte… ), souvent en
lien avec certaines raisons d’être des croix : nombre de
croix de mission ont pu être de simples croix en bois
faciles à réaliser alors que les croix monumentales de
cimetières vont recourir abondamment à la fonte au cours
de la seconde moitié du XIXe siècle.
Acteurs érigeant les croix. Il
s’agit souvent de communautés (paroisses, communes…) qui
décident de la fabrication et de l’érection d’une ou
plusieurs croix. Dans certains cas, l’érection de croix
peut être le fait de groupes religieux prosélytistes
(jésuites, bénédictins…) imposant un marquage religieux du
territoire (de leur territoire). On peut enfin relever des
décisions d'érection de croix émanant de particuliers,
mécènes ou bienfaiteurs (Croix Bonnet à Mignovillard,
croix Jeannin à Communailles-en-Montagne…).
Il suffit de croiser les deux dimensions “finalités”
(raisons d’être) et “lieux” pour se rendre compte de la
diversité et de l’extrême combinatoire des possibles :
des croix de mission peuvent être érigées près de
l’église, dans un cimetière, le long d’un chemin, dans la
propriété d’un particulier… ;
des croix implantées dans des cimetières peuvent être
des croix de mission, des croix funéraires, des croix
commémoratives… ;
etc.
3 - La dimension
temporelle, le “vécu” des croix
Disons en préalable qu’il convient de distinguer plusieurs
temps ou vécus différents, et cela pour toutes les croix.
Celles-ci sont, rappelons-le, des monuments, certes érigés à
un moment donné bien précis (ou pour une occasion
particulière), mais qui sont aussi faits pour durer avec
“ré-utilisation” des croix pour célébrer ou commémorer divers
évènements ou simplement permettre de “vivre sa croix”.
Le temps de l’érection originelle. On
plante ou érige une croix à l’occasion d’un évènement
fondateur (mission, jubilé, décès d’une personne,
commémoration particulière). À cette occasion, une
cérémonie solennelle est organisée, des paroissiens se
rendent près de la nouvelle croix que des autorités
religieuses bénissent ; des discours sont tenus et des
décors floraux sont ajoutés. Et, bien sûr, des
“indulgences” sont accordées qui sont mémorisées sur les
croix par des inscriptions gravées dans la pierre de leur
piédestal. Il faut redire ici combien il convient d'être
prudent avec ces inscriptions gravées qui ne correspondent
pas nécessairement avec la date d'érection initiale des
croix, celles-ci pouvant être “réutilisées et mises en
avant” lors de missions ou cérémonies commémoratives
ultérieures.
Le temps postérieur non évènementiel. On
vient à la croix s’y recueillir, seul ou en groupe bien
longtemps après l'érection du monument. On s’y arrête, on
y prie, dans une certaine intimité.C'est le temps discret
et individuel de la croix. On peut mentionner ici le fait
que des personnes viennent souvent ajouter à la croix
existante, discrètement, des objets religieux (petits
crucifix en fonte notamment).
Le ou les temps de remémoration. Lors d’un
nouvel évènement religieux, la croix existante va être
“réinvestie” publiquement ou simplement “réutilisée” :
nouvelle mission, nouveau jubilé, célébration d’un décès
de notable religieux, évènement exceptionnel…Cela se
traduit par de nouvelles inscriptions sur la croix
d'origine et par l'obtention de nouvelles “indulgences”.
Il est
souvent difficile de démêler tous ces temps ou vécus
différents qui peuvent notamment se traduire par
l’ajout d’inscriptions nouvelles sur le piédestal des
croix, inscriptions qui viennent souvent brouiller les
cartes ou induire en erreur. Disons donc, très
précisément, qu'une croix ne s'inscrit pas dans une
logique d'un “coup unique” (son érection initiale)
mais qu'elle est un monument à visées collectives,
support permanent de démarches de dévotion et de
multiples actes de remémoration.
Ainsi, une croix au centre d'un cimetière sert de
croix de missions multiples avec ajout de plaques ou
inscriptions nouvelles (six missions successives
notamment à la croix de Gilley et de même à Sirod où
les bénédictins n'hésitent pas à inscrire dans la
pierre leurs initiatives missionnaires). Une croix
typique de chemin à Chantegrue (en direction du
cimetière) sert aussi de croix de mission tardive : on
crée une croix de carrefour à un moment donnée et
cette croix est honorée par la suite par des
manifestations de missions successives ultérieures.
Une croix (Bonnet-Mignovillard) est érigée par un
particulier à une date donnée (peut-être un jubilé)
mais fait ensuite l’objet de manifestations ou
célébrations de type mission.
4 - Des croix qui
bougent ou se transforment
La tentative de classification fonctionnelle logique des croix
peut buter enfin sur le fait que celles-ci connaissent des
transformations dans le temps, pouvant parfois modifier
profondément leur première fonction ou raison d’être. Sur des
périodes d’un siècle ou deux, les croix, pourtant faites pour
durer, subissent effectivement des transformations voire-même
des changements de localisation, perturbant encore plus leur
vocation ou fonction initiale.
Des déplacements. Parce que devenant
gênantes (pour la circulation, pour l'aménagement des
villages…), certaines croix migrent, et le plus souvent,
loin de leur implantation fonctionnelle initiale. À
Saint-Laurent-en-Grandvaux, la croix initialement érigée
près de l’église (croix de mission) est renvoyée beaucoup
plus au nord du centre du village (trois implantations
successives sur plusieurs dizaines d'années), devenant une
sorte de simple croix de chemin aux Jourats le long de la
RN5. À Censeau, la croix érigée devant l’église
(vraisemblablement aussi croix de mission) est renvoyée au
sud du village, le long du chemin des Grangettes, devenant
une banale croix de chemin. À Nozeroy, la croix des
Annonciades a récemment quitté le centre de la place où
elle était érigée initialement pour gagner l’entrée du
parc des remparts, devenant, de ce fait, simple monument
purement décoratif. Aux Longevilles-Mont-d’Or, la très
belle croix de 1783 a la bougeotte : elle a changé
plusieurs fois d’emplacement au sein du cimetière attenant
à l’église. À Pontarlier, c’est la croix de mission des
années 1820-30, qui est transférée en 1859 au centre du
cimetière moderne de la ville, perdant à cette occasion sa
fonction originelle pour devenir croix monumentale de
cimetière (avec un piédestal ostentatoire sans commune
mesure avec celui d'origine). À Bannans, la très
surprenante et originale croix FF3D à globe, érigée
à proximité immédiate de l’église, est exilée sur un mur
de clôture du cimetière, perdant non seulement son
piédestal original mais aussi et surtout sa fonction de
croix autour de laquelle on pouvait tourner en procession
lors d’évènements religieux communautaires.
Des transformations. Pour diverses raisons
(souvent pour des besoins de restauration ou de
consolidation), les croix subissent d’importantes
modifications soit de leur piédestal en pierre, soit de
leur structure métallique. Cela peut être dû à une
nécessité de renforcement de croix anciennes en pierre par
des corsets métalliques (Cerniébaud, Gilley…). Mais plus
surprenant, aux Grangettes dans le Doubs, la croix FF3D
démontée pour remise en peinture en 2011, est remontée,
par erreur, avec une rotation de 90° (“miracle de la croix
qui tourne des Grangettes”) : la symbolique originelle de
la croix (par rapport à l'axe de l'église) en est
transformée, la croix devenant par ailleurs “monument aux
morts” de la commune. Ces transformations ne modifient pas
la fonction initiale des croix mais témoignent souvent
d’un passage d’un statut de monument religieux à un statut
de pièce patrimoniale à conserver ou de “truc” communal
utile pour de nouvelles fonctions (commémorations
militaires).
Des disparitions. On sait que nombre de
croix en pierre ont été mises à bas au moment de la
Révolution. Mais des destructions pures et simples de
croix ont continué de se produire, notamment au cours des
siècles suivants et aussi au cours des 20-40 dernières
années, souvent pour des raisons utilitaires (dégager de
la place dans le cimetière, réaménager une place) : c’est
le cas de la très intéressante croix mixte (pierre et fer)
de Sarrageois, comme de la croix Bonnet du cimetière de
Jougne. Cela peut se produire lors d’aménagements urbains
comme à Mouthe, lors du ravalement d’un immeuble rue de
l’église.
Des substitutions et des multiplications.
Il convient de citer, par opposition au cas précédent, le
cas d'érection de plusieurs croix, quasiment au même
endroit, soit à la même époque soit à des époques
légèrement différentes. Citons le cas de
Chaux-des-Crotenay où la très haute croix de mission de
1826 vient remplacer la croix mixte (pierre plus fer
forgé) de 1730 : mais cette dernière n’est pas enlevée et
la nouvelle est érigée à une quinzaine de mètres de
l’ancienne (l’ancienne croix ne “sert” plus, oubliée, mais
reste présente sur le terrain). À Grand’Combe-Châteleu,
dans le “carré des prêtres” sont érigées plusieurs croix
en fer forgé sur des tombes de prêtres à une petite
distance de la belle croix de mission de 1823. Citons
encore le cas de l’église et du cimetière de Gilley : la
vieille croix en pierre du cimetière ayant servi à
commémorer une demi-douzaine de missions et ayant
nécessité un renforcement par jambes de force en fer, voit
une nouvelle croix FF3D être érigée, au milieu du XIXe
siècle, en bordure du cimetière à quelques dizaines de
mètres de l'ancienne croix.
5 - Conclusion :
prudence!...
On aura vite compris qu’il s’avère bien difficile établir de
façon rationnelle, univoque et claire, une classification ou
typologie des croix sur la base de notions elles-mêmes floues
ou ambivalentes qui s’obstinent à se mélanger et à nous
perturber. C’est pour cela que l’on est vite tenté
d’abandonner toute velléité d’établir de telles catégories
formelles. C’est la raison pour laquelle nous nous contentons,
au moins dans un premier stade de la recherche, d’inventorier
et de décrire les croix, déjà du seul point de vue de leurs
“aspects” techniques, décoratifs et symboliques.
Précisons toutefois que, lorsque les archives le permettent,
lorsqu’on sait qu’une mission s’est déroulée précisément à une
date donnée et qu’une croix a été érigée à la fin de la
mission, et encore que la croix présente une symbolique
ostentatoire bien “missionnaire”, alors oui, on peut parler,
sans le moindre doute, d’une croix de mission pour sa raison
d'être initiale. Mais, pour autant cette croix pourrait
ensuite avoir été déplacée le long d’une route ou à un
carrefour de chemin, perdant sa seule vocation initiale de
croix de mission.