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Missionnaires de Besançon, dits de Beaupré
Abbé Ernest Sevrin (1948)

in Les missions religieuses en France sous la Restauration (1815-1830).Tome Premier. Le missionnaire et la Mission, Abbé Ernest Sevrin, Procure des Prêtres et de la Miséricorde, Saint-Mandé, 1948, pp. 37-38


Cette Société de missionnaires, probablement la plus ancienne de toutes, fut fondée en 1311 par un archevêque de Besançon, pour l’instruction religieuse des campagnes ; elle se composait d’un doyen et de six prêtres séculiers. Les papes Martin V et Eugène IV lui donnèrent leur approbation.


Vers la fin du XVIIe siècle, elle fut réorganisée ou rétablie par l’archevêque M. de Grammont. Il obtint un des missionnaires de Saint-Joseph de Lyon, M. Vuillemenot, qui cessa d’être “Joséphiste” pour devenir curé de Saint-Pierre de Besançon et supérieur des missions diocésaines ; des chanoines et des curés se joignirent à lui. Peu après, ils ne firent qu’un avec les directeurs du séminaire, et vers 1680 s’établirent à Beaupré, à une lieue de Besançon, sous la tutelle immédiate de l’archevêque qui leur donna des statuts. Ils étaient une douzaine, admis à l’unanimité après deux ans d’épreuves, et choisissant leur supérieur. Ils ne faisaient pas de vœux, ne pouvaient être renvoyés, mais avaient le droit de se retirer, sauf préavis d’un an. Le pape Innocent XI les approuva sous cette forme en 1685, et Louis XIV les autorisa par lettres patentes du 5 avril 1713. La Société fut florissante jusqu’à la Révolution. Elle donnait surtout des missions rurales, de quinze jours à un mois, avec trois grandes instructions par jour.


En décembre 1815, les dix missionnaires survivants, désireux de reprendre leur apostolat, demandèrent l’autorisation légale qu’ils obtinrent près de huit mois avant les Missionsionnaires de France, par ordonnance royale du 3 février 1816. Un prêtre riche, aidé de plusieurs confrères et de pieux laïcs, leur procura en 1818 une église et une maison à École, près de Besançon ; et ils déployèrent beaucoup de zèle, soit à missionner dans les montagnes du Jura, soit à exercer le ministère dans les paroisses vacantes. Ces missionnaires, pieux et instruits, jouissaient dans le diocèse d’un prestige égal à celui des directeurs du séminaire, un des meilleurs de France, et avaient comme eux la confiance du clergé.




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