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Les missions en Franche-Comté dès 1674 et surtout après
1818 (Baudier)
Pour Joseph Baudier, les
missions remontent à - au moins - 1674 en Franche-Comté. Une
interruption de l'action des missionnaires a eu lieu de 1791 à
1815. Mais très vite après la chute de l'Empire, les missions
reprennent de plus belle avec la création de la maison des
missions d'École (Doubs). Il donne des précisions sur les
missions qui se sont déroulées à Métabief.
Source : Joseph Baudier,
Métabief, village de la féérie blanche et station verte
dans le Haut-Doubs, Municipalité de Métabief, 1979,
182 p.
Certains pensent que, pour retrouver l’origine des
missions, il faille remonter au début du XIXe siècle,
c’est-à-dire à une époque où l’épiscopat français estima
nécessaire de rechristianiser la population après les
événements révolutionnaires marqués notamment par le culte
de l’Être Suprême et de la déesse Raison. En ce qui concerne
le diocèse de Besançon, cette action fut entreprise beaucoup
plus tôt, en effet, c’est en 1674 qu’Antoine Pierre de
Grammont, Archevêque de Besançon, fonda une communauté de
missionnaires pour l’évangélisation des fidèles. Mais la
maison fut fermée en 1791, et c’est entre 1815 et 1818 que
la mission fut rétablie à École, notamment grâce à la
collaboration de l’Abbé Bardenet.
Selon un programme fixé
longtemps à l’avance, les missionnaires à raison de deux ou
trois venaient prêcher dans les différentes paroisses. La
“Mission” durait en général une semaine : il y avait une
grand-messe chaque matin et une prédication tous les soirs.
La veille du jour des confessions — d’ordinaire un vendredi
—, le sermon avait pour objet l’enfer : la description en
était tellement frappante que l’on se serait cru déjà dans
les flammes et l’on n’aspirait le lendemain qu’à bénéficier
du sacrement de pénitence. Puis le dimanche, c’était le jour
de la communion de tous les paroissiens. Pour perpétuer le
souvenir de la mission, souvent, grâce à la souscription des
fidèles, était élevée une croix — la croix de mission — avec
l’indication de l’année de son déroulement.
Mais, si l’on en croit Paul
Huot-Pleuroux dans son ouvrage “La Vie Chrétienne dans le Doubs et la
Haute-Saône de 1860 à 1900”,
Métabief n’éprouva pas souvent le besoin de faire appel à de
tels missionnaires. Une seule mission prêchée par MM.
Vieille et Lechine eut lieu du 30 octobre au 13 novembre
1892. Dans le compte rendu établi par ces deux
ecclésiastiques, il est indiqué que “dans cette paroisse,
les femmes sont passablement religieuses et régulières pour
leurs devoirs. Les hommes sont généralement indifférents...
Pendant la mission, les femmes se sont bien comportées et
ont mérité des éloges. Les hommes venaient très peu au
sermon du matin les jours ordinaires ; le soir, c’était
mieux. Plusieurs ne se sont montrés qu’à la Toussaint et
pour le sermon des hommes. Une vingtaine à peu près
ont résisté à la grâce et refusé de faire leur devoir ”.
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