PRATIQUE DU MANAGEMENT DE LÕINFORMATION

De lÕanalyse fonctionnelle ˆ la rŽsolution de problmes

 

Jean MICHEL

 

QUATRIEME PARTIE

 

Constats et propositions

P4a - Fausses bonnes idŽes en documentation et vrais faux-produits documentaires

P4b - Formation des futurs documentalistes: quelques exemples de dŽmarches pŽdagogiques

P4c - Propositions pour le dŽveloppement de l'analyse de la valeur en documentation

 

FP13 - Fiche pratique: Les phrases assassines ou comment tuer l'analyse de la valeur

FP14 - Fiche pratique: Normalisation et analyse de la valeur

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P4a - FAUSSES BONNES IDEES EN DOCUMENTATION

 

ET VRAIS FAUX PRODUITS DOCUMENTAIRES

 

 

 

 

 

            Nombre de professionnels de la documentation et de l'information, nombre de centres ou organismes de documentation peuvent se laisser tenter par des schŽmas de pensŽe, trs largement rŽpandus dans le milieu, mais qui peuvent avoir des effets dŽsastreux sur la situation mme des intŽressŽs et sur celle des unitŽs concernŽes. En d'autres termes, il faut se mŽfier des "faux-amis" et savoir en permanence reformuler correctement les fonctions et les contraintes ˆ prendre en compte dans sa dŽmarche de professionnel. Il faut savoir clairement dŽfinir le problme que l'on a vraiment ˆ rŽsoudre, sans se prŽcipiter sur les idŽes ˆ la mode, sans se laisser enfermer dans les schŽmas ŽculŽs et se laisser piger par les mythes qui rgnent dans la profession (comme dans toutes les professions) et sans oublier d'analyser le contexte spŽcifique dans lequel le problme est posŽ.

            Les Žvaluations faites dans diffŽrentes unitŽs de documentation, les applications de l'analyse de la valeur rŽalisŽes ici ou lˆ, mettent en relief assez logiquement ces fausses bonnes idŽes, qui conduisent inŽluctablement ˆ de "vrais faux produits".

 

1 - Revue de presse ... ou comment accro”tre la "press...ion" documentaire? 

            Une revue de presse, oui bien sžr, ˆ condition de ne pas obliger l'utilisateur ˆ lire vingt fois plus qu'il n'est en mesure de lire (compte tenu de ses charges de travail et de ses disponibilitŽs en temps) et ˆ condition encore de ne pas reprendre dix fois la mme information, sous prŽtexte que tous les organes de presse en ont parlŽ. Une revue de presse ne doit pas tre une stricte et systŽmatique accumulation de ce que publie la presse.

            Une revue de presse, ˆ se cible, en contenu informationnel et en modalitŽs de diffusion. Une revue de presse a des fonctions diffŽrentes selon les diffŽrents contextes d'utilisation. Une revue de presse doit se concevoir ˆ travers un bon cahier des charges fonctionnel, dont les fonctions, les critres et niveaux d'apprŽciation ou d'exigence sont dŽterminŽs en accord avec les cibles stratŽgiques visŽes.

 

2 - Bulletin ou "butin" de documentation?

            Le bulletin de documentation apparait souvent comme "LE" produit majeur, existentiel, de nombre d'unitŽs documentaires. C'est le document qui signe l'activitŽ de ces organismes. C'est le produit sacrŽ par excellence.

            Mais, bien souvent, ce bulletin de documentation est plus le "journal de bord" des activitŽs des professionnels de la documentation qu'un produit qui parle vraiment aux utilisateurs. Le bulletin finit par n'tre que la trace externalisŽe des pratiques secrtes des professionnels, une trace qui lve le voile sur ce qui peut tre considrŽ comme le butin de la documentation. Et plus ce butin est riche, se diversifie ou se complexifie, et plus le bulletin devient illisible, indisgeste, inexploitable. C'est, comme on a pu le constater lors de l'Žvaluation de produits ou unitŽs de documentation, une accumulation de pages de papier, vŽritable "pudding" documentaire, qui, en aucune faon, ne peut sŽduire un utilisateur critique.

            Il ne faut donc pas confondre cuisine et gastronomie, description des pratiques et richesses documentaires et information des utilisateurs. Le produit de documentation, appelŽ bulletin, doit tre pensŽ comme un produit en soi (avec ses fonctions et ses contraintes) qui n'est pas le simple reflet des enregistrements documentaires professionnels.

 

3 - Bulletin de documentation ou "charter" de communication?

            Autre tentation pour les professionnels de l'information et de la documentation: utiliser le produit documentaire comme support de communication avec leurs utilisateurs. Plus exactement, et de faon inconsciente, le bulletin de documentation, dont la fonction principale est de renseigner l'utilisateur sur des nouveautŽs ou des textes qu'il ne connait pas encore, se transforme progressivement en produit "feuilletŽ", accumulant des couches fonctionnelles nouvelles, le tout devenant une sorte de "gros porteur-charter" de documentation-communication. Puisque l'on s'adresse ˆ l'utilisateur, pourquoi ne pas en rajouter: les derniers livres acquis par la bibliothque, les titres des pŽriodiques en langues Žtrangres, les index thŽmatiques, les dernires nouvelles du centre de documentation,...?

            Cette Žvolution est lourde de consŽquences: le produit perd en force fonctionnelle, son image se dŽgrade, l'utilisateur dŽcroche et surtout les cožts de fabrication et d'expŽdition grimpent  (d'autant plus dramatiquement que l'on ne s'en rend pas vraiment compte).

            Lˆ encore, il faut s'efforcer de dŽfinir correctement les fonctions attendues du produit , de dŽcider de faon lucide s'il faut faire un ou plusieurs produits et surtout raisonner spŽcifiquement les besoins de communication entre l'unitŽ documentaire et ses utilisateurs.

 

4 - Documentation d'accumulation ou documentation de pertinence?

            Il est frŽquent, dans les structures documentaires, de s'intŽresser de faon privilŽgiŽe aux processus d'accumulation de la documentation et par consŽquent de chercher des solutions aux problmes de gestion de ces processus d'accumulation. Il va de soi qu'une bibliothque municipale a, parmi l'ensemble de ses fonctions, celle de constituer des fonds documentaires qui deviennent progressivement un patrimoine. A l'inverse, tel centre de documentation d'une entreprise industrielle a pour objectif d'informer, de renseigner, au moment le plus opportun, les ingŽnieurs ou cadres de la maison; mais dans ce contexte, il ne lui est pas demandŽ explicitement de conserver de vastes fonds documentaires. Or, il est frappant de constater, dans les Žvaluations faites, combien les processus accumulatifs sont obsŽdants, au point de pervertir les missions ou fonctions des professionnels de la documentation, au point mme de faire perdre le sens profond de la notion d'information. La gestion des accumulations (et des stocks) consomment l'essentiel de l'Žnergie, au dŽtriment d'une implication plus forte dans les contenus mme des documents et des informations et dans la fourniture de rŽponses pertinentes aux vrais besoins des utilisateurs.

            L'exemple des bases de donnŽes bibliographiques est rŽvlateur de ce phŽnomne. Ces bases de rŽfrences sont implicitement considrŽes comme devant tre accumulatives et les critres de performance retenus sont, par consŽquence, le volume global de rŽfrences et la croissance annuelle de la base. Mais outre le fait que les tres vivants ou les structures socio-Žconomiques (ou la bourse) ne connaissent jamais de croissances infinies, on peut se demander si l'utilisateur ne prŽfrerait pas une base de donnŽes de taille limitŽe (ne croissant pas) mais hautement pertinente, actuelle, sŽlective, ˆ une base de donnŽes de plusieurs centaines de milliers de rŽfrences (sinon plus parfois) dont il sait ˆ l'avance qu'il ne sera satisfait que par un pour cent environ du gisement.

            Qu'est ce, au fond, qu'une base de donnŽes? Peut-on en redŽfinir prŽcisŽment les fonctions? Quelles bases doivent-elles tre accumulatives et pourquoi? Quelles bases doivent-elles tre conues et gŽrŽes selon d'autres principes que celui de l'accumulation?    

            Au fond, la documentation ne serait-elle pas plus sŽlection ou d'Žlimination qu'accumulation?

 

5 - Y-a-t-il un pilote dans l'avion "base de donnŽes"?

            ConsŽquence inŽluctable du processus accumulatif, la base de donnŽes devient lourde ˆ gŽrer et son dŽveloppement implique de multiples contributions. Plusieurs co-producteurs se partagent le travail de l'alimentation de la base, cette dernire apparaissant de plus en plus comme une mutualisation du risque documentaire.

            L'Žvaluation de grandes bases de donnŽes documentaires ainsi co-produites fait alors ressortir diffŽrents dysfonctionnements. On s'aperoit, en premier lieu, que la logique du partage du travail l'emporte sur la logique de conception de produit et devient mme l'obsession des acteurs du dŽveloppement (ou plut™t de la croissance) de la base de donnŽes, avec apparition de phŽnomnes de culpabilisation ds lors que les avancŽes sur le front d'abattage ne sont pas toutes Žgales. Peu importe de savoir si la base est bien le bon produit, l'essentiel c'est que l'on avance. Par ailleurs, la gestion du processus d'alimentation devient routinire, se sous-traite, se dŽlgue ˆ  l'infanterie documentaire selon des normes plus ou moins explicite; et c'est lˆ que l'on s'aperoit qu'il n'y a plus d'instance vŽritable de pilotage stratŽgique du produit que constitue la base de donnŽes: le processus d'alimentation en travail partagŽ devient auto-justificatif de son dŽveloppement. De mme apparaisent, ˆ ce moment lˆ, de sŽrieux problmes de non-qualitŽ: les interprtations des normes ou rgles d'alimentation ne sont plus confrontŽes et de profondes divergences dans la nature mme du travail documentaire rŽalisŽ surgissent que seul, l'utilisateur final, devant son Žcran, pourra constater (ˆ son grand dŽsespoir).

            En d'autres termes, il est impŽratif de considrer une base de donnŽes comme un vŽritable produit, avec une stratŽgie clairement explicitŽe, avec un dispositif de contr™le du maintien du cap (dŽmarche qualitŽ) et avec un management qui ne se dilue pas dans l'Žmiettement informatisŽ du travail d'alimentation de la base de donnŽes.    

 

6 - Informatiser n'est pas informer!

            Le dŽveloppement des grandes bases de donnŽes et celui des multiples fichiers documentaires est dž ˆ l'Žmergence, depuis une quinzaine d'annŽes, de l'outil informatique. La plupart des unitŽs documentaires ont fini par s'informatiser, comme tous les autres services ou fonctions dans l'entreprise. Mais si l'on regarde de plus prs le phŽnomne, on s'aperoit que l'informatique est venue se plaquer sur des pratiques documentaires prŽ-existantes, amŽliorant principalement les performances de celles-ci dans les opŽrations de stockage-retrouvage des documents.

            Pour l'utilisateur, le "plus" Žvident se situe dans une accessibilitŽ beaucoup plus aisŽe ˆ un nombre nettement accru de rŽfrences documentaires. Par contre, il reste largement dŽu par la faible qualitŽ de l'information fournie, par l'absence de dŽmarches d'accompagnement ou de valorisation de cette information  (peu de valeur ajoutŽe), par des ergonomies de consultation des donnŽes souvent dŽplorables, par des ruptures de charge dans le processus complet d'accs ˆ l'exhaustivitŽ de l'information et de la documentation (accs au document primaire par exemple) ou encore  par  l'absence de dispositifs multi-mŽdias permettant de confronter rŽfrences, textes originaux, dessins, schŽmas, images,...

            Informatiser, c'est bien, mais ce n'est pas suffisant. Informatiser, ce n'est pas informer. L'informatique n'est qu'un outil parmi d'autres, pour satisfaire des besoins d'information. Il faut souvent, aprs un premier stade d'informatisation d'une unitŽ documentaire, "remettre les pendules ˆ l'heure", reprendre le problme de l'information ˆ sa base, redŽfinir les fonctions de la documentation en essayant de faire prendre conscience qu'informatique documentaire (ou informatisation de la documentation) n'est pas synonyme de produit ou service documentaire. Par ailleurs, dans nombre de cas, les investissements dans l'outil informatique sont trs largement sur-dimensionnŽs et les dispositions adoptŽes peuvent engendrer un sur-cožt intolŽrable au niveau de la fonction technique: le paradoxe serait alors de chercher ˆ dŽsinformatiser pour mieux informer.   

 

7 - Les rŽseaux ou l'art d'accro”tre l'entropie documentaire

            Le travail en rŽseau est une caractŽristique intrinsque des professionnels de l'information et de la documentation. Le travail en rŽseau apparait, en premire analyse, comme une nŽcessitŽ professionnelle: l'information Žtant une substance trs difficile ˆ obtenir, le rŽseau est l'instance privilŽgiŽe de minimisation du risque de sevrage documentaire. Mais le rŽseau c'est aussi l'instrument idŽal du partage du travail documentaire dont il a ŽtŽ fait Žtat plus t™t. Le besoin de crŽer des rŽseaux est donc fort dans la profession: rŽseau rŽgionaux, nationaux ou internationaux, rŽseaux sectoriels, rŽseaux thŽmatiques, rŽseaux de rŽseaux,...

            Le travail en rŽseau est frŽquemment dŽcidŽ au niveau du professionnel de la documentation, sans que ce dernier ait besoin d'en rŽfrer ˆ des supŽrieurs hiŽrarchiques. Dans certains cas, le rŽseau devient alors une vŽritable structure parallle, renforant la situation, douteuse, d'extra-territorialitŽ de l'unitŽ documentaire au sein de sa propre organisation.

            L'Žvaluation de produits documentaires rŽalisŽs par de tels rŽseaux montre les dangers d'un fonctionnement dont on perd progressivement le sens profond pour n'en retenir que le leit-motiv ou le slogan. Le rŽseau, c'est bien souvent l'aveu mme d'une faiblesse de fonctionnement dans l'organisation dans laquelle on s'insre (c'est alors le rŽseau refuge). Le rŽseau, ce peut-tre aussi une dilution des responsabilitŽs, une sorte de mutualisation du risque informationnel et documentaire (la bouŽe de sauvetage). Le travail en rŽseau, c'est enfin du cožt (plus ou moins visible ou externalisŽ), mais c'est de l'argent et du temps dŽpensŽ trs souvent dans des rŽgulations de fonctionnement du rŽseau. En d'autres termes, le rŽseau peut devenir assez naturellement  un dispositif qui dŽgrade l'Žnergie du systme documentaire (d'o croissance de son entropie) au dŽtriment de l'affirmation de structurations stratŽgiques fortes.

            Comment donc profiter des avantages du rŽseau sans en subir les risques ou les inconvŽnients? La participation ˆ un rŽseau, pour une unitŽ documentaire, doit rŽpondre ˆ des besoins clairement analysŽs. Le rŽseau lui-mme doit avoir des fonctions bien identifiŽes et reconnues. En d'autres termes, l'intŽrt d'un travail en rŽseau est fortement conditionnŽ par l'expression prŽalable d'une politique et d'une stratŽgie. 

 

8 - Les nouvelles technologies conduisent-elles toujours ˆ de bons produits documentaires?

            Il est Žvident que la course aux nouvelles technologies (gestion Žlectronique de documents, videotex, audiotex, CD-ROM, disque optique numŽrique, hypertexte, systme expert) s'accŽlre et il est non moins Žvident que toutes les entitŽs documentaires sont confrontŽes ˆ un grave dilemme: adopter les nouvelles technologies ou vŽgŽter archaiquement. Les producteurs de fichiers documentaires investissent dans ces nouveaux outils dont on dit partout qu'ils rŽsoudront tous les problmes qui freinent aujourd'hui le dŽveloppement de l'information spŽcialisŽe. Sortent aujourd'hui de remarquables disques dont l'usage se popularisent (enfin un peu de ludique dans la documentation!). L'hypermŽdia fait rver par les potentialitŽs qu'il sous-tend. Quant ˆ l'archivage Žlectronique, par son extraordinaire puissance d'accumulation (le Òtoujours plusÓ documentaire), il ne peut que rassurer l'individu et les groupes humains face au risque de perte de leur mŽmoire ou de dilution de leur identitŽ.

            Le constat du rŽel n'est pas aussi satisfaisant. Les nouvelles technologies sont souvent utilisŽes pour rŽ-habiller d'anciens produits (conceptuellement mauvais). Elles ne sont pas employŽes dans ce qui pourrait conduire ˆ de vŽritables mutations. Elles cožtent souvent fort chres en installation comme en fonctionnement. Et surtout elles engendrent de nouveaux problmes, aussi difficiles ˆ surmonter que les anciens, ou ne nouvelles contraintes que les concepteurs de produits prennent mal en compte. Ainsi, l'archivage Žlectronique, pour tre vraiment efficace, implique un travail trs strict de codage en amont des documents, s'il ne veut pas devenir un puits documentaire sans fond. L'hypertexte nŽcessite de mme un investissement important au moment de la crŽation des liaisons entre documents (les boutons). Quant au CD-ROM, s'il n'est employŽ que simple support ou alternative ˆ la tŽlŽmatique, il peut engendrer de sŽrieuses insatisfactions: prŽsenter une grande base de donnŽes bibliographique multi-sectorielles sur support CD-ROM et vendre ˆ des utilisateurs ce produit, sachant ˆ l'avance qu'ils n'en consommeront pas plus de 5%, n'est-ce pas d'une certaine faon de l'escroquerie (sans compter qu'il faut en outre jongler avec plusieurs disques pour avoir un accs complet ˆ l'information)?

            Un bon produit d'information se dŽtermine prioritairement ˆ partir d'une analyse correcte des besoins des utilisateurs, concrŽtisŽe par un cahier des charges fonctionnel rigoureux, qui peut laisser place au choix de solutions basŽes sur des technologies nouvelles, ˆ condition de pas occulter les limites et les contraintes de celles-ci.

     

 9 - Un grand oubliŽ: le temps en documentation:

            On trouve de faon abondante, dans la littŽrature spŽcialisŽe, des rgles relatives ˆ la faon d'organiser le travail documentaire. On trouve dans les unitŽs documentaires de remarquables cha”nes de traitement des documents, conformes aux canons professionnels. Quant aux produits documentaires, ils sont bien structurŽs conformŽment aux schŽmas les plus couramment admis: une revue de presse met ˆ disposition des articles de presse, le bulletin signalŽtique signale des rŽfrences bibliographiques, la synthse documentaire fait le point sur une question, le catalogue annuel des acquisitions informe sur les entrŽes documentaires dans le fonds.

            Or, un constat assez net ressort, ˆ travers les Žvaluations AV des produits et pratiques documentaires: la rŽflexion et les dŽcisions sur ces produits et pratiques privilŽgient la dimension structurelle de ceux-ci et ignorent quasiment tout de leur dimension temporelle. Pour reprendre une expression dŽjˆ ancienne de Pierre Boulez relative ˆ la musique, la documentation est ŽtudiŽe "hors-temps", alors qu'elle est pratiquŽe ou consommŽe "en-temps". Le facteur temps en documentation est le grand absent de la rŽflexion sur la documentation. Ou plus exactement, c'est une dimension de la documentation dont la non-prise en compte donne naissance ˆ de profonds contre-sens (confusion par exemple entre opportunitŽ d'information et pŽriodicitŽ de diffusion), ˆ l'ŽnoncŽ d'exigences impossibles ˆ satisfaire (informer tout le monde et surtout tout-de-suite) ou encore ˆ des dysfonctionnements dans les pratiques documentaires (absence de garanties fiables dans les conditions et dŽlais de mise ˆ disposition des documents, sur-cožts  džs ˆ une non-ma”trise des processus temporels,...).

            Le temps est une caractŽristique primordiale de l'information et de la documentation et ce temps est mal ŽtudiŽ professionnellement. A quand un cours sur les temps de l'information et de la documentation? A quand des cahiers des charges fonctionnels des produits et pratiques documentaires affichant de faon consciente le critre "action dans le temps" et retenant des niveaux d'exigence, adaptŽs aux justes besoins des utilisateurs?       

 

 

 

10 - Etre ou ne pas tre...conforme aux normes: that is the question!

            Les normes ont jouŽ et jouent un r™le important dans la documentation. Les normes sont essentielles pour faciliter la flexibilitŽ du systme documentaire, pour accro”tre la mobilitŽ de l'information, pour crŽer les indispensables compatibilitŽs nŽcessaires au fonctionnement des fameux rŽseaux documentaires.

            A maintes reprises, les responsables des unitŽs ou centres de documentation sont amenŽs ˆ s'interroger sur la nŽcessitŽ de suivre ou non les normes en vigueur dans la profession. La rŽponse relve souvent de la mŽthode CouŽ: il faut suivre la norme puisqu'une norme est faite pour tre suivie! En d'autres termes, il n'y a pas toujours une vision claire de ce que reprŽsente un dispositif normatif, pas plus que ne sont perus clairement les avantages et les inconvŽnients de l'adoption ou du respect des normes.

            Cette situation peut tre lourde de consŽquences. Le respect d'une norme par un organisme peut tre dans certains cas en contradiction avec les intŽrts mmes de celui-ci  (surtout s'il ambitionne d'innover). Le respect d'une norme peut alourdir considŽrablement les fonctions techniques internes de l'organisme, s'il doit prendre en compte des contraintes qui n'ont pas lieu de l'tre dans son contexte spŽcifique.  Par ailleurs, le respect d'une norme ne signifie pas automatiquement que l'on atteindra les objectifs de communicabilitŽ et de mobilitŽ fixŽs: la norme peut avoir dans certains cas, un effet inverse de brouillage du sens, de complexification des procŽdures (par excs de zle des normalisateurs).

            La question peut donc tre reformulŽe de la faon suivante: quel est le niveau juste nŽcesaire de respect des normes que j'ai intŽrt ˆ adopter dans le contexte prŽcis de mon entitŽ ou produit documentaire? L'analyse Žconomique et fonctionnelle des consŽquences de ce choix est indispensable.

            Quant ˆ la production des normes, il est clair qu'une dŽmarche fonctionnelle ou exigentielle peut aider ˆ concevoir des normes qui permettent d'atteindre des objectifs raisonnables, dans un contexte Žconomique donnŽ, nŽcessairement contraint.

 

11 - De l'objectivitŽ ou neutralitŽ en documentation

            Des rgles dŽontologiques prŽcisent que les professionnels de la documentation doivent agir avec le plus grand souci de l'objectivitŽ des informations communiquŽes, avec la plus grande neutralitŽ dans le choix des documents transmis. Ces rgles Žtant bien admises, les Žvaluations des entitŽs documentaires font ressortir cependant une profonde incomprŽhension entre utilisateurs et documentalistes ˆ propos du degrŽ d'engagement des professionnels de l'information dans les produits communiquŽs et les services rendus. Pour nombre d'utilisateurs, notamment dans les organisations productives, on aimerait obtenir du profesionnel de la documentation quelque chose de plus que la simple transmission de documents; on aimerait tre conseillŽ, guidŽ, orientŽ; on aimerait pouvoir disposer de produits ˆ plus haute valeur incorporŽe; on aimerait savoir si vraiment les documents communiquŽs valent la peine d'tre lus. Dans certains situations, la demande sur le professionnel de l'information peut aller jusqu'au conseil, voire-mme jusqu'au renseignement (ou espionnage de la concurrence).

            La question du degrŽ d'engagement du professionnel dans l'information qu'il communique ne peut pas tre ŽcartŽe d'emblŽe sous prŽtexte que dŽontologiquement a ne se fait pas.  Ce serait du reste suicidaire pour le professionnel de la documentation de se rŽfugier dans une sorte d'indiffŽrente et extra-territoriale neutralitŽ sur l'information. Sa mission, ses fonctions, impliquent qu'il rŽponde aux attentes de son commanditaire et de son utilisateur et en particulier qu'il se prononce sur l'intŽrt et la valeur stratŽgique des informations ou documents communiquŽs.

            Par ailleurs, cette recherche de la stricte neutralitŽ ou objectivitŽ est ds le dŽpart vouŽe ˆ l'Žchec, ds lors que les procŽdures mmes de sŽlection et d'acquisition des informations et des documents sont fortement empreintes de subjectivitŽ, voir d'intentionalitŽs fortes (pensons au systme des index de citations ou aux rŽalitŽs des dŽmarches d'alimentation des grandes bases de donnŽes amŽricaines).

            En d'autres termes, sachons dŽterminer lucidement, clairement, pour les fonctions de service ˆ satisfaire en documentation et dans les contextes spŽcifiques concernŽs, les niveaux d'apprŽciation pertinents relatifs au critre "degrŽ d'engagement ou d'implication du professionnel de l'information" : c'est sur ce critre que peut se nouer un dialogue intŽressant et fructueux (Žtablissement d'un contrat) entre dŽcideur ou utilisateur d'une part et professionnel de la documentation d'autre part.  

 

12 - A la recherche du sens profond de l'emballage et du plaisir

            La documentation dŽveloppe ses fonctions de service et notamment ses fonctions d'usage avec une rare conscience professionnelle (elle dŽveloppe malheureusement aussi beaucoup trop de fonctions techniques, mais celˆ est une autre affaire). Ainsi donc, bases de donnŽes, bulletins documentaires, diffusions sŽlectives de l'information et autres circulations de pŽriodiques (en Žtoile ou en marguerite) sont rŽgulirement fournis aux utilisateurs et de ce point de vue, la satisfaction est gŽnŽralement grande.

            L'examen approfondi de nombreux produits et services documentaires montrent que les insatisfactions ne sont pas toujours lˆ o les attendaient les documentalistes. Ces insatisfactions ("dŽcalŽes") sont parfois si fortes qu'elles conduisent ˆ rejet du produit ou du service, quant elles n'engendrent pas une image trs nŽgative sur l'unitŽ documentaire et sur la profession. Le reproche porte en effet sur l'absence de fonctions d'estime, autour ou en plus des fonctions d'usage: le produit est mal prŽsentŽ; il est trop lourd, trop gros; l'information est diluŽe dans le papier; l'ergonomie des Žcrans du produit vidŽotex ou de la base de donnŽes internes est terriblement pauvre; les indications complŽmentaires permettant d'aller plus loin dans la recherche de l'information sont chichement dispensŽes; le titre mme des produits n'est pas attractif ou reste sans imagination ("La lettre de la Doc", "Doc ad-hoc", "Bulldoc",...); les prŽoccupations techniciennes (les cha”nes documentaires) s'imposent ˆ l'utilisateur qui recherche plut™t du sens et de la pertinence; on oublie que l'utilisateur peut avoir envie de charger l'information sur son ordinateur personnel; l'accs aux documents pertinents s'apparente ˆ un jeu de piste (ou jeu de l'oie) quand ce n'est pas un vŽritable parcours du combattant,...Caricatures certes, mais rŽalitŽs aussi, qui dŽmontrent que l'on ne satisfait pas son utilisateur en faisant seulement un strict travail de technicien de la documentation. L'utilisateur a aussi besoin de signes, de symboles, d'images, de confort, d'ergonomie, de plaisir, de satisfactions ludiques. Il rŽclame aussi de bons emballages de l'information et de la documentation; il veut des modes d'emploi, simples, clairs; il aspire ˆ recevoir un service complet, avec des fonctionnalitŽs satisfaisantes d'explication, d'illustration, de protection, de maintenance, de communication que le professionnel de la documentation ne peut plus ignorer aujourd'hui.

            Sachons donc bien analyser et rŽ-introduire toutes ces fonctions d'estime dans les produits et services documentaires.

 

13 - Service et/ou promotion: comment toucher son marchŽ et crŽer son image?

            Un bon centre de documentation, de bons professionnels de l'information ont-ils besoin  de faire de la publicitŽ? Les produits et services de documentation sont-ils ˆ ce point  suffisamment dŽfinis et impatiemment attendus pour qu'ils puissent dispenser de tout effort de promotion?

            Ces questions sont posŽes dans diffŽrentes unitŽs documentaires qui ont procŽdŽ ˆ des Žvaluations. Les applications de l'analyse de la valeur font ressortir une terrible rŽalitŽ: les centres de documentation et les documentalistes sont souvent trs mal connus, quant ils ne sont pas ignorŽs par 80 ˆ 90% du reste de l'entreprise ou de l'organisation. MŽtier obscur et ingrat que celui de la documentation. Or paradoxalement, les 10 ˆ 20% d'utilisateurs identifiŽs avouent assez frŽquemment tre pleinement satisfaits des services rendus (mais ignorent aussi bien souvent qu'ils pourraient obtenir autre chose). Mais ces utilisateurs privilŽgiŽs ne contribuent pas nŽcessairement ˆ une reconnaissance sociale ou collective de l'existence et de l'utilitŽ de la structure documentaire. En d'autres termes, deux problmes spŽcifiques se posent: d'une part comment toucher la grande masse des non-utilisateurs et d'autre part comment convertir un ensemble disparate de micro-satisfactions en une macro-reconnaissance?

            Le marketing de la structure documentaire s'impose ˆ l'Žvidence. La promotion des produits et services rendus est une stricte nŽcessitŽ. Il faut que les professionnels de la documentation soient conscients  de celˆ et abandonnent le schŽma mental selon lequel, il suffit de rendre le service (ou produire produit documentaire) pour tre connu et reconnu.

  

14 - La documentation, ˆ doit cožter cher et a doit tre gratuit!

            Parmi les nombreuses fausses bonnes idŽes sur la documentation, celles relatives aux aspects Žconomiques sont les plus difficiles ˆ retourner, et celˆ d'autant plus que la culture Žconomique des professionnels du domaine reste balbutiante, au mme titre que sont pŽremptoires les affirmations des utilisateurs face au cožt de l'information. Tour ˆ tour, on peut entendre que la documentation, ˆ cožte cher (surtout quand elle apparait comme une ligne dans une comptabilitŽ analytique et mme si les ordres de grandeur en font ressortir le c™tŽ trs marginal), que a n'a pas de prix (puisqu'on ne peut pas en apprŽcier l'impact Žconomique) , que c'est trop cher pour ce que a vaut ou encore que a devrait tre gratuit au mme titre que l'air que lÕon respire est gratuit.

            La connaissance des cožts rŽels de la documentation est incomplte. Les centres de documentation ont du mal ˆ dŽterminer des cožts moyens significatifs. Quant aux tarifications des prestations documentaires, elles restent soit trs alŽatoires, soit trop ŽloignŽes des perceptions par l'utilisateur des avantages qu'il peut en avoir.

            Dans ces conditions, que dire d'un cožt moyen de 500 francs pour l'introduction d'une rŽfrence dans une base de donnŽes bibliographiques? Que dire du cožt moyen de 50 francs pour la production d'un bulletin mensuel de documentation? Que penser de la situation d'une base de donnŽes dans laquelle les cožts de traitement informatique reprŽsentent 90ˆ 95% du cožt total de fonctionnement de la base? Que penser, dans une cha”ne documentaire, d'un cožt moyen de traitement d'un document qui reprŽsente 40% du cožt moyen d'acquisition?

            Peut-on dŽfinir des produits et services documentaires ˆ cožt-objectif fixŽ, permettant de viser un prix de consultation compatible avec la solvabilitŽ des cibles visŽes? Peut-on rŽflŽchir ˆ des produits ˆ haute valeur ajoutŽe, dont le cožt de rŽalisation serait nŽcessairement plus important que celui des produits traditionnels, mais dont le prix serait alors nettement supŽrieurs ˆ ceux des services connus?

            La rŽponse ˆ ces questions supposent un important travail d'analyse sur les cožts et les prix en matire d'information et de documentation.

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P4b - FORMATION DE FUTURS DOCUMENTALISTES

 

            ... QUELQUES EXEMPLES DE DEMARCHES PEDAGOGIQUES

 

 

 

            Si l'analyse de la valeur  a ŽtŽ introduite plus facilement en formation continue (l'ADBS, Association franaise des documentalistes et des bibliothŽcaires spŽcialisŽs ayant fait figure , en la matire, de prŽcurseur et de leader), l'AV fait nŽanmoins l'objet aujourd'hui de cours dans divers Žtablissements formant des documentalistes et autres professionnels de l'information.

            Des enseignements sont assez largement dispensŽs, en France, ˆ des Žtudiants de divers IUT (Carrires de l'information), de l'Ecole des bibliothŽcaires documentalistes, de l'IRTD (Institut rŽgional des techniques documentaires), de diverses ma”trises  en sciences de l'information, de l'ENSSIB (Ecole nationale supŽrieure des sciences de lÕinformation et des bibliothques) ou de l'INTD (Institut national des techniques documentaires) ou encore de certains DESS (Institut d'Žtudes politiques). LÕEcole supŽrieure dÕinformation documentaire (ESID),  ˆ Genve, organise de mme pour ses Žtudiants un sŽminaire de trois jours consacrŽ ˆ lÕAVID. Les prŽparations au CAPES de documentation sont Žgalement concernŽes. Ces sensibilisations ˆ l'analyse de la valeur, ˆ ses concepts, ses outils et ses rgles du jeu, restent lŽgres - ce qui est un choix tout-ˆ-fait pertinent - , mais dans certains cas les Žtablissements vont au delˆ du cours didactique et offrent ˆ leurs Žtudiants de mettre en application la mŽthode.

           

            Les exemples prŽsentŽs plus loin sont une sŽlection  de dŽmarches pŽdagogiques intŽressantes, pouvant tre transposŽes dans de nombreuses autres institutions.

 

 

1 - INSTITUT UNIVERSITAIRE DE TOURS

            DEPARTEMENT CARRIERES DE L'INFORMATION

 

1-1. LE COURS D'ANALYSE DE LA VALEUR

            Le cours s'adresse ˆ des Žtudiants de deuxime annŽe (BAC +2), ainsi qu'aux Žtudiants dits d'annŽe spŽciale (recrutement sur dossier, avec un niveau de ma”trise).

            L'enseignement s'articule avec les autres enseignements dispensŽs au sein du dŽpartement "Carrires de l'information" et notamment avec l'enseignement d'analyse systŽmique, pice essentielle du dispositif pŽdagogique de l'IUT. L'objectif du cours consiste ˆ sensibiliser les Žtudiants futurs professionnels

             - d'une part ˆ l'esprit et aux outils de l'analyse de la valeur,

            - d'autre part ˆ l'analyse fonctionnelle et au cahier des charges fonctionnel,

            - enfin ˆ la crŽativitŽ et aux techniques de recherche de solutions.

            On souhaite faire raisonner les Žtudiants en termes de besoins ˆ satisfaire, de produit ˆ concevoir et de service ˆ rendre en essayant de leur faire prendre conscience des mŽcanismes de groupe en  conception de produit et en insistant sur la nŽcessitŽ de ne pas aller trop vite vers les solutions.

            Le cours magistral comporte trois sŽances de deux heures trente, pour l'ensemble de l'effectif (2me annŽe et annŽe spŽciale), les sŽances Žtant rŽparties ˆ raison d'une tous les 15 jours. Les thmes successivement traitŽs sont l'analyse de la valeur (prŽsentation gŽnŽrale, concepts, outils, procŽdures), l'analyse fonctionnelle (et l'Žlaboration du CdCF) enfin  les techniques de crŽativitŽ et leurs applications aux produits et services de documentation.

 

1-2. LES TRAVAUX D'APPLICATION EN GROUPES

            Un travail collectif est demandŽ, en complŽment, aux Žtudiants de l'annŽe spŽciale (environ 25 Žtudiants). Par groupe de 5 ˆ 6 personnes, ils ont ˆ Žtablir des cahiers des charges fonctionnels de futurs produits d'information. Le travail est ˆ rŽaliser entre la 1re et la 3me sŽance du cours magistral (soit une pŽriode d'un mois). Deux sŽances de trois heures sont prŽvues pour valider deux Žtapes successives de l'Žlaboration des cahiers des charges fonctionnels. La pŽdagogie active utilisŽe, basŽe sur l'analyse des erreurs ou des difficultŽs, nŽcessite une forte implication des Žtudiants.  Ces derniers ont besoin d'une dizaine d'heures  environ de travail, non encadrŽ, pour la rŽflexion collective et l'Žlaboration des textes de synthse.

            Pour chaque sujet AV retenu, il est demandŽ aux Žtudiants d'Žtablir les CdCF, en suivant les Žtapes du plan de travail AV. Plus prŽcisŽment, on leur demande de:

            - reformuler le problme posŽ, le besoin sous-jacent et les limites de l'action;

            - dŽterminer le plan d'action pour l'Žtude du problme;

            - dŽfinir et prŽciser le besoin de base;

            - dŽterminer et prŽciser la cible visŽe (caractŽristiques, segmentation,...);

            - analyser l'environnement et  le contexte ˆ prendre en compte;

            - lister les contraintes ou limitations ˆ considŽrer;

            - dŽterminer les fonctions de service attendues, en prŽcisant les fonctions d'usage et les fonctions d'estime, les fonctions principales et les fonctions complŽmentaires;

            - dŽterminer pour les diverses fonctions de service les critres et niveaux d'apprŽciation

            - d'Žnoncer de grandes alternatives ou principes de solutions.

            Le premier rendu des Žtudiants porte sur les Žtapes amont, le second, plus complet, reprend celles-ci et dŽveloppe l'analyse fonctionnelle. On insiste fortement pour que ne soient pas ŽnoncŽs des solutions (ce qui oblige les Žtudiants ˆ un effort d'abstraction assez difficile).

 

1-3. LES SUJETS A TRAITER

            Quatre des thmes ou sujets suivants sont proposŽs aux groupes d'Žtudiants, pour la rŽalisation des cahiers des charges fonctionnels.

           

            a) Etablir le cahier des charges fonctionnel d'un dispositif collectif (ou produit) d'information mutuelle des Žtudiants de l'annŽe spŽciale pour tout ce qui a trait aux outils, mŽthodes et procŽdures de traitement de l'information et de la documentation spŽcialisŽes. Ce dispositif (ou produit) devrait tre un moyen de partage des connaissances. Il devrait tre alimentŽ et mis en oeuvre par les Žtudiants eux-mmes. Il pourrait tre l'esquisse d'un dispositif ˆ prŽconiser dans des entreprises pour faciliter l'Žchange d'informations et d'expŽriences entre spŽcialistes d'un mme domaine (appropriation collective de l'information). Il convient de bien prendre en compte les spŽcificitŽs du groupe cible et celles du mŽtier concernŽ.

 

            b) Etablir le cahier des charges fonctionnel d'un guide de prŽsentation de services, largement diffusable, et prŽsentant les modalitŽs d'accs aux ressources d'information et de documentation spŽcialisŽes (professionnelles) dans la rŽgion de Tours. On vise plus particulirement les entreprises, les sociŽtŽs de service et l'enseignement supŽrieur. Ce guide pourrait recevoir des financements du Conseil GŽnŽral et du Conseil RŽgional. Il devrait prŽsenter une image dynamique des activitŽs d'information et de transfert de technologie de la rŽgion

 

            c) Etablir le cahier des charges fonctionnel d'un produit ou service vidŽotex ˆ destination des personnes de la rŽgion de Tours (Žlargie), parents, enfants, Žtudiants et enseignants, visant ˆ les informer sur les possibilitŽs d'Žtudes ˆ l'IUT de Tours. Le produit devrait les inciter ˆ inscrire des bacheliers d'un certain profil ˆ l'IUT. Le produit sera plus particulirement analysŽ pour le secteur des carrires de l'information. Le CdCF tiendra compte des spŽcificitŽs locales et rŽgionales et devra tre orientŽ "grand public".

 

            d) Etablir le cahier des charges fonctionnel d'un produit d'information-communication prŽsentant les atouts des dipl™mŽs de l'IUT de Tours (Carrires de l'information) et notamment ceux issus de l'annŽe spŽciale. Cet outil devrait faciliter la reconnaissance de cette formation, tant dans la rŽgion, qu'au plan national, auprs des employeurs comme auprs des professionnels de la documentation. Il devrait aussi faciliter le recrutement d'Žtudiants de bon profil et aider au placement des dipl™mŽs. Ce produit devrait pouvoir tre valable pour une pŽriode de 3 ˆ 4 ans environ.

 

            e) Etablir le cahier des charges fonctionnel d'une revue de presse ˆ destination des enseignants et responsables de l'IUT et relatives aux Žvolutions dans le domaine de l'enseignement supŽrieur, plus particulirement dans le secteur des sciences et techniques de l'information. On attache de l'importance ˆ l'objectif de recherche d'homogŽnŽitŽ d'information des divers formateurs, en visant le dŽveloppement d'une connaissance collective. On insiste sur la prise en compte des conditions spŽcifiques de l'IUT et de celles des enseignants.

 

            f) Etablir le cahier des charges fonctionnel d'une lettre d'information pour les Žtudiants et enseignants de l'IUT et prŽsentant de faon rŽgulire (mais surtout opportune) diverses informations relatives ˆ la vie de l'Žtablissement et aux faits marquants. La lettre devrait permettre ˆ chacun d'tre prŽsent dans l'Žvnement, voir de l'anticiper. On insiste sur la nŽcessitŽ de disposer d'un produit lŽger, facile ˆ rŽaliser et on essayera de concevoir quelque chose pouvant intŽresser vraiment les diverses populations concernŽes.

 

            g) Etablir le cahier des charges fonctionnel d'un dispositif  ou service d'information et/ou de conseil permettant aux jeunes dipl™mŽs de l'IUT de s'insŽrer de faon aisŽe dans la vie professionnelle et de se dŽvelopper professionnellement en dŽbut de carrire. Le service est limitŽ aux Žtudiants et aux jeunes dipl™mŽs et doit prendre en compte des aspects de prŽparation ˆ l'emploi, de recrutement et de formation premier poste. Le service peut tre fourni par l'IUT, par l'Association des Dipl™mŽs, par la Chambre de Commerce et d'Industrie ou par une sociŽtŽ privŽe (existante ou ˆ crŽer).

 

            h) Etablir le cahier des charges fonctionnel d'un produit ou service d'information permettant de renseigner des dirigeants d'entreprises, des ingŽnieurs et des cadres, des documentalistes, des jeunes de l'enseignement supŽrieur sur l'offre de formation, en France et en Europe, relative ˆ la ma”trise stratŽgique de l'information et au management des systmes d'information. On vise des formations de haut niveau. On s'adresse ˆ des sociŽtŽs, plut™t de taille importante, ouvertes sur l'international. On souhaite se dŽmarquer des produits prŽsentant les formations plus traditionnelles de conservateurs ou de documentalistes. Les entreprises visŽes pourraient avoir besoin de former certains de leurs cadres ˆ cette discipline particulire. On sait par ailleurs que le marchŽ est Žtroit et exigeant.

 

            i) Etablir le cahier des charges fonctionnel d'une unitŽ de documentation spŽcifique d'un Žtablissement d'enseignement supŽrieur formant aux carrires de l'information (l'IUT de Tours par exemple). On souhaite bien cerner ce qui pourrait faire la diffŽrence entre un centre de documentation classique et une unitŽ intŽgrŽe ˆ une formation aux mŽtiers de l'information et de la documentation.  On souhaite des principes fonctionnels largement diffusables, transposables, de faon ˆ pouvoir obtenir un financement du Ministre de l'Education Nationale (expŽrience pilote). Le dispositif doit toutefois rester adaptŽ aux contraintes spŽcifiques des Žtablissements de formation.

 

            j) Etablir le cahier des charges fonctionnel d'un produit ou service d'information permettant d'exploiter et de valoriser les travaux ou mŽmoires faits par les Žtudiants de l'IUT (Carrires de l'information). La cible n'est pas dŽfini ˆ priori, mais devra tre prŽcisŽe (Žtudiants, entreprises, professionnels de la documentation,...). On souhaite se dŽmarquer d'une classique banque de donnŽes. L'utilisation, ˆ des fins dŽmonstratives, de technologies nouvelles ou d'avant garde pourrait tre apprŽciŽe. Toutefois le cožt du service doit rester bas.

 

1-4. EVALUATION DE L'ACTION

            Ce travail collectif et progressif permet de faire comprendre aux Žtudiants les logiques spŽcifiques de la crŽation de produits d'information. Il met en relief les sŽrieuses lacunes dans le domaine du travail de groupe, dans la conduite de projet, dans la recherche de l'information pertinente et dans les aptitudes ˆ bien cerner un sujet d'Žtude. Des apports mŽthodologiques sont faits sur ces diffŽrents points.

            L'analyse fonctionnelle, parcequ'elle nŽcessite une solide rigueur  dans le raisonnement sur les besoins, sur les utilisateurs, sur les cibles, sur les contraintes et sur les fonctions, apparait comme une dŽmarche pŽdagogique essentielle dans la formation d'un professionnel de la documentation.

 

2 - ECOLE DE BIBLIOTHECAIRES DOCUMENTALISTES

 

2-1. LE COURS DE SENSIBILISATION A L'ANALYSE DE LA VALEUR

            Le cours s'adresse ˆ des Žtudiants de deuxime annŽe (BAC +2) et s'articule avec d'autres enseignements relatifs ˆ la gestion des unitŽs documentaires. Il a pour objectif de familiariser les futurs professionnels avec l'Žtat d'esprit AV et de les sensibiliser au c™tŽ trs opŽratoire de certains concepts (besoins et fonctions notamment). On cherche ˆ l'occasion ˆ faire penser les Žtudiants en termes de produit ˆ concevoir et de service ˆ rendre en les amenant ˆ prendre de la distance par rapport ˆ  leurs pratiques de techniciens de la documentation.

            Le cours comprend une premire sŽance de prŽsentation didactique (succinte) de la mŽthode de l'analyse de la valeur (3 heures). Un travail personnel est alors demandŽ aux Žtudiants ˆ l'occasion de leur stage (fŽvrier, mars). Une deuxime sŽance de 3 heures permet de rendre, en les commentant, les travaux personnels. Une consolidation des concepts est proposŽe aux Žtudiants sur la base des erreurs ou difficultŽs rencontrŽes dans le petit travail d'analyse de la valeur. Au cours de la deuxime sŽance sont Žgalement prŽsentŽs des cas rŽcents d'application de l'analyse de la valeur ˆ des produits documentaires.

 

2-2. LE TRAVAIL PERSONNEL A REALISER

            A l'occasion du stage, les Žtudiants doivent faire une Žvaluation ou analyse fonctionnelle d'un produit ou service d'information ou de documentation de la sociŽtŽ, organisme d'accueil. Cette courte Žtude doit se concrŽtiser par un texte, de l'ordre de cinq pages, mini- rapport de stage. Ce texte, constituant une Žvaluation du produit ŽtudiŽ ou en prŽsentant le cahier des charges fonctionnel, doit avoir des qualitŽs de prŽsentation, de mŽthode, de rigueur intellectuelle et doit clairement dŽtailler les phases de l'analyse fonctionnelle. Le choix du sujet AV ŽtudiŽ est laissŽ libre, mais on recommande de ne pas travailler sur des produits ou services trop importants (Žviter la Trs Grande Bibliothque ou la base internationale et multidisciplinaire de donnŽes scientifiques et techniques).

            La prŽsentation des rŽsultats de cette analyse fonctionnelle doit suivre le plan suivant:

            - identification et prŽsentation de la sociŽtŽ: nom, taille, localisation, secteur d'activitŽs, caractŽristiques ou originalitŽs, ...;

            - description sommaire du produit ou service d'information ou de documentation choisi: intitulŽ, nature, consistance, caractŽristiques particulires,...;

            - dŽtermination de la cible visŽe: utilisateurs rŽels et potentiels, caractŽristiques particulires, nombre de personnes concernŽes, hiŽrarchisation,...;

            - grandes contraintes externes ˆ respecter, imposŽes par la direction de la sociŽtŽ ou par l'environnement, limitations voulues dans la conception du produit;

            - analyse descriptive des diverses composantes du produit ou service, en prŽcisant leurs fonctions ŽlŽmentaires et Žventuellement leurs cožts;

            - dŽtermination des fonctions de service : fonctions d'usage, fonctions d'estime et fonctions contraintes du produit ou service choisi (quels effets cherche-t-on ˆ obtenir ˆ travers ce produit? quels services rend-on et ˆ qui?);

            -valorisation des fonctions de service: hiŽrarchisation ou pondŽration;

            - pour les fonctions de service principales, dŽtermination des critres et niveaux d'apprŽciation retenus;

            - pour ces diverses fonctions et pour le produit en gŽnŽral, ŽnoncŽ de quelques voies d'amŽlioration du produit ou service.

 

 

2-3. EVALUATION DE L'ACTION

            Le travail des Žtudiants est souvent d'excellente qualitŽ, ce qui prouve, ˆ l'occasion la motivation des jeunes pour ces approches plus managŽriales que techniciennes. L'exercice met en relief des diffŽrences substantielles dans les aptitudes professionnelles des Žtudiants.

            Ce travail demande un effort certain aux Žtudiants, les oblige ˆ se poser de bonnes questions et ˆ en poser de plus critiques encore ˆ leurs responsables de stage.

            Les principales difficultŽs rencontrŽes rŽside dans le choix du sujet ˆ traiter (ou placer la frontire de l'Žtude), dans la dŽtermination des cibles visŽes (et des prioritŽs) et surtout dans l'analyse fonctionnelle pour certains Žtudiants qui ne parviennent pas ˆ mettre en relief des gestes professionnels avec des besoins ou attentes des utilisateurs. La deuxime sŽance de cours a alors pour objectif, partant de ces constats, de prŽciser les concepts de fonction, de contrainte, de critre et niveau d'apprŽciation.

 

 

 

 

3 - INSTITUT NATIONAL DES TECHNIQUES DOCUMENTAIRES

 

3-1. LE COURS DE CONDUITE DE PROJET ET D'ANALYSE DE LA VALEUR

            Le cours s'adresse ˆ l'ensemble des Žtudiants de l'INTD. Il prŽvoit une approche en deux temps:

            - en dŽbut de scolaritŽ, une initiation aux mŽthodes de la conduite de projet, introduisant des travaux en petits groupes, intitulŽs "opŽrations de communication";

            - en milieu d'annŽe, une sensibilisation ˆ l'analyse de la valeur et ˆ  l'analyse fonctionnelle, avec un petit travail dirigŽ d'Žvaluation d'un bulletin documentaire.

            Des enseignements de gestion sont Žgalement dispensŽs aux Žtudiants notamment pour les armer dans les chiffrages Žconomiques. 

           

3-2. LA PREPARATION A LA CONDUITE DE PROJET

            Les opŽrations de communication consistent en travaux en petits groupes (de l'ordre de trois personnes), visant ˆ Žtablir des cahiers des charges fonctionnels de produits ou services ˆ crŽer pour amŽliorer la communication gŽnŽrale de l'INTD avec son environnement. Ces opŽrations doivent s'inspirer des dŽmarches de conduite de projet et de rŽsolution de problmes. Des textes sont demandŽs aux Žtudiants et des soutenances devant jury sont organisŽes.  Certains travaux aboutissent ˆ des rŽalisations rŽelles, d'autres restent ˆ l'Žtat de projets.

            L'objectif de ces opŽrations de communication est de familiariser les Žtudiants avec les dŽmarches de conception de produits, en les forant ˆ raisonner en termes de cibles, de besoins, de fonctions, de contraintes, de critres et de niveaux d'apprŽciation. On essaye de leur faire prendre conscience de l'importance de la mŽthode de conduite de projet, de la nŽcessitŽ de respecter diffŽrentes phases dans l'Žtude du problme et de bien conserver le cap de la mission imposŽe. L'Žvaluation des consŽquences Žconomiques est demandŽe. Enfin, on attend des Žtudiants qu'ils sachent formuler diffŽrentes variantes ˆ proposer au dŽcideur (le client ou commanditaire du projet Žtant gŽnŽralement le Directeur de l'INTD).

            La sensibilisation prŽalable aux mŽthodes de conduite de projet et de rŽsolution de problmes (trois heures) met l'accent  sur les points suivants:

            - notions de projet et de conduite de projet;

            - distinction des missions de programmation, de conception, de rŽalisation;

            - acteurs concernŽs par le dŽroulement du projet;

            - systmes de dŽcision et de responsabilitŽ autour du projet;

            - temps, ŽchŽances, dŽlais;

            - plan de travail: les Žtapes du processus de conception;

            - cožt de la conception et cožt du produit;

            - besoins , fonctions et produits;

            - cibles d'utilisateurs;

            - analyse fonctionnelle;

            - prŽsentation des rŽsultats et communication du projet;

            - Žvaluation du projet;

            - dysfonctionnements dans les projets et les missions de conception.

 

3-3. LES OPERATIONS DE COMMUNICATION

            Sont proposŽs aux Žtudiants des sujets tels que les suivants, pour lesquels on attend d'eux une stricte analyse du contexte et des besoins, l'Žlaboration d'un bon cahier des charges fonctionnel et une Žtude de faisabilitŽ technique et Žconomique:

 

            - plaquette de prŽsentation de l'INTD;

            - communication des Ecoles d'ingŽnieurs: transfert possible ˆ l'INTD;

            - opŽrations de formation continue montŽes par l'INTD;

            - valorisation des travaux d'Žtudiants;

            - relations avec les organismes accueillant des stagiaires;

            - relations avec la presse (sur la profession);

            - lettre d'information des enseignants, anciens Žlves, associations,...;

            - sigle, logo et slogan;

            - participation ˆ des colloques et salons;

            - organisation de journŽes d'Žtude ˆ thmes;

            - cocktail de remise de dipl™mes;

            - organisation d'un salon avec des exposants;

            - relations entre la direction de l'INTD et les Žtudiants;

            - valorisation des promotions sortantes;

            - promotion de l'INTD parmi les jeunes universitaires scientifiques;

            - promotion de l'INTD dans le Conservatoire National des Arts et MŽtiers;

            - prŽsence de l'INTD sur des services tŽlŽmatiques et tŽlŽphoniques;

            - relations de l'Institut avec les enseignants;

            - stimulation de l'emploi: relations avec les agences et les recruteurs;

            - promotion du bulletin documentaire de l'INTD;

            - politique contractuelle d'Žtudes multi-clients.

             

3-4. EVALUATION DE L'ACTION

 

            Ces opŽrations de communication motivent fortement les Žtudiants qui apprennent, ˆ cette occasion, ˆ agir en vŽritables professionnels concepteurs. L'analyse de la valeur et la conduite de projet fournissent un cadre mŽthodologique efficace et pŽdagogique. En dŽpit du temps relativement court passŽ par les Žtudiants ˆ l'INTD (et donc malgrŽ une charge de travail importante), des progrs substantiels ont ŽtŽ rŽalisŽs, concernant autant les Žtudiants que l'institution INTD.

 

 

 

 

 

 

4 - TRAVAIL D'EVALUATION DES BESOINS EN INFORMATION

            NIVEAU MAITRISE (OU SUPERIEUR)

 

            On demande aux Žtudiants d'une formation supŽrieur (BAC +4 ou plus) de procŽder ˆ une Žvaluation des besoins et pratiques des personnels (dirigeants, cadres et autres) de la sociŽtŽ au sein de laquelle ils effectuent leur stage. Ce travail d'analyse, prŽalable ˆ une Žvaluation du centre de documentation ou des unitŽs documentaires de la sociŽtŽ pour dŽterminer le degrŽ d'adŽquation de l'offre de services aux besoins exprimŽs, doit s'appuyer sur un questionnement des divers personnels, sur l'Žtude des rapports ou documents existants sur le sujet  et peut nŽcessiter un certain travail de groupe.

            On attend un texte de synthse qui doit permettre de se faire une opinion d'ensemble sur les besoins en information spŽcialisŽe et mettre en relief une typologie fonctionnelle de ces besoins et pratiques. On suggre la grille d'Žtude ou d'enqute suivante.

 

            a) Rassembler des donnŽes et des documents sur les besoins et pratiques d'information et documentation au sein de la sociŽtŽ:

                       - pour les diverses unitŽs opŽrationnelles ou fonctionnelles;

                       - pour les divers mŽtiers reprŽsentŽs;

                       - pour les individus concernŽs.

 

            b) Identifier des besoins qui sont satisfaits:

                       - soit par les unitŽs documentaires existantes au sein de la sociŽtŽ;

                       - soit par d'autres moyens, internes ou externes.

 

            c) PrŽciser les diverses natures d'informations recherchŽes et les divers types de supports souhaitŽs (livre, pŽriodique, copies,...).

 

            d) PrŽciser les critres et niveaux d'apprŽciation du service ˆ rendre en matire d'information: par exemple, dŽlais de mise ˆ disposition, degrŽ d'extension du champ ˆ couvrir, degrŽ de prŽcision de l'information, degrŽ de validation (ou de confiance), degrŽ de confidentialitŽ, conditions d'accs, etc...

 

            e) PrŽciser Žgalement les temps ou moments et les lieux des pratiques d'information utile: ˆ quels moments souhaite-t-on disposer de la bonne information? Existe-t-il des rythmes ou pŽriodicitŽs appropriŽs pour les dŽmarches d'information? O souhaite-t-on disposer de l'information utile (ˆ son bureau, au centre de documentation, ˆ son domicile, au restaurant ,...)?

 

            f) Quelles activitŽs prŽcises impliquent-elles mobilisation d'informations pertinentes particulires? Quelles informations pour quoi faire, pour quelles fonctions?

 

            g) Cerner les difficultŽs rencontrŽes dans l'obtention des informations et documentations pertinentes.

 

            h) HiŽrarchiser Žgalement les besoins en information: besoins vitaux ou stratŽgiques (service indispensable), besoins accompagnant les activitŽs en cours, besoins moins essentiels liŽs, par exemple, au dŽveloppement personnel, ˆ la mise ˆ jour de connaissances,...

 

            i) Les pratiques d'information ou de documentation sont-elles plut™t individuelles ou existent-ils des dŽmarches collectives de mobilisation de l'information?

 

            j) Quelles Žvolutions des sociŽtŽs et des mŽtiers ont-elles entra”nŽ de nouvelles pratiques ou de nouveaux besoins d'information dans le passŽ? Quelles Žvolutions futures peuvent-elles modifier les besoins et pratiques d'information?

 

 

5 - EXEMPLE D'UN TEST DE CONNAI)

 

            Un contr™le de connaissances relatif ˆ l'analyse de la valeur est fait dans une formation supŽrieure de documentalistes. Cinq questions (parmi une liste de dix) sont proposŽes aux Žtudiants.

 

            a) Donner les fonctions de service principales qui caractŽrisent et diffŽrencient des organismes suivants:

                        - un service d'archives d'une entreprise,

                        -une bibliothque universitaire,

                        - un courtier en information (ARIST par exemple),

                        - un CDI dÕun lycŽe ou collge,

                        - un service de veille technologique,

                        - l'INIST, en France.

             Donner sous forme de pourcentages ou de pondŽrations appropriŽes un classement ou ordonnancement  des fonctions dans les diffŽrents cas. Expliquer les choix.

 

            b) Donner des exemples de fonctions de service (usage et estime), de fonctions contraintes et de fonctions techniques d'une unitŽ de documentation.

             Donner pour une ou plusieurs fonctions de service des exemples de caractŽrisation  en critres et niveaux d'apprŽciation de ces fonctions.

 

            c) Etablir les lignes gŽnŽrales d'un cahier des charges fonctionnel pour un futur CD-ROM, destinŽ ˆ un vaste public de professionnels de la documentation, prŽsentant un large ensemble de ressources documentaires multisectorielles  et de compŽtences franaises en matire de collecte, traitement, conservation et diffusion de l'information spŽcialisŽe.

 

            d) Imaginer les grandes lignes d'un cahier des charges fonctionnel d'un service vidŽotex prŽsentant les ressources d'une unitŽ documentaire d'un Žtablissement d'enseignement  supŽrieur.

            Quelles fonctions complŽmentaires, optionnelles, pourrait-on vouloir incorporer dans le futur service, en plus des fonctions principales relatives ˆ la documentation.

 

            e) Enoncer des critres et niveaux d'apprŽciation de fonctions de service principales relatives ˆ une revue de presse diffusŽe au sein d'un cabinet ministŽriel.

            Enoncer de mme des critres et niveaux d'apprŽciation pour des fonctions relatives ˆ une lettre d'information ou communication interne, tous publics, d'une sociŽtŽ de mille personnes du secteur tertiaire non concurrentiel. 

 

            f) Donner la composition adŽquate ou idŽale d'un groupe de travail d'analyse de la valeur pour l'Žtude des possibilitŽs d'amŽlioration d'un bulletin de documentation d'un centre national sectoriel de recherche, diffusŽ dans de multiples unitŽs dŽcentralisŽes de cet organisme.

 

            g) Donner les grandes lignes d'un plan de travail d'une Žtude AV visant ˆ amŽliorer une banque de donnŽes d'un organisme public spŽcialisŽ dans l'information Žconomique.

            PrŽciser les t‰ches particulires ˆ accomplir dans la conduite de ce projet d'Žtude.

 

            h) Le cožt d'entrŽe d'une rŽfŽrence dans une base de donnŽes documentaires particulire d'une sociŽtŽ donnŽe  est estimŽe, globalement, ˆ 480 unitŽs monŽtaires. Ce cožt se dŽcompose de la faon suivante:

                        -informatique (logiciels, temps machine,...)               150

                        -catalogage                                                                         60

                        -analyse et indexation                                                     130

                        -saisie                                                                                              50

                        -vŽrifications et controle                                                    50

                        -sorties papier particulires                                             40

              En s'inspirant des principes de l'analyse de la valeur, quel jugement porter sur ces donnŽes et selon quels axes de travail orienter une Žventuelle action AV de rŽduction de cožt. DŽfinir ˆ cette occasion les fonctions de service et les fonctions contraintes d'une rŽfŽrence bibliographique dans une base de donnŽes.

 

            i) Identifier de grands principes (ou alternatives) de solutions pour rŽpondre ˆ la fonction de service suivante: contribuer ˆ consolider, par des processus de ma”trise de l'information et de la documentation, la formation de futurs documentalistes dans une Ecole professionnelle ou un Institut universitaire de formation des ma”tres.

 

            j) Utiliser la technique des matrices de dŽcouverte pour identifier de nouvelles idŽes de supports-produits d'information combinant diffŽrentes technologies et visant la cible des Žtudiants.

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P4c - PROPOSITIONS

 

POUR LE DEVELOPPEMENT DE L'ANALYSE DE LA VALEUR

 

EN DOCUMENTATION

 

 

 

 

 

            L'analyse de la valeur est dŽsormais une mŽthode bien connue de tous les milieux industriels et tertiaires. Depuis le milieu des annŽes 80, elle a acquis droit de citŽ  en documentation et est dŽsormais un outil que ma”trisent parfaitement certains professionnels de ce domaine. Les applications AVID prŽsentŽes tout au long de ce deuxime ouvrage publiŽ par l'ADBS et consacrŽ ˆ l'analyse de la valeur en documentation tŽmoignent abondamment des percŽes rŽalisŽes dans les cinq dernires annŽes.

            Mais de nouvelles Žtapes doivent tre franchies pour gŽnŽraliser le recours ˆ l'analyse de la valeur en documentation, afin de rendre les structures existantes plus efficaces, plus compŽtitives et plus innovantes et afin aussi de concevoir et offrir des produits et services mieux adaptŽs aux besoins des divers groupes d'utilisateurs, dans des contextes Žconomiques plus exigeants.

            Certaines recommandations formulŽes dans le premier ouvrage ont ŽtŽ entendues et suivies, notamment celles relatives  ˆ la poursuite des expŽrimentations et au dŽveloppement des actions de formation. D'autres sont restŽes sans Žcho, comme celles visant ˆ obtenir des pouvoirs publics le soutien d'opŽrations pilotes dŽmonstratives ayant un large impact dans la profession. Il faut malheureusement constater ˆ cet Žgard, que l'analyse de la valeur n'a pas le caractre spectaculaire des avancŽes technologiques, s'accomode mal des effets de mode et ne s'inscrit pas nŽcessairement dans une politique de stimulation forcŽe de l'offre en produits d'information...

            Aussi est-on conduit ˆ renouveler la formulation de propositions pour le dŽveloppement de l'analyse de la valeur en documentation. Ces propositions, certaines anciennes, d'autres (les plus nombreuses) nouvelles, s'adressent ˆ tous les acteurs professionnels du domaine ainsi qu'ˆ tous spŽcialistes d'autres secteurs qui voudraient investir ou s'investir dans un secteur clŽ pour le dŽveloppement des sociŽtŽs et Žconomies modernes. 


1 - LA STRATEGIE ET LES OBJECTIFS

 

1-1. Renforcer une position de leader au niveau international

            L'application de l'analyse de la valeur au produits et services d'information et de documentation (AVID) doit permettre aux spŽcialistes franais de consolider leur rŽputation internationale et indirectement, de renforcer la position des intervenants professionnels franais ˆ l'exportation, notamment dans le domaine des actions d'ingŽniŽrie documentaire. Peu de pays ont entrepris un tel programme de dŽveloppement dans un domaine ˆ la fois original et stratŽgique: l'avance des spŽcialistes franais est aujourd'hui reconnue, mais elle doit tre prŽservŽe par une multiplication des applications de l'AVID en France, par une intensification des dŽmarches d'Žvaluation et d'innovation et par un soutien sans faille des pouvoirs publics ˆ l'intŽgration de l'AVID dans les programmes industriels ˆ l'exportation comme dans le cadre de la coopŽration internationale.

            Cette position de leader est essentielle dans le contexte du grand marchŽ unique europŽen et de la nŽcessaire refonte des normes internationales de la documentation. 

 

1-2. Accompagner la mutation des structures et des professionnels franais de l'information et de la documentation

            L'analyse de la valeur est un puissant levier de changement et de progrs. Elle peut aider la profession de la documentation ˆ dŽterminer ses axes de mutation pour faire face aux impŽratifs nouveaux et aux contraintes nouvelles de la sociŽtŽ franaise des annŽes 90. Par l'implication forte des structures professionnelles dans  le dŽveloppement de l'AVID, par le soutien que les pouvoirs publics doivent accorder ˆ cette conduite collective du changement, par la formation des professionnels en place et  la prŽparation des jeunes documentalistes ˆ la ma”trise des concepts et outils de l'AVID, on ne peut que se donner les meilleures chances de voir les professionnels de l'information et de la documentation franais tre reconnus comme de vŽritables moteurs de l'innovation.

 

1-3. Entreprendre au moins 100 actions AVID d'ici ˆ 1995

            Si au cours des cinq ˆ six  dernires annŽes, on peut estimer qu'une vingtaine de structures documentaires ont rŽalisŽ des actions d'analyse de la valeur pouvant tre considŽrŽes comme reprŽsentatives, il est indispensable aujourd'hui d'intensifier l'effort et de multiplier par dix en deux ou trois ans le nombre des applications de l'AV ˆ la documentation. D'ici ˆ 1995, c'est ˆ dire pendant une pŽriode de trois ans, il est souhaitable d'entreprendre une centaine d'actions AVID. C'est sur une telle base que l'on peut crŽer un profond mouvement au sein des professions de l'information et de la documentation et que l'on peut  bŽnŽficier de rŽsultats essentiels, transposables ˆ de nombreuses structures documentaires.  L'Association franaise des documentalistes et bibliothcaires spŽcialisŽs -ADBS- doit soutenir le dŽveloppement de la mŽthode dans le domaine de la documentation, en Žvaluer la progression et assurer le transfert des rŽsultats dans toute la profession. 

 

2 - LE ROLE DES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES

 

2-1. Impliquer les associations professionnelles dans le dŽveloppement de l'AVID

            Dans le domaine de la documentation, les lois du marchŽ et de concurrence n'ont pas les mmes effets que dans les secteurs plus directement productifs. Il n'est donc pas Žvident que les structures documentaires peroivent directement la nŽcessitŽ ou l'intŽrt  d'accro”tre leur compŽtitivitŽ et de recourir ˆ l'analyse de la valeur. C'est donc aux associations professionnelles qu'il revient de promouvoir les dŽmarches nouvelles de qualitŽ et de compŽtitivitŽ. Ce sont les associations professionnelles qui peuvent le plus facilement convaincre les professionnels de la documentation de la nŽcessitŽ et des avantages de l'analyse de la valeur. Elles doivent donc prendre conscience de leurs responsabilitŽs dans ce domaine, tre appuyŽes par les pouvoirs publics dans leurs efforts en faveur de la compŽtitivitŽ du secteur professionnel et imaginer les mesures appropriŽes pour permettre ˆ l'ensemble de leurs membres de participer au changement. Des actions spŽcifiques ˆ telle ou telle association sont ˆ promouvoir en tenant compte des particularitŽs des contextes concernŽes.   

 

2-2. Soutenir l'effort en faveur de  l'AVID au niveau rŽgional

            Il est essentiel, de mme, de s'appuyer sur les implantations rŽgionales des diverses associations professionnelles pour promouvoir le dŽveloppement de l'analyse de la valeur en documentation. Par les effets d'entra”nement qui peuvent exister dans un contexte rŽgional, par la proximitŽ plus forte des acteurs Žconomiques, par la possibilitŽ de mobiliser plus aisŽment des financements rŽgionaux, on peut esprer une dŽmultiplication importante de l'effort en faveur de l'AVID. Les groupes rŽgionaux des associations professionnelles, mais aussi les structures publiques rŽgionales et les organisations patronales ou interprofessionnelles, doivent dŽsormais prendre en charge la poursuite du plan d'action en faveur de l'AVID.

 

2-3. Rechercher des synergies avec des partenaires non spŽcialisŽs dans la documentation

            L'analyse de la valeur est basŽe sur le principe de la complŽmentaritŽ et le croisement fertile des points de vue divers. De ce fait, il apparait hautement souhaitable que les associations professionnelles du secteur de l'information et de la documentation se confrontent aux points de vue et dŽmarches d'autres associations ou structures professionnelles spŽcialisŽes dans d'autres domaines de compŽtence. A cet Žgard, et plus prŽcisŽment pour soutenir le dŽveloppement de l'AVID, il doit s'avŽrer fructueux que s'organisent des rencontres entre les professionnels de la documentation et les reprŽsentants d'associations spŽcialisŽes dans les domaines de l'analyse de la valeur, de la qualitŽ, du marketing ou de la normalisation. L'Žchange d'expŽriences, l'Žtude de certains problmes ou aspects mŽthodologiques particuliers, l'organisation de journŽes d'Žtudes conjointes, la prŽparation de normes europŽennes ou encore la mise en place de dispositifs de certification peuvent tre utilement envisagŽes dans ce sens.  On peut noter l'intŽrt particulier pour les associations de la documentation d'une telle dŽmarche d'ouverture, qui peut faciliter la prise en compte des compŽtences des spŽcialistes de l'information dans les dŽmarches mmes de qualitŽ et dans les actions d'analyse de la valeur entreprises dans les milieux industriels et tertiaires.

 

3 - LE FINANCEMENT DES ACTIONS AVID

 

3-1. PrŽvoir un soutien financier public aux associations professionnelles et notamment ˆ l'ADBS pour l'accompagnement d'une politique de stimulation de la compŽtitivitŽ en documentation.

            Il importe que le Ministre de la recherche et de la technologie (et sa DŽlŽgation ˆ l'information scientifique et technique) apporte un soutien financier pluri-annuel aux associations professionnelles pour aider celles-ci ˆ inciter leurs membres et les structures documentaires ˆ s'engager massivement sur la voie de l'amŽlioration de la compŽtitivitŽ de leurs produits et services. Au mme titre que sont soutenus financirement des efforts pour le dŽveloppement de la recherche en sciences de l'information ou pour la crŽation de produits documentaires sur nouveaux supports, il convient d'accompagner les dŽmarches de rationalisation et de favoriser les progrs de toute une profession. A cet Žgard, l'Association franaise des documentalistes et bibliothŽcaires spŽcialisŽs, qui a jouŽ un r™le dŽterminant dans les premiers travaux sur l'AVID doit  pouvoir mener ˆ bien les actions de promotion et de diffusion de la mŽthode avec l'appui de financements publics pluri-annuels.

 

3-2. Etudier la crŽation dÕun fonds collectif de financement d'actions d'AVID

            Nombre d'unitŽs documentaires n'ont pas la capacitŽ financire pour rŽaliser des actions d'analyse de la valeur sur leurs produits ou services ou ne peuvent pas bŽnŽficier, de par leur statut, des aides classiques ˆ l'innovation (ANVAR). Aussi est-il utile d'Žtudier un dispositif de financement permettant une prise en charge partielle des cožts engagŽs lors d'actions AVID. Un fonds financier collectif, accessible aux structures documentaires rŽpondant ˆ des critres dŽfinis,  doit tre imaginŽ: les pouvoirs publics, les associations professionnelles, l'ANVAR sont invitŽs ˆ se concerter pour Žtudier un tel mŽcanisme financier.

 

3-3. Expliciter le soutien financier de l'ANVAR pour des actions AVID

            Pour d'autres structures documentaires, appartenant ˆ des entreprises industrielles, le recours aux aides classiques ˆ l'innovation doit tre encouragŽ, sous rŽserve de faire expliciter les conditions d'obtention de telles aides pour le cas prŽcis d'actions AVID. Une dŽmarche conjointe des associations professionnelles et de l'ANVAR doit tre engagŽe dans ce sens. Des campagnes d'information doivent tre rŽalisŽes en direction des structures documentaires concernŽes.

3-4. Favoriser le recours ˆ l'AV dans les Žtudes financŽes par les pouvoirs publics

            Comme cela a pu tre fait dans divers secteurs industriels (en France ou ˆ l'Žtranger), il peut s'avŽrer trs efficace d'imposer le recours ˆ des actions d'analyse de la valeur dans le cadre d'Žtudes financŽes par les pouvoirs publics. En d'autres termes, il convient d'encourager les innovateurs ˆ aller plus loin encore et ˆ consolider leurs projets par des dŽmarches d'Žvaluation fonctionnelle. La DŽlŽgation ˆ l'information scientifique et technique pourrait notamment conditionner l'attribution de certains de ses financements ˆ la nŽcessitŽ pour les bŽnŽficiaires de faire un effort supplŽmentaire d'amŽlioration de compŽtitivitŽ. Il peut en tre de mme pour les Žtudes de produits et services d'information financŽes par les divers Ministres techniques.

 

3-5. Soutenir un programme national de rŽalisation d'actions pilotes de rationalisation des structures documentaires franaises

            Un plan spŽcifique d'actions pilotes AVID en direction de certaines structures documentaires importantes doit tre mis en oeuvre, dans le cadre des programmes d'action du Ministre de la recherche et de la technologie (DIST). Ce plan doit avoir pour but d'encourager des centres de documentation de taille suffisante ˆ mettre sur pied des ensembles ou grappes d'actions AVID pour amŽliorer les services rendus, mieux ma”triser les cožts et innover. L'aide financire doit assortie d'une obligation de diffusion des rŽsultats obtenus. 

 

4 - DES ACTIONS-LEVIERS POUR LE DEVELOPPEMENT DE L'AVID

 

4-1. DŽvelopper au sein du Ministre de l'Žducation nationale des mesures d'encouragement et des financements pour des actions AVID dans les structures documentaires en milieu Žducatif

            Compte tenu de l'importance que peut revtir aujourd'hui  l'accs ˆ l'information et ˆ la documentation dans la formation des jeunes, compte tenu aussi des dŽveloppements originaux des structures documentaires  dans les lycŽes et collges, compte tenu enfin du r™le dŽterminant des bibliothques universitaires et des centres de documentation dans l'enseignement supŽrieur, il devient urgent de mettre sur pied des programmes de sensibilisation et de formation ˆ l'AVID pour les professionnels exerant dans ce secteur. Il est important aussi de prŽvoir les mesures d'incitation de recours ˆ la dŽmarche d'analyse de la valeur (aides financires spŽcifiques) et les dispositions facilitant les Žchanges d'expŽriences. Les associations professionnelles reprŽsentatives de ce secteur d'activitŽ doivent jouer un r™le moteur dans la promotion d'un tel programme.

 

4-2. DŽvelopper au sein des divers Ministres et des diverses autres structures publiques des programmes pluriannuels d'actions AVID pour accro”tre l'efficacitŽ de leurs propres services de documentation

            Nombre de Ministres et nombre de directions  nationales, rŽgionales ou dŽpartementales de ces Ministres disposent d'unitŽs documentaires, qui, dans la majoritŽ des cas, restent ŽloignŽes des prŽoccupations de compŽtitivitŽ, ignorent les cožts qu'elles gŽnrent, peroivent mal l'utilitŽ des fonctions qu'elles assument  et sont souvent sous-ŽquipŽes en personnels et en moyens techniques. Or la transformation de la sociŽtŽ franaise, avec une dŽcentralisation dŽsormais fortement engagŽe et avec une dŽsŽtatisation de nombre d'activitŽs Žconomiques, peut avoir pour corollaire le dŽveloppement, au sein de ces Ministres, d'une mission de service public importante, ˆ savoir celle consistant ˆ faciliter la collecte, l'accs et  la mobilitŽ de l'information professionnelle des secteurs concernŽs. A cet Žgard, il apparait souhaitable que les Ministres et leurs diverses directions engagent des actions AVID, pour redŽfinir les fonctions de leurs structures documentaires,  pour en accro”tre leur efficacitŽ et pour les aider ˆ concevoir les produits et services adaptŽs ˆ de nouveaux besoins et de nouveaux contextes.

 

4-3. Inciter les diverses collectivitŽs territoriales ˆ recourir ˆ l'analyse de la valeur pour dŽterminer les chartes fonctionnelles de leurs services et produits d'information et de documentation

            La situation est semblable pour les diverses collectivitŽs territoriales qui ont dŽsormais des moyens accrus. Or  il apparait, ˆ l'Žvidence, que les structures de documentation qui existent ou se mettent en place dans nombre de ces collectivitŽs, restent fragiles, ont des fonctions floues, et gŽrent malheureusement souvent la pŽnurie  (sans oublier les statuts des personnels de documentation, sujets ˆ de sŽrieuses critiques). Il convient d'inciter un certain nombre de collectivitŽs territoriales ˆ dŽvelopper des actions AVID pour accro”tre les capacitŽs d'intervention de leurs structures documentaires. Les rŽsultats de ces actions doivent ensuite tre largement diffusŽes. Enfin, le CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale) doit intensifier ses efforts pour sensibiliser les personnels de documentation ˆ la dŽmarche de l'analyse de la valeur et surtout de veiller ˆ la formation d'un petit noyau de spŽcialistes AVID pouvant intervenir auprs des structures documentaires des collectivitŽs territoriales.

 

4-4. Inviter la Commission de Coordination de la Documentation Administrative

-CCDA- ˆ prŽconiser le recours ˆ l'AV pour l'amŽlioration des produits d'information et de documentation administratives

            PlacŽe auprs du SecrŽtariat GŽnŽral du Gouvernement, la Commission de Coordination de la Documentation Administrative (CCDA), peut utilement intervenir et recommander le recours ˆ l'analyse de la valeur pour amŽliorer les produits et services de cette documentation dite administrative. La CCDA doit pouvoir  jouer un r™le moteur pour stimuler, avec l'accord de certains Ministres, la rŽalisation d'actions pilotes AVID, pour en suivre les dŽveloppements et concevoir les outils appropriŽs de diffusion des rŽsultats.  Compte tenu de l'importance Žconomique et sociale de cette documentation administrative, un tel programme doit tre considŽrŽ comme prioritaire.

 

 

 

4-5. Inciter les Chambres de Commerce et d'Industrie ˆ pousuivre la formation ˆ l'AVID de leurs responsables et personnels de documentation de faon ˆ les rendre aptes ˆ utiliser la mŽthode et ˆ la faire conna”tre de leurs entreprises adhŽrentes

            Les Chambres de Commerce et d'Industrie disposent gŽnŽralement de structures documentaires de qualitŽ et efficaces. Certaines d'entre elles, ainsi que l'Association des Chambres Franaise de Commerce et d'Industrie (ACFCI), ont dŽveloppŽ au cours des dernires annŽes des programmes de formation continue pour les personnels de leurs centres de documentation. Compte tenu des besoins, l'effort de formation doit tre poursuivi, avec en outre un double objectif: permettre la rŽalisation concrte d'actions AVID au sein des Chambres de Commerce et d'Industrie et aussi rendre les professionnels de la documentation aptes ˆ inciter les entreprises adhŽrentes ˆ recourir ˆ l'analyse de la valeur pour amŽliorer l'efficacitŽ de leurs propres structures ou fonctions documentaires.   

 

4-6. DŽvelopper au sein des grandes institutions de la documentation des programmes d'action AVID ayant un caractre hautement dŽmonstratif

            L'exemple peut et doit venir aussi des grandes institutions nationales, intervenant  de faon substantielle dans le domaine de l'information et de la documentation. Le cožt d'actions AVID est largement supportable par ces grandes structures. Il est clair, par contre, que la dŽcision d'engager de telles actions de compŽtitivitŽ peut se heurter aux cloisonnements internes, aux habitudes de travail ou encore ˆ la nŽcessitŽ de mobiliser tous les moyens disponibles pour rŽaliser certaines avancŽes technologiques. Mais il faut aussi prendre conscience du fait que l'industrie franaise de l'information et de la documentation a plus que jamais besoin d'actions ambitieuses d'Žvaluation et de rationalisation de ses produits et services.

            DŽpenser 1% des chiffres d'affaires ou des budgets pour des actions AVID peut tre un objectif raisonnable, avec un retour sur investissement ˆ coup sžr trs positif.

 

4-7. Inciter les producteurs de bases de donnŽes ˆ Žvaluer et reconcevoir leurs produits, par un recours systŽmatique ˆ l'AVID

            Les producteurs de bases de donnŽes vont conna”tre dans les prochaines annŽes de sŽrieuses difficultŽs s'ils n'engagent pas, ds ˆ prŽsent, des actions de reconception profonde de leurs produits. Si les technologies nouvelles permettent ˆ court terme de redonner un nouveau souffle ˆ certaines bases de donnŽes, il n'en reste pas moins que la production de ces systmes d'information reste trop onŽreuse, que les produits eux-mmes ne sont pas toujours adaptŽs aux besoins des utilisateurs et que la qualitŽ est souvent faible. On ne peut qu'encourager les producteurs de bases de donnŽes ˆ investir dans des actions AVID pour Žvaluer ces produits et  pour dŽterminer les re-conceptions indispensables. 

 

5 - DES MESURES D'ENCOURAGEMENT ET D'EMULATION

 

5-1. Inciter les unitŽs documentaires ˆ afficher de faon claire la charte fonctionnelle de leurs produits et services  

            Dans le cadre d'un marketing de plus en plus nŽcessaire des produits et services documentaires, il conviendrait d'inciter les structures de documentation ˆ prŽsenter leurs produits et services en termes de rŽponses ˆ des besoins ou de fonctions de service assurŽes, en affichant, parfois de faon contractuelle, les critres et niveaux d'apprŽciation ou d'exigence choisis. La diffusion, au sein de la profession, de documents promotionnels originaux, mettant en relief les qualitŽs fonctionnelles des produits et services de documentation, peut tre assurŽe par l'ADBS et les autres associations professionnelles.  

 

5-2. Organiser, au niveau du Ministre de la recherche et de la technologie, des consultations pour la dŽfinition de nouveaux produits d'information et de documentation

            Le Ministre de la recherche et de la technologie et sa DŽlŽgation ˆ l'information scientifique et technique sont invitŽs ˆ lancer des consultations, sous forme d'appels d'idŽes, pour la dŽfinition de nouveaux produits d'information et de documentation. Les propositions devraient tre formulŽes en respectant certaines rgles inspirŽes de la mŽthode d'analyse de la valeur. En particulier, ces propositions de nouveaux produits ou services devraient tre accompagnŽs de cahiers des charges fonctionnels et d'estimations de cožts.

 

5-3. Organiser, au niveau de l'ADBS, des concours annuels, sur thmes, visant ˆ faire Žtablir et prŽsenter des cahiers des charges fonctionnels

            Il est souhaitable d'organiser, au plan national,  des concours visant ˆ faire Žtablir des cahiers des charges fonctionnels sur des thmes prŽalablement dŽfinis. De tels concours, s'adressant ˆ l'ensemble des membres de la profession, peuvent concerner la formulation de CdCF sur des produits documentaires classiques (bulletins bibliographiques ou signalŽtiques, revues de presse), des  produits vidŽotex, des amŽnagements spatiaux de centres de documentation ou des produits trs innovants. L'Association franaise des documentalistes et bibliothŽcaires spŽcialisŽs peut organiser de tels concours annuels dont les laurŽats seraient rŽcompensŽs ˆ l'occasion des congrs IDT. Les meilleurs CdCF doivent faire l'objet de publications et d'une large diffusion dans la profession.

 

5-4. DŽlivrer chaque annŽe un prix ADBS ou interprofessionnel pour la structure de documentation ayant le plus contribuŽ ˆ la promotion de l'AVID

            On peut imaginer que l'ADBS ou toute autre structure interprofessionnelle dŽlivre chaque annŽe un prix rŽcompensant le centre de documentation, l'unitŽ ou le rŽseau documentaire ayant particulirement contribuŽ au dŽveloppement et ˆ la promotion de l'AVID. Ce prix doit sanctionner des efforts importants faits pour mettre en oeuvre de faon originale et convaincante l'analyse de la valeur. Il peut ausi saluer des rŽsultats positifs obtenus en matire d'amŽlioration des produits et services de documentation et de rŽduction de leurs cožts. L'Association franaise pour l'analyse de la valeur (AFAV) peut tre associŽe ˆ la dŽlivrance de ce prix. 

 

6 - DES APPLICATIONS AVID  A PRIVILEGIER

 

6-1. Soutenir des actions AVID comparatives

            Pour nombre d'unitŽs documentaires, il peut s'avŽrer difficile de conduire des actions AVID compltes. C'est la raison pour laquelle on doit encourager la rŽalisation d'Žtudes comparatives sur des gammes de produits documentaires donnŽs. Des cahiers des charges fonctionnels gŽnŽriques peuvent tre ŽtudiŽs collectivement, chacun actualisant ensuite les donnŽes retenus, dans son contexte spŽcifique. On peut imaginer de telles Žtudes AVID comparatives sur des produits types (revues de presse, bulletins,...), sur des structures ou fonctions documentaires types (notamment lorsque des fonctionnements en rŽseaux existent) ou encore sur des cha”nes documentaires. Les grandes sociŽtŽs ou organisations largement dŽcentralisŽes peuvent gagner ˆ procŽder ˆ l'Žlaboration de tels CcCF gŽnŽriques.

 

6-2. DŽvelopper des actions AVID sur des thmes essentiels ou peu explorŽs

            Un autre domaine intŽressant d'applications de l'analyse de la valeur est celui relatif ˆ certains aspects particuliers, mais essentiels, de la documentation ou celui des thmes encore peu ŽtudiŽs. A ces titres, on peut retenir l'idŽe de procŽder ˆ l'analyse de la valeur des fonctionnements en rŽseaux en documentation et notamment l'Žtude des conditions de bons "maillage" des unitŽs documentaires. On peut de mme explorer la dŽlicate question de la ma”trise des temps de l'information et de la documentation ou encore procŽder ˆ l'analyse fonctionnelle des tarifications des prestations documentaires. La relation entre pertinence de l'information et performance de la technologie peut aussi tre mieux cernŽe par une dŽmarche fonctionnelle. Ces actions AV peuvent tre conduites dans un cadre associatif ou dŽveloppŽes au sein de structures de formation et de recherche.

 

6-3. RŽaliser des Žtudes de dŽfinition de nouveaux produits ou services faisant appel aux nouvelles technologies (CdCF prototypes)

            L'arrivŽe de nouvelles technologies d'accs ˆ l'information ou de stockage de celle-ci ne se traduit pas nŽcessairement par la conception de produits adaptŽs aux vrais besoins des utilisateurs. Aussi peut-il tre judicieux de procŽder ˆ des Žtudes de dŽfinition de nouveaux produits faisant appel ˆ ces nouvelles technologies. De la gestion Žlectronique de documents, au vidŽotex en passant par le CD-ROM, le champ des applications possibles de l'AVID est vaste. C'est en rŽalisant des cahiers des charges fonctionnels prototypes et en les diffusant largement que l'on pourra vraiment se rendre compte des possibilitŽs et des limites des technologies et que l'on parviendra ˆ une meilleure adŽquation de l'offre aux besoins.

 

 6-4. Explorer des approches fonctionnelles de la veille technologique ou stratŽgique

            Thme ˆ la mode, la veille technologique (ou aussi la veille stratŽgique ou simplement informative) peut gagner ˆ tre dŽfinie, dans une entreprise donnŽe, ˆ travers une expression fonctionnelle de besoin poussŽe. Cette analyse prŽalable du "pourquoi"  et du "pour quoi faire" de la veille peut tre suivie d'une exploration crŽative des divers principes de solutions permettant de remplir les fonctions choisies. On peut aussi enrichir et rendre plus efficace la veille informative en s'appuyant sur des Žtudes d'analyse de la valeur rŽalisŽes sur des produits de l'entreprise et en structurant l'information autour des diverses fonctions identifiŽes du produit.

 

6-5. Soutenir des programmes spŽcifiques comme par exemple la conception de bases de donnŽes ou de prestations documentaires ˆ cožt rŽduit

            Un axe majeur de travail peut consister ˆ soutenir des actions d'analyse de la valeur orientŽes vers la conception ˆ cožt objectif (CCO). Selon cette perspective, on peut imaginer des actions AVID-CCO permettant, par exemple,  de concevoir des bases de donnŽes ˆ cožt trs rŽduit, de faon ˆ rendre possible une trs large utilisation de ces nouveaux produits. Il est de mme souhaitable d'Žtudier la conception de nouveaux outils documentaires ou de nouveaux services dont le cožt serait la moitiŽ ou le tiers de celui des solutions actuelles. Cette dŽmarche volontariste de conception de produits ˆ cožt rŽduit est intrinsquement liŽe ˆ l'expression d'une politique de dŽmocratisation de l'accs ˆ l'information, Žtant Žvident que des besoins de produits ˆ haute valeur ajoutŽe ou fonctionnellement plus riches peuvent exister et tre satisfaits par ailleurs.    

 

6-6. Encourager l'application de l'AVID ˆ des politiques sectorielles

            Plus ambitieuses encore peuvent tre les applications AVID ˆ la dŽfinition de politiques sectorielles d'information professionnelle. On connait la faiblesse actuelle des dispositifs sectoriels franais de gestion de l'information spŽcialisŽe. On sait aussi les difficultŽs qui s'accumulent dans l'alimentation de grands systmes sectoriels d'information. Il est sžrement temps de procŽder ˆ des re-dŽfinitions de ces politiques sectorielles et des systmes qui les accompagnent.  L'analyse fonctionnelle peut largement aider ˆ une clarification des composantes de telles politiques. Les divers dŽpartements ministŽriels, mais aussi les acteurs Žconomiques des secteurs en question (ˆ travers leurs organisations professionnelles) sont invitŽs ˆ mettre en chantier de telles Žtudes fonctionnelles.

 

6-7. Appliquer l'AV pour dŽfinir la fonction Information-Documentation dans les entreprises

            Dans les entreprises et les organisations, il devient nŽcessaire de faire le point sur la faon de maitriser cette fonction transversale qu'est la documentation. Les applications AVID faites sur ce thme montrent combien la rŽflexion peut tre fructueuse. Contrairement ˆ la situation assez frŽquente qui consiste ˆ laisser vivoter une petite unitŽ documentaire dans un coin de l'entreprise sans se soucier de son utilitŽ et de sa compŽtitivitŽ, on ne peut qu'encourager le choix d'une dŽmarche volontariste qui vise ˆ re-dŽfinir les composantes exigentielles d'une nouvelle fonction Information-Documentation, pleinement intŽgrŽe au dŽveloppement de l'entreprise. Cette dŽmarche ambitieuse doit se dŽcider ˆ un assez haut niveau dans la sociŽtŽ, sachant qu'elle peut conduire ˆ des choix douloureux sur le maintien des moyens existants comme ˆ des repositionnements hautement salutaires.

 

6-8. Recourir ˆ l'AV pour mieux dŽfinir les qualifications professionnelles

            Les professionnels de la documentation se trouvent et se trouveront encore plus dans l'avenir confrontŽs  au dŽlicat problme de la dŽtermination des qualifications et ˆ celui de la nŽcessitŽ, dans le contexte europŽen, de dŽfinir des modalitŽs de certification pour l'exercice de la profession sur un marchŽ ouvert. Ce chantier n'est pas encore vraiment ouvert en France, mais il est indispensable de conduire ds ˆ prŽsent des rŽflexions sur ce thme. Dans ce cadre, il peut s'avŽrer judicieux de s'appuyer sur des analyses fonctionnelles pour b‰tir un systme cohŽrent de dŽtermination des qualifications et de dŽlivrance d'Žventuelles certifications. Les associations professionnelles auraient tout intŽrt ˆ conduire sans tarder des Žtudes sur les fonctions de la documentation, pour les fonctions de service comme pour les fonctions techniques,  en clarifiant ˆ cette occasion les niveaux pertinents de qualification des spŽcialistes et personnels intervenant dans la documentation. 

 

6-9. Appliquer l'AVID aux normes et codes de la documentation

            La documentation est un secteur o les normes et les codes de pratique jouent un r™le important mais aussi pervers. Nombre de ces normes et codes ont ŽtŽ ŽlaborŽs ˆ des Žpoques o l'informatique n'existait pas et o les contraintes Žconomiques ne se faisaient pas sentir aussi džrement. En outre nombre de ces outils normatifs imposent des solutions, alors que la rgle aujourd'hui est l'ŽnoncŽ d'exigences de rŽsultats. La rŽvision de ces normes et codes s'impose et l'analyse de la valeur peut contribuer ˆ mieux en dŽfinir les fonctions et les contenus. La constitution de "fascicules de documentation" pour certains produits ou services documentaires, basŽe sur la dŽmarche AV, peut tre utile ˆ nombre des responsables de documentation.

 

7 - DES ACTIONS A MENER EN PARALLELE

 

7-1. Renforcer les Žtudes d'analyse des besoins des utilisateurs et d'expression fonctionnelle de besoins en information

            Les applications de l'analyse de la valeur ˆ la documentation font clairement ressortir une situation  curieuse ou paradoxale: on connait apparamment trs mal les besoins prŽcis des utilisateurs alors mme que l'on affirme la finalisation des produits et services de documentation autour de la satisfaction des besoins de ces utilisateurs. Il est de mme sympt™matique de constater la faible connaissance des pratiques rŽelles des "utilisateurs" en matire de mobilisation de l'information spŽcialisŽe. En d'autres termes, une dŽmarche privilŽgiant l'offre des services et produits peut rendre sourd ˆ la perception des demandes ou attentes rŽelles. C'est la raison pour laquelle doivent tre encouragŽes de nouvelles Žtudes sur les besoins en matire d'information et de documentation spŽcialisŽes et sur les pratiques d'information des divers groupes de professionnels.

    

7-2. Multiplier les Žtudes sur les cožts de la documentation

            Dans le mme esprit, il est urgent de multiplier les Žtudes des cožts des prestations d'information et de documentation, de sensibiliser les professionnels du secteur ˆ la nŽcessitŽ de mieux apprŽhender le cožt de leurs produits et services et de les former au maniement de certains outils d'analyse des cožts. Plus que des valeurs absolues qui risquent d'tre vite pŽrimŽes, il peut s'avŽrer utile de rassembler des tableaux de donnŽes Žconomiques, en valeurs relatives ou sous forme de ratios, et de diffuser des informations plus structurelles sur les ordres de grandeur des cožts, leur dŽcomposition et leurs perspectives d'Žvolution.

 

7-3. CrŽer des outils d'apprŽciation de l'Žconomie et de la valeur des services documentaires

            Les associations professionnelles doivent s'attacher ˆ dŽfinir et mettre en oeuvre des dispositifs d'analyse globale des cožts et de le valeur des prestations documentaires. Un observatoire des cožts, de la valeur et de la compŽtitivitŽ des services de documentation doit tre constituŽ, afin d'aider chaque acteur professionnel ˆ mieux se situer ou situer ses produits ou prestations par rapport aux tendances gŽnŽrales. 

 

7-4. Stimuler la rŽflexion sur la documentation crŽative et sur les conditions de l'innovation dans la profession

            Les applications de l'analyse de la valeur ˆ la documentation ont montrŽ combien les pratiques professionnelles restent limitŽes ˆ un trs petit nombre de solutions bien connues. ComplŽment indispensable des dŽmarches d'Žvaluation fonctionnelle et participative, la crŽativitŽ doit tre soutenue et stimulŽe.   Cette crŽativitŽ doit s'exprimer ˆ travers la conception de nouveaux produits ou services rŽpondant ˆ des cahiers des charges fonctionnels plus exigeants; elle peut s'exprimer aussi ˆ travers la remise en cause des cha”nes de traitement des documents et de l'information ou ˆ travers de nouvelles organisations de travail et un nouveau management des unitŽs documentaires. Mais elle doit Žgalement se dŽvelopper dans les dŽmarches mmes d'accs ˆ l'information. C'est aux associations professionnelles qu'il revient d'introduire les germes du dŽveloppement d'une documentation vŽritablement crŽative.

 

 

8 - L'INDISPENSABLE FORMATION DES PERSONNES

 

8-1. Intensifier les formations continues ˆ l'AVID des professionnels de la documentation

            Les formations ˆ l'AVID dispensŽes par l'ADBS ou dans le cadre de certains rŽseaux de professionnels de l'information (Chambres de Commerce et d'Industrie notamment) doivent tre poursuivies et mme intensifiŽes. Il est souhaitable d'encourager tout professionnel de la documentation ˆ suivre une formation de premier niveau (sensibilisation) en matire d'analyse de la valeur. Pour les responsables d'unitŽs documentaires, une formation de second niveau (perfectionnement) parait indispensable. Enfin des complŽments peuvent tre dispensŽs, lors de sŽminaires plus spŽcialisŽs, ˆ la fois en matire d'expression fonctionnelle de besoin, de ma”trise des cožts et de documentation crŽative. Ces formations continues inter-entreprises ou intra-rŽseaux doivent  pouvoir s'organiser sous forme de cycles permettant des progressions individuelles et collectives.

 

8-2. Multiplier les formations-actions ˆ l'AVID dans les entreprises

            Dans les entreprises ou organisations, il peut s'avŽrer utile et judicieux d'organiser des formations-actions, qui permettent de "montrer la voie en marchant". Les structures documentaires concernŽes peuvent contribuer ˆ la formation de leurs personnels spŽcialisŽs en les amenant ˆ participer au dŽroulement d'une action AVID ˆ caractre didactique, sur un sujet  choisi par eux. Il est possible d'imputer le financement de ces formation-actions sur les crŽdits rŽservŽs ˆ la formation continue, sous rŽserve de respecter certaines conditions. 

 

8-3. GŽnŽraliser l'enseignement de l'AVID dans les formations initiales de documentalistes

            Tout futur professionnel de la documentation doit avoir ŽtŽ sensibilisŽ ˆ la dŽmarche de l'analyse de la valeur. Les efforts faits au cours des dernires annŽes commencent ˆ porter leurs fruits. Mais il faut dŽsormais gŽnŽraliser l'inscription de tels modules de sensibilisation ˆ l'AVID dans tous les programmes de formation initiale des documentalistes et surtout d'aller plus loin, notamment en prŽparant plus solidement les futurs professionnels ˆ la conduite de projet, aux techniques de l'Žvaluation, ˆ l'Žlaboration de cahiers des charges fonctionnels et ˆ l'usage des dŽmarches de crŽativitŽ.

 

8-4. Former un vivier de spŽcialistes et formateurs AVID

            Il est Žvident que le succs de l'AVID est conditionnŽ par l'existence d'un nombre suffisant de spŽcialistes capable de ma”triser la mŽthode et de conduire des actions en milieu documentaire. De mme, il est nŽcessaire qu'existe un nombre suffisant de formateurs capables de transmettre le savoir et le savoir-faire AVID aux futurs professionnels. C'est la raison pour laquelle une action prioritaire doit tre engagŽe ˆ court terme en vue de former, en France, un groupe d'une dizaine d'experts aptes ˆ intervenir, soit comme consultants auprs de structures documentaires, soit comme formateurs dans les formations initiales de documentalistes. Cette formation de spŽcialistes et de formateurs peut tre organisŽe au sein de l'ADBS et doit recevoir le concours de la DŽlŽgation ˆ l'information scientifique et technique et du Ministre de l'Žducation nationale.

 

8-5. Former des spŽcialistes AVID au sein des grandes structures  ou rŽseaux documentaires ainsi qu'au sein des Ministres

            Dans le mme ordre d'idŽes, il parait souhaitable de former de tels spŽcialistes AVID, au sein de grands organismes ayant, en leur sein, de multiples structures documentaires (Ministres, grandes sociŽtŽs industrielles ou tertiaires, rŽseaux divers). La taille de ces structures rend possible et intŽressante la formation d'un tel spŽcialiste apte alors ˆ intervenir auprs des diffŽrentes unitŽs documentaires internes.

 

8-6. Promouvoir un cycle de formation supŽrieure pour des spŽcialistes de l'Žvaluation des produits et services de documentation

            Pour l'avenir, il peut s'avŽrer utile de prŽvoir la crŽation et le dŽveloppement d'un cycle de formation supŽrieure (niveau Bac+6) pour former des spŽcialistes des dŽmarches d'Žvaluation et de reconception des produits et services d'information et de documentation et de pilotage de l'innovation dans ce domaine.  

 

8-7. CrŽer, en France, une Grande Ecole d'ingŽnieurs-managers des systmes d'information

            Les applications de l'AVID en France ont fait ressortir la faiblesse des dispositifs de formation existants en matire de cadres, ingŽnieurs ou managers des systmes d'information. Ce constat fait dans la deuxime moitiŽ des annŽes 80 est ˆ nuancer aujourd'hui, dans la mesure o plusieurs formations classiques de professionnels de l'information ont opŽrŽ de profondes mutations et ont dŽsormais affichŽ plus clairement l'objectif de formation de tels managers. Il n'en reste pas moins que la crŽation d'une vŽritable Grande Ecole d'ingŽnieurs-managers des systmes d'information est toujours ressentie comme nŽcessaire, notamment pour pouvoir disposer en France de cadres de haut niveau capables de ma”triser  les dŽveloppements des systmes d'information en tenant compte des enjeux politiques, Žconomiques, techniques, industriels, sociaux et psychologiques de l'information spŽcialisŽe. L'analyse de la valeur (ou plus exactement la ma”trise de la valeur ou "value management") peut tre une composante mŽthodologique essentielle des formations dispensŽes. De telles compŽtences, ainsi formŽes, doivent pouvoir tre judicieusement utilisŽes par les instances nationales ou rŽgionales comme par les grandes sociŽtŽs industrielles ou tertiaires et pourquoi pas par les institutions internationales.

 

9 - LA DIFFUSION DES CONNAISSANCES ET DES EXPERIENCES

 

9-1. Garder la mŽmoire des expŽriences d'AVID faites dans les diverses structures documentaires et faire conna”tre  les applications intŽressantes ˆ l'ensemble des membres de la profession

            Le succs collectif de l'introduction de l'analyse de la valeur dans le secteur de la documentation dŽpend de la capacitŽ des professionnels et de leurs associations ˆ savoir garder une trace aussi vive que possible de la multiplicitŽ et de la diversitŽ des expŽriences rŽalisŽes. Des dŽmarches pertinentes de diffusion de ces connaissances ainsi rasemblŽes doivent continuer ˆ tre soutenues. Sans aller jusqu'ˆ un nouvel ouvrage ou recueil de nouveaux cas d'actions AVID, on peut imaginer la constitution, par l'ADBS ou toute autre association,  d'une banque de cas. Des journŽes d'Žtude doivent continuer ˆ tre organisŽes, en choisisissant dŽsormais de nouvelles approches de prŽsentation et d'explication de la mŽthode.

 

9-2. RŽaliser des produits de vulgarisation, des manuels didactiques, des audiovisuels de prŽsentation

            Dans le mme ordre d'idŽes, la profession a intŽrt ˆ disposer de produits de vulgarisation, simples, pratiques (des aides-mŽmoires, des grilles d'analyse), de manuels ˆ caractre didactique (pour les formations de documentalistes ou pour les professionnels en place ne pouvant suivre de formations) ou d'audiovisuels ou didacticiels de prŽsentation de l'analyse de la valeur appliquŽe aux produits et services d'information et de documentation (on pense au grand nombre des responsables et documentalistes des CDI et BCD, au sein de l'Education Nationale). Les pouvoirs publics (divers Ministres et services spŽcialisŽs) doivent pouvoir aider les associations professionnelles pour la conception et la rŽalisation de tels outils.

 

9-3. Engager une rŽflexion sur l'AVID au niveau europŽen et dans les organisations internationales

            Si les spŽcialistes franais de l'AVID ont acquis une certaine avance par rapport ˆ leurs collgues d'autres pays, il leur incombe aujourd'hui la responsabilitŽ de promouvoir des rŽflexions collectives dans ce domaine, de prŽparer le terrain pour d'Žventuelles coordinations ou harmonisations, notamment au plan europŽen. Les instances communautaires doivent tre sollicitŽes pour soutenir de telles rŽflexions communes, qui peuvent s'organiser dans le cadre de rencontres internationales ou ˆ l'occasion de rŽalisation de produits d'information sur l'AVID. De mme, les associations internationales regroupant les diverses catŽgories de professionnels de l'information et de la documentation peuvent tre invitŽes ˆ engager des travaux communs sur le thme de la valeur et de la compŽtitivitŽ des produits et services de documentation. Enfin, des traductions des travaux et Žcrits des spŽcialistes franais et des ouvrages publiŽs par l'ADBS sur les thmes de l'analyse de la valeur, de la ma”trise des cožts et de la qualitŽ, sont ˆ envisager sans tarder.

 

9-4. Encourager le transfert de savoir-faire en matire d'AVID auprs des pays en dŽveloppement

            Autre responsabilitŽ importante qui incombe aux spŽcialistes franais: le transfert de connaissances et de savoir-faire en direction des pays en dŽveloppement. L'analyse de la valeur est un outil essentiel pour accompagner le processus de dŽveloppement. L'AVID est certainement plus utile aux responsables de documentation des pays concernŽs pour trouver des solutions pertinentes ˆ leurs problmes que le recours ˆ des technologies nouvelles miracles. Il convient de sensibiliser ˆ l'AVID les professionnels de la documentation d'un certain nombre de pays en dŽveloppement (rencontres ou journŽes d'Žtudes sur place), de contribuer ˆ la formation d'un certain nombre de cadres de documentation sur place ou en France (la Commission franaise pour l'UNESCO peut jouer un r™le en la matire, de mme que l'Ecole Internationale de Bordeaux), enfin de rŽaliser quelques expŽriences pilotes dont les rŽsultats sont ˆ prŽsenter de faon pŽdagogique ˆ de nombreux professionnels de l'information des pays en dŽveloppement. Les associations de documentalistes existantes de ces pays peuvent tre soutenues par les associations soeurs franaises pour la mise en place de tels programmes de sensibilisation ou de formation ˆ l'AVID. Pour cet objectif, l'appui du Ministre franais des Affaires Etrangres et de ses postes diplomatiques est indispensable.

 

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FP13 - LES PHRASES ASSASSINES

OU COMMENT TUER L'ANALYSE DE LA VALEUR

 

 

            Ce n'est pas valable dans notre domaine

            La documentation, c'est un monde ˆ part

            Nous en faisons tous les jours sans le dire

            C'est une bonne idŽe, mais irrŽalisable

            Vous n'allez pas nous apprendre notre travail

            Nos outils sont largement rŽpandus dans la profession, pourquoi changer

            Nous, les spŽcialistes, nous n'avons pas besoin de mŽthodes

            Tous nos produits, tous nos services sont spŽcifiques

            Une revue de presse, c'est une revue de presse, point c'est tout

            Nous sommes tous trs occupŽs, nous n'avons pas le temps

            Nous sommes trop petits  pour que a en vaille la peine

            Je suis tout seul, comment puis-je  faire vraiment de l'analyse de la valeur

            Nous ne l'avons jamais fait dans le passŽ, pourquoi le faire maintenant

            On ne peut pas changer les habitudes de la profession

            Pourquoi changer, on n'a jamais eu de problmes

            C'est un changement trop radical

            Faisons d'abord une Žtude prŽalable, pour savoir si a marche

            Nous n'avons pas l'autoritŽ pour dŽcider

            Nous, les documentalistes, nous n'avons pas le pouvoir

            La Direction gŽnŽrale n'acceptera jamais l'idŽe

            Nous sommes trop isolŽs dans la sociŽtŽ

            Comment pourrons-nous impliquer d'autres partenaires

            Ces mŽthodes qui viennent d'ailleurs, ce n'est pas pour nous

            Il faut respecter les normes, il n'y a pas de place pour l'innovation

            On s'en est sorti sans a

            Constituons une commission pour en parler

            CrŽons un inter-groupe pour Žtudier l'analyse de la valeur

            C'est trop en avance par rapport aux mentalitŽs

            Nous ne connaissons pas nos cožts, impossible d'Žvaluer nos produits

            Ce n'est pas mon affaire, ce n'est pas mon problme

            Compte tenu des conditions de travail chez nous, c'est impossible

            Nos personnels ne sont pas assez qualifiŽs

            En nous Žvaluant, on risque de nous rŽduire nos moyens

            Ca doit cožter cher, il y a mieux ˆ faire

            Comment peut-on vraiment Žvaluer la valeur de l'information

            Nos produits , ce n'est pas grand chose, pourquoi les Žvaluer

            L'information, la documentation, a n'a pas de prix

            RŽformons d'abord le statut des professionnels

            Etc...

                      

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FP14 - NORMALISATION ET ANALYSE DE LA VALEUR

 

            Plusieurs documents normatifs relatifs ˆ l'analyse de la valeur facilitent la diffusion de la mŽthode dans les tissus industriels et Žconomiques franais.

 

 Le vocabulaire de l'analyse de la valeur (NF X 50-150) - aožt 1990 -

Ce document constitue la base destinŽe ˆ appuyer les autres Žtudes normatives du domaine. Son but est d'effectuer une synthse technique ˆ partir de la diversitŽ des expŽriences et es approches sectorielles. Il dŽfinit les principaux termes utilisŽs en analyse de la valeur et en analyse fonctionnelle.

 

 Les caractŽristiques fondamentales de l'analyse de la valeur

(NF X 50-152) - aožt 1990 -

Ce document Žnumre les caractŽristiques spŽcifiques de la mŽthode, celles-ci pouvant tre prises comme rŽfrence dans les relations contractuelles. Parmi ces caractŽristiques fondamentales, il faut citer la dŽmarche systŽmatique et organisŽe faisant appel ˆ un plan de travail type, au travail en groupe pluridisciplinaire et ˆ l'exercice de la crŽativitŽ.

 

 Les recommandations pour la mise en oeuvre de la mŽthode

(X 50-153) - mai 1985 -

Cette Žtude normative a pour but de donner une information de base destinŽe ˆ faciliter l'application de la mŽthode AV: les moyens ˆ mettre en oeuvre, les outils et leurs principales utilisations et quelques dŽveloppements particuliers tels que l'exploitation contractuelle de l'AV, la conception ˆ cožt objectif, l'AV administrative.

 

 Les caractŽristiques de l'expression fonctionnelle du besoin

(X 50-100) - avril 1987 -

En complŽment des autres documents normatifs sur l'analyse de la valeur, cette Žtude propose un guide pour la recherche, l'identification et l'expression du besoin et constitue un pont entre la gestion de la qualitŽ et l'analyse de la valeur.

 

 Le guide pour l'Žlaboration d'un cahier des charges fonctionnel

(X 50-151) - juin 1984 -

Un outil mŽthodologique, le cahier des charges fonctionnel, permet de dŽtecter et formuler le besoin et de justifier en aval les exigences techniques contenues dans un marchŽ, un contrat d'Žtudes, voire un appel d'offres, la qualitŽ Žtant ici dŽfinie comme l'aptitude d'un produit ˆ satisfaire les besoins des utilisateurs. Le cahier des charges fonctionnel permet d'orienter au mieux la recherche de la dŽfinition technico-Žconomique du produit, favorise le dialogue entre les partenaires, tout en restituant ˆ chacun ses responsabilitŽs. Il rend possible l'innovation.

 

     A noter les publications de la Commission des CommunautŽs europŽennes.

 

Le bilan de l'analyse de la valeur  dans la CommunautŽ europŽenne

(rapport EUR 13096 FR -1990-)

Il recense l'Žtat des pratiques d'analyse de la valeur dans les divers pays europŽens .

 Le glossaire de l'analyse de la valeur (rapport EUR 13774 FR -1991-)

Il prŽsente, en trois langues (franais, anglais, allemend) les principaux termes du vocabulaire sur l'analyse de la valeur.             

 

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