Esquisse de typologie des croix “publiques” en fonte moulée
du Haut-Doubs et des plateaux du Jura


L'objectif de cette page est essentiellement de nature didactique. Il s'agit d'esquisser une première typologie des croix en fonte qui se sont multipliées au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et donc de donner à voir et d'expliquer, très concrètement, les quelques grandes familles de croix en fonte moulée, en s'appuyant sur quelques critères de différenciation de celles-ci.

Accueil général Croix Vignettes-photos cliquables (© Jean MICHEL)   Mise à jour :  juin 2022

L'étude-inventaire que documente ce site Web est essentiellement dédiée aux croix en fer forgé érigées à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle dans le Haut-Doubs et les plateaux du Jura. Il est toutefois apparu nécessaire de devoir expliquer, à tel ou tel correspondant, les différences entre croix en fer forgé et croix en fonte moulée (voir à cet égard la page dédiée aux différences entre fer forgé et fonte moulée). En effet, dans nombre de villages, ce sont bien souvent des croix en fonte moulée (et non pas en fer forgé) qui trônent à certains carrefours, devant les églises ou dans les cimetières, croix érigées de plus en plus fréquemment à partir de la fin de la Monarchie de juillet et surtout très répandues sous le Second Empire. Ces croix produites par des industriels fondeurs, commandées souvent sur catalogue, se sont avérées être moins chères que les croix en fer forgé plus artisanales, d'où leur présence de plus en plus fréquente dans les villages.
Précisons d'emblée que nous nous limitons bien sûr ici, aux seules croix “publiques” ou à “investissement ou usage collectif”, c'est-à-dire érigées par des communes, des paroisses, des groupes ou communautés, en omettant délibérément les très nombreuses petites croix funéraires tombales à caractère privatif qui ont proliféré à la même époque dans tous les cimetières.
L'esquisse de typologie présentée ci-après repose sur les seules références de croix en fonte du Haut-Doubs et des plateaux jurassiens qui ont pu être identifiées et enregistrées lors des visites de villages pour chercher des croix en fer forgé. Il ne s'agit donc pas d'un inventaire exhaustif ni d'une typologie exhaustive, mais surtout d'une première aide didactique pour mieux comprendre cette production industrielle et commerciale de croix en fonte moulée.

On peut globalement distinguer plusieurs grandes catégories, selon que les croix sont modulaires (des assemblages de parties distinctes) ou “monobloc” (sorties entières d'un seul moule), selon qu'elles sont plates (bidimensionnelles ou 2D) ou épaisses (tridimensionnelles ou 3D) et selon différents types de décors. Souvent, les croix modulaires sont constituées d'une structure en fer (barres horizontales et verticales) qui fait ensuite l'objet d'un remplissage décoratif réalisé par des éléments en fonte moulée assemblés à façon selon les demandes des clients. Pour le Doubs et le Jura, on identifie deux grands fournisseurs régionaux, d'une part la fonderie St-Ève Ainé de Besançon, d'autre part la fonderie de Baudin près de Sellières dans le Jura (propriété de la famille Monnier, liée par alliance à la famille Jobez qui a créé les forges de Syam).
  • Croix modulaires 2D à structure et remplissage décoratif indépendants, avec différenciation portant sur le décor de remplissage (croix A). 
  • Croix “monobloc” 2D, en fonte moulée d'une seule pièce intégrant à la fois structure et décor ajouré (croix B).
  • Croix “monobloc” 3D, pleines et massives, de tailles différentes (croix C).
  • Croix modulaires 3D imitant les croix 3D en fer forgé et avec des décors abstraits ajoutés (D).


A1 - Croix modulaires 2D, à remplissage aux instruments de la Passion du Christ
Ces croix en fonte, assez fréquentes, sont planes (2D). Elles comportent une structure bidimensionnelle composée d'un cadre à barres parallèles (en fer le plus souvent ou parfois en fonte) délimitant une sorte d'épaisseur virtuelle du pied et des branches de la croix. Entre ces barres structurelles, se développe un décor de remplissage en fonte moulée (modules que l'on peut commander, disposer ou changer à volonté).
Dans cette première série de croix en fonte, le décor de remplissage est basé sur une sélection d'instruments de la Passion du Christ, rappelant donc celui des croix tridimensionnelles en fer forgé, notamment dans le Haut-Doubs. On identifie donc facilement l'échelle, la lance, la baguette d'hysope (ou le roseau) avec l'éponge, le marteau, les tenailles, le fouet, la lanterne, le coq. À la croisée des branches est disposée la couronne d'épines au sein de laquelle figurent les trois clous de la crucifixion (un seul clou pour les deux pieds). Des rayons de gloire, parfois disparus, sont présents dans les angles extérieurs des branches de la croix. Un motif décoratif à palmette est visible à l'extrémité des branches libres du croisillon. Des motifs décoratifs formant frises se développent entre barres structurelles et décors religieux. À noter que certains éléments de décor en fonte moulée peuvent être modifiés, ajoutés ou retranchés (ou disparaître avec le temps).
À la base du pied (au dessus de la corniche du piédestal), on relève la présence - quand elles n'ont pas disparu - de fausses-consoles (ou ailerons) strictement décoratives, n'ayant aucune fonction structurelle. On cherche à reprendre les codes, les formes et le décor des anciennes croix en fer forgé, mais à travers la technologie de la fonte moulée qui les appauvrit considérablement.
Ces croix correspondent au modèle N°158 du catalogue de la fonderie St-Éve de Besançon.

Croix fonte à remplissage aux instrumen ts de
                    la Passion

Un premier sous-type (Boujeons, Les Longevilles-Mont-d'Or, Trépot...) se contente de deux fausses-consoles placées latéralement. Un second sous-type (Les Pontets, Chapois, Chateau-Châlon, Larnaud...) adopte quatre consoles, plus sophistiquées et placées selon les diagonales de la corniche. Dans ce second sous-type, la lanterne placée dans la branche verticale sommitale est légèrement décalée vers le bas. On peut aussi noter une différence entre les deux sous-types au niveau des frises décoratives entourant les instruments de la Passion le long des barres structurelles.


 
A2 - Croix modulaires 2D, à remplissage en treillis décoratif abstrait
Comme pour le groupe précédent, ces croix en fonte de ce sous-type, également assez fréquentes, sont planes (2D) et comportent une structure bidimensionnelle à barres parallèles (en barres de fer ou en fonte) délimitant l'épaisseur virtuelle du pied et des branches de la croix. Entre les barres structurelles, se développe un décor de remplissage en fonte moulée (modules que l'on peut placer ou changer à volonté). Ce décor de remplissage est ici une sorte de treillis abstrait constitué de cercles ou coupelles reliés eux entre  par des figures de liaison incurvées. Il n'y a plus d'instruments de la Passion, sauf à la croisée des branches où l'on retrouve, comme dans le groupe précédent, la couronne d'épines et les trois clous de la crucifixion. Des rayons de gloire (eux-aussi parfois disparus) sont présents dans les angles extérieurs des branches de la croix. Comme précédemment, un motif décoratif à palmette figure à l'extrémité des branches libres du croisillon.
À la base du pied (au dessus de la corniche du piédestal), on note la présence de deux fausses-consoles (ou ailerons) strictement décoratives, n'ayant aucune fonction structurelle et placées latéralement.
Ces croix correspondent au modèle N°157 du catalogue de la fonderie St-Éve de Besançon.

Croix en fonte à remplissager en treillis
 
Ce type assez générique (comme le précédent), se retrouve identique dans un premier sous-type à Châtelblanc, Trenal, Sarrageois.... Une variante ou un sous-type existe à Nozeroy avec un décor de remplissage légèrement différent et avec des fausses-consoles plus sophistiquées. À noter à Sarrageois, l'accrochage tardif d'un Christ en croix en fonte moulée ainsi que d'un titulus INRI (pratique pieuse qui se développe de plus en plus au fur et à mesure que l'on avance vers la fin du siècle).

 
A3 -
Croix modulaires 2D, à remplissage en pampre de vigne sans tuteur central
Dans la continuité des croix en fonte moulée des types précédents, cette troisième série concerne des croix planes (2D) et à structure bidimensionnelle composée de barres (en fer ou plus rarement en fonte) entourant et supportant un décor de remplissage. Ce dernier constitué est ici constitué de pampre ou tige de vigne. Composé de feuilles de vigne et de grappes de raisin, le pampre ondule régulièrement et librement dans les branches de la croix.
À la croisée des branches est placée, comme dans les cas précédents, la couronne d'épines avec les trois clous de la crucifixion. On retrouve de même, le motif décoratif à palmette à l'extrémité des branches libres. Des rayons de gloire (parfois disparus) sont encore présents dans les angles extérieurs des branches de la croix.
À la base du pied (au dessus de la corniche du piédestal), on relève deux fausses-consoles (ou ailerons) en fonte moulée, placées latéralement et strictement décoratives, n'ayant aucune fonction structurelle.
Ces croix correspondent au modèle N°159 du catalogue de la fonderie St-Éve de Besançon.

Croix en fonte moulée à remplissage en pampre de vigne

Ce type également générique, se retrouve à l'identique à Arlay, au Vaudioux, à Fay-en-Montagne, à Santans.... Il se distingue légèrement du type suivant par l'absence d'une tige centrale (tuteur) autour de laquelle le pampre se développe. À noter à Santans, la fixation tardive d'un Christ en croix en fonte moulée.

 
 A4 - Croix modulaires 2D à remplissage en pampre de vigne avec tuteur central
Toujours dans la continuité des croix en fonte des groupes précédents, cette quatrième série de croix en fonte planes (2D) et à structure bidimensionnelle se caractérise aussi par un décor de remplissage constitué de pampre de vigne. Mais à la différence du 3ème type précédent, ici, le pampre s'enroule autour de tiges centrales ou tuteurs et cela aussi bien dans le pied que dans les branches libres de la croix.
À la croisée des branches on retrouve, comme dans les cas précédents, la couronne d'épines et les trois clous de la crucifixion. On voit, de même, le motif décoratif à palmette à l'extrémité des branches libres, mais d'allure légèrement différente.
À la base du pied (au dessus de la corniche du piédestal), on retrouve deux fausses-consoles (ou ailerons) placées latéralement, strictement décoratives, n'ayant aucune fonction structurelle. Toujours en fonte moulée, elles sont plus sophistiquées que dans le groupe précédent. Des rayons de gloire sont toujours présents dans les angles extérieurs des branches de la croix.
Ces croix s'apparentent au modèle N°159 du catalogue de la fonderie St-Éve de Besançon mais en diffèrent par la tige centrale montante .
CRoix en fonte à remplissage en pampre avec
                  tuteur
 
 Deux croix de ce type sont présentes à Crotenay et à Cuvier (1859). On peut toutefois noter des différences d'allure et de section des barres structurelles : section carrée à Crotenay, section ronde à Cuvier.

A5 - Croix modulaires 2D, à remplissages variés
D'autres croix en fonte s'apparentent aux séries précédentes, avec une structure bidimensionnelle 2D et un décor de remplissage. Celui-ci ce comporte toutefois ni instruments de la Passion, ni treillis à coupelles, ni pampre de vigne et peut être très varié. Ce remplissage décoratif est de type modulaire avec répétition d'un motif générique avec courbes, contre-courbes, feuillages.... Ce groupe n'est bien sûr pas homogène (groupe “résidu” qui devra sans doute être éclaté, ultérieurement après prise en compte de nouvelles croix).
Par contre, on retrouve comme dans les cas précédents, à la croisée des branches, la couronne d'épines et les trois clous de la crucifixion. Des rayons de gloire peuvent ou non être présents dans les angles extérieurs des branches de la croix. Le motif décoratif à l'extrémité des branches libres est aussi très varié, ce qui montre le caractère “résiduel” de ce groupe.

Croix en fonte à remplissage varié

À la base du pied (au dessus de la corniche du piédestal), on peut trouver deux fausses-consoles placées latéralement (Bief-du-Fourg), parfois quatre (Foncine-le-Haut) et aussi aucune (un simple renforcement de la structure du pied à Censeau et à La Marre). On note rencore, à Bief-du-Fourg, la présence, à la croisée des branches du linge dit de Véronique, motif en fonte moulée qu'on retrouve aux trois croix en fer forgé de La Marre, de Bonnefontaine et de Ladoye-sur-Seille.



B1 -
Croix “monobloc” 2D avec décor à remplages néogothiques
Changeons maintenant de principe constructif. Nous sommes ici en présence d'une nouvelle catégorie de croix en fonte moulée d'un seul tenant (“monobloc”). Ces croix strictement bidimensionnelles (2D) sont nécessairement plus petites que les croix modulaires à structure et décor indépendants. Produites avec un moule unique, elles comportent un décor intégré directement à la structure qui, dans ce sous-type, est de style néogothique ou ogival, avec un remplissage de l'intérieur de la croix imitant les remplages des baies de l'architecture gothique (avec courbes accolades, redans...). Une rosace néogothique occupe le centre de la croisée des branches. Ce remplissage à remplages néogothique est ajouré.

Croix en fonte monobloc décor de remplage
                  néogothique
Ces croix “monobloc” en fonte moulée de style ogival néogothique, sans console, nécessitent un renforcement de leur pied pour permettre la bonne fixation sur le socle ou piédestal (besoin de plus de matière).
Les croix de Malpas et des Fourgs sont identiques ; elles sont supportées par un piédestal en fonte comportant des inscriptions moulées (dont la date). À noter aux Fourgs, l'accrochage tardif d'un Christ en croix en fonte moulée, d'un titulus INRI et d'une Vierge également en fonte moulée. La croix du Lac des Rouges-Tuites est d'un sous-type légèrement différent avec ajout d'un ange en partie basse du pied de la croix.



B2 -
Croix “monobloc” 2D à décor de style néogothique interprétatif
Une autre catégorie de croix en fonte moulée d'un seul tenant (“monobloc”) et ajourées s'apparente à la précédente du point de vue du style du décor néogothique ou ogival.  Mais, contrairement aux croix précédentes avec remplages, on a ici un décor marqué par la présence d'un axe central qui structure le remplissage de la croix avec deux parties symétriques. Plus minces, elles multiplient les motifs rappelant des formes de l'architecture et de la décoration gothiques (avec courbes accolades, redans...) ainsi que des ajouts divers (rosaces, pinacles, feuillages...). Le centre de la croisée comme les extrémités des branches recherchent l'originalité, inventant des formes inédites.
Ces croix en fonte moulée “monobloc” sont sans console et nécessitent donc un renforcement de leur pied pour permettre la fixation sur le socle ou piédestal.

Croix en fonte monobloc à décor néogothique

Si les croix du Larderet et de Crotenay présentent la même structure, elles diffèrent sur quelques détails (rayons de gloire, extrémités des branches...). De même les croix de Remoray et des Hôpitaux-Vieux présentent plusieurs éléments structurels communs mais là encore divers ajouts décoratifs les différencient.


B3 -
Croix “monobloc” 2D à décor varié
Un troisième groupe de croix en fonte moulée, “monobloc” et ajourées, concerne des fabrications très variées avec des décors qui ne sont plus néogothiques mais qui jouent sur une grande variété et richesse de formes, de traits, de courbes et aussi de symboles.

Croix en fonte monobloc à décor varié

Bidimensionnelles (planes, 2D), elles ont souvent des pieds renforcés et parfois (comme à Foncine-le-Bas,) des consoles plus décoratives que structurelles. Elles peuvent intégrer des Christ en croix (réalisations tardives), des statuettes (Vierge) ou des symboles tels le sablier évoquant le temps qui passe et la mort ou encore le Christogramme IHS (aux Pontets). Il est très difficile de faire une typologie rationnelle de ces petites croix qui se sont amplement multipliées dans les communes et paroisses au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Elles s'apparentent aux très nombreuses croix funéraires tombales, elles-aussi très diverses.


B4 - Croix “monobloc” 2D évidées ou sans décor interne
Quittons les croix avec décor de remplissage et intéressons nous maintenant à quelques croix “monobloc” en fonte moulée, bidimensionnelles (planes, 2D) que l'on peut découvrir par exemple à Bouverans et à Dompierre-les-Tilleuls (2,5 km les séparent!...) : deux croix identiques mais à piédestal ou socle différent.
Ici la fonte moulée permet de réaliser la structure extérieure de la croix avec des barres moulées à modénature. Par contre, les croix sont évidées et ne comportent aucun décor de remplissage.
On trouve comme seuls décors, un motif de croix avec losanges au centre de la croisée des branches et des décors trilobés aux extrémités des branches. Des rayons de gloire en fonte moulée sont aussi présents dans les angles extérieurs des branches.
Croix en fonte monobloc évidées ou sans décor
                  interne




C1 - Croix “monobloc” quasi-3D, monumentales, pleines et massives


Changeons maintenant complètement de style. Un tout autre type de croix apparaît, en effet, dans le paysage à partir dans les années 1850-60, avec des croix de grande hauteur, à caractère monumentale. On tombe dans un style nettement plus réaliste avec des croix “monobloc”, en fonte, intégralement moulées et massives, cherchant à imiter au plus près la croix en bois censée avoir été celle de la crucifixion du Christ. Ces croix ont une certaine épaisseur, tout en restant plutôt mince, d'où le terme ici adopté “quasi-3D”. Les montants de la croix (pied, branches libres) sont pleins (de fonte!...), avec un léger rebord extérieur saillant.
Ces croix massives et monumentales comportent toutes, d'origine, un Christ crucifié de style sulpicien (contrairement à la tradition des croix en fer forgé et à celle des croix en fonte ajourées antérieures) : à noter que chacun des deux pieds du Christ est cloué (ce qui conduit à un total de quatre clous et non plus trois comme on peut les dénombrer à l'intérieur de la couronne d'épines des croix bidimensionnelles). Un titulus INRI est également présent sur la branche verticale sommitale.

Croix en fonte quasi-3D massive et de grande hauteur

Deux fausses-consoles, purement décoratives, sont généralement disposées latéralement en bas du pied de la croix sauf dans la variante Nancray. De même cette variante Nancray comporte un titulus légèrement différent et présente des motifs fleuris à l'extrémité des branches libres de la croix.



C2 - Croix “monobloc” 3D, petites, massives et à branches pattées

Croix en fonte pleines et patées
Un autre sous-type de croix massives en fonte moulée “monobloc” apparaît plus tardivement, vers la fin du XIXe siècle. Ces croix nettement plus petites  nécessitent d'être posées sur un piédestal ou une colonne en pierre. Elles ont la caractéristique principale d'être pattée, c'est à dire d'avoir des branches libres dont les extrémités s'élargissent vers l'extérieur. Petites, massives et tridimensionnelles 3D (épaisseur notable), elles comportent des décors intégrés, moulés, dans la masse avec présence notamment d'un petit Christ crucifié posé sur des lits ou chutes de feuillage. Les extrémités pattées sont décorées (feuilles ou fleurs).
Le pied de ces croix pattées comporte un petit plot avec base en plinthe surmonté d'un cavet.
Deux de ces croix existent aux Fourgs (hameau des Petits-Fourgs), une troisième est perdue dans les hauts du bois de Chaudron (tombe brisée). Ces trois croix ont de réelles ressemblances mais diffèrent dans leurs détails décoratifs.




D - Croix modulaires 3D imitant les croix 3D en fer forgé, avec des décors abstraits ajoutés
Terminons cette esquisse de typologie des croix en fer forgé par un dernier type, tout-à-fait original et ne comportant que peu d'exemplaires connus. Ces croix pouvant être datés du tournant du siècle (XIXe-XXe siècles) tentent d'imiter les anciennes croix tridimensionnelles en fer forgé (FF3D). Comme ces dernières, elles comportent un étagement de modules indépendants formant autant de parallélépipèdes allongés. On découvre de bas en haut, une base que viennent encadrer et soutenir un quarteron de consoles au dessin géométrique moderne, un fut intermédiaire élancé, enfin un croisillon sommital (selon le modèle canonique des croix FF3D en fer forgé du Haut-Doubs).
Le décor en fonte moulée est constitué de plaques ajourées avec motifs abstraits ou composés de rameaux, d'enfilades de cercles et d'autres imitations florales. On peut aussi voir aussi un faux dé de liaison (ancien dé-lambrequin des croix FF3D) et des fleurons aux extrémités des branches libres du croisillon.
Ces deux croix ont été érigées à Vuillecin et à Arçon, à 5 km de distance l'une de l'autre (voir notices détaillés).
Croix modulaires 3D à décor ajouté


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